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CTVM.info à C2MTL, un article de Philippe Rostaing, Jour 2

Publié le 28 mai, 2015
Publié le 28 mai, 2015

Terry Stuart et les technologies de rupture

Par les temps qui courent, une nouvelle technologie de rupture semble apparaître tous les 3 mois: les Shopify, Spotify, Oculus et autres Uber menacent constamment de redéfinir le paysage de leurs industries. Chef de l’innovation chez Deloitte, Terry Stuart est d’autant mieux placé pour analyser cette tendance qu’il a grandi sur une ferme où il a vu combien les nouvelles technologies peuvent complétement transformer une industrie… Comment préparer sa compagnie à l’arrivée des technologies de rupture? En sondant de plus de 700 compagnies autour du monde, on a constaté que seulement 13% sont préparées pour le type de changement que ces nouvelles technologies peuvent apporter... Au Canada, on semble un peu mieux outillé: 35% des entreprises prennent en compte les technologies de rupture dans leurs stratégies. Stuart cite en exemple Canadian Tire, qui a engagé des spécialistes en marketing numérique pour créer des solutions innovatrices, comme leur application mobile qui suggère des produits selon le profil du consommateur, ce qui a complétement transformé leur expérience d’achat en magasin.

Carolyn Everson: l’évolution de Facebook

Vice-présidente des solutions marketing monde chez Facebook, Carolyn Everson est venue partager avec le public de C2MTL sa vision du lien qui unit aujourd’hui les gens aux nouvelles technologies. On compte aujourd’hui 7,2 milliard d’abonnements mobiles: il y a donc plus d’abonnements que d’être humains sur la planète. Dans les dernières années, Facebook a vécu une importante mutation: d’une entreprise principalement “desktop”, Facebook est aujourd’hui une compagnie essentiellement “mobile”, pensant ses produits et ses efforts avant tout pour cette plateforme qui représente maintenant 73% de ses revenus. Les contenus du réseau social ont aussi évolué: alors qu’au départ le contenu était principalement écrit, aujourd’hui les gens affichent principalement des photos et des vidéos — et le langage visuel étant universel, de plus en plus de gens se sentent connectés. Et avec 4 millions de vidéos visionnées par jour sur Facebook, la voie est bien ouverte aux vidéos sphériques et à la réalité virtuelle – un virage auquel se prépare Facebook avec l’acquisition de la compagnie Oculus.

David Shing: miser sur le public de son public

En tant que “Prophète du numérique” à l’interne chez AOL, David Shing est constamment à l’affut des nouvelles tendances et des possibilités d’affaires dans le milieu des nouvelles technologies. Lorsqu’il est question des objets et applications intelligentes qui nous suivent au quotidien, Shing estime que le défi de mettre en marché ces produits est souvent plus grand que celui de les créer. Une révolution dans le marketing est nécessaire. Il estime que le levier le plus efficace dans cette démarche est le public lui-même, soulignant que dans cette ère des médias sociaux le public a son propre public. Chaque client devient un diffuseur qui transmet son expérience avec une marque à son cercle. Il faut donc fournir à son premier public des histoires à partager et miser sur l’impact émotionnel de celles-ci pour les engager avec la marque — et ne jamais oublier que le partage d’activité est beaucoup plus efficace que les “Like”.

P.I.T.C.H. Format

C’est sous une chaleur torride que s’est déroulée la finale de la compétition P.I.T.C.H. Format, une initiative du Fond Québécor ouverte à tous les idéateurs québecois désireux de développer un format télévisuel original. Cette première “compétition de formats” a vu ses 5 finalistes présenter leur projet devant un jury de six professionnels de l’industrie audiovisuelle et le public attentif de C2MTL.

Avi Armoza, président du jury et fondateur et PDG d’Armoza Formats, a entamé la session en rappelant combien les habitudes de visionnement ont changé dans les cinq dernières années. Par conséquent, il y a un grand besoin de nouveau contenu pour rafraîchir la scène, tant au Québec qu’au niveau mondial.

Cinq projets originaux furent présentés par les jeunes aspirants: « Firesale » par Adrien Bodson, « Take a Shot » de Sandra Sirois, « Sure Fire » par Alexandre Frigon & Mathieu Leduc, « In Da House » de Marie-Hélàne Lalonde et « Strip Quiz » par Marc-Antoine Fortier. C’est ce dernier concept qui s’est mérité le grand prix: une bourse de perfectionnement/développement de 25 000 $ accordée par le Fonds Québecor.

Outre Avi Armoza, le jury était composé d’Olivier Aghaby, directeur de la création chez Contenu QMI, Julie Bristow, PDG de Bristow Global Media Inc., Alexia Laroche-Joubert, directrice générale chez Banijay France, et Serge Thibaudeau, PDG des Fonds Québecor.

Jonathan Martin: l’avenir du marketing

En tant que chef du marketing chez EMC, Jonathan Martin est dans une position privilégiée pour témoigner de la transformation radicale qu’a subi le monde du marketing dans les dernières années. L’outil traditionnel des marketeurs, ce que Martin appelle “The Interrupt”, était d’interrompre l’attention du public le plus souvent possible pour leur transmettre un message prédéfini. Mais face à la saturation de messages publicitaires auxquels font face les gens au quotidien, l’ère du mégaphone doit être remplacée par l’ère du marketing contextuel et personnalisé. C’est ce genre de stratégie qui a mené EMC a investir dans l’équipe de Formule 1 Lotus, voyant que c’était un intérêt commun de la majorité de leur public cible, et à produire une vidéo virale d’un camion remorque en train de sauter par dessus une Formule 1 en roulant à toute vitesse. Inutile de dire que cette cascade impressionnante a été vue à travers le monde, plus de 40 millions de fois sur YouTube. Au-delà de ça, EMC a pu récolter des données au sujet des utilisateurs qui visionnaient la vidéo et rediriger leurs opérations d’affaires selon son impact.

Kimbal Musk: la transformation culinaire

Moins connu que son célèbrissime frère Elon (Tesla, SpaceX), Kimbel Musk est néanmoins un entrepreneur aguerri à part entière. Après avec fondé PayPal avec Elon, Kimel s’est tourné vers la bouffe, sa grande passion, et a créé The Kitchen, une chaîne de restaurants qui n’utilise que des produits locaux. Dans la foulée, il fonde The Kitchen Company, une entreprise qui installe des “jardins d’apprentissage” dans des écoles aux États-Unis afin de sensibiliser les jeunes aux vertus de l’agriculture. Cette initiative incarne bien l’approche unique de Musk face à la philanthropie: agir directement. Plutôt que d’amasser une fortune par n’importe quel moyen pour ensuite faire des dons, Musk préfère avoir un impact social direct en installant des commerces qui se servent de produits locaux et en ré-examinant la chaîne d’approvisionnement pour que l’économie locale en tire de véritables bénéfices.

Face à l’éveil du public par rapport à la qualité du “fast food” et les difficultés qu’ont les géants comme McDonald’s à s’adapter, Musk estime que l’année 2015 représente pour la nourriture ce que 1995 était pour l’internet: le moment est venu de laisser une nouvelle vague d’innovation dicter une profonde mutation de l’industrie.

André Agassi: ouverture et générosité

Suite à sa retraite d’une carrière athlétique qu’il a dû rebâtir, avec succès, à plusieurs occasions, et avoir fait face aux dures révélations de son autobiographie “Open” parue en 2009, André Agassi s’est lancé dans plusieurs initiatives philanthropiques visant l’éducation des jeunes. Sa propre enfance, vécue avec un père ancien boxeur iranien qui déménagea aux États-Unis pour permettre à ses enfants de vivre le rêve américain, mais qui l’a aussi envoyé à une académie de tennis draconienne menée par un ex-militaire, a servi d’inspiration pour ses oeuvres charitables. Agassi a voulu donner la possibillité aux jeunes de faire leurs propres choix par rapport à leur avenir, surtout voyant les nouvelles générations dans sa ville natale de Las Vegas qui se retrouvent souvent avec peu de choix devant eux. Agassi a créé une école privée à Las Vegas, ainsi qu’un fond charitable pour l’investissement dans l’infrastructure des écoles américaines, visant à faciliter des investissements de plus d’un milliard et demi de dollars dans 65 écoles à travers les États-Unis dans les prochaines années. Questionné au sujet de ses investissements dans des commerces aussi variés que des restaurants, des banques, ou encore des parcs d’attraction, 80% desquels ont été profitables, Agassi dit simplement qu’il investit non dans des compagnies mais dans les gens.

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