Une entrevue avec Ariel Esteban Cayer, directeur de la section Camera Lucida par Marc Lamothe

Une entrevue avec Ariel Esteban Cayer, directeur de la section Camera Lucida du Festival international du film Fantasia par Marc Lamothe

« J’ai très hâte de retrouver l’enthousiasme et la curiosité de notre public! » Ariel Esteban Cayer

CTVM.info —Vous passez votre vie adulte à regarder des films et réfléchir sur ceux-ci. Quels ont été vos premiers contacts avec le cinéma ?

 

Ariel Esteban Cayer — En vrac, dès l’enfance : Spielberg, Wes Craven; visionner des franchises (James Bond, Indiana Jones) avec mon père. Puis, plus tard : découvrir le cinéma japonais par l’entremise de Hirokazu Koreeda (NOBODY KNOWS – 2004) et Akira Kurosawa (LES SEPT SAMOURAÏ — 1954); le cinéma hongkongais lors d’un visionnement de CHUNGKING EXPRESS (1994) de Wong Kar Wai.

 

 

Qu’est-ce qui vous a incité à pousser plus loin votre amour du cinéma et vous dédier à l’étude et l’analyse du cinéma ?

 

Ariel Esteban Cayer — Une curiosité pour cette forme d’art, qui s’est d’abord exprimée par une recherche d’exhaustivité (c’est peine perdue) puis par le plaisir de partager cette passion avec d’autres, qu’il s’agisse par l’écrit (la chronique et la critique) ou en public, dans le cadre de la programmation. Et bien sûr, en privé, dans la vie de tous les jours — presque comme une discipline, un apprentissage constant… Le cinéma est une bonne arme pour survivre à la folie du monde.

 

 

 

Qu’est-ce que le cinéma de genre pour vous ? Comment expliquer ce créneau à nos lecteurs curieux ?

 

Ariel Esteban Cayer — C’est un cinéma de l’imaginaire, dont la définition ne cesse d’être revue et corrigée, élargie et modifiée. Dans sa déclinaison la plus simpliste, on pense au cinéma d’horreur, de science-fiction, au cinéma fantastique. Mais du moment que « le genre » devient mainstream et donc consensuel au-delà de sa dimension culte plus acquise (pensons à la pléthore de films de superhéros et de science-fiction qui déferlent sur les écrans depuis 20 ans), on assiste alors à un mélange intéressant des approches à tous les niveaux. Du plus petit film indépendant, artisanal et débrouillard, au plus gros blockbuster japonais de l’année, nous privilégions donc une définition décomplexée du cinéma de genre, jusqu’à inclure, dans notre définition, des genres comme la comédie, la romance, ou encore le récit initiatique (coming-of-age).

 

Vous vous êtes joints officiellement au festival il y a quelques années ? Parlez-nous de vos premières visites au festival et de l’élément déclencheur qui a fait que vous avez proposé vos services de programmateurs au festival ? 

 

Ariel Esteban Cayer — J’ai officiellement joint l’équipe en 2013, après mes premiers pas au festival en tant que cinéphile intéressé par le manga et l’animation japonaise, puis par le cinéma asiatique en général. J’ai offert mes services à titre de rédacteur pour diverses initiatives telles que les nouvelles web, ou le programme imprimé. De fil en aiguille, j’ai eu la chance de visionner davantage, de contribuer à certaines discussions autour de certains films, de partager mon opinion puis éventuellement de contribuer à la sélection des films du programme et à l’organisation du festival dans son ensemble.

 

Vous êtes responsable de la section Camera Lucida. Parlez-nous un peu de cette section et quels sont vos objectifs en tant que programmateur avec celle-ci ?

 

Ariel Esteban Cayer — La section Camera Lucida est dédiée à ces films dont l’ADN se situe quelque part entre le cinéma de genre et le cinéma d’auteur (ou art et essai). Si les festivals généralistes ont leurs sections « de genre », Fantasia a Camera Lucida : une section presque parallèle, un peu expérimentale, qui cherche à fidéliser un public curieux de découvrir de nouveaux auteurs et manifestations de ce qu’on appelle « le cinéma de genre ».

 

Fantasia a reçu au cours de son histoire un grand nombre de réalisateurs, d’acteurs, d’auteurs et d’artisans du 7e art ? Pourriez-vous revenir sur quelques rencontres dont vous êtes particulièrement fiers ?

 

Ariel Esteban Cayer — Je n’oublierai jamais la visite de feu Andrzej Zulawski — un géant du cinéma, néanmoins tendre et généreux, qui a su nous donner beaucoup de son temps et qui, je l’espère, a ressenti l’impact de son œuvre sur le cinéma, lors de son passage à Montréal.

 

 

Pourriez-vous nommer quelques films ou événements que vous avez hâte de partager dans le cadre de la prochaine édition ?

 

Ariel Esteban Cayer — La visite de John Woo, qui donnera une classe de maître; la venue des cinéastes Amanda Kramer (GIVE ME PITY, PLEASE BABY PLEASE), Tyler Taormina (HAPPER’S COMET), Jonathan Davies (TOPOLOGY OF SIRENS), Yoon Seo-jin (CHOROKBAM) et Natalia Sinelnikova (WE MIGHT AS WELL BE DEAD) dans le cadre de la section Camera Lucida; et notre tétanisant film de clôture NEXT SOHEE de July Jung (qui fit sensation lors du dernier Festival de Cannes en clôture de la Semaine de la Critique).

Surtout, j’ai très hâte de retrouver l’enthousiasme et la curiosité de notre public !

 

 

 

 

 

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