Une entrevue avec les coscénaristes et coréalisateurs de « LA MARINA » par Marc Lamothe

« LA MARINA » d’Étienne Galloy et Christophe Levac en première canadienne au festival FANTASIA jeudi 27 août 2020 à 21 heures

Une entrevue avec les coscénaristes et coréalisateurs par Marc Lamothe

Dans le cadre du festival Fantasia, La Marina a été présenté en première canadienne jeudi 27 août à 21 heures.

 

Réalisé par Étienne Galloy et Christophe Levac, le film LA MARINA (2020) aura sa première québécoise au festival international de films FANTASIA. Premier long métrage réellement intriguant d’un duo d’acteurs de plus en plus en vue, nous avons parlé aux coréalisateurs afin de comprendre un peu ce lieu énigmatique que s’apprête à découvrir les cinéphiles québécois. 

 

  • La Marina Etinne Galloy
  • La Marina Christophe Levac

LA MARINA se présente comme un film expressionniste sur un été à l’âge de 19 ans dans une petite ville au Québec. Pouvez-vous nous parler de la genèse du projet. Quelle fut la pulsion initiale, la première idée de base derrière ce premier long métrage ?

Christophe Levac : C’était le soir, on buvait des panachés, peut-être même qu’on écoutait Richard Séguin sur notre galerie, et Étienne m’a lancé quelques mots sur lesquels il semblait avoir mijoté depuis un moment :  « Chambly » et « Wakeboard ». Ça m’a fait rire, puis j’ai compris, et de fil en aiguille, on en est arrivé à la première version du scénario.

Étienne Galloy : On venait de finir notre premier film, TANDEM (2018), un court métrage de 5 min qu’on a coréalisé, Christophe et moi. J’avais l’impression qu’il y avait des thèmes dans ce court qu’on pouvait explorer plus en profondeur dans le cadre d’un long métrage. La genèse du projet de LA MARINA vient expressément de cette réplique de TANDEM : « J’ai peur que tout ce que j’ai vécu devienne un vieux souvenir un peu flou ». Cette même réplique est d’ailleurs réutilisée presque mot pour mot dans la dernière scène de LA MARINA. J’avais l’impression que dans le format du film pour adolescents, il serait intéressant d’aborder le thème des amitiés qui s’effritent aussi rapidement qu’elles se sont formées, mais en prenant bien le temps de les développer à l’écran, pour que l’émotion vienne rejoindre le spectateur. En outre, même si ça se veut un « feel-good movie », c’est aussi un film qui porte sur ses épaules une nostalgie des liens spéciaux qu’on a créés avec certaines personnes, le temps de quelques semaines, et dont on arrive éventuellement à se demander si c’était le fruit de notre imagination. 

Christophe Levac : J’adore me faire raconter des histoires, et à force d’en écouter, j’avais la profonde envie de faire ma part, et d’en raconter une en retour. Étant comédien, je me prête beaucoup aux histoires des autres. C’est un peu comme être invité chez quelqu’un, et se faire offrir d’être un porte-parole de l’univers qui nous est présenté. C’est un formidable partage que je ne troquerais pour rien au monde ! Mais mon envie d’inviter nos amies et amis dans le monde qu’Étienne et moi allions bâtir était à mes yeux tout aussi important. L’idée de raconter une histoire était jouissive, et on est parti de là.

Pourquoi Chambly et pourquoi le Wakeboard ?

Étienne Galloy : En lançant originalement l’idée du film à Christophe, je n’avais pas grand-chose en tête à part le personnage de Charlie et la marina. Celle de Chambly, c’est simplement parce que j’ai grandi dans la région de Saint-Jean-Sur-Richelieu et mes amis du secondaire et moi allions souvent chiller dans le coin de la marina près du fort Chambly. J’avais un ami qui y travaillait. En développant le concept, on ne voulait surtout pas réinventer le contenant typique d’un récit du style « coming-of-age ». On voulait jouer avec les codes et les règles du genre et on avait envie que le film se déroule dans un lieu particulier, typique à ce genre de production. Souvent, ces films se déroulent dans un camping, un camp de jour, un parc d’attractions, etc. ; bref un endroit où des jeunes travaillent durant l’été. 

Puisqu’il était clair que l’histoire allait se dérouler dans à la Marina de Chambly, on voulait une trame de fond qui allait englober le récit. Plus jeune, j’allais chez ma tante dans les Laurentides et ça arrivait souvent qu’on allait sur le Lac Saint-Joseph en bateau et que je regardais mon oncle et mon père faire du wakeboard. On s’est dit tout de suite que ça serait intéressant d’utiliser ce sport, car il y a un rapport à l’eau et une analogie particulière à aborder dans le contexte où le huis clos se trouve à être une marina, près d’un énorme bassin d’eau. Dans cet ordre d’idée, Charlie, qui tente seulement de prendre du recul face à sa blessure qu’il a eu dans une compétition de wake se retrouve confronté à évoluer près d’un élément phare de sa perturbation, décuplé par l’attitude de Simard, un de ses anciens rivaux de wakeboard. Et ça déclenche tout d’un coup une série d’obstacles émotionnels intéressants à décortiquer dans l’évolution du personnage principal tout au long du film.

 

Au niveau de l’écriture, qu’est-ce qui vient de l’observation ou de l’expérience dans ce projet ? Parlez-moi de l’écriture à deux de ce long métrage.

Christophe Levac : C’est intéressant, parce qu’avec un certain recul, je crois que l’expérience se distingue bien de l’observation au sein même du film. Les peurs, les désirs et les déceptions de Charlie, Juliette, Noah, Émilie et Simard sont, en quelque sorte, l’expression de plusieurs de nos questionnements. Quant aux personnages qu’interprètent Michèle Deslauriers et Mike Ward, ils sont nés d’une observation pure et dure de gens qu’on croise ici et là. Des gens aimables et regorgeants de vie, mais s’ils ne restent que de passage, comme nous le sommes pour eux, on arrive difficilement à se comprendre l’un et l’autre. Il y avait un peu le désir d’illustrer les bulles dans lesquelles on vit. Deux bulles qui se croisent, et qui sont réunies, pour je ne sais quelle formidable raison, l’espace d’un moment.

Étienne Galloy : Je dirais que c’est 50/50. On a utilisé notre expérience de gars de 20 ans pour dialoguer et développer les personnages principaux, autant en s’inspirant de questionnements qui nous habitent qu’en s’inspirant d’amis de notre entourage présent ou passé pour construire des personnages qui sont le plus humain et authentique possible. Ensuite, c’est dans le ton global que l’observation embarque. Par exemple, le personnage de Mike Ward, on l’a écrit après une soirée où en sortant du cinéma, Christophe et moi, nous nous sommes fait aborder par un homme un peu bizarre qui s’est mis à nous parler de Bitcoin et d’économie mondiale pendant 25 minutes. C’est là qu’on se rend compte que quelqu’un dont la personnalité peut sembler a priori absurde peut se trouver partout autour de nous, et qu’en processus de création, il ne suffit que d’être à l’écoute pour l’utiliser à notre avantage. Surtout lorsqu’on écrit un univers qui se veut un portrait d’une banlieue assez banale et sans extravagance. 

Pour ce qui est de l’écriture à deux, c’est assez simple. Pour la première version, on se passait le flambeau, Christophe écrivait quelques scènes et quand il était en panne d’inspiration, je prenais le relais. Et ensuite, pour les versions à venir, on en discute, on brainstorm, et puis on se sépare à nouveau les scènes à retravailler en les relisant ensemble à la fin. 

 

 

 

Vous avez déjà conçu une mise en scène de court métrage ensemble, TANDEM. Parlez-nous un peu de votre manière bicéphale de travailler ? Vous séparez-vous des taches ? 

Christophe Levac : Pour optimiser notre vitesse de tournage, Étienne était la référence pour le jeu des comédiens, et moi, pour le cadre et la direction photo. Après chaque prise, on se consultait, lui et moi, et on allait donner nos commentaires pour la suivante. C’était plutôt efficace, et grâce à plusieurs répétitions avant le tournage, notamment avec les cinq comédien/nes de la marina, on avait déjà débroussaillé les intentions globales des personnages.  

Étienne Galloy : Dans TANDEM, c’était un peu différent, parce que je jouais dans le film et qu’on était trois artisans sur le plateau. On a fait un premier découpage ensemble, mais il y avait peu de remises en question sur le vif. C’est un film fait avec des pinottes et bien de l’instinct. Pour maximiser notre coréalisation, oui, on s’est séparé des tâches d’avance. Souvent, Christophe settait le cadre avec le directeur photo pendant que je dirigeais les acteurs. Ça sauvait du temps. Mais cette technique a duré genre deux jours, et après, on était pas mal tous les deux all over de place. Mais on s’est rendu compte que se séparer les tâches rendaient ça parfois plus compliqué. Quelquefois, l’un ou l’autre n’avait pas le temps d’approuver une décision, alors on se retrouvait à faire du travail en double. Mais une fois que l’air d’aller du tournage s’est placée, même si on était les deux tout le temps avec tout le monde, ça allait vraisemblablement plus vite. Donc c’était vraiment comme être en couple, mais sans le sexe. 😉

J’ai lu quelque part que l’on comparait votre film à un SLACKER (1990), version québécoise pour la nouvelle génération. Je peux comprendre la comparaison avec SLACKER de Linklater à cause des nombreux monologues de personnages secondaires comme Michèle Deslauriers et Mike Ward, mais votre travail me fait plutôt penser à un film comme BEFORE SUNRISE, aussi de Richard Linklater. Aviez-vous des films en tête ou des films de référence en envisageant ce projet, tant sur le plan du scénario, de la mise en scène naturelle que de la direction photo ?

Étienne Galloy : La référence à SLACKER (1990) me fait toujours rire, mais elle est bien fondée. Cela dit, en effet, c’est plus un film comme BEFORE SUNRISE (1995) qui nous a inspirés. Dans la mise en scène, bien évidemment. Dans le développement des personnages aussi. Ensuite, la plupart des films qui nous ont inspirés pour LA MARINA sont des films issus du cinéma indépendant américain du début des années 2000. Un film comme THE SPECTACULAR NOW (2013) a beaucoup influencé la séquence du parc, notamment. On a puisé à même dans les éléments qui nous faisaient tripper dans la scène où Sutter et Aimée discutent dans le bois près du party dans un long plan séquence en mouvement. Même la musique de ce film a inspiré celle composée pour la séquence du parc. Un film comme SLEEPING GIANT (2015) a beaucoup influencé le langage du film, le ton et même le rythme. LIKE CRAZY (2011) est aussi une source d’inspiration, pour la scène sur la galerie où Charlie et Juliette se chicanent. Pour l’installation d’un dialogue doux-amer où, sous l’influence de l’alcool, Charlie s’en permet un peu trop, mais exprime tout de même ses vraies angoisses par rapport au fait de s’attacher à Juliette dans le contexte dans lequel il se trouve. 

Au niveau de la direction photo, on est allé plus vers un KINGS OF SUMMER (2013) et les films d’ados qui sont souvent projetés à Sundance. Il y a une vibe visuelle d’été dans ces films percutants et visuellement, vraiment attrayants. Pis on s’est dit que tant qu’à ne pas faire beaucoup de plans, on allait s’impliquer principalement dans l’éclairage et la direction artistique. 

Christophe Levac : La trilogie BEFORE SUNRISE était bien ancrée dans nos têtes dès le début de l’écriture. On aimait beaucoup l’accès privilégié que Linklater offre à ses spectateurs, en montrant l’évolution en temps réel d’une relation, sans cacher toutes les nuances que de longues échangent entre deux individus comportent. Dans la même veine, LES FAUX TATOUAGES de Pascal Plante, ayant également des allures d’un BEFORE de Linklater, disait qu’on pouvait presque prendre une bière avec les personnages tellement la discussion était authentique, ouverte et sans effets cinématographiques qui aurait pu mettre de l’avant la perspective de l’un des deux personnages. Je tiens à souligner qu’on a travaillé en étroite collaboration avec notre directeur photo et grand ami, Fred Gervais-Dupuis, depuis la genèse du projet. Nos longues discussions sur l’univers esthétique ont teinté les premières versions du film.

 

Laissez-vous une place à l’improvisation ou vous tenez à ce que les acteurs se collent à un texte ?

Christophe Levac : Nous n’avons pas vraiment divergé des dialogues écrits. Étant donné que nous options souvent pour des plans séquences, et que nous avions déjà une bonne idée de la mise en scène, je crois qu’il était plus adéquat de ne pas trop s’éloigner du texte pour mener à bien la trame narrative du film. Ceci étant dit, il aurait été très intéressant d’en faire l’expérience, et je pense qu’un film comme le nôtre aurait très bien pu s’y prêter !

Étienne Galloy : Avec le recul, j’aurais peut-être dû plus donner de liberté au niveau de l’improvisation. Mais dans ce film-là, ça s’y donnait moins bien. La plupart de nos scènes sont découpées en plans séquences fixes, permettre l’improvisation peut soit donner quelque chose d’unique ou complètement ruiner la scène. Et c’est quelque chose qu’on peut moins se permettre dans un tournage hâtif (15 jours) qui résulte du fait que la production possède peu de moyens. Et le temps, c’est de l’argent. Donc on a juste mis plus de temps à travailler nos dialogues et fait plusieurs répétitions avec les acteurs pour qu’ils se mettent bien le texte en bouche pour qu’en tournage le temps alloué à la direction d’acteurs soit exclusivement du perfectionnement dans le ton et le rythme.

Parlez-nous un peu du casting. Aviez-vous ces acteurs en tête lors de l’écriture ou vous les avez trouvés après un casting ?

Étienne Galloy : On a écrit les rôles pour les acteurs sélectionnés. Je trouve que c’est plus facile d’écrire pour un acteur en particulier, ça permet déjà d’élaborer des personnages plus complexes, car on sait jusqu’où on peut aller avec eux. Donc on a pu faire des lectures tôt dans le processus avec eux pour voir comment ça sonnait en bouche et pouvoir réécrire encore mieux. Le personnage de Mike Ward s’est ajouté tard dans le processus, mais même lui on l’a écrit pour lui, même si ce n’est pas un acteur. On avait un feeling qu’il serait incroyable. On est content qu’il ait accepté.

 

La scène de fin de soirée ou Juliette et Charlie connectent en discutant dans un très long plan séquence dans un parc à balançoire est particulièrement réussi. Pourquoi l’avoir abordé ainsi en un seul long plan fixe et comment avez-vous travaillé cette scène avec les acteurs ?

Étienne Galloy : À la base, c’était en effet un plan séquence fixe. Un peu comme la scène de nuit dans BEFORE SUNRISE quand Ethan Hawke et Julie Delpy sont couchés dans l’herbe et discutent. Mais quand on était en résidence de création à Rimouski, dans le cadre du festival, j’ai eu peur que ce soit une scène qui endorme le spectateur en raison de sa longueur. Je trouvais qu’il fallait y trouver un nouveau souffle. La façon simple, c’était de découper… mais découper une scène comme ça, on en vient à perdre l’essence. 

Donc un moment donné, je me suis questionné sur la scène et sur sa signification… Cette scène-là sert à établir une connexion psychologique particulière entre les deux personnages. Ils apprennent à se connaître, et à saisir l’autre. La chimie opère. Donc un moment donné, j’ai dit à Christophe « Pourquoi pas faire un zoom-in » ? Oui, ça implique plus de complications, mais un zoom-in permettait de garder l’essence de la scène et aussi de la raconter visuellement… Les personnages se rapprochent au même rythme que les spectateurs s’attachent à eux.

Christophe Levac : Un plan séquence dans le but que les choses se déposent. La conversation est plutôt longue, donc on prend notre temps. On prépare le terrain pour accepter la lenteur, et assimiler que ce ne sera qu’un échange, un partage de penser entre deux personnes un peu chaud bottine, aux petites heures de la nuit. Samuel Gagnon-Thibodeau, le concepteur sonore du film, a travaillé le son de manière à commencer la scène avec un léger détachement sonore, et à mesure que la discussion se déploie et qu’un très lent zoom-in commence, on est aspiré dans la conversation, jusqu’à devenir, on se le souhaite, immersive. On s’aventure dans leurs inquiétudes et leurs désirs. Leurs intentions se clarifient et aboutissent à l’expression d’idées et de valeurs importantes pour eux ! À première vue, c’est banal, et puis finalement, il y une écoute, un échange, un partage, d’où naît une belle amitié ! Sachez que les dialogues de cette scène sont en fait un collage de plusieurs conversations qu’Étienne et moi on a eu à des heures de ouf. (fou en verlan, note de l’éditeur)

 

 

Dans votre film, vers la fin, Charlie discute avec son cousin Noah assis sur un divan. Le divan est éclairé par une télévision. On y entend Richard Glenn parler du phénomène extraterrestre, un extrait du documentaire québécois MONTRÉAL INTERDIT (1990) de Vincent Ciambrone. Pourquoi ce film en particulier ? Avez-vous un attachement spécial à ce documentaire de style mondo ?

Étienne Galloy : On était dans une période de réécriture du film en montage avec Laurent Ouellette. Je trouve ça intéressant d’en découvrir un peu sur les personnages selon ce qu’ils consomment ou ce qu’ils portent… Au départ, j’avais en tête de mettre un extrait du film RUBBER, le film où un pneu se promène en faisant exploser la tête de tout le monde qu’il croise… car avec mes amis, après quelques verres, on a comme une passion d’écouter des vidéos douteux qui n’ont juste pas de bons sens, des courts métrages bizarres ou des extraits de films weirdos… mais j’avais déjà fait une référence à RUBBER dans notre premier court métrage. Laurent, notre monteur, nous est arrivé avec cette proposition et ça me faisait vraiment rire parce que j’avais vu, justement dans mes soirées d’écoutes de vidéos obscurs, la vidéo sur YouTube de Richard Glenn qui parle du phénomène extraterrestre à Saint-Hilaire, sans toutefois avoir vu le film en question. Et on s’est dit que le personnage de Noah, qui est un peu « spirituel » serait le genre de gars en fin de soirée qui se tape des vidéos conspirationnistes ou des vidéos comme celui-là, de personnes louches qui parlent d’extraterrestres. Ça en dit autant sur le personnage que sur tout ce que les gens peuvent croire sur le contenu qu’ils trouvent sur Internet.

Avez-vous déjà des idées ou des projets pour un nouveau court ou long métrage ensemble ?

Christophe Levac : Je suis super heureux d’avoir fait une coréalisation avec Étienne ! Surtout pour le premier ! Ça prend énormément d’écoute et d’ouverture, et par le fait même, c’est vraiment formateur pour apprendre à pousser le travail d’équipe à un autre niveau. Maintenant, nous avons tous les deux des univers qui nous sont propres et que nous voulons explorer, et, éventuellement, porter à l’écran. À partir de là, on se tient solide et on s’encourage l’un l’autre pour la suite des choses.

Étienne Galloy : Pour un premier film comme La Marina, la coréalisation était intéressante parce que ça nous permettait de relayer l’un sur l’autre quand on était en période de doute. Parce que c’est intense réaliser un premier long métrage avec peu d’expériences comme on avait. Mais la coréalisation, ça nécessite aussi beaucoup de compromis. Pour ce film-là, ça marchait, mais pour d’autres, les compromis ce n’est pas toujours la bonne solution pour le film.

Mon prochain long métrage sera un film solo, que j’écris et réalise seul. De plus en plus, je me consacre à l’écriture et je réalise que même si la solitude en devient une conséquence directe, c’est incroyable le processus que ça orchestre et la liberté de création que ça me donne. Surtout seul, car je suis responsable de tous mes choix. J’en suis déjà à l’étape du développement. J’aimerais pouvoir déposer en développement à la SODEC l’année prochaine, en profitant du tremplin de visibilité que m’offre La Marina en ce moment, avec les festivals qu’il fait. (On va annoncer d’autres belles sélections sous peu.) Mon prochain film s’appellerait Les Frères Cosmiques, un scénario mélangeant les codes des films des années 80 et des films de science-fiction en se propulsant dans le quotidien douillet de deux frères dans la vingtaine aux prises avec la possible existence d’une autre dimension.

 

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UN FILM DE
Étienne Galloy & Christophe Levac

AVEC

Rémi Goulet, Rose-Marie Perreault, Madani Tall, Marguerite Bouchard et Anthony Therrien

FICHE TECHNIQUE

RÉALISATEURS : Étienne Galloy, Christophe Levac SCÉNARIO : Étienne Galloy, Christophe Levac PRODUCTEURS : Étienne Galloy, Nicolas Fontaine DIRECTEUR PHOTO : Fred Gervais-Dupuis DIRECTRICE ARTISTIQUE : Maxime Normand COSTUMES : Cassandra Vallée

SON : Laurent Ouellette
MONTAGE : Laurent Ouellette, Fred Gervais-Dupuis MUSIQUE : Maxime Carpentier
DISTRIBUTEUR : Les Films Opale

CANADA, QUÉBEC — 2020
Durée : 81 minutes
Langue : v.o. française (s-t. anglais disponible) Genre : Drame sportif
Tournage : Montréal et ses environs

Produit avec le soutien de : LE FONDS DES TALENTS de Téléfilm https://lefondsdestalents.ca/

La Marina est présenté en sélection officielle au Festival des nouveaux cinéastes de Middlebury 2020 (dans le Vermont) du 27 août au 3 sepembre.https://middfilmfest.org/portfolio/the-marina/

 

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