Nouveaux défis pour Karine Dubois et Picbois Productions

Nouveaux défis pour Karine Dubois et Picbois Productions

Karine Dubois, présidente et productrice de Picbois Productions est de retour de congé de maternité et s’active autant sur des nouveaux projets que pour se porter à la défense du genre documentaire. Elle nous parle des défis qui l’attendent cette année.

 

LES NOUVEAUX PROJETS PICBOIS

Un congé productif

«Congé, c’est relatif ! J’ai beaucoup travaillé pendant la dernière année mais j’ai aussi eu l’occasion de prendre du recul, de me demander si j’avais encore l’énergie pour me battre dans le système actuel et heureusement, la réponse est oui.»

Un «congé» qui aura été productif puisqu’elle annonce du même souffle que le prochain documentaire de Picbois, Bagages du réalisateur Paul Tom, sera diffusé en septembre sur les ondes de Télé-Québec. «C’est un grand coup de cœur autant pour moi que pour Télé-Québec. Ce film est l’antidote parfait au discours de peur de l’étranger qu’on entend à travers les médias. C’est la façon pour moi de répondre avec sensibilité et poésie aux politiciens qui instrumentalisent le débat sur l’immigration et l’intégration à des fins partisanes.»

Un autre projet, Des gens à part de la réalisatrice Sabrina Hammoum propose, une incursion entre les murs de l’école Saint-François à Québec, un établissement qui a pour mission de scolariser des élèves en difficultés. Le projet sera diffusé sur les ondes de TV5 en 2018.

Une nouvelle approche : développer des réalisateurs

Karine Dubois explique la nouvelle approche en développement de Picbois : «Je veux maintenant développer des réalisateurs et des réalisatrices, et pas seulement des projets. Je pense que c’est là que je peux être le plus utile comme productrice, en soutenant des cinéastes dans leur démarche, dans leur évolution comme créateurs. Oui, faire financer leurs projets, mais les supporter aussi dans leur développement professionnel, dans la durée». Pour ce faire, elle a décidé d’officialiser le rôle important que joue la réalisatrice Catherine Proulx (De garde 24/7, Justice), une fidèle complice dans plusieurs de ses projets. «Je trouvais que j’avais assez étiré l’élastique des conseils donnés entre amies. C’est rendu qu’on se parle de mes projets chaque jour !» Catherine aura à l’avenir un rôle de conseillère à la réalisation ou encore de productrice au contenu. «Son regard est complémentaire au mien, elle m’aidera à appuyer les réalisateurs dans leur évolution.»

 

À LA DÉFENSE DU DOCUMENTAIRE

Nouvellement élue sur l’exécutif de Doc Québec, elle entend mettre ses énergies à faire avancer le soutien au documentaire : «Je veux aussi m’impliquer davantage sur des dossiers politiques. Je pense qu’on a été tellement en mode survie ces dernières années, qu’on a perdu l’énergie de mener des batailles qui pourraient changer nos conditions de production.». À l’initiative de l’Observatoire du documentaire, elle a fait partie de ceux qui ont rencontré les médias dans le cadre de la désignation du film Pour la suite du monde comme événement historique.

En entrevue à l’émission de Catherine Perrin, elle a fait appel au courage politique des élus afin de miser sur le documentaire. «On est admiratifs devant l’industrie du jeu vidéo, devant ce type de secteurs qui ont été financés et à qui on a donné un coup de pouce. Le secteur du jeu vidéo, s’il se démarque partout à travers la planète, si on trouve que c’est un secteur d’innovation, c’est parce que quelqu’un, à un moment donné a dit ‘’Tiens, c’est cool ce qui se passe ici, il y a des créateurs, donnons-leur un coup de pouce, donnons-leur une tape dans le dos et on verra ce qui va se passer.’’ C’est ce qu’on dit aussi : passez-nous la puck et on va en compter des buts. On est capables de conquérir le monde ! » Entrevue Médium Large

 

La productrice s’intéresse également au soutien aux entreprises culturelles. «J’ai participé au Forum Culture + Numérique à Shawinigan en mars dernier, présenté par le Regroupement des producteurs multimédia (RPM) et la SODEC. Ça m’a gonflée à bloc. Ça m’a permis de relativiser et de réaliser que tous les entrepreneurs, tous secteurs confondus sont confrontés à un moment où il faut innover pour ne pas disparaître. Je suis donc en train de revoir mon plan d’entreprise pour voir comment je vais me redéployer dans le contexte actuel. Pas survivre. Non, je veux faire l’inverse, c’est-à-dire tomber en mode croissance.»

 

Celle dont l’entreprise soufflait récemment ses cinq bougies croit que les entrepreneurs culturels doivent prendre soin pas seulement de leurs projets et de leurs réalisateurs mais aussi de leur entreprise. «Je pense qu’il faut laisser plus de place à notre côté entrepreneur, s’élever au-delà de notre rôle de producteur et se trouver du temps pour développer notre vision de PDG. Je rêve du jour où notre interlocuteur ne sera plus seulement le ministère de la Culture mais aussi le ministère de l’Industrie. Nous aussi on crée des emplois.»

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Le nouveau site de Picbois est maintenant en ligne: http://www.picboisproductions.com

Aussi sur Facebook : http://www.facebook.com/PicboisProduction

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