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Entretien avec Marc Lamothe, directeur des partenariats et programmateur au Festival Fantasia

Publié le 20 août, 2021
Publié le 20 août, 2021

Pour souligner le 25e anniversaire de Fantasia, CTVM.info vous présente une série d’entretiens avec les piliers de ce festival de films de genre le plus important au monde

 5/5 Marc Lamothe, directeur des partenariats et programmateur

Auparavant directeur des communications et ex-codirecteur général de Fantasia

CTVM.info :Tout d’abord, nous aimerions que vous partagiez avec nous l’une des premières manifestations de votre cinéphilie, un moment où vous avez réalisé que les films de genre occuperaient une place importante dans votre vie ?

Marc Lamothe — Mon tout premier film vu au cinéma, c’était durant l’été 1966, BATMAN (1966) de Leslie H. Martinson au cinéma LE PALACE sur la rue principale à Granby. Batman découvert le soir à la télé de Radio-Canada a été important pour moi, car il m’a aussi fait explorer le cinéma, la bande dessinée et le rock and roll (l’un de mes 45 tours favori à l’époque était BATMAN du groupe québécois les Hou Lops).

Marc Lamothe avec son déguisement de Batman en 1966…

BATMAN, LE FILM (1966) pour moi, c’est l’initiation à la magie et l’illusion au cinéma. En effet, puisque le film était doublé en français, j’étais persuadé que Batman était québécois et que Gotham City était en réalité Montréal ou Sherbrooke…   Jeune ado, j’ai continué à voir beaucoup de films en salle, mais le cinéma était pour moi une machine à spectacle et j’aimais particulièrement les films catastrophes comme TREMBLEMENT DE TERRE de Mark Robson (1974 en Sensurround, de surcroît) ou LA TOUR INFERNALE de John Guillermin (1974), mais je ne connaissais pas encore la culture des réalisateurs et la politique du cinéma d’auteur.

Marc Lamothe à l’âge de 12 ans….

Le vrai début de ma cinéphilie, c’était à Québec le 31 août 1975 à l’âge de 12 ans. Le dimanche précédent la fête du Travail, soit deux jours avant la rentrée. Mes parents m’avaient permis d’aller au cinéma ce dimanche soir et de rentrer tard. J’avais choisi deux films qui jouaient à deux cinémas relativement voisins. J’ai donc vu à 19 h le film TOMMY (1975) de Ken Russell au cinéma LE BIJOU sur le chemin Sainte-Foy, et PHANTOM OF THE PARADISE (1975) à 21 h 30 au cinéma répertoire CARTIER. Une soirée de grandes révélations. Dans la même soirée, j’ai découvert un monde de codes et de références. J’ai été introduit au sexe (ou du moins à la sensualité des images), à la drogue (ou du moins au psychédélisme à l’écran), au rock and roll (dont The Who), à la culture subversive et surtout au cinéma de genre. J’ai littéralement vendu ma collection de timbres dans la semaine qui suivait pour m’acheter des disques, des livres et des revues consacrées au cinéma. J’ai vite compris que Brian De Palma pour ce film était notamment influencé par Alfred Hitchcock. Alfred Hitchcock m’a fait découvrir l’expressionnisme allemand et François Truffaut alors que Russell allait me conduire vers Stanley Kubrick… Bref, le cinéma était devenu un puits sans fond rempli de découvertes. J’ai eu la chance de rencontrer Ken Russell lors de sa visite à FANTASIA en 2010.

 

Le festival a débuté en 1996 et vous avez officiellement rejoint le festival qu’en 2002 ? Parlez-nous de vos premières visites au festival et de ce qui vous a poussé à offrir vos services de programmateur au festival ?

 

Marc Lamothe — Mon aventure avec le festival a commencé au Club SANTO VIDEO situé à Brossard, en 1987. Le club appartenait à Pierre Corbeil qui allait fonder FANTASIA avec la majorité des gens qui travaillaient au club situé sur le boulevard Lapinière. J’étais déjà ami avec l’un des employés, Martin Saugaveau. J’ai assisté à la toute première projection du festival le jeudi 11 juillet 1996 au cinéma Impérial avec la projection de MY FATHER IS A HERO (1995) de Corey Yuen. J’ai été happé de plein fouet par cette énergie unique. Dès le premier soir, il était clair que Pierre Corbeil avait mis le doigt sur quelque chose qui manquait dans l’environnement des festivals de films à Montréal. Entre 1996 et 2001, je voyais facilement quelques 20 films par été au festival.

 

Marc, son DJ XL5 et son fidèle Daniel.

Durant ces années, j’avais une compagnie de consultation marketing et publicitaire en plus d’être co-propriétaire d’une étiquette de disques, gérant d’un groupe de rock et organisateur d’événements spéciaux. C’est d’ailleurs durant cette période qu’est né mon alter ego, DJ XL5. Vers 2002, je fermais mon label, car la majorité des nos groupes s’étaient séparés et je désirais me détacher de la consultation marketing qui m’avait bien nourri durant quelques 15 ans. Au printemps 2002, Pierre Corbeil m’offre de me joindre à l’équipe du festival. Je me suis littéralement réinventé au festival et ce dernier a changé ma vie. Certains de mes meilleurs amis travaillent ou fréquentent le festival, j’ai développé de réels liens avec des réalisateurs et artisans et j’ai rencontré ma blonde grâce à FANTASIA.

 

Vous avez occupé plusieurs fonctions au fil des ans, de directeur du marketing à directeur des communications à directeur général ? Décrivez un peu votre parcours au festival ?

 

Marc Lamothe — Fantasia a longtemps fonctionné comme une PME avec peu d’employés, mais où ceux-ci portent de multiples casquettes et chapeaux. Ainsi, j’ai été engagé à titre de directeur du marketing et des commandites en 2002 ; mais dès 2003, j’ai dû aussi assumer le rôle de responsables des communications au pied levé, car la personne mandatée cette année-là n’était plus disponible après quelques jours de mandat. Je me suis donc aussi occupé des communications de 2003 à 2007 en plus de la recherche de partenaires, de commanditaires, d’annonceurs et de subventions. En 2009, j’ai dû délaisser les communications pour me concentrer davantage sur les commandites, les subventions, les ventes et les partenariats. Mitch Davis et moi avons longtemps occupé le poste de codirecteur général, car nous croyons que la gestion et la programmation doivent travailler ensemble.

Tout a évolué très vite et le festival s’est mis à grossir. On est passé d’une vingtaine d’employés avec un budget restreint de quelque 800 000 $ à un festival avec plus de 125 employés, une armée encore plus imposante de bénévoles et un budget de plus de deux millions de dollars. Je commençais à être dépassé par le poste. Ma formation aux HEC était en marketing, pas en gestion d’entreprises. Bref, le poste devenait trop lourd et après un infarctus, il y a 2 ans, nous avons décidé ensemble de confier la direction générale à un tiers et de me permettre de me concentrer sur les choses que je préfère et où je peux être le plus utile. Je suis donc depuis un an Directeur des partenariats et programmateur alors que Mitch, lui, est devenu Directeur artistique. La direction générale est maintenant sous la responsabilité de François Lefebvre qui était déjà notre Vice-président, finance, administration et affaires légales, mais surtout, Francois était de l’équipe de SANTO VIDEO donc présent depuis les tous débuts de notre histoire.

 

Le festival Fantasia est reconnu pour sa programmation originale, son public passionné et ses affiches colorées. Le style des affiches a évolué au long des années, mais on reconnaît toujours vos affiches uniques entre tous. Quelle est l’importance des affiches pour le festival et avez-vous une stratégie précise en tête dans le développement de vos campagnes ?

 

Marc Lamothe — Au festival, l’idée première derrière nos campagnes d’affichages est de convaincre rapidement le festivalier potentiel. Quand votre regard croise une affiche du festival, vous ne vous dites pas, tiens, on dirait une affiche de Fantasia. Nous cherchons rapidement à établir visuellement le fait que Fantasia est de retour. Votre œil court alors vers la prochaine information, les dates et les lieux. Sur la rue, tout va vite. En utilisant toujours le même logo (qui a tout de même évolué au fil des ans), en respectant un code de couleurs identifiable et en privilégiant les illustrations aux photos ou aux collages, nous avons créé un univers visuel distinct qui fait maintenant partie du paysage urbain. Au festival, nous considérons nos affiches de la même manière que les magazines considèrent leur couverture. Le logo est disposé de la même manière et le style de l’illustration est reconnaissable et confirme une sensibilité distincte. C’est un peu comme le magazine Times ou les quatre premiers albums de Peter Gabriel. Nous souhaitons créer un sentiment de continuité dans nos affiches. C’est pourquoi plusieurs personnages reviennent notamment d’affiche en affiche. Nous nous appliquons à cette technique depuis 25 ans.

 

En termes de stratégie marketing, la création d’une affiche pour un festival est un véritable défi, car elle doit communiquer ce que le spectateur attend du festival sans directement faire référence à des choix précis de programmation. Un festival de films doit se représenter lui-même de manière à illustrer symboliquement sa programmation et établir une identité visuelle à long terme qui peut être exploitée d’année en année.

Comment pourrait-on décrire l’évolution des affiches du festival Fantasia au fil des ans ?

 

Marc Lamothe — Il y a eu trois périodes distinctes. La première période mettait l’accent sur les personnages et acteurs iconiques qui ont défini la programmation de Fantasia entre 1996 et 1999. Une deuxième période, entre 2000 et 2010, est plutôt axée sur le développement d’une galerie de personnages fantastiques participant à la mythologie du festival. Plusieurs leitmotivs et blagues visuelles sont devenus récurrents d’une œuvre à l’autre. La troisième période est marquée par la dominance de trois personnages, un chat roux et un carlin noir et notre animal emblématique, un cheval noir ailé provenant du folklore traditionnel québécois. C’est la période 2011 à aujourd’hui.

 

Parlez-nous un peu des artistes qui y ont contribué aux affiches ?

 

Marc Lamothe — C’est un ami des organisateurs des premières éditions, Jean-Pierre Normand qui a conçu nos premières affiches de 1996 à 1998. L’œuvre de Normand est notamment reconnue par les lecteurs de livres et de magazines de science-fiction américains. Entre 2001 et 2005, nous avons travaillé avec l’artiste-peintre montréalais Peter Ferguson. Puis en 2006, 2009 et 2010 avec la peintre de renommé mondiale Heidi Taillefer, puis depuis 2011 avec l’illustrateur Donald Caron.

Donald Caron avait aussi réalisé une affiche alternative à celle conçue par Rupert Bottenberg (bédéiste, peintre et dessinateur) en 1999 pour le festival. Cette affiche alternative proposait une scène où Goldorak sauve littéralement la rue Bleury et le cinéma Impérial. Cette affiche transitoire de Donal Caron est venue imposer une palette de couleurs et un style sur lequel nous avons tablé depuis.

 

 

Depuis 2014, notre section pour la famille compte aussi sur une artiste dessinatrice et animatrice, Amélie Sakelaris qui mise sur une version enfantine de notre cheval noir. Finalement, nos affiches pour la section LES FANTASTIQUES WEEK-ENDS DU CINÉMA QUÉBÉCOIS sont conçues depuis deux ans par l’artiste illustrateur dessinateur Philippe Tremblay et met en vedette un Sasquatch qui est en mode vacances.

 

Parlez-nous de la création de votre cheval noir ? Quelle est la légende derrière le cheval noir qui vous sert d’emblême ?

 

Marc Lamothe — Le choix de prendre des contes folkloriques ou une légende populaire pour nous illustrer nous permet de créer une belle continuité avec notre période mythologique précédente. Étant un festival montréalais, il était important de puiser dans notre fantastique collectif pour afficher notre personnalité. Nous nous sommes rapidement ralliés à la légende du Cheval noir.

Il existe plusieurs variantes de cette légende, mais les détails restent essentiellement les mêmes. Un prêtre désirant construire une église implore le ciel de lui venir en aide. Le Diable se présente et lui propose d’utiliser son cheval noir qui possède une force hors du commun pour transporter rapidement les pierres nécessaires à l’édification de l’église. Selon les légendes, en échange, le diable obtiendra soit l’âme du prêtre ou les âmes des premiers chrétiens qui franchiront le seuil de l’église. Le prêtre avait reçu une seule directive : ne jamais enlever la bride du cheval. Or, un jour, un ouvrier la lui retira pour le faire boire et la bête disparut dans un torrent de tonnerre et de flammes avant d’avoir transporté la dernière pierre. À ce jour, l’église reste incomplète et il manque toujours une pierre au sommet de l’église.

 

Afin d’illustrer cette légende pour notre affiche officielle, nous avons approché l’illustrateur Donald Caron qui s’inspira de la légende de l’église de Trois-Pistoles pour la création du cheval noir.

CJ Goldman créateur du trophée Cheval Noir

Parlez-nous aussi de la création de votre trophée à l’effigie du Cheval noir.

 

Marc Lamothe — Pour la création du trophée à l’image du Cheval Noir, nous avons fait appel à C.J. Goldman, spécialiste en effets spéciaux et maquillage, mais aussi sculpteur. Au cinéma, on a pu voir son travail dans plusieurs films internationaux tels que CONAN THE BARBARIAN, 300, THE FOUNTAIN, SILENT HILL, X-Men : Apocalypse et EVIL DEAD (2013).  Au Québec, il a remporté un Prix Génie pour son travail sur LES SEPT JOURS DU TALION.

Il a notamment travaillé sur 19-2, INCENDIES, C.R.A.Z.Y., AURORE et LE COLLECTIONNEUR.

 

Avec Paul Williams
Avec John Landis
Andrzej Żuławski

Fantasia a accueilli un grand nombre de réalisateurs, acteurs, écrivains et artisans du 7e art au cours des 25 dernières années ? Pouvez-vous nous parler de certaines rencontres dont vous êtes particulièrement fier ?

 

Marc Lamothe — Chaque année est pour moi une source de fierté bercée par de nombreuses rencontres stimulantes. Parmi les plus importantes, je dirais Paul Williams (acteur dans le film PHANTOM OF THE PARADISE), le réalisateur américain John Landis, le réalisateur polonais Andrej Zulawski, le théoricien David Bordwell et l’acteur Ray Wise. Andrej Zulawski, je lui avais fait notamment signer une copie du livre LE HASARD ET LA NÉCESSITÉ de Jacques Monod aux éditions Points. Ce livre est brièvement mentionné dans les dialogues de son film L’AMOUR BRAQUE (1985). Il a regardé le livre un moment, puis il m’a dit « Certains ne font que regarder les films, toi tu les écoutes aussi, je suis heureux de signer ce livre même s’il n’est pas de moi ». Ray Wise était notre invité en 2003 où il présentait deux films dans lesquels il avait joué et comme il y avait plusieurs jours entre les deux films, il avait passé une semaine en ville et j’ai pu passer beaucoup de temps avec lui et lui faire visiter Montréal. Nous avons beaucoup parlé du tournage de certains films et, évidemment, de la série TWIN PEAKS dans lequel il joue le rôle de Leland Palmer.

Avec Raoul Duguay et J.P Lefebvre
Avec Yves Simoneau
Claude Robinson et Marc Lamothe

Mon travail avec la section GENRES DU PAYS m’amène à échanger avec certains des grands réalisateurs, acteurs et artisans de notre cinéma. Grâce à mon travail, j’ai pu vivre de beaux moments avec (dans le désordre) Jean-Claude Lord qui est devenu un bon ami, Robert Morin, Nicole Robert, Roger Cantin, Yves Simoneau, Robin Aubert, Érik Canuel, Éric Tessier, les membres du collectif Phylactère Cola, la gang du RKSS, Denis Héroux, Larry Kent, Carole Laure, George Mihalka, Gabriel Pelletier, Raoul Duguay et Jean Pierre Lefebvre.

 

Denis Héroux & Danielle Ouimette
Jean-Claude Lord
Avec George Mihalka

Ma plus belle rencontre reste Claude Robinson que nous avions notamment invité à devenir notre porte-parole de notre section jeunesse Mon Premier Fantasia en 2016. Il était si ému qu’on l’ait ramené à sa passion première, le dessin et le dessin animé, je ne sais qui s’est le plus amusé cet été-là, les jeunes festivaliers ou Claude qui avait insisté pour expliquer ce qu’est l’animation aux enfants avant chaque projection au musée McCord de cette section.

 

Parlez-nous de votre travail à titre de programmateur ?

 

Marc Lamothe — Une des choses dont je suis le plus fier est la création de la section GENRES DU PAYS. Une section dédiée aux films québécois que l’histoire a malheureusement oubliés, négligée, voire snobés au fil des ans. J’ai pu ainsi retrouver des copies d’archives de films rares et projeter des versions restaurées de vieux films locaux. Cette section a aussi permis à un vaste public de redécouvrir ou carrément découvrir des films tels que ANAMITA PESTILENS (1963), L’ANGE ET LA FEMME (1977), L’APPARITION (1972), LE DÉMENT DU LAC JEAN-JEUNE (1948), DELIVREZ-NOUS DU MAL (1966) LE DIABLE EST PARMI NOUS (1972), ÉQUINOXE (1986), LA LUNULE (1973), MONTREAL BLUES (1972), MUSTANG (1973), PANIQUE (1977), POUVOIR INTIME (1986), LE VILLAGE ENCHANTÉ (1955), WINDIGO (1994), LES YEUX ROUGES (1982) et biens d’autres. Nous avons fait du cinéma de genre ici au Québec, l’histoire ne semble pas s’en souvenir, alors j’aime déployer cette filmographie, un film à la fois.

Cette année, la section GENRE DU PAYS propose deux restaurations. Le grand classique YES SIR ! MADAME… de Robert Morin et FINALEMENT… un film méconnu produit par Denis Pantis et réalisé par Richard Martin, surtout connu comme grand réalisateur à Radio-Canada. Un film improbable avec Chantal Renaud, FINALEMENT… s’avère être le seul film québécois de fiction tournée pendant la crise d’octobre. Cette co-production franco-québécoise lancée le 23 avril 1971 sur deux écrans montréalais pour ensuite disparaître, n’ayant jamais connu de sortie destinée au cinéma maison.

Je suis aussi directeur artistique de la section jeunesse et famille MON PREMIER FANTASIA, une soixantaine de courts métrages des quatre coins du monde. Regroupés sous quatre programmes différents ces films sont présentés gratuitement en ligne jusqu’au 25 août 2021. Nous priorisons des films qui privilégient la paix et le respect, l’ouverture à la différence, l’appréciation des arts et la sauvegarde de l’environnement.

 

Finalement, je réalise depuis 2004 des programmes de courts métrages sous le pseudonyme DJ XL5. Ces programmes festifs regroupent de nombreux courts et micros-courts regroupés autour de l’idée que nous vivons dans un monde en folie sous l’omniprésence des médias. Entre les courts, j’insère des textures de statiques un peu comme quand on changeait de poste dans les années 70 et 80, entre chaque court et j’ajoute de vieilles pubs rétros, de fausses pubs, des extraits de films douteux, des extraits de vidéoclips et autres surprises télévisuelles pour simuler une soirée à regarder la télé entre amis en changent de chaînes régulièrement. Le programme 2021 de DJ XL5 se nomme le DJ XL5’S MIAOW MIX ZAPPIN’ PARTY et a été présenté au Cinéma du Musée vendredi 13 août et se retrouve en ligne du 14 au 25 août inclusivement. Peut-être le programme de courts le plus festif du festival !

 

Que pouvez-vous nous dire sur la création du prix Denis -Héroux ?

 

Marc Lamothe — Denis Héroux était un bon ami du festival et il a été sur notre conseil d’administration durant quelques années. Nous avons pu voir apparaître graduellement les effets dégénératifs de L’Alzheimer qu’il craignait. Il me disait qu’il avait peur d’être oublié, alors je lui ai promis que Fantasia préserverait sa mémoire avec un prix de carrière en son nom. Denis Héroux est l’un des bâtisseurs de notre industrie ; il mérite un prix à son nom. Le prix Denis-Héroux souligne une contribution exceptionnelle au développement du cinéma de genre et du cinéma indépendant québécois. Les premiers lauréats ont été Jean-Claude Lord, Nicole Robert, Yves Simoneau et Roger Cantin. Cette année, nous avons proposé le prix à Robert Morin qui l’a élégamment refusé en nous expliquant qu’il ne croit absolument pas aux prix, que ceux-ci devraient plutôt être remis en début de carrière pour encourager de jeunes talents.

Que représente FANTASIA pour vous aujourd’hui, après 25 ans d’histoire ?

 

Marc Lamothe — C’est d’abord une grande histoire de détermination et de ténacité. Il faut comprendre que FANTASIA n’est pas né d’une volonté politique d’exister et qu’il n’a bénéficié d’aucune aide gouvernementale ou municipale durant ses 10 premières années d’opération. FANTASIA, c’est aussi une fidèle histoire d’amour avec les cinéphiles montréalais. Le festival est connu à travers le monde pour son public chaleureux et enthousiaste. C’est le public qui a transformé les projections en fête. C’est le public qui a remis le mot FESTIF dans l’expression FESTIVAL DE FILMS.

Le public reste au cœur du succès de l’aventure.

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