L’ONF souligne le décès de Giles Walker

C’est avec tristesse que l’Office national du film du Canada (ONF) a appris le décès du cinéaste Giles Walker (1946–2020), survenu à Toronto le 23 mars dernier.

Aux prises depuis dix ans avec le cancer, Giles s’est éteint alors que sa conjointe, la monteuse de films chevronnée Hannele Halm, se trouvait à son chevet.

Né en Écosse en 1946, Giles amorce sa carrière en 1974 lorsqu’il entre à l’ONF à titre de documentariste. Il ne tarde toutefois pas à passer à la fiction en réalisant Le vieil homme et la médaille, un film qui lui vaut une mise en nomination pour l’Oscar du meilleur court métrage de fiction en 1979.

À l’ONF, Giles Walker est une figure dominante du développement de la fiction alternative, un genre alliant les techniques documentaires au récit dramatique faisant appel à des comédiens non professionnels. Il crée selon cette méthode une trilogie sur les relations hommes-femmes, dont le film primé 90 Jours, paru en 1985 et présenté en salle.

Il collabore pour la dernière fois avec l’ONF en 1990, lorsqu’il signe la réalisation du long métrage de fiction chaudement accueilli Princes en exil, une coproduction ONF/Cinepix portant sur des jeunes atteints du cancer.

Giles se distingue également par une longue carrière dans les secteurs de la télévision et du cinéma indépendants, jalonnée de nombreux prix Génie et Gémeaux. Parmi l’ensemble particulièrement diversifié de ses œuvres, citons le long métrage de fiction Ordinary Magic, qui met en vedette Ryan Reynolds dans son premier rôle au cinéma ; la série télévisée Emily of New Moon ; les miniséries Il duce canadese et René Lévesque ; enfin, le documentaire The Way of Tai Chi, paru en 2011.

Citation

Le cinéaste Paul Cowan, ami intime de Giles Walker et ancien collègue de l’ONF, a fait part de certains souvenirs personnels sur Facebook le 26 mars dernier. En voici un extrait :

« J’ai eu le privilège de voir Giles fréquemment durant neuf des dix dernières années. Il était très malade. Au cours de cette période, il a livré un dur combat et a beaucoup souffert. Mais jamais il n’a changé. Il nous arrivait de rester assis pendant une heure à nous tenir les mains sans dire un mot (je ne prétends pas savoir ce qu’il pensait, mais il ne lâchait pas prise)… Lorsque je lui ai dit au revoir alors que l’ambulance attendait pour le transporter vers sa nouvelle résidence de Toronto, l’an dernier, son étreinte n’avait rien perdu de sa vigueur. Pendant qu’on chargeait la civière à l’intérieur du véhicule, je suis sûr d’avoir lu sur son visage l’enthousiasme qu’on y voyait toujours lorsqu’il commençait une nouvelle production. C’est très bien, Giles. Bon tournage, mon ami. »

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