La situation du Cinéma Excentris vu par Roland Smith

L’affaire Excentris,c’est le temps de «tirer la plogue définitivement» par Roland Smith, observateur et intervenant dans le cinéma au Québec depuis 52 ans

 

C’est de Buenos Aires, où il se trouve jusqu’à lundi, que Roland Smith nous nous envoie la retranscription de ses commentaires qu’il avait faits lors d’une entrevue à la Première Chaîne de Radio-Canada au lendemain de l’annonce de la fermeture «temporaire» du Cinéma Excentris.

Roland Smith nous précise qu’il assiste en ce moment au Ventana Sur, marché du film latino-américain pour programmer son 7e festival latino-américain d’avril 2016. Mais, ajoute-t-il, il ne faut pas oublier un dossier important pour Montréal.

Voici quelques-uns de ces commentaires:

«En 2011 le cinéma Excentris a promis de rembourser une hypothèque de plus de 4 millions $ pour acheter le complexe de trois salles, il a reçu par la suite un déluge de subventions de la Ville, de la SODEC, et de nombreuses associations culturelles… Il a organisé des levées de fonds pour rencontrer ses obligations tout en reportant à plus tard les intérêts à payer et le capital de sa somme empruntée. Les frais de gestion trop élevés? Les opérateurs de l’Excentris ne pouvaient-ils prévoir tout ça et opérer plus maigrement? Pour empêcher de me donner raison. Qu’ont-ils montré de plus extraordinaire depuis ce temps que le Cinéma du Parc ou le Beaubien ? En fait justement rien de plus !

«Avant que le ministère et la SODEC versent ces aides, en 2010 et 2011, j’étais tout seul à remettre en question le sauvetage impossible de ces salles. Arrêtons de parler contre Cineplex et de collusion pour parler des vraies affaires. L’Excentris n’est pas rentable. Qu´il ferme définitivement et que ça devienne des condos de bureaux d’affaires (comme les étages supérieurs) ou résidentiels. Merci bonjour.

«Il faut se rendre à l´évidence que ca ne marche pas et arrêter ce cirque très coûteux pour le gouvernement et les organismes culturels. Toutes les chances leur ont été données et ils ne sont pas rentables financièrement et culturellement. Plein d´autres salles au Québec dont celles à Trois-Rivières ou a Sherbrooke n’ont rien et présentent la plupart des films de l’Excentris souvent en même temps qu´eux. De plus les salles les plus près de lExcentris, le Cinéma du Parc a une programmation plus créative, plus audacieuse et plus originale sans avoir reçu le pont d´or de l´Excentris. Pour toutes ces raisons, il faut que l´administration actuelle de l´Excentris tire la plogue de façon définitive. Merci, bonsoir ! Je ne suis plus seul à intervenir de la sorte.»

Roland Smith, distributeur indépendant de films, ex-directeur général du Cinema du Parc. Ex-propriétaire et programmateur du Cinema Outremont.

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