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34e Festival international Présence autochtone : Du royaume des ombres vers la lumière du vivant

Publié le 23 juillet, 2024
Publié le 23 juillet, 2024

Le 34e FIPA va bientôt prendre son envol.

Étincelant sur l’écran comme sur la scène, dans les salles obscures et sur la place ensoleillée, sous les feux de la rampe comme dans la lumière des jours radieux de l’été, les artistes autochtones vont éblouir par leur talent, éclairer par leurs regards, bouleverser par leur sincérité.

L’art autochtone est toujours et encore un art de combat. Le titre du concert-événement de DJ Shub, présenté vendredi 9 août sur la place des Festivals, War Club Live, nous le rappelle. Dans la longue saga de la résilience des peuples autochtones du monde, les artistes sont les guerriers de la joie, narrant les heures sombres pour mieux tourner la page, levant le poing pour défendre la beauté du monde et battant tambour pour que renaisse une heureuse et pacifiée relation entre nous, frères et sœurs humains et notre mère Terre, si affligée par la rapacité d’une croissance industrielle insoutenable. L’heure du combat est aussi un jour de fête, une marche allègre dont les pas annoncent l’avènement d’une radieuse affirmation des peuples autochtones de toute la planète.
Festivaliers, entrez dans la lumière et les fulgurances!

Charles Bender (président de Terres en vues) et André Dudemaine(directeur des activités culturelles de Terres en vues) lors du dévoilement de la programmation du 34e FIPA à la Grande Bibliothèque

Cinéma autochtone : la compétition 2024
Yintah, le film d’ouverture, raconte dix ans de lutte des Wet’suwet’ens pour la sauvegarde écologique de leur territoire menacé par les pétrolières. Il est le premier de 19 longs métrages, dont onze sont des films de fiction, qui seront présentés en primeur montréalaise au Cinéma du Musée, jusqu’au 15 août. Ce formidable cycle cinématographique sera clos par la projection de The New Boy, dernier opus en date de Warwick Thornton, dans lequel un enfant aborigène kidnappé se retrouve sous l’autorité d’une nonne peu orthodoxe.  D’autres fictions mettent en scène l’enfance (à souligner : la remarquable interprétation des jeunes acteurs et actrices, Aborigène, Quecha, Mixtèque et Navajo);  ainsi Yana-Wara, du regretté Oscar Catacora, histoire d’une toute jeune héroïne tragique dans l’univers juridique et spirituel  d’une communauté quechua; Valentina, le parcours d’une  enfant Mixtèque,  qui doit surmonter le deuil de son père; ou sur un ton plus léger, Frybread Face and me, dans lequel un adolescent autochtone urbain doit, bien malgré lui, aller passer ses vacances d’été chez sa grand-mère navajo.
Les luttes autochtones pour la préservation des derniers grands espaces naturels, menacés de déforestation, sont documentées dans de nombreux films de terrain. En première mondiale, la production québécoise, Amazonia, à la rencontre des gardiens de la forêt, de Santiago Bertolino se joindra dans cet esprit àThe Wind Blows the Border (Brésil) et à This is our everything (Allemagne). Le film grec The Land of the Forgotten Songs s’attache lui plutôt aux grands mythes fondateurs des populations autochtones du bassin amazonien.
Avec aussi, en film, des histoires d’amour, qui ne finissent pas toujours mal : Eallogierdu, the tundra within me de la réalisatrice sami Sara Margrethe Oskal. Et Les Filles du Roi de Corey Payette, film musical trilingue (anglais, kanien’keha, français), offrant en danse et en chanson un point de vue autochtone et féministe sur la période de contact.
Tous ces longs et les courts qui les accompagnent sont en lice pour des prix prestigieux dont les grands prix Teueikan et Rigoberta-Menchu.

Du court métrage documentaire, AVEC MES ANCÊTRES : la danseuse mohawk Barbara Kaneratonni Diabo, entourée des coréalisateurs Rafael Benitez et Alejandro De Leon
De grands concerts sur une place animée
Sur la scène Québecor de la place des Festivals, FIPA  2024 présente cinq soirs de concerts, une pièce de théâtre (en mode lecture) et un atelier de haka féminin.
Très attendu est le concert-performance de DJ Shub, le 9 août à 20 h 30, à Montréal, sur la place des Festivals.Fort de son expérience sur les scènes du monde, DJ Shub s’apprête à soulever la ville entière avec un spectacle enivrant de rythme et ferveur, porteur d’un message de protestation et de fierté.  War Club Live : une célébration endiablée de la rythmique des peuples autochtones, avec d’époustouflantes performances de danseurs en grande tenue d’apparat.
En création, le nouveau Saimaniq Sivumut, présenté par l’ensemble OktoEcho et ses collaboratrices, chanteuses de gorge inuit. Précédé d’un concert avec Khano Llaitul, un artiste traditionnel Mapuche, accompagné d’un quintet de jazz chilien.
À la demande générale, retour de Māmā Mihirangi & the Māreikura avec un concert enlevant et un atelier ouvert de haka féminin le dimanche 11 août.
Avec une tradition qui s’exprime avec des moyens contemporains le duo Inuit Piqsiq (10 août), l’ensemble maori IA (8 aout) et les rappeurs innus de Native Mafia Family (9 aout), vont dans des registres très différents, soulever les foules sur la grande place du Quartier des spectacles.
Enfin, en collaboration avec le Jamais lu, une mise en lecture de la pièce Sous les branches du sapin blanc, dont l’autrice est Moira-Uashteskun Bacon, une Innu de Mashteuiatsh.
De l’animation en continu sur la place des Festivals avec, notamment, kiosques d’artisans, atelier de haka, danses traditionnelles, rampe de skate avec instructeurs autochtones de Nations Skate Youth (merci à Vans!), des courts du Wapikoni dans la Maison longue et, en démonstration, un tout nouveau jeu vidéo encore inédit Two Falls (Nishu Takuatshina).
Arts visuels : des expos à voir
À la Guilde : Time and Tideavec des œuvres récentes des artistes inuit Eldred Allen et Jason Sikoak.
À l’Institut culturel du Mexique/Espacio Mexico, Los motivos de la selva, à l’occasion des 30 ans du soulèvement zapatiste.
Et sur la place des Festivals, en format géant, des œuvres de l’artiste abénaquise Christine Sioui-Wawanoloath.

De gauche à droite : Catherine Viau (Via le Monde), Marion Delaronde (Centre d’art et de culture de Kahnawà:ke), Laurène Betard (du studio de jeu vidéo Unreliable Narrators, qui présentera un tout nouveau jeu vidéo encore inédit Two Falls | Nishu Takuatshina), Santiago Bertolino ((réalisateur de AMAZONIE), Isabelle St-Amand (en avant, Professeure à la Queen’s University), Alejandro de Léon, Rafael Benitez, Barbara Kaneratonni Diabo  (du court métrage documentaire, Avec mes ancêtres), Charles Bender, André Dudemaine et Daniel Bertolino (Via le Monde).
Et plus encore!
À la Grande Bibliothèque, en reprise, de films autochtones marquants de la dernière année, en lice au prix APTN.
Retour du prix Air-Canada-Matera.
Au Musée McCord Stewart, plusieurs activités et projections dans la salle Bombardier, dont mercredi 7, une soirée rencontre avec Leo Koziol directeur du Waira Maori Film Festival sur le cinéma maori
Deux masterclasses en cinéma en collaboration avec ISO-BEA (à annoncer)
Une rencontre préparatoire à un futur colloque Regards autochtones sur les Amériques
Des projections à Kahnawake en collaboration avec le centre culturel mohawk

Le FIPA sans relâche depuis 34 ans
Le Festival international Présence autochtone demeure un événement international lieux de rencontre et de célébration où, par des œuvres singulières, des créateurs engagés conjuguent au présent leurs cultures millénaires. Porteur de tous les fruits de joyeux combats, l’événement, malgré les heurs et malheurs des festivals, réussit en 2024, l’exploit d’offrir une fois de plus le meilleur de la créativité autochtone du monde au cœur de Tiohtià:ke/ Montreal.

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