Les RIDM dévoilent la programmation de leur 24e édition qui se tient du 10 au 21 novembre 2021

Dévoilement de la programmation 2021 Les Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM)

Une édition hybride pour célébrer pleinement le cinéma du réel

Les Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) sont fières de dévoiler la programmation de leur 24e édition. Avec une sélection de 120 films en provenance de 44 pays dont 54 films québécois et canadiens et plus de la moitié signés par des femmes cinéastes, les RIDM offrent encore cette année le meilleur du cinéma du réel en rassemblant les grands noms et les nouveaux talents à découvrir.

Pour marquer le caractère événementiel du festival, chaque documentaire de la programmation sera présenté une première fois sur grand écran, du 10 au 21 novembre. Les cinéphiles qui ne peuvent vivre le festival en salle pourront également en profiter via son édition en ligne, du 14 au 25 novembre, qui inclura la quasi-totalité des films de la programmation et sera accessible partout au Canada. 

Les RIDM sont ravies de retrouver leur public et de faire de l’événement un véritable lieu de rencontre pour célébrer le cinéma documentaire d’auteur. Cette édition a été orchestrée par une équipe enthousiaste, avec à sa tête Marc Gauthier, nouveau directeur des RIDM, soutenu par un tout nouveau collectif de programmation composé de Ana Alice de Morais, Marlene Edoyan, Nadine Gomez et Hubert Sabino-Brunette.

 

BANDE-ANNONCE 2021

 

SOIRÉE D’OUVERTURE

Les RIDM sont heureuses de lancer leur nouvelle programmation avec Futura, long métrage italien signé Alice Rohrwacher, Pietro Marcello et Francesco Munzi. Ces trois cinéastes dont la réputation n’est plus à faire brossent le portrait d’une génération adolescente pour laquelle l’espoir côtoie inévitablement l’incertitude. Présentée en collaboration avec l’Institut Italien de Culture de Montréal et The Match Factory, la projection de Futura aura lieu le mercredi 10 novembre à 19 h au Cinéma Cineplex Odeon Quartier Latin (sur invitation seulement). Le film sera précédé du court métrage québécois Des voisins dans ma cour de Eli Jean Tahchi, créé dans le cadre de la résidence Regard sur Montréal.

SOIRÉE DE CLÔTURE

En clôture, le festival présentera Gabor, premier long métrage de Joannie Lafrenière qui offre un portrait drôle et touchant de son ami, le talentueux photographe Gabor Szilasi. Gabor sera projeté en première mondiale le samedi 20 novembre à 20 h au Cinéma du Musée, en présence de Gabor Szilasi, de Joannie Lafrenière et de son équipe.

8 SECTIONS THÉMATIQUES

Suite au succès de l’édition 2020, la programmation de cette année est organisée selon 8 sections thématiques proposant chacune des longs, moyens ou courts métrages, incluant les films des différentes compétitions nationales et internationales. Intitulées ESPACES HUMAINS, EN QUÊTE DE SOI, TOPOGRAPHIES FAMILIALES, FORCES DU VIVANT, DIALOGUES ENTRE LES ARTS, TERRITOIRES HANTÉS, GESTES DE RÉSISTANCE et ÉCHOS DU PASSÉ, les sections thématiques sont conçues pour mieux orienter le public, autant en salle qu’en ligne.

Tous les films de la programmation seront présentés sur grand écran durant le festival. Ils seront ensuite répartis en trois blocs de programmation disponibles en ligne à tour de rôle, selon leur date de projection en salle, soit du 14 au 17 novembre (Bloc 1), du 18 au 21 novembre (Bloc 2) et du 22 au 25 novembre (Bloc 3).

ESPACES HUMAINS – 11 films qui explorent la relation que l’humain entretient avec son environnement à travers la connectivité et la résilience

Couronnée deux fois du Grand prix de la compétition internationale aux RIDM (Another Year, 2016 et Present.Perfect, 2019), la cinéaste chinoise Shengze Zhu présente cette année A River Runs, Turns, Erases, Replaces, une symphonie urbaine qui révèle la vie ambiante le long du fleuve Yangzi, à Wuhan. Pour sa part, Ascension de Jessica Kingdon, qui a remporté le prix du meilleur documentaire au Festival du film de Tribeca, porte un regard à la fois ironique et critique sur diverses situations insolites de la société chinoise contemporaine, mettant en lumière l’absurdité de la course au capitalisme.

Strict Regime nous amène dans un centre de détention à haute sécurité, où Nikita Yefimov pose sa caméra sur un responsable et parvient à révéler les coulisses du pénitencier et les rapports de pouvoir qui s’y exercent. Dans Le kiosque, la cinéaste Alexandra Pianelli oriente la caméra de son cellulaire vers un kiosque à journaux pour y révéler la vie d’un quartier parisien.

La réalité des migrant·e·s est mise en lumière dans Le dernier refuge où le cinéaste malien Ousmane Zoromé Samassékou se place en observateur de trois femmes dans leur périlleux parcours alors qu’elles se retrouvent dans un refuge situé à la frontière du Sahel. Révélant la réalité vécue par trois réfugié·e·s mineur·e·s, Seuls de Paul Tom (Bagages) explore les enjeux complexes liés à l’exil ainsi qu’à l’accueil.

Présentant les multiples couleurs de Parc-Extension, Je me souviens d’un temps où personne ne joggait dans ce quartier de Jenny Cartwright révèle graduellement les indices d’une impitoyable gentrification qui menace le tissu social du quartier, alors que Ressources de Serge-Olivier Rondeau et Hubert Caron-Guay laisse la parole à ceux et celles qui sont au cœur de la chaîne alimentaire qui nourrit notre territoire.

Ostrov – Lost Island de Svetlana Rodina et Laurent Stoop nous amène parmi les dernier·ière·s habitant·e·s de l’île désertique russe d’Ostrov, en mer Caspienne; Sunny de Keti Machavariani révèle avec force et éloquence l’âme d’une société postsoviétique en plein bouleversement, et Futura de Pietro Marcello, Francesco Munzi et Alice Rohrwacher, film d’ouverture du festival, viennent compléter cette section.

EN QUÊTE DE SOI10 films introspectifs sur la condition humaine et la compréhension du monde

Trois films sont réunis sous le thème de la quête de liberté. Lauréat du Léopard d’or – Cinéastes du présent au Festival international du film de Locarno, Brotherhood de Francesco Montagner nous transporte en Bosnie pour explorer la période délicate du passage à l’âge adulte, durant laquelle la quête d’identité de trois frères les pousse à contester l’obéissance à un père autoritaire. Zuhur’s Daughters de Laurentia Genske et Robin Humboldt nous amène en Allemagne où deux Syriennes expriment leur identité de femmes trans, ce qui génère des conflits moraux avec leur foyer de confession musulmane. Docufiction minimaliste, Orpheus de Vadim Kostrov, un cinéaste à suivre, propose un portrait de la Russie d’aujourd’hui telle que la perçoit une jeunesse animée par des aspirations artistiques et une liberté d’esprit.

La complicité est au cœur des films Kevin de Joana Oliveira, une œuvre hybride empreinte de sensibilité qui met en lumière l’amitié entre deux femmes séparées par un océan et leurs différents bagages ethniques et culturels, et They Sleep Standing de Bogdan Stoica qui suit un trio d’ami·e·s à la croisée des chemins dans un film poétique qui nous transporte dans les paysages oniriques de Roumanie.

Deux œuvres très personnelles figurent dans cette section : Fiasco, où Nicolas Khoury braque sa caméra sur lui-même pour contester les limites sociales imposées par sa famille et la société libanaise, et Acts of Love de Francis Leplay et Isidore Bethel, où ce dernier, confronté à la difficulté de se reprendre en main après la fin d’une relation toxique, décide de transformer ses prochaines rencontres en dispositif d’un film. 

Une histoire à soi de Amandine Gay (Ouvrir la voix, Prix du public aux RIDM 2017) aborde avec éloquence plusieurs enjeux politiques, économiques, culturels et raciaux de l’adoption à l’international. S’appuyant sur l’agentivité chez les femmes noires, Wash Day de Kourtney Jackson expose le processus d’acceptation de soi de trois jeunes et leur façon d’affronter les micro-agressions quotidiennes. 

Love-Moi de Romane Garant Chartrand est un portrait intime de Laetitia, une charismatique cégépienne qui évolue dans un monde où la séduction et le contrôle de l’image sont au cœur de son quotidien.

TOPOGRAPHIES FAMILIALES10 films qui révèlent la complexité des liens qui nous unissent à ceux qui nous accueillent dans le monde, et qui nous accompagnent à travers la vie, pour le meilleur et pour le pire

Dans Babushka, la cinéaste Kristina Wagenbauer retourne dans sa Russie natale pour dresser un portrait rempli d’humour et de tendresse de sa résiliente grand-mère, avec qui elle a vécu une partie de son enfance. Dropstones de Caitlin Durlak s’intéresse à une femme qui reprend les rênes de sa vie après une relation abusive, retournant avec ses enfants sur sa pittoresque île natale, l’île Fogo, au large de Terre-Neuve.

L’émouvant Chère Audrey de Jeremiah Hayes revisite, sans filtre, la vie incroyable de Martin Duckworth, alors qu’il accompagne sa femme dans la dernière phase de la maladie d’Alzheimer. Le film fait écho à Dida de Corina Schwingruber Ilić et Nikola Ilić, où le cinéaste doit retourner ponctuellement à Belgrade pour prendre soin de sa mère vieillissante.

Les liens qui nous unissent sont au cœur d’œuvres qui puisent dans l’intime. Avec Dehors Serge Dehors, Pier-Luc Latulippe et Martin Fournier mettent en lumière l’un des acteurs chéris du Québec, Serge Thériault, vivant une profonde dépression depuis près d’une décennie. Sa conjointe Anna et leurs voisins unissent leurs efforts pour le ramener dans le monde des vivants. Dans Sous la montagne endormie, le cinéaste Charles Duquet (Prix de la relève, RIDM 2019) s’intéresse pour sa part à la relation amoureuse de ses parents qui s’érode avec le temps et les intempéries. Yasmine Mathurin soulève d’autres réflexions délicates dans One of Ours, alors qu’un jeune homme d’origine haïtienne adopté par une famille autochtone de Calgary voit son identité remise en question par les autorités du tournoi de basket-ball All Native.

Une forme d’intimité de Toby Bull livre un témoignage touchant des vivants aux morts, présentant un troupeau de moutons comme les gardiens bienveillants de nos cimetières. À travers le regard d’un jeune cowboy mexicain de 11 ans, Becoming de Isabel Vaca scrute de l’intérieur un milieu dur et controversé. Dans Les enfants terribles, le cinéaste Ahmet Necdet Çupur pointe sa caméra sur ses deux jeunes frères et sa sœur vivant dans un petit village turc et saisit de l’intérieur leur quête d’épanouissement et la possibilité d’un nouveau départ.

FORCES DU VIVANT – 10 films qui mettent en lumière la vitalité du grand cycle de la nature et les relations profondes qui nous unissent à elle

Des images de caméras de surveillance nous transportent dans une enlevante traque visuelle signée Sebastian Mulder en suivant Naya, la première louve aperçue en Belgique depuis plus d’un siècle. Reposant sur un travail archéologique colossal dans les archives du cinéma mondial, Animal macula de Sylvain L’Espérance révèle un rapport trouble, souvent violent, entre l’humain et les animaux. En centrant son regard sur une vache et sa progéniture, Cow de Andrea Arnold documente le cycle de vie de bovins condamnés à la servitude dans une ferme laitière industrielle. Taming the Garden de Salomé Jashi, une œuvre poétique et politique, met en lumière des enjeux environnementaux et sociaux du projet gigantesque et absurde d’un riche Géorgien qui se paye d’immenses arbres centenaires pour les transplanter dans son jardin privé.

La nordicité est mise à l’avant-plan avec ses territoires touchés à tire-d’aile par les changements environnementaux. Avec DƏNE YI’INJETL, Luke Gleeson offre le point de vue de ceux et celles qui subissent les répercussions environnementales et sociales de BC Hydro, qui a transformé le territoire de la nation Tsay Keh Dene. À la fois poétique et dystopique, Holgut de Liesbeth De Ceulaer met en lumière une catastrophe annoncée en Sibérie, où le dégel du pergélisol fait remonter à la surface les vestiges d’espèces disparues. Basée dans une station polonaise en Antarctique, la cinéaste Viera Čakányová entre en conversation avec un réseau de neurones artificiels et plonge dans une profonde introspection sur l’avenir avec White on White.

La jeunesse est au cœur des films La Colline de Julien Chauzit, dans lequel il transmet l’angoisse de la jeunesse face à la destruction de l’environnement et la nécessité d’agir afin d’éviter l’inéluctable catastrophe, et Last Days at Sea, où la cinéaste philippine Venice Atienza dialogue avec un jeune garçon qui s’apprête à quitter son village afin de poursuivre ses études dans la grande ville.

Dans la tradition du documentaire ethnographique, Au-delà des hautes vallées de Maxime Lacoste-Lebuis et Maude Plante-Husaruk vient compléter cette section. Les cinéastes nous amènent dans les montagnes de l’Himalaya lors d’une expédition pour y cueillir un champignon rare. 

DIALOGUE ENTRE LES ARTS – 11 films qui se nourrissent et s’inspirent des interactions entre le cinéma et les autres médiums artistiques

L’œuvre labyrinthique Aleph de Iva Radivojević, librement inspirée des écrits de Jorge Luis Borges, propose un récit tentaculaire d’une surprenante unicité. Le très acclamé Ben Russell (doublement primé aux RIDM pour River Rites et Atlantis) s’approprie avec ingéniosité le roman Le Mont Analogue de René Daumal dans La montagne invisible, un envoûtant voyage qui rend sensible l’invisible. Eastwood de Alireza Rasoulinejad suit un cinéaste intrigué par la présence de Clint Eastwood sur une photographie publiée dans un journal, et se rend dans la ville iranienne de Sirjan à la recherche de cet acteur américain. 

La musique sert d’inspiration dans Reminiscences of 15 musicians in Beirut attempting a re-imagination of the Egyptian classic Ya Garat Al Wadi, où Charles-André Coderre présente un orchestre contemporain se réunissant pour réinterpréter le classique égyptien Ya Garat Al Wadi, et dans Singing in the Wilderness de Dongnan Chen, qui porte un regard attentif sur la chorale chrétienne d’un village miao récupérée par la propagande gouvernementale chinoise.

Deux films de cette section sont portés par la créativité : Canards Errants de Bruno Chouinard suit l’épopée des canards en caoutchouc qui, après avoir été lancés sur les glaciers du Groenland dans le cadre d’une expérience de la NASA, voyagent à travers le monde, et La fin des rois de Rémi Brachet, qui brosse un portrait kaléidoscopique de Clichy-sous-Bois, en France, et oriente notre regard sur les relations de genre en remettant en question les rapports de pouvoir.

Faisant la part belle à l’exploration, The Truss Arch de Sonya Stefan est une ode à la liberté bouillonnante de réflexions, quelque part entre l’œuvre autobiographique, l’hommage à une mère au destin tracé par d’autres, et le film de danse, alors que Ikebana de Rita Ferrando et Lily Jue Sheng est un film délicat qui porte autant sur la question de la représentation que sur cet art japonais d’arrangement floral, méticuleux et méditatif.

La fin de Wonderland de Laurence Turcotte-Fraser, film coloré et créatif qui dresse le portrait de Tara Emory, une artiste trans et une pionnière de la scène burlesque, fétiche et érotique des années 90, complète cette section aux côtés de Gabor de Joannie Lafrenière, film de clôture de cette édition.

TERRITOIRES HANTÉS – 11 films qui nous transportent dans des univers fantomatiques, au lourd passé, où le réel et la fiction se confondent parfois

Poème fantôme de Laurence Olivier nous transporte dans une nature étrange et hantée de fantômes, alors que Abisal de Alejandro Alonso est une fable hypnotique où mondes, temporalités et réalités se chevauchent, rappelant que les fantômes et les spectres qui nous hantent sont souvent en nous. 

Les territoires sont parfois hantés par les systèmes qui les gouvernent. Dans The Gig is Up, la cinéaste Shannon Walsh recueille des témoignages raisonnés et percutants du personnel exploité par la « gig economy », l’économie des petits boulots. Révélant un système capitaliste cruel, ce documentaire sonne l’alarme. En 2010, un incendie ravage une prison au Chili, faisant 81 morts. Hanté par les cauchemars des victimes, El cielo está rojo de Francina Carbonell revisite la tragédie pour dénoncer un système carcéral précaire.

Les espaces urbains et la mémoire sont à l’avant-plan de deux films : dans When Light is Displaced de Zaina Bseiso, une orangeraie californienne devient un lieu surprenant pour un père palestinien et sa fille, permettant une réflexion commune sur leur expérience de l’exil, alors que If You See Her, Say Hello de Hee Young Pyun et Jiajun (Oscar) Zhang présente un homme qui visite la ville de son enfance et découvre qu’une nouvelle cité a remplacé l’ancienne, aujourd’hui en ruines. 

La parole est au cœur de By the Throat de Effi & Amir, une oeuvre surprenante qui montre que l’accent est un puissant marqueur social menant à de préoccupantes manifestations de contrôle, et de Minimal Sway While Starting My Way Up de Stéphanie Lagarde, qui, dans un univers où les données s’accumulent pour être analysées par des intelligences artificielles, présente un ascenseur doté de la parole décrivant le monde qu’il perçoit. 

Pendant la pandémie, deux amies correspondent par le biais d’extraits de films. En résulte Same/Different/Both/Neither de Adriana Barbosa et Fernanda Pessoa, qui fait planer le sentiment d’une suspension de l’espace-temps. Les prières de Delphine de Rosine Mbakam réunit deux amies liées par leur appartenance à la diaspora africaine. L’une dresse le portrait de l’autre, Delphine, une femme dont le péché majeur demeure sa propre existence.

GESTES DE RÉSISTANCE – 10 films affichant les petits et grands gestes de ceux et celles qui luttent contre le statu quo

Dans Kímmapiiyipitssini : la voie de l’empathie (prix de la cinéaste canadienne émergente et Prix du public Rogers pour un long métrage documentaire canadien, Hot Docs 2021 et prix Colin-Low de la meilleure réalisatrice canadienne, DOXA 2021), la cinéaste Elle-Máijá Tailfeathers oriente la caméra sur sa communauté, la Nation kainai, afin de mettre en lumière leur lutte collective pour affronter la crise des opioïdes et soigner les blessures causées par le colonialisme.

Cher Jackie de Henri Pardo est une lettre cinématographique destinée au joueur de baseball Jackie Robinson, qui offre une perspective historique et sociale sur le racisme, tandis que Juste un mouvement de Vincent Meessen, adaptation libre de La Chinoise de Jean-Luc Godard, visite l’histoire du militant marxiste sénégalais Omar Blondin Diop.

Lauréat de L’Œil d’or du Festival de Cannes cette année, A Night of Knowing Nothing de Payal Kapadia porte son regard sur la correspondance entre deux universitaires amoureux·se, éloigné·e·s par l’archaïsme du système de castes indien. Writing with Fire de Sushmit Ghosh et Rintu Thomas, qui se déroule aussi en Inde, met en lumière des femmes journalistes de la communauté dalit qui délaissent la publication de leur journal imprimé afin de produire des vidéos pouvant atteindre des millions de personnes.

Dans Little Palestine, journal d’un siège de Abdallah Al-Khatib, un militant palestinien filme le quotidien du camp de réfugié·e·s de Yarmouk, brutalement assiégé par le régime syrien, qui survit grâce aux gestes de résistance et de bonté de la communauté. Par une collaboration originale entre le cinéaste et les réfugié·e·s cubain·e·s coincé·e·s dans un camp au Panama, La opción cero de Marcel Beltrán raconte de l’intérieur un périlleux parcours migratoire. 

Les cinéastes se réapproprient les archives du Centre national d’études spatiales pour raconter une dépossession collective dans Écoutez le battement de nos images de Audrey et Maxime Jean-Baptiste, un essai cinématographique éthéré et mordant, alors que All of Your Stars are But Dust on my Shoes de Haig Aivazian propose des éléments vidéos et sonores d’apparence disparate qui entrent en dialogue, rappelant que la lumière comporte toujours sa part d’ombre.

Et comme la résistance peut parfois se faire par des combats silencieux, les RIDM complètent cette section avec Edna du cinéaste brésilien Eryk Rocha. Cette œuvre à la fois brutale et onirique dresse le portrait d’une dame âgée qui rédige dans son journal intime ses souvenirs de survivante d’un territoire heurté par des multiples massacres. 

ÉCHOS DU PASSÉ – 11 films qui demandent de réfléchir au passé pour comprendre le présent et idéaliser le futur

Muni de sa lucidité et de son vieux magnétophone, un homme autochtone parle aux aîné·e·s de sa communauté, dont la foi chrétienne cohabite avec la nostalgie du passé dans Apenas el sol de Arami Ullón. Ëdhä Dädhëcha¸| Moosehide Slide de Dan Sokolowski juxtapose deux récits d’un accident géographique : celui de l’homme blanc et celui des Premières Nations. Ce court métrage expérimental met en évidence l’impossibilité d’une réconciliation sans la reconnaissance des récits ancestraux des peuples autochtones.

Carolina Arias Ortiz voyage jusqu’au Costa Rica pour renouer avec son père mourant dans Objetos Rebeldes. Telle une fouille archéologique, cet essai se déploie en plusieurs strates, dévoilant les fissures d’un pays. Dans Sous le Silence et la Terre, la cinéaste Gisela Restrepo part en Colombie à la recherche du corps de sa tante combattante de la lutte armée. 

zo reken d’Emanuel Licha, lauréat du prix du meilleur long métrage documentaire canadien à Hot Docs, nous transporte à Port-au-Prince, dans un 4×4 où des citoyen·ne·s haïtien·ne·s discutent de colonisation et d’aide internationale tout en dénonçant les promesses non tenues, tandis que The First 54 Years – An Abbreviated Manual for Military Occupation se veut un guide détaillé du réalisateur Avi Mograbi décortiquant les mécanismes derrière l’occupation israélienne des territoires palestiniens à Gaza et en Cisjordanie.

Kal Fatemeh de Mahdi Zamanpour Kiasari présente le quotidien de Kal Fatemeh et ses fils, vivant dans une région reculée d’Iran. Intrépide face au rude mode de vie paysan, cette femme lutte surtout contre la culpabilité d’avoir contribué au malheur de sa fille.

Avec une impressionnante direction photo enrichie d’une composition sonore basée sur le vent du désert, Galb’Echaouf de Abdessamad El Montassir invoque les fantômes des conflits sociopolitiques au Sahara occidental. L’essai cinématographique sous forme de journal intime Can a Mountain Recall de Delfina Carlota Vazquez cherche à décrypter un volcan qui veille sur une ville du Mexique de manière assez énigmatique. 

Prix de la Compétition Burning Lights à Visions du réel cette année, Stefan Pavlovic plonge dans l’univers mental de deux hommes aux émotions à fleur de peau dans Looking for Horses, leur amitié grandissante les aidant à se réconcilier avec leur passé. Dans Conversations avec Siro, des conversations honnêtes et régulières entre la cinéaste Dima El-Horr et son amie Siro sont l’occasion de réfléchir à la solitude, à l’exil et à l’avenir d’un Liban ravagé par différentes crises. 

RÉTROSPECTIVE VITALY MANSKY – Éprouver le réel

Cette année, les RIDM honorent Vitaly Manksy, figure de proue du documentaire russe contemporain dont la perspicacité critique portée sur des questions politiques clés est plus que jamais nécessaire. Producteur et cinéaste, Mansky aborde à travers ses films des sujets complexes avec une cinématographie à la fois convaincante et provocante. Ses films Broadway. Black Sea (2002), Private Chronicles. Monologue (2011), Pipeline (2013), Under the Sun (2015), Close Relations (2016), Putin’s Witnesses (2018) et son plus récent opus Gorbachev. Heaven (2021) seront réunis dans une rétrospective sur son œuvre.

PROGRAMMES SPÉCIAUX

Pour une 4e année consécutive, les RIDM et le Wapikoni mobile s’associent et proposent 4 X Wapikoni mobile : quatre courts métrages présentés alternativement avant chaque film de la compétition nationale. Les cinéphiles pourront découvrir la créativité des nouvelles voix autochtones avec les œuvres de Mary Menie Mark, Melanie Lameboy, Alfred McKenzie et Véronique Picard. Une belle façon de célébrer le travail colossal accompli par le Wapikoni mobile depuis 2004.

De retour cette année, La soirée de la relève Radio-Canada, animée par Matthieu Dugal, est l’occasion de découvrir six courts métrages documentaires de cinéastes de la relève québécoise. Le grand public pourra apprécier les réalisations de Jérémie Picard, Julia Zahar, Sara Ben-Saud, Stéphane Nepton, Simon Larochelle et Aucéane Roux. Cette soirée festive aura lieu le dimanche 14 novembre à 19 h au Cinéma du Musée, en présence des cinéastes. Les films seront disponibles sur le site du festival, du 18 au 21 novembre, puis sur ICI TOU.TV.

Du 2 au 27 novembre, dans le dôme de la Société des arts technologiques [SAT], sera présenté le film immersif Territoires des Amériques de Patrick Bossé, un carnet de voyage inspiré du parcours de l’artiste multidisciplinaire René Derouin. L’œuvre est basée sur des images vidéo à 360 degrés combinées d’animations graphiques et retrace le cheminement de l’artiste du Québec au Mexique. Territoires des Amériques est présenté par Hubblo, en collaboration avec les RIDM.

TABLES RONDES ET DISCUSSIONS

Avec la table ronde Travailler en culture – redéfinir l’essentiel, présentée en collaboration avec la Confédération des syndicats nationaux (CSN), l’évolution des conditions de travail dans le milieu culturel sera abordée, ainsi que les enjeux reliés à l’adaptation à un monde vivant la pandémie actuelle. Cette discussion se tiendra le samedi 13 novembre à 14 h à la salle Norman-McLaren de la Cinémathèque québécoise.

Une autre table ronde, Cinéma documentaire en régions – Création, production et diffusion, présentée en collaboration avec URBANIA, aura lieu le samedi 20 novembre à 13 h à la salle Norman-McLaren de la Cinémathèque québécoise. Elle réunira des cinéastes et autres professionnel·le·s du documentaire œuvrant dans les régions du Québec pour discuter des particularités liées à la création culturelle en régions, de collaboration, de territoire et de représentation. 

DEUX SOIRÉES ANNIVERSAIRES

Afin de célébrer son 25e anniversaire, l’Institut national de l’image et du son présentera 25 ans de L’inis – Une histoire qui grandit, comprenant une sélection de ses meilleurs documentaires suivie d’une discussion avec quelques diplômé·e·s de l’institut. L’événement aura lieu le jeudi 11 novembre à 19 h à la salle Norman-McLaren de la Cinémathèque québécoise.

L’année 2021 marque aussi le 50e anniversaire de Vidéographe. Afin de souligner l’occasion, l’artiste et cinéaste Luc Bourdon a préparé une sélection de 5 films tirés du catalogue de plus de 2300 titres du centre d’artistes, s’intitulant Le devoir de mémoire. La projection aura lieu le vendredi 19 novembre à 18 h à la salle Norman-McLaren de la Cinémathèque québécoise, et sera suivie d’une discussion animée par Luc Bourdon.

SÉANCES FAMILLES

Et finalement, les RIDM ont le plaisir de convier les familles pour une septième année à la Cinémathèque québécoise pour les Séances familles, un programme de courts métrages internationaux pour les 6 ans et plus, ainsi qu’un atelier d’apprentissage par l’image adapté aux jeunes. Présentées en collaboration avec le Carrousel international du film de Rimouski, les Séances familles auront lieu le samedi 13 novembre à 10 h 30 et le dimanche 21 novembre à 14 h 30.

PRIX ET JURYS

Les prix suivants seront remis lors d’une cérémonie qui aura lieu le samedi 20 novembre à 17 h à la salle Norman-McLaren de la Cinémathèque québécoise : 

  • Grand prix de la compétition internationale longs métrages – présenté par TV5
  • Prix spécial du jury de la compétition internationale longs métrages
  • Grand prix de la compétition nationale longs métrages – présenté par PRIM
  • Prix spécial du jury de la compétition nationale longs métrages
  • Prix Nouveaux Regards – présenté par la SCAM et Post-Moderne
  • Prix du meilleur court ou moyen métrage international
  • Prix du meilleur court ou moyen métrage national – présenté par Télé-Québec et SLA location
  • Prix Magnus-Isacsson – présenté avec la participation de l’ARRQ, DOC Québec, Funambules Médias, Cinema Politica et Main Film
  • Prix du jury étudiant – présenté par la Caisse Desjardins du Plateau Mont-Royal
  • Prix du public – présenté par le Fonds des médias du Canada (NOUS | MADE)

TARIFS ET MISE EN VENTE DES PASSEPORTS ET ABONNEMENTS

Afin de permettre un accès abordable et simple à toute la programmation, plusieurs options d’achat s’offrent aux festivalier·ère·s, via la billetterie en ligne :

– Le prix du billet pour une séance en salle est de 13 $. Un rabais de 2 $ par billet s’applique pour tout achat de 5 billets et plus. Une billetterie physique sera également installée à la Cinémathèque québécoise pendant le festival. 

– Pour ceux et celles qui préfèrent le confort de leur foyer, et pour les fans de documentaires de partout au Canada, les RIDM offrent, à partir du 14 novembre, la grande majorité de leur programmation sur la plateforme enligne.ridm.ca. Le passeport RIDM offert à 85 $ donnera un accès à la programmation du festival en ligne, diffusée en trois blocs de programmation du 14 au 25 novembre.

– L’abonnement à un bloc en ligne est également possible au coût de 30 $. Cet abonnement permet de visionner à travers la plateforme tous les films d’un des trois blocs de programmation. Tous les détails sont disponibles sur le site web du festival

MERCI AUX PARTENAIRES DES RIDM

Les RIDM tiennent à remercier ses précieux partenaires : le Gouvernement du Québec, le ministère de la Culture et des Communications, la SODEC, le Secrétariat à la région métropolitaine, le Conseil des arts du Canada, la Ville de Montréal, Téléfilm Canada, le Conseil des arts de Montréal, Tourisme Montréal, le Centre des Services aux Entreprises – Intégration en emploi (Emploi-Québec), le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, le Centre des Services aux Entreprises – Intégration en emploi (Emploi-Québec), Crave, Canal D, le Fonds des médias du Canada, Télé-Québec, la CSN, TV5, Radio-Canada, Post-Moderne, la Société civile des auteurs multimédia (SCAM), PRIM, BDO, la Cinémathèque québécoise, le studio Chop Chop ainsi que Benoît Parent et Arthur Gaumont-Marchant.

La 24e édition des RIDM se déroulera en salle à Montréal du 10 au 21 novembre

à la Cinémathèque québécoise, au Cinéma du Parc, au Cinéma du Musée, 

au Centre Pierre-Péladeau et au Cinéma Cineplex Odeon Quartier Latin 

Et en ligne partout au Canada du 14 au 25 novembre 2021

Informations : ridm.ca / info@ridm.ca

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