« Perdre Mario » : le plus récent long-métrage documentaire de Carl Leblanc mercredi 2 février 2022 sur les ondes de Télé-Québec
Un film sensible sur le deuil lié à un départ soudain, l’amitié et la vie
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Mario est parti. Vous, vous restez là. Rester, c’est votre boulot de vivant. Et vous n’êtes pas seul. En moyenne, trois personnes se suicident chaque jour au Québec. Et des centaines doivent apprendre à rester, à faire leur boulot de vivant.
Le mercredi 2 février à 20 h, durant la Semaine nationale de prévention du suicide, Télé-Québec présente le troublant long-métrage Perdre Mario, dans lequel le réalisateur Carl Leblanc décrit et décortique ce qui a précédé le geste ultime de son meilleur et plus vieil ami, et démonte la mécanique du désarroi vécu par sa bande d’amis tissée serrée.
Porté par les voix de Luce Dufault (à la narration) et de Robert Lalonde (qui donne vie au journal de Mario), ce documentaire profondément humain, empli de belles et touchantes images d’archive, est aussi un vibrant hommage à l’amour et à la vie de Mario. Parce qu’une personne qui s’enlève la vie ne se résume pas à sa maladie ou à son geste ultime. Parce qu’il s’agit d’un drame d’une grande complexité auquel nous serons tous confrontés un jour, de près ou de loin.
LE DOCUMENTAIRE
Perdre Mario, c’est l’histoire d’une bande d’amis comme on souhaite tous en avoir, qui rappelle « Les copains d’abord ». Et, comme dans la chanson de Brassens, s’il y en a un qui manque à bord, c’est qu’il est mort. C’est l’histoire d’un gars qui part et de ceux qui restent. Parmi ceux-là, il y a le réalisateur de ce film. Quatre ans après les faits, il remonte le cours des événements qui ont précédé le suicide de son ami Mario.
Il dévoile couche par couche la part d’ombre qui rongeait la vie du nouveau retraité par la découverte du journal tenu par celui-ci à la fin de sa vie, par des rencontres avec les frères, les amis d’enfance, les anciens amours du défunt.
Il interroge des spécialistes qui rappellent que le cas de Mario n’a rien d’unique même si sa radicalité soulève des questions choquantes sur notre rapport à la maladie mentale, sur les effets dévastateurs de la dépression et de la spirale vers le néant qu’ils induisent.
Il se tourne surtout vers la communauté des amis de Mario, une confrérie très unie. Sans l’avoir prévu, Mario est parti en leur confiant un lourd fardeau. La brutalité de son dernier geste en a fait des victimes collatérales, rongées par le remord, le doute, l’incompréhension, la colère retournée contre eux-mêmes.
Ce film est l’histoire d’un drame trop commun qui se répète plus de 1100 fois par année au Québec et plonge des dizaines de milliers de personnes dans la douleur, la tristesse, la culpabilité, le deuil. Ce qui est arrivé à Mario et à ses amis est en fait un condensé de toutes les grandes et petites tragédies provoquées par le départ volontaire d’un proche. Tragédies que ce film évoque, incarne, éclaire.
Présenté au festival Les Percéides en septembre dernier, Perdre Mario y a été honoré par l’attribution d’une mention spéciale à Carl Leblanc pour le scénario, les textes et la recherche, et de la mention spéciale pour la musique originale d’Anthony Rozankovic.
INFOS DE PRODUCTION
Recherche, scénario, texte et réalisation : Carl Leblanc
Narration : Luce Dufault, Robert Lalonde
Production : Luc Cyr
Ad Hoc Films — Québec, 2021
DIFFUSION
À la télé | mercredi 2 février 20 h, en rattrapage dimanche 6 février 21 h
Sur le Web | en simultané puis pour un temps limité sur telequebec.tv. Toujours gratuitement!
Au cinéma | À noter que la sortie en salle et les Ciné rencontres avec Carl Leblanc annoncées plus tôt cette année auront bien lieu, mais sont reportées à une date ultérieure.
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