Téléfilm et Via le monde, un cinquantième anniversaire partagé !!

Photos-souvenirs de Catherine Viau, productrice et vice-présidente de Via le monde et son mot sur les productions marquantes 

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Raconter les 50 ans de Via le Monde qui célèbre aussi cet anniversaire cette année! Sur cette photo, on retrouve une délégation de journalistes de France et du Canada qui assistent au lancement des Légendes du monde en Argentine sur le lieu de tournage d’une des légendes, une série produite avec Téléfilm Canada.

 

Légendes du monde

Légendes du monde, ce sont 40 épisodes produits un peu partout sur la planète. Qui reconnait-on sur la photo?… Annick Cojean du journal Le Monde au premier plan, le musicien Osvaldo Montes, Catherine Viau... Daniel Bertolino et derrière, Francine Grimaldi.

Il y avait eu un lancement aussi des Disques Ades et d’un livre chez Nathan à la Délégation générale du Québec à Paris, alors que Louise Beaudoin était la Déléguée générale.

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Le défi mondial

Deuxième souvenir, qui se retrouve dans la liste des 20 séries sur les 150 choix du TIFF : Le défi mondial, avec Peter Ustinov et Patrick Watson, produit avec Téléfilm Canada. C’est une coproduction entre Radio-Canada et France 2, qui avait été annoncée au Mip, et lancée au Festival de Monte-Carlo. Réalisée par Daniel Bertolino et Daniel Creusot, d’après l’oeuvre de Jean-Jacques Servan-Schreiber, la série allait parcourir le monde. Et recevoir pas mal de prix, dont des Gémeaux. Six heures ambitieuses qui sont toujours actuelles dans le propos, et bousculantes dans la forme! Ça n’aurait pas été possible sans de l’audace, beaucoup de courage… Et Téléfilm!

 

 

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Et maintenant, le témoignage de Catherine Viau

 

Voici un de mes souvenirs de Téléfilm, en ma qualité de coproductrice de la série Le défi mondial.

 

L’AVENTURE

Quand Daniel Bertolino m’a proposé de me joindre à son équipe de Via le Monde en 1983, il venait d’entreprendre le développement de sa série documentaire Le défi mondial, d’après l’oeuvre de Jean-Jacques -Servan-Schreiber.

Il y avait, dans cette aventure, tous les ingrédients pour motiver la jeune idéaliste que j’étais, à commencer par imaginer que j’allais côtoyer le fondateur de l’Express et des grands intellectuels de notre temps, mais aussi Peter Ustinov, que Daniel Bertolino avait eu l’audace de convaincre pour cette saga. Daniel avait déjà réuni autour de lui tout ce qu’il fallait pour réaliser son œuvre, des recherchistes de haut niveau, et un co-réalisateur, Daniel Creusot, qui était en soi un monument d’expérience en documentaire international, ainsi qu’un certain nombre de partenaires. Tout était à inventer : Daniel voulait prendre le pouls d’une époque, décortiquer les rendez-vous manqués de l’histoire, comprendre les choix qui se posaient à l’humanité pour saisir l’occasion formidable que posait l’avènement de ce qui allait devenir le monde de l’internet.

 

UN MONDE RÉINVENTÉ

Il voulait tourner partout. Mettre tout en parallèle.

Réinventer le langage télévisuel. Et ensuite, il voulait partager son oeuvre partout, avec la plus large distribution possible, en faire parler, etc…

Vaste programme, aurait dit un certain général! Bref, il maitrisait la chaine de production et de promotion depuis l’idée jusqu’au spectateur, qu’il soit canadien, italien ou japonais. C’était passionnant! Mais pour cela, il fallait aussi inventer une manière de produire, une manière de financer, de partager entre plusieurs intervenants de plusieurs types, ici, ailleurs, qu’ils soient institutionnels, privés ou liés au monde de la distribution.

 

ET TÉLÉFILM ÉTAIT À L’ÉCOUTE

Il fallait inventer un modèle d’affaires. Et il fallait accepter que ce modèle soit adaptable, tienne compte de paramètres évolutifs d’un projet de cette ampleur, des attentes d’un marché télévisuel mondial en pleine mutation. Et c’est là où mon souvenir le plus ému de Téléfilm croise cette histoire.

Nous avions une énergie débordante, pour ne pas dire une ferveur intense, complètement dédiée à la réussite de notre projet. Chaque fois qu’un problème survenait, il fallait inventer une solution, car nous avions élaboré un modèle hybride de financement, avec un pied ici et un pied en France, tout en préservant la liberté éditoriale qui était une garante de la crédibilité du sujet.

A un moment donné, c’était devenu complexe, je dirais même crucial, et nous avons craint que le projet soit figé.

Je me souviens avoir pris le temps de rédiger toute ma réflexion sur la problématique de production, à simple interligne, sur du papier 8 1/2 par 14, et ça faisait plusieurs pages, beaucoup trop de détails…. Cela ne faisait pas longtemps que j’étais sortie de l’université! Et je me suis retrouvée avec toutes ces informations, sans aucune ellipse, devant André Picard, qui, avec simplicité et hauteur, a trouvé la solution, d’une phrase, et l’a appliquée…. et je l’ai répété souvent : c’est cette écoute qui a permis au Défi mondial d’exister… avec tout ce qui a déboulé par la suite. Il a écouté, compris, décidé. Aussi simple que ça. Merci André.

Merci Téléfilm.

 

Catherine Viau

 

#Téléfilm50

 

 

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