À Téléfilm Canada, on met le cap sur les Talents en vue

Talents en vue, un objectif prioritaire pour Jean-Claude Mahé, Directeur général de Téléfilm Canada (intérim)

Vous connaissiez le programme micro-budget, il n’existe plus, il est maintenant remplacé par Talents en vue!

Et ce n’est pas juste un changement de nom. «On a voulu sortir de ce genre de langage intra-Téléfilm qui ne veut pas dire grand-chose à l’extérieur. En plus, cette appellation avait quelque chose de péjoratif», reconnaît Jean-Claude Mahé, Directeur général par intérim de Téléfilm Canada.

Talents en vue

«On a voulu mettre de l’avant ce qui nous motive avec ce programme : c’est-à-dire la reconnaissance de l’effervescence de talents que l’on a au Canada. C’est le talent qui prime et que nous mettons de l’avant. Cela devient plus clair pour tout le monde. Quand on nous demande pourquoi j’investirais dans votre programme?, on peut répondre : parce que cela vous donne la possibilité de promouvoir la carrière de ces jeunes que l’on retrouve partout au pays. Et là, les gens embarquent. Il faut pouvoir expliquer au vrai monde ce que l’on fait et ce que l’on fait de bien. Donc on parle de Talents en vue.»

 

50 projets annoncés le 27 juin 2018

«C’est Carolle Brabant, il faut le rappeler, qui a permis de faciliter ainsi l’entrée des jeunes au financement de Téléfilm Canada. La première année du programme, on a ouvert les portes à 15 premiers longs métrages. Mais on a trouvé que ce n’était pas assez, et on a décidé de porter ce nombre à 50. Et c’est comme ça que le 27 juin à Toronto on rendra public la cinquantaine de projets qui recevront du financement de Téléfilm Canada pour la production du premier long métrage de jeunes talents.»

Naturellement, la question se pose, et Jean-Claude Mahé ne l’esquive pas : Est-ce normal qu’aujourd’hui on ne donne que 125 000 $ pour la production d’un film ? «Pour nous, c’est un premier pas. On donne la chance aux jeunes de tester leurs habiletés, on leur donne la possibilité de passer de l’idée d’un film à sa production. On compte sur leur passion, leur sens de la débrouillardise, leur créativité.»

Parrainage

Et ce que l’on oublie le plus souvent, c’est que ces jeunes qui se lancent ainsi dans la réalisation-production d’un premier long métrage, ils ne viennent pas de nulle part. Ils doivent être parrainés par une école de cinéma ou un organisme indépendant de soutien à la production (on trouvera la longue liste en page 3). «Talents en vue est un programme dont les écoles de formation en cinéma sont le point d’entrée. On leur a dit : Vous allez nous envoyer les meilleurs projets de vos étudiants, et parmi eux on va choisir les 15, et cette année les 50 meilleurs. Et ils nous ont dit «On est d’accord avec cette proposition. On est prêt à être testé avec 125 000 $. On y ajoutera la débrouillardise et la passion de nos jeunes finissants.»

Après tout, pour les jeunes sélectionnés, ce sera déjà un bon départ que d’avoir été sélectionné par Téléfilm Canada et les écoles de cinéma de ce pays. «Si tu as le goût de faire du cinéma, c’est un bon départ.»

Approche gagnante

Cette nouvelle approche est gagnante, constate Jean-Claude Mahé. À commencer par les écoles de cinéma qui deviennent des partenaires de Téléfilm Canada. Pour elles, cela fait une belle publicité que d’avoir un projet sélectionné. Et pour nos donateurs et partenaires financiers aussi qui viennent de toutes les régions du pays, de se retrouver ainsi identifiés (souvent dans leur communauté), c’est valorisant.

Avec cette refonte du programme qui s’appelle maintenant Talents en vue, précise aussi Jean-Claude Mahé, «on a voulu démontrer qu’on est à l’écoute et qu’on se renouvelle. On veut prouver qu’on est capable de s’arrimer avec ce que les jeunes souhaitent. Car il y en a parmi ces jeunes qui veulent ouvrir de nouvelles portes, et on est là pour les aider.»

Le 27 juin à Toronto

Pour bien marquer le virage qu’aura pris Talents en vue en 2018, Téléfilm a décidé de dévoiler la cinquantaine de projets de la cohorte 2018 lors d’une grande cérémonie à Toronto le 27 juin. «Cette année, la réponse a été énorme. Un jury indépendant va en sélectionner une cinquantaine. On va alors réunir les 50 récipiendaires pour cette annonce le 27 juin.

Cela leur permettra de se rencontrer et de rencontrer nos partenaires donateurs du Fonds des talents qui financent (pour le moment en partie) les projets. On pourra ainsi faire connaissance avec la relève potentielle. Et pour nos philanthropes, nos donateurs, nos commanditaires, la possibilité de se retrouver avec cette nouvelle génération de créateurs-entrepreneurs.»

Cette ouverture fait partie en effet de la nouvelle stratégie de ce programme novateur qui veut mettre de l’avant les jeunes talents canadiens dont certains se retrouveront certainement à Cannes (ou ailleurs de par le monde) très bientôt. C’est en tout cas l’un des objectifs de Talents en vue.

***

 

 

 

Partager cet article

Plus d'articles dans Actualités / Avis à l'industrie / Cinéma / Télévision