L’ONF accueille avec tristesse l’annonce du décès de Gerald Potterton

L’Office national du film du Canada accueille avec tristesse l’annonce du décès de Gerald Potterton

C’est avec une profonde tristesse que l’Office national du film du Canada apprend le décès du cinéaste Gerald Potterton (1931-2022), lequel s’est éteint dans la soirée du mardi 23 août à l’hôpital Brome-Missisquoi-Perkins, à Cowansville, au Québec, à l’âge de 91 ans.

Originaire de Londres, en Angleterre, Gerald étudie à la Hammersmith Art School, puis immigre au Canada en 1954 pour travailler aux côtés des pionniers de l’animation à l’ONF. Il y crée des animations pour divers films au cours des années 1950, et réalise ensuite ses propres courts métrages qui deviendront des classiques. Songeons ici à l’adaptation d’un texte de Stephen Leacock Ma carrière financière (1962) et à Caprice de Noël (1963, coréalisé avec Norman McLaren, Jeff Hale et Grant Munro), deux films mis en nomination aux Oscars. Gerald s’impose également dans la comédie en prises de vues réelles avec La course (1963) et le film sans paroles maintes fois primé The Railrodder (1965), qui met en vedette le grand Buster Keaton dans l’un de ses derniers rôles au cinéma.

Gerald repart vers l’Angleterre pour travailler au long métrage d’animation sur les Beatles Yellow Submarine (1968). Il collabore ensuite avec Harold Pinter au spécial télévisé innovateur de la NBC Pinter People, qui marquera la naissance d’une amitié et d’une collaboration de toute une vie entre Gerald et l’acteur Donald Pleasence.

De retour au Canada, il fonde Potterton Productions, une société indépendante prolifique produisant des œuvres cinématographiques et télévisuelles. Au nombre de ces œuvres figure un court métrage d’animation adapté du conte d’Oscar Wilde The Selfish Giant (1972) qui lui vaudra une troisième nomination aux Oscars.

En 1981, Gerald réalise pour Columbia Pictures le classique culte Heavy Metal, ce qui l’amène à superviser les travaux d’animation de plus de 65 personnes au Canada, en Angleterre et aux États-Unis. Il collabore également de nouveau avec l’ONF à l’adaptation d’un deuxième récit de Leacock, The Awful Fate of Melpomenus Jones (1983), et cocrée la série télévisée d’animation pour enfants The Smoggies (1987-1990).

Dans les années qui suivent, il s’adonne à la peinture et est reconnu pour l’exactitude historique de ses toiles sur le thème de l’aviation et pour ses ciels extraordinaires. Au cours du 21e siècle, toujours prolifique et actif, il continue d’élaborer des projets pour le cinéma et la télévision tout en poursuivant d’autres démarches artistiques depuis sa ferme de Knowlton, au Québec.

En 2020, il écrit et illustre un populaire récit pour enfants sur Joseph-Armand Bombardier, L’homme des neiges, publié aux Éditions Québec Amérique.

Membre de l’Académie royale des arts du Canada, Gerald est choisi en 1998 par la World Animation Celebration parmi les « dix hommes qui ont secoué le monde de l’animation ». Ces dernières années, on lui a rendu de nombreux hommages pour l’ensemble de son œuvre et on lui a consacré plus d’une dizaine de rétrospectives, notamment au Festival international d’animation d’Ottawa (1994), au Festival du film de Seattle (1997), ainsi qu’en Inde du Sud (2000).

Citation

«Gerald est venu au Canada et à l’ONF pour faire partie d’une nouvelle vague de conteurs irrévérencieux et novateurs, et chacun de ses projets débordait d’intelligence et de créativité. Il était aussi un bâtisseur qui a contribué, avec Potterton Productions, à jeter les bases de l’actuelle industrie de l’animation canadienne indépendante. J’ai eu la chance de passer une soirée en compagnie de Gerald en 2017, lorsque l’Orchestre symphonique de Montréal a présenté une projection spéciale de The Railrodder. C’était un artiste exceptionnel et un homme vraiment gentil », a déclaré Claude Joli-Coeur, commissaire du gouvernement à la cinématographie et président de l’Office national du film du Canada.

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