L’ONF rend hommage à Jean Roy
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L’Office national du film du Canada (ONF) tient à honorer la mémoire et l’apport au cinéma québécois de Jean Roy, caméraman, directeur photo, producteur et réalisateur, décédé cette semaine à l’âge de 88 ans. Il est le fondateur de l’Aide au cinéma indépendant (ACIC) de l’ONF, créée en 1973.
Jean Roy entre à l’ONF dans les années 1940, un film amateur en poche. Dès 1949, alors qu’il a 20 ans, on l’envoie 18 mois dans l’Arctique tenir la caméra pour des films sur le peuple inuit. Jean Roy est ensuite caméraman pour tous les grands réalisateurs des années 1950-1960, francophones comme anglophones : pensons à Bernard Devlin, Fernand Dansereau, Raymond Garceau, Jacques Giraldeau, Wolf Koenig, Roman Kroitor, Jean Palardy et Louis Portugais.
À cette époque, il a pour assistants Michel Brault et Georges Dufaux, au début de leur carrière. Avec sept autres caméramans, il tourne Jour de juin (1959) dans l’esprit du cinéma direct naissant. En tout, il s’occupe de la caméra pour une soixantaine de films, dont les classiques Au pays des jours sans fin (1953) et À Saint-Henri le cinq septembre (1962). Au début des années 1960, il tourne quelques documentaires à l’ONF, dont Foires agricoles (1962). Jean Roy accompagne ensuite Pierre Patry dans l’aventure privée de Coopératio et assure la direction photo de Trouble-fête (1963), premier succès québécois en salle.
De retour à l’ONF, il est responsable du service de la caméra (1972-1983) et est caméraman pour Jeux de la XXIe olympiade (1977), sur les Jeux olympiques de Montréal. Il fonde en 1973 ce qu’on appelle aujourd’hui l’Aide au cinéma indépendant (ACIC), une aide d’appoint à la production de films particulièrement novateurs dont l’existence serait autrement compromise. Grâce à Jean Roy, depuis près de 45 ans, des générations de cinéastes indépendants (de Manon Briand à Denis Villeneuve, d’Anne Émond à François Girard) obtiennent le soutien technique de l’ONF pour compléter leurs films. Depuis les débuts de l’ACIC, environ 470 titres (courts métrages d’animation, de fiction ou expérimentaux et documentaires de tout format) de 407 cinéastes (162 femmes et 245 hommes) ont été soutenus. Cet apport de Jean Roy à la richesse du cinéma québécois mérite aussi d’être souligné.
L’entrevue de Jean Roy réalisée par Denys Desjardins dans Une histoire du cinéma – 61 portraits vivants est accessible sur ONF.ca.
