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Les Rencontres internationales du documentaire de Montréal lancent leur 27e édition qui se tient du 20 novembre au 1er décembre

Publié le 20 novembre, 2024
Publié le 20 novembre, 2024

La 27e édition des Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) débute ce mercredi 20 novembre et se déroule jusqu’au 1er décembre, en présence de plusieurs invité·e·s d’ici et de l’international.

Le public est convié à 12 jours de découverte grâce à une programmation audacieuse composée d’une centaine d’œuvres documentaires.

 

Le coup d’envoi du festival sera donné ce soir, mercredi 20 novembre dès 19 h au Théâtre Outremont, avec la projection de Preparations for a Miracle, en présence du cinéaste suisse Tobias Nölle, avec le soutien du Consulat général de Suisse à Montréal. Avec créativité et humour, ce film hybride à la frontière entre le documentaire militant et la fable de science-fiction adopte le point de vue des machines, pour incarner une réflexion sur les bouleversements écologiques et technologiques qui façonnent notre époque. Un film fascinant, d’un réalisateur dont la popularité est encore en pleine croissance grâce à son audace narrative et esthétique.

Preparations for a Miracle de Tobias Nölle

Une deuxième projection de Preparations for a Miracle aura lieu le vendredi 22 novembre au Cinéma du Parc, toujours en présence du cinéaste invité. Tobias Nölle participera également à une table ronde intitulée Entre la réalité et la dystopie, aux côtés de Marianna Milhorat, réalisatrice de Just Above the Surface of the Earth (For a Coming Extinction), au cours de laquelle sera proposé un dialogue croisé entre leurs deux films qui, avec une inventivité remarquable, dépeignent des mondes à la fois reconnaissables et déformés par les crises environnementales.

JOUR 2 – Jeudi 21 novembre

La deuxième journée du festival sera marquée par le lancement de deux œuvres locales primées à Hot Docs et présentées en première québécoise aux RIDM.

D’abord The Soldier’s Lagoon de Pablo Alvarez-Mesa, deuxième volet d’une trilogie explorant la figure emblématique de Simon Bolivar en Colombie, dans lequel le cinéaste pose un regard artistique sophistiqué sur le páramo et son histoire. Filmé dans un magnifique 16 mm couleur, le documentaire explore ses réalités sociales et politiques à travers la parole d’environnementalistes, de gardien·ne·s autochtones, de mineurs et d’autres personnes attachées au lieu. Le rapport au lieu et à son histoire est également exploré dans Okurimono de Laurence Lévesque, où, deux décennies après la disparition de sa mère, Noriko Oi retourne dans sa ville natale de Nagasaki pour mettre en vente la maison de son enfance. À mesure que les pièces se vident, ce retour se transforme en une quête intime, révélant des fragments d’un passé douloureux enfouis sous les décombres de l’attaque nucléaire.

À l’occasion des séances Doc-à-doc, Laurence Lévesque a programmé le film L.A. Tea Time (2019) qui sera projeté gratuitement le 23 novembre, suivi d’une discussion avec la cinéaste Sophie Bédard Marcotte.

 

Les festivalier·ère·s auront également la chance de voir le long métrage La chambre d’ombres de Camilo Restrepo, qui se présente comme une sorte de huis clos symbolique, où une femme interprète diverses représentations artistiques de la guerre, ou plus largement de la violence, qui se manifestent hors champ. Le film est conçu comme une allégorie ouvrant une réflexion sur la distinction entre le réel et les images produites, ainsi que sur la manipulation du réel par les images.

Dès 20 h 30, à la Salle Norman McLaren de la Cinémathèque québécoise, ils et elles auront l’opportunité unique d’assister aux performances audiovisuelles Y’a matière au pays des éclairs qui regroupe le musicien Frédéric Boisclair et le cinéaste Charles-André Coderre, et Suivre les traces avec la compositrice et improvisatrice Ida Toninato.

 

La première projection de la rétrospective Carlos Ferrand et Le Grupo de Cine Liberación sin Rodeos, héritage d’un engagement politique et cinématographique se tiendra à la Salle Alanis Obomsawin de l’Office national du film. Le pamphlet cinématographique Visión de la Selva qui expose les inégalités et condamne les répercussions de l’exploitation destructrice de l’Amazonie, ainsi que Una película sobre Javier Heraud, portrait du talentueux poète révolutionnaire tué dans une embuscade à seulement 21 ans, seront présentés en programme double, en présence du cinéaste Carlos Ferrand.

 

JOUR 3 – Vendredi 22 novembre

 

Présenté en première mondiale, l’essai cinématographique Le Plein potentiel de Annie St-Pierre (Fermières, film de clôture des RIDM 2017) trace le portrait d’une société en proie à des angoisses profondes, mais animée par une volonté de transformation individuelle. Le film nous ouvre la porte sur différentes stratégies de croissance personnelle, tout en mettant en lumière une quête de sens manifestement universelle.

Au sein du festival, Annie St-Pierre a également programmé la projection gratuite du film Le petit Jésus (2004) de la cinéaste André-Line Beauparlant, avec qui elle participera à une discussion le 24 novembre dans le cadre de Doc-à-doc.

Deux films de la compétition Magnus-Isacsson seront projetés en présence des cinéastes. Présenté en première mondiale, Les yeux ne font pas le regard de Simon Plouffe nous plonge dans l’expérience sensorielle de cinq personnes ayant perdu la vue par des armes de guerre, tandis que Wilfred Buck de Lisa Jackson présente avec brio l’histoire personnelle de cet aîné cri, expert en astronomie, éducateur, et gardien des connaissances stellaires autochtones.

 

À ne pas manquer cette année, Silence of Reason de la réalisatrice yougoslave Kumjana Novakova. Composée de preuves du procès des camps de viol de Foča, comme des enregistrements sonores et des transcriptions de paroles de survivantes, cette recherche-création témoigne des viols de guerre et de l’esclavage sexuel perpétrés par des militaires, des policiers et des paramilitaires pendant la guerre de Bosnie-Herzégovine (1992-1995).

 

Du côté de l’international, les RIDM auront le plaisir d’accueillir le cinéaste ivoirien N’tifafa Y.E Glikou qui viendra présenter Campus monde. Ce film qui nous transporte dans un cabinet d’émigration à Abidjan, donne la parole à celles et ceux qui rêvent d’une vie ailleurs tout en soulevant des questions profondes sur les raisons qui les poussent à partir. Le film sera présenté avec les courts métrages Clef du sol de Allia Louiza Belamri et Ibuka, Justice, documentaire d’animation de Justice Rutikara. 

 

Lors de ce premier week-end, le festival accueillera également plusieurs cinéastes du Mexique à l’occasion du volet de programmation Focus Mexique : de la lumière entre les ombres, présenté en collaboration avec le festival DocsMX.

Xun Sero (Mamá), Sofía Peypoch (Earth Altars), Mariana Flores Villalba (The Invisible Frontier) et Carlos F. Rossini (Ciudad) viendront à la rencontre du public après les projections de leurs œuvres, en plus de participer à la discussion Territoire traversé : perspectives du documentaire mexicain sur la réalité du cinéma documentaire contemporain de ce pays, animée par la cinéaste Nadine Gomez.

 

La Soirée de la relève Radio-Canada, qui a lieu cette année à BAnQ, permettra de découvrir des courts métrages documentaires de cinéastes de la relève québécoise. Une occasion unique pour le grand public d’apprécier les réalisations des voix d’aujourd’hui et de demain. Les six films finalistes sont Auen tshil, auen nil de Frédérique Picard, The Body/transmutationem de Bleue Pronovost-Teyssier, Ce qui se passe sous terre de Raphaëlle Bergeron, Emboîter leurs pas de Manuel Orhy Pirón, Les mains de ma grand-mère de Pascal St-Gelais ainsi que Les oiseaux aiment les toits de Maxence Dumouchel et Charles Warren. L’événement se terminera à la Cinémathèque québécoise avec l’after de la relève À vos marques…party!, coprésentée par Plein(s) Écran(s).

 

JOUR 4 – Samedi 23 novembre

 

Des cinéastes en provenance des quatre coins de la planète seront aux RIDM pour présenter leurs œuvres au public montréalais. Samira El Mouzghibati viendra présenter Les Miennes, un retour aux origines alors que la cinéaste qui a immigré en Belgique réunit ses proches dans la maison de ses parents, retournés vivre au Maroc, pour briser le silence entourant les traumatismes au sein de la famille. Du Brésil, Mariana de Melo accompagnera son court métrage The Silence of Iron qui remet en question les promesses de progrès d’une activité industrielle dominante aux diverses répercussions économiques, sociales et environnementales. De l’Espagne, Adrián Orr présentera son film To Our Friends, un coming of age pétillant qui nous plonge au cœur de quatre années de la vie d’une jeune femme de la banlieue madrilène en pleine transition entre l’adolescence et l’âge adulte.

 

Également au cœur des banlieues, cette fois parisienne, Apprendre de Claire Simon capte attentivement le quotidien de l’école élémentaire Makarenko où les élèves apprennent à s’exprimer, à s’affirmer, à dialoguer, à contrôler leurs émotions et à vivre ensemble.

 

Cette quatrième journée du festival sera marquée par la première canadienne de Simon & Marianne des cinéastes Martin Fournier et Pier-Luc Latulippe. Ce documentaire émouvant accompagne Simon et Marianne pendant leurs dernières semaines ensemble, alors que l’écrivain et enseignant en littérature au collégial Simon Roy, atteint d’un cancer incurable au cerveau, a demandé l’aide médicale à mourir. Le public pourra également assister à la première mondiale de Tout sur Margo de Yann-Manuel Hernandez et Margaux Latour, une autofiction qui, à la manière de Frances Ha, explore en toute intimité la quête de sens de Margo, une actrice en devenir, dont la vie semble lentement s’effondrer autour d’elle.

JOUR 5 – Dimanche 24 novembre

Fidèles à la tradition, les RIDM organisent les dimanches matin à la Cinémathèque québécoise des projections pour toute la famille afin d’initier les cinéastes en herbe au cinéma d’inspiration documentaire. Pour une première activité, le studio d’artistes montréalais la lumière collective initiera les jeunes de 5 à 17 ans au cinéma expérimental avec un programme proposé par Emma Roufs, cinéaste et co-directrice de l’organisme. L’activité sera suivie d’un atelier de réflexion critique créative, qu’elle animera aux côtés de Maude Trottier, rédactrice en chef de Hors Champ.

Parmi les nombreux invité·e·s cette année, le festival est ravi d’accueillir de la République démocratique du Congo Nelson Makengo pour la projection de Rising Up at Night qui présente la population d’une région à Kinshasa plongée dans l’obscurité, à la recherche de lumière; des États-Unis Courtney Stephens pour Invention, une fiction librement construite à partir d’archives vidéo, qui s’attarde à la complexité du deuil, par l’utilisation d’éléments autobiographiques de la coscénariste et interprète Callie Hernandez; et du Chili Celeste Rojas Mugica pour An Oscillating Shadow dans lequel la cinéaste et son père, photographe dissident dans les années Pinochet, ravivent une histoire intime et politique à travers un passionnant voyage sensoriel.

Deux incontournables seront également présentés lors de cette cinquième journée : A Fidai Film de Kamal Aljafari qui délivre un puissant acte de protestation cinématographique, en recontextualisant des images saisies par les forces israéliennes durant l’invasion de Beyrouth en 1982 pour redonner vie aux histoires effacées et aux luttes du peuple palestinien, et Sauve qui peut de Alexe Poukine qui pose avec ce nouveau film, un regard révélateur sur la formation en milieu médical, tout en réfléchissant au système de santé.

 

Finalement, deux cinéastes québécois primés lors de précédentes éditions des RIDM, viendront présenter leurs plus récentes œuvres. En première mondiale, Parmi les montagnes et les ruisseaux de Jean-François Lesage où le cinéaste suit deux artistes chinois en exil, échangeant sur le régime autoritaire qu’ils ont fui, et Des chats sauvages de Steve Patry qui nous plonge dans l’univers de Martin, un homme qui s’est isolé du monde, présenté en première nord-américaine.

La 27e édition des RIDM se déroule du 20 novembre au 1er décembre à la Cinémathèque québécoise, au Cinéplex Odéon Quartier Latin, au Cinéma du Musée, au Cinéma du Parc, au Cinéma Moderne, à l’Office national du film du Canada, à BAnQ et au Théâtre Outremont.

Pour tout savoir sur la programmation 2024 et acheter des billets : ridm.ca

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