Festival de film ou de télé ? La Berlinale au carrefour

Festival de film ou de télé ? la Berlinale au carrefour

La Confédération Internationale des Cinémas d’Art et Essai, CICAE, critique le fait que le 69e Festival International de Film de Berlin ait inclus dans la compétition officielle le film « Elisa y Marcela » de Isabel Coix et sans aucun engagement clair de la part de l’ayant droit, Netflix, pour garantir une exploitation régulière du film dans les salles de cinéma.

Si le film allait directement dans une offre de streaming vidéo, sans avoir une véritable exploita- tion cinéma auparavant, ce serait un choix de la Berlinale d’entrer dans le jeu d’une entreprise qui boycotte les ententes concernant la chronologie des médias – une pratique que la Mostra de Venise a acceptée, contrairement au Festival de Cannes. Le modèle commercial assumé par Netflix est l’exploitation des films et séries en exclusivité sur leur propre plateforme.

Netflix met en danger les structures des salles de cinéma comme lieux culturels et la diversité culturelle du marché européen du cinéma. En même temps les films sont retirés du grand écran et du débat public.

 

« Soit la Berlinale est un festival de film et montre seulement d’œuvres conçues pour les salles, soit elle est en train de devenir un festival de téléfilms ou du contenu des plate- formes » dit Detlef Rossmann, le président de la CICAE.

La Berlinale est un festival de film subventionné par des fonds publics et la compétition devrait présenter seulement des films qui auront une exploitation régulière au cinéma. C’est la seule modalité de garantir que les œuvres d’art cinématographique émerveille- ront leur public sur le grand écran et qu’elles enrichiront le discours sociétal. Ça correspond aussi à la stipulation de la Mme la Ministre de la Culture d’Allemagne, prof. Monika Grütters.

Par l’inclusion d’un film produit par Netflix ce sont ces mêmes règles qui sont violées de manière flagrante et on ouvre la compétition aux téléfilms. La CICAE demande à la Berlinale de présenter le film produit par Netflix seulement hors compétition, tant que, jusqu’au moment de la projection, il n’y ait pas la possibilité d’une exploitation internationale dans les salles de cinéma qui soit prévue.

Au-delà de ça, la CICAE appelle les grands festivals de film du monde d’agir de manière responsable pour la visibilité de la culture cinématographique et de suivre l’exemple du Festival de Cannes pour garantir l’exclusivité des premières dans les salles de cinéma du monde entier.

 

***

Partager cet article

Plus d'articles dans Actualités / Cinéma / Festival