Une entrevue avec le réalisateur d’AQUASLASH Renaud Gauthier

C’est ce lundi 29 juillet que Renaud Gauthier présente Aquaslash en première mondiale au Festival Fantasia.

Ce second long métrage du réalisateur est un suspense sanglant à souhait qui ravira les amateurs de « gore » et de « slasher ».

Le film, tourné l’an dernier durant une quinzaine de jours à Laval, met en scène les déboires d’une gang de finis- sants venus faire la fête dans un parc aquatique. Des rivalités internes feront progressivement glisser cette soirée estivale vers l’horreur absolue. Âmes sensibles s’abstenir!

 

Le scénario est de Renaud Gauthier et Philip Kalin-Hajdu, Aquaslash est une production de la boîte montréalaise La Guérilla et de la compagnie française Rockzeline qui avaient proposé le déjà très gore Game of Death il y a deux ans, également à Fantasia.

 

À l’occasion de la première du film, nous nous sommes entretenus avec Renaud Gauthier, amateur des années 80 et du cinéma sous toutes ses formes.

Interrogé sur les origines de son histoire, Renaud Gauthier nous confirme qu’à la base « Après avoir fait des recherches, je n’ai pas trouvé un film qui mettait des lames de rasoir dans des glissades d’eau… Aquaslash vient d’un un flash, comme pour tous mes films. Au départ, je voulais faire un court métrage. Mais mon ami Pierre-Alexandre Bouchard de La Guérilla, m’a fait savoir qu’il aurait peut-être une opportunité de faire une web-série de 10 épisodes de 8 minutes, comme Game of Death. On a rencontré des gens en France, ça a bien marché, mais je voyais ça plutôt comme un long métrage. Et puis, finalement, le projet de websérie n’a pas vu le jour. J’avais quinze jours de tournage, alors j’ai monté un long métrage. Rockzeline, le principal financier, vient de France, ils ont engagé La Guérilla pour faire la production.»

«En fait, à l’origine, je souhaitais que l’histoire se passe dans une petite ville en Ontario, dans les années 80. Un peu à la manière des « Canuxpolitation ». J’imaginais une bande son avec plein de rock canadien… Mais les produc- teurs français ont faits quelques ajustements, notamment en demandant que l’histoire se passe de nos jours. Seule une référence à un événement survenu en 1985 a été gardée. Finalement, Aquaslash c’est un peu un film de tous les genres. J’en suis content, c’est vraiment ça que je voulais faire! ».

Pour qui ne s’en souviendrait pas, rappelons que, Discopath, le premier long métrage du réalisateur, avait été chaudement applaudi par le public du Cinéma Impérial rempli à craquer pour assister à la première mondiale
du film en 2013. C’était déjà à l’occasion de Fantasia. Par la suite, ce « thriller» d’horreur campé à Montréal et New York dans les années 70 avait voyagé dans plus d’une vingtaine festivals internationaux dédiés au cinéma de genre. Bien que marginal au Québec, Renaud Gauthier s’est taillé grâce à ce premier long métrage une très belle réputation auprès des fans dans plusieurs pays d’Europe.

Un très beau parcours qui laisse visiblement un très agréable souvenir à son auteur. Questionné sur la suite de la carrière d’Aquaslash, Gauthier confirme « Pour l’après-Fantasia, j’imagine que ça devrait être pareil que pour Disco- path. Désormais, on m’attend dans les festivals. »

Par contre, il y a peu de chance que l’on voit le film en salle au Québec. Gauthier rappelle que les gens vont de moins en moins au cinéma et que les films coûtent chers à distribuer. Il insiste sur l’importance de miser sur les festivals, qui offrent des opportunités de carrière, et rappelle aussi que les sorties en VOD, quelque soit la plateforme, ne sont pas des avenues très payantes.

« Comme disait Denis Villeneuve, chaque film est un miracle. Dans le cinéma, il y a énormément d’intervenants. Heureusement, une de mes forces c’est d’arriver à faire beaucoup avec peu. Ce sont mes années d’expérience qui parlent. J’apprécie beaucoup pouvoir aller au bout de chaque dollar dépensé. ‘Production value’, peu importe le budget. Le but, c’est la création. »

Plusieurs projets sont actuellement sur la table de travail de Renaud Gauthier. « Je développe depuis plusieurs années Moonlight Vendetta, un giallo qui se passe à Milan dans l’univers de télé de variétés, genre Raffaella Carra… avec une touche américaine. C’est avec un ‘backdrop’ de commedia dell’arte… J’en ai un autre, plus ‘mainstream’, qui se passe dans les années 80 et qui relate l’histoire d’un joueur de pelote basque déchu qui se reconvertit en trafiquant de drogue entre Montréal et La Floride ».

Des projets prometteurs et originaux que l’on souhaite voir se réaliser, pour le pur plaisir des fans de genre, et si possible, pour un plus large public.

 

Entrevue réalisée par Charles-Henri Ramond à Montréal, le 22 juillet 2019

 

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