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Noir.e.s à la caméra- Les cinéastes Noir.e.s occuperont l’écran de la cinémathèque pendant tout le mois de juin

Publié le 14 mai, 2021
Publié le 14 mai, 2021

Noir.e.s à la caméra – Les cinéastes Noir.e.s occuperont l’écran de la cinémathèque pendant tout le mois de juin 2021

La Cinémathèque québécoise, en collaboration avec la Fondation Fabienne Colas et le Festival International du Film Black de Montréal (FIFBM), a présenté ce matin en conférence de presse virtuelle, son cycle NOIR.E.S À LA CAMÉRA, qui offrira au public, du 1er au 30 juin, un panorama d’œuvres réalisées par des cinéastes afrodescendant.e.s tout au long de l’histoire du cinéma.

Prévu à l’origine pour février dernier et repoussé en raison de la pandémie, ce cycle, co-programmé avec le Festival International du Film Black de Montréal, propose une traversée qui va d’Oscar Micheaux (1884-1951), le père du cinéma afro-américain, à la franco-sénégalaise Maïmouna Doucouré, réalisatrice de Mignonnes, film primé à Sundance et à Berlin. Au total, ce sont une soixantaine de séances qui seront présentées. On y retrouvera autant plusieurs grandes figures du cinéma africain – Ousmane Sembene, Djibril Diop Membety, Med Hondo, Idrissa Ouedraogo, etc. – les noms marquants du cinéma afro-américain tels que Melvin Van Peebles, Spike Lee, John Singleton et Ava DuVernay, des cinéastes majeurs des Caraïbes, notamment Raoul Pecket Euzhan Palcy, sans oublier les cinéastes d’ici : Martine Chartrand (Âme noire), Miryam Charles (Une forteresse), Will Prosper(The Lost Tapes du Hip-Hop au Québec), Dany Laferrière (Comment conquérir l’Amérique en une nuit) ainsi que Moussa Djigo(Obamas).

Pour le co-programmateur Guillaume Lafleur, « le cycle sera l’occasion de redécouvrir l’œuvre du cinéaste afro-américain William Greaves, qui a notamment travaillé à l’Office national du film du Canada, où il a entre autres réalisé Emergency Ward (1959), tourné à l’urgence de l’Hôpital général de Montréal. » Greaves, qui est décédé en 2014 à l’âge de 87 ans, est une figure importante et méconnue du cinéma direct. Créateur, en 1969, de l’émission Black Journal pour la télévision publique américaine, il termine en 1971 Symbiopsychotaxiplasm, un remarquable documentaire expérimental dont Miles Davis signe la musique. Défendu par Steve Buscemi et Steven Soderbergh, ce film demeure l’œuvre la plus célébrée de Greaves.

Parmi les œuvres présentées dans le cadre du cycle NOIR.E.S À LA CAMÉRA, signalons le long métrage d’animation Battledream Chronicle du Martiniquais Alain Bidard; la version restaurée du classique de 1991 Daughters of the Dust de l’Afro-américaine Julie Dash; Rafiki de la Kenyanne Wanuri Kahiu, primé dans de nombreux festivals de cinéma LGBTQ+ lors de sa sortie en 2018; Tabataba du Malgache Raymond Rajaonarivelo, présenté en collaboration avec l’Institut français; ainsi que Madame Brouette du Sénégalais Moussa Sene Absa, une coproduction québécoise restaurée par Éléphant : mémoire du cinéma québécois.
Être Noir.e au Canada de la Fondation Fabienne Colas

NOIR.E.S À LA CAMÉRA sera aussi l’occasion de découvrir 10 courts métrages de cinéastes émergents montréalais de 18 à 30 ans, produits dans le cadre du Programme Être Noir.e au Canada de la Fondation Fabienne Colas – présenté par Netflix en collaboration avec la Banque Nationale. La Fondation a d’ailleurs récemment annoncé une extension de son programme et accueillera 35 jeunes cette année à Montréal, Toronto et Halifax, en plus d’inclure trois villes supplémentaires soit Ottawa, Calgary et Vancouver.

« Le cycle Noir.e.s à la caméra est une rétrospective historique qui met en lumière des films Black importants qui n’ont pas toujours reçu l’éclairage des projecteurs au Québec. » souligne Fabienne Colas, présidente-Fondatrice de la Fondation Fabienne Colas et de 11 Festivals au Canada, aux États-Unis, en Haïti et au Brésil. « Cette initiative témoigne à la fois de la détermination de la Fondation Fabienne Colas et du Festival International du Film Black de Montréal (FIFBM), et de l’engagement de la Cinémathèque québécoise envers l’inclusion et la diversité à l’écran. Depuis 17 ans, la Fondation Fabienne Colas et le FIFBM travaillent à former la relève du cinéma Black partout au Canada et à donner une voix et une plateforme à des cinéastes noirs qui autrement resteraient invisibles. Aujourd’hui, c’est pour nous un honneur et un bonheur de pouvoir collaborer à cette initiative sans précédent de la Cinémathèque qui envoie un signal fort à l’industrie quant à l’importance de prendre des mesures concrètes pour l’inclusion de la diversité à l’écran. Un mois complet de films Black à la Cinémathèque, quelle belle opportunité pour les cinéphiles montréalais!»

Le cycle Noir.e.s à la caméra

« Pour la Cinémathèque québécoise, le cycle Noir.e.s à la caméra s’inscrit dans une série d’actions visant à faire évoluer la culture organisationnelle », explique le directeur général de la Cinémathèque, Marcel Jean. « Nous avons récemment obtenu le soutien du Conseil des arts du Canada pour un projet intitulé Documenter autrement, qui vise à mieux servir les différentes communautés canadiennes en faisant une meilleure place à la diversité dans nos archives et en améliorant leur accès. Le premier objectif de notre plan stratégique 2020-2023 se lit comme suit : Accueillir une diversité de points de vues et de pratiques, une diversité de publics et de partenaires dans notre volonté de favoriser le dialogue et les échanges, de promouvoir l’ouverture et la connaissance de l’autre et de la différence, cela en faisant du patrimoine audiovisuel vecteur témoignant des évolutions sociales et culturelles. C’est un programme stimulant qui annonce de nouvelles façons de programmer, de développer nos collections et de diffuser. Une fois sortis de la pandémie, nous allons d’ailleurs créer un poste de programmateur.trice à l’équité et à la diversité, qui aura pour mission de faciliter les partenariats et les échanges avec les communautés.»

Deux expositions

Deux expositions habilleront également les murs de l’institution pour l’occasion : DE SOURCE AFRICAINE de la peintre, dessinatrice et cinéaste d’animation, Martine Chartrand, qui présente son projet de fin de maîtrise en arts visuels et médiatiques dans une exposition où dessins, peintures et films se répondent. L’artiste québécoise d’origine haïtienne y revisite des figures oubliées de l’histoire des noir.e.s au Québec qu’elle fait renaître à coups de pinceau ou de fusain. Elle célèbre la mémoire d’Olivier Le Jeune, de Marie-Josèphe-Angélique, de Mary Ann Law Guilmartin, de Frank Randolph Macpherson et des membres de la famille Amos qui s’animent sous différentes formes plastiques et en mouvement. L’exposition aura lieu du 3 juin au 25 juillet dans la salle Raoul-Barré.

De plus, l’équipe de la Cinémathèque s’inspirera de la programmation du cycle NOIR.E.S À LA CAMÉRA pour fouiller ses Collections et exposer des affiches et photographies dans l’Espace Louise-Beaudet, tout au long du mois de juin.

Le cycle NOIR.E.S À LA CAMÉRA est présenté en collaboration avec la Fondation Fabienne Colas, le Festival International du Film Black de Montréal et la Cinémathèque Afrique de l’Institut français.

Du 1er au 30 juin 2021.
Les billets seront en vente dès le 20 mai sur cinematheque.qc.ca

Visionnez la bande-annonce du cycle :

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