La ministre Hélène David, au Congrès de l’AQPM

Allocution de la ministre Hélène David, au Congrès de l’Association québécoise des productions médiatiques . « Sachez que je suis sensible à votre réalité et à vos enjeux »

Le Congrès 2015 de l’AQPM s’est tenu jeudi et vendredi dernier à Montebello. Cela a été un beau succès, puisqu’il affichait complet avec une participation moyenne de 275 personnes. Les ateliers ont été très souvent fort intéressants et instructifs. Tout comme les allocutions prononcées. Et je pense en particulier à celle de la ministre Hélène David que l’AQPM a eu l’idée d’inviter pour sa clôture, vendredi midi. La ministre a en effet profité de l’occasion pour aborder des dossiers chauds et affirmer sa solidarité avec le milieu de la création. L’intégration de la Régie du cinéma au sein du ministère, l’avenir de la Cinémathèque québécoise, le dossier des crédits d’impôt, la révision progressive des programmes d’aide de la SODEC et du CALQ, le Plan numérique… ont été abordés, de front et sans langue de bois. Mais ce qu’il faut finalement retenir c’est cette volonté plusieurs fois soulignée par la ministre et pour exemple, elle cite le travail effectué par le milieu sur le dossier des crédits d’impôt : « Grâce, entre autres, au travail exemplaire de votre association, de ses membres et de l’ensemble du milieu culturel, lors des consultations de la Commission d’étude sur la fiscalité (Godbout) nous avons bonifié la quasi-totalité des crédits d’impôt remboursables destinés à nos industries culturelles. » Le ministère est donc là pour vous accompagner, encore faut-il faire front commun et proposer des solutions viables , structurantes et favorisant la création québécoise et son rayonnement. – Jp Tadros, Quotidien CTVM.info

L’allocution de la ministre

«Je suis heureuse de cette première rencontre avec vous qui, je le souhaite, marquera le début d’une relation de collaboration et d’un dialogue constructif.
D’entrée de jeu, je voudrais vous féliciter pour les succès des dernières années en cinéma, en télévision et en productions médias. En effet, des artistes du Québec font parler d’eux et de nous partout sur la planète cinéma, des cinéastes comme Jean-Marc Vallée, Xavier Dolan, Philippe Falardeau, Denis Villeneuve, Hugo Latulippe, Chloé Robichaud, Ken Scott pour ne nommer que ceux-là.
De plus, les Ricardo Trogi, Maxime Giroux, Sébastien Pilote, Stéphane Lafleur, François Delisle, Jean Beaudry et Sophie Deraspe nous annoncent déjà une excellente cuvée 2015. Sans oublier Léa Pool, Nicolas Monette et India Desjardins avec les récents succès de La Passion d’Augustine et d’Aurélie Laflamme, les pieds sur terre.

Côté télévision, la qualité et les cotes d’écoute continuent d’être au rendez-vous avec des succès retentissants comme Unité 9, Les beaux malaises, 19-2, Nouvelle adresse, Mémoire Vive, Au secours de Béatrice, O’ ou encore des phénomènes de fidélité télévisuelle comme Yamaska et L’Auberge du Chien noir. Sans oublier, les coproductions comme celle d’Incendo (Versailles) que j’ai eu le plaisir d’annoncer à Paris.
Enfin, les Web séries sont, selon toute apparence, parties à la conquête du Québec des productions comme Manigances, La brigadière, Agent secret, Dakodak.tv, Projet M, Thomas est nerveux, Avec pas de parents, Avoir l’air de ou encore Les presqu’histoires.
Il faut souligner que, derrière ces succès, il y a des entrepreneurs culturels, des producteurs, des diffuseurs dont le métier consiste à jauger la créativité, jouer d’instinct et d’inventivité, évaluer les tendances et dénicher les futurs succès.
Le choix du gouvernement : soutenir la culture
Comme vous l’avez sans doute constaté, dans le budget 2015-2016, notre gouvernement a fait le choix de soutenir la culture et d’encourager la créativité de notre cinéma, de notre télévision et de nos nouveaux médias.
Le budget de la Culture et des Communications uniquement est maintenant de 643 M$, un sommet jamais égalé. Cela représente plus de 1% du budget total de l’État québécois, ainsi qu’un ajout net de 24 M$ sur 2 ans.
Des crédits d’impôt bonifiés
Grâce, entre autres, au travail exemplaire de votre association, de ses membres et de l’ensemble du milieu culturel, lors des consultations de la Commission d’étude sur la fiscalité (Godbout) nous avons bonifié la quasi-totalité des crédits d’impôt remboursables destinés à nos industries culturelles.
Plus particulièrement, en ce qui concerne votre secteur d’activité, mentionnons que le crédit d’impôt remboursable pour la production cinématographique et télévisuelle québécoise a bénéficié d’une bonification appréciable de ses taux de base.
Il faut voir dans ces heureux développements une volonté gouvernementale claire de favoriser la créativité, la vitalité de la culture, ainsi que la promotion de la propriété intellectuelle québécoise dans les disciplines de l’audiovisuel.

Une révision progressive des programmes d’aide
Comme vous le savez, nous avons résolu de moderniser certaines façons de faire au sein de l’appareil d’État.
Par exemple, nous avons pris acte des conclusions du Groupe de travail sur les enjeux du cinéma québécois pour entreprendre une révision progressive des programmes d’aide au cinéma et à la télévision offerts par la Société de développement des entreprises culturelles, révision qui est en cours présentement.
Déjà, nous avons travaillé avec la SODEC et avec le CALQ pour mieux clarifier les interventions de chacun. En ce sens, certaines activités ont été regroupées comme la gestion de l’aide à la diffusion du cinéma d’auteur et le soutien au Bureau du cinéma et de la télévision du Québec qui sont passées du ministère à la SODEC.
Intégration de la Régie du cinéma du Québec
Nous souhaitons aussi bientôt accueillir la Régie du cinéma du Québec au sein du ministère de la Culture et des Communications.
Cette intégration permettra d’alléger la structure du portefeuille ministériel, mais sera aussi l’occasion de revoir les façons de faire de la Régie.
Comme vous le savez, l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel est depuis quelques années, en profonde mutation. La croissance fulgurante de l’achat en ligne de produits audiovisuels affecte à la baisse la vente de matériel vidéo.
Le nombre d’attestations délivrées par la Régie pour la mise en marché de matériel vidéo a diminué de 44 % dans les six dernières années, ce qui fait en sorte que ses revenus accusent, d’année en année, une forte décroissance.
De plus, nos analyses sont claires à l’effet que l’intégration au ministère amènera des gains d’efficience significatifs.
La mission et les mandats de la Régie seront actualisés pour tenir compte de cette nouvelle réalité numérique, des besoins des consommateurs … et de ceux des entreprises clientes de la Régie.
Bien entendu, le nécessaire partenariat avec les distributeurs et les exploitants de salles sera maintenu, car nous voulons mettre en commun les ressources et les expertises pour offrir de meilleurs services à la clientèle.

L’avenir de la a Cinémathèque québécoise
Dans le même ordre d’idée, nous avons proposé d’accompagner la Cinémathèque québécoise dans les passages, parfois difficiles, qu’elle traverse, depuis plusieurs années.
Notre patrimoine audiovisuel s’étend sur plus de 5 décennies. Il s’agit d’un héritage exceptionnel.
Après 2 années de travaux, les discussions se poursuivent avec la Cinémathèque et j’ai bon espoir qu’il sera possible de trouver de nouvelles avenues pour assurer son avenir.
D’ailleurs, je tiens à souhaiter la bienvenue au nouveau directeur général, M. Marcel Jean et je vous invite à collaborer, avec l’équipe de la Cinémathèque, au développement d’une vision d’avenir et d’un plan stratégique stimulant et innovant.

Une révision progressive des programmes d’aide
Comme vous le savez, nous avons résolu de moderniser certaines façons de faire au sein de l’appareil d’État.
Par exemple, nous avons pris acte des conclusions du Groupe de travail sur les enjeux du cinéma québécois pour entreprendre une révision progressive des programmes d’aide au cinéma et à la télévision offerts par la Société de développement des entreprises culturelles, révision qui est en cours présentement.
Déjà, nous avons travaillé avec la SODEC et avec le CALQ pour mieux clarifier les interventions de chacun. En ce sens, certaines activités ont été regroupées comme la gestion de l’aide à la diffusion du cinéma d’auteur et le soutien au Bureau du cinéma et de la télévision du Québec qui sont passées du ministère à la SODEC.

Intégration de la Régie du cinéma du Québec
Nous souhaitons aussi bientôt accueillir la Régie du cinéma du Québec au sein du ministère de la Culture et des Communications.
Cette intégration permettra d’alléger la structure du portefeuille ministériel, mais sera aussi l’occasion de revoir les façons de faire de la Régie.
Comme vous le savez, l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel est depuis quelques années, en profonde mutation. La croissance fulgurante de l’achat en ligne de produits audiovisuels affecte à la baisse la vente de matériel vidéo.
Le nombre d’attestations délivrées par la Régie pour la mise en marché de matériel vidéo a diminué de 44 % dans les six dernières années, ce qui fait en sorte que ses revenus accusent, d’année en année, une forte décroissance.
De plus, nos analyses sont claires à l’effet que l’intégration au ministère amènera des gains d’efficience significatifs.
La mission et les mandats de la Régie seront actualisés pour tenir compte de cette nouvelle réalité numérique, des besoins des consommateurs … et de ceux des entreprises clientes de la Régie.
Bien entendu, le nécessaire partenariat avec les distributeurs et les exploitants de salles sera maintenu, car nous voulons mettre en commun les ressources et les expertises pour offrir de meilleurs services à la clientèle.

Le Plan culturel numérique du Québec…
pour soutenir nos milieux de la culture dans leur transition vers l’ère numérique
Face aux nombreux défis qu’entraîne le fait de créer, de produire, et de diffuser avec les moyens démultipliés qu’offre le numérique, le Gouvernement a mis en place le Plan culturel numérique du Québec qui a été applaudi par les milieux artistiques québécois et salué avec admiration en France et en Belgique.
C’est le 29 septembre dernier que j’ai lancé, en compagnie du premier ministre, ce vaste chantier dans lequel nous investirons quelque 110 M$ sur sept ans. Je vous invite d’ailleurs à vous intéresser de près à ce plan qui comprend une foule de mesures pour soutenir nos milieux de la culture dans leur transition vers l’ère numérique.
Conçu au terme d’une concertation de tous les milieux de la culture et des communications, notre plan vise à accélérer leur adaptation pour véritablement mettre le Québec à l’heure numérique.
Il comporte, entre autres, des mesures concernant directement les industries le cinéma et le multimédia.
Par exemple, le plan prévoit un soutien ciblé pour la distribution, notamment en ce qui regarde les frais de copies virtuelles. Nous y avons inscrit des mesures destinées à aider les exploitants de salles en région, les festivals de cinéma et les entreprises en distribution à poursuivre leur passage au numérique.
Il faut savoir que ce plan a été élaboré pour évoluer en phase avec la technologie, pour explorer toutes les avenues possibles en création et en diffusion.
En 2015-2016, la SODEC mettra sur pied un nouveau programme pour soutenir les entreprises dans la création et la production interactives destinées à toute forme d’écran ou de plateforme.
Y sont les bienvenus les créateurs d’applications et d’oeuvres numériques, les webdocumentaristes, les créatifs étudiant des approches inédites, les ingénieux ingénieurs diffusant l’art et la culture par réalité augmentée ou encore les développeurs d’infrastructures technologiques vouées à la distribution, à la diffusion des oeuvres et au contact avec le public.
Ce Plan est historique à certains égards, car il a pour objectif d’explorer un nouveau continent fait d’usages, de pratiques, d’outils et fonctionnalités jamais vues et de faire entrer la culture québécoise de plain-pied dans l’ère numérique, sans toutefois négliger les technologies actuelles, dont le public québécois est toujours friand.

Il faut demeurer diligents et vigilants
Vous êtes bien placés pour savoir à quel point notre culture est entraînée dans rythme d’enfer en raison du développement technologique.
L’actualité à cet égard nous apporte son lot de développements.
Les salles dites intelligentes, les sites de distribution en ligne, les productions destinées aux seuls appareils mobiles, la diffusion en continu. Nous ne sommes encore qu’au début, semble-t-il, de la révolution numérique en cours.
Cela nous oblige à être diligents et vigilants, mais l’ère numérique signifie aussi de nouveaux horizons extraordinaires pour nos industries de la culture.
Imaginons des plateformes innovantes donnant accès aux productions artistiques du Québec pour les publics du monde, des modes de proximité inédits entre publics et créateurs, des outils uniques de rayonnement international ou encore des réseautages hyper efficaces entre nos industries culturelles afin de créer une offre artistique en ligne sur mesure pour les utilisateurs.
Il est clair que nous avons tout ce qu’il faut pour tirer parti de ces nouveaux environnements.
D’ailleurs, les initiatives québécoises en ce sens sont de plus en plus nombreuses, de plus en plus spectaculaires.
Gardons les yeux et l’esprit bien ouverts, car les règles ne sont plus les mêmes
et la population a accès à de multiples façons de se cultiver et de se divertir.
Le Québec a une tradition de succès tant en cinéma qu’en télévision. Il faut tabler sur ces succès pour apprivoiser les nouveaux défis.

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