Entrevue de Marc Lamothe avec Kevin T. Landry qui présente JOUR DE MERDE, son premier long métrage aux RVQC 2023

JOUR DE MERDE de Kevin T. Landry est présenté ce mercredi 1er mars 2023 en soirée Tapis Bleu au Cinéma Impérial

Une entrevue de MARC LAMOTHE avec

KEVIN T. LANDRY, réalisateur, scénariste, monteur

 

Kevin T. Landry se fait d’abord connaître grâce au mouvement Kino Montréal. Encouragé par un prix remporté au Fantastique Week-end du cinéma québécois lors de la 11e édition du Festival Fantasia pour son premier Kino GUEULE DE BOIS, Kevin réalisera ensuite une quinzaine de courts-métrages autofinancés. Il se fait remarquer avec la websérie KWAD9 (2012). En 2014, Kevin choisit le parcours pédagogique du programme Cinéma de l’INIS, où il s’illustre avec le court SEUL(S). Il s’impose rapidement avec ET PUIS, AMÉLIE EST PARTIE.

Sa filmographie compte aussi de nombreux génériques à titre de monteur.

 

Cette semaine, il lance son premier long-métrage, JOUR DE MERDE dans le cadre des Rendez-vous Québec Cinéma. Nous avons voulu revenir sur une décennie de création et comprendre le sinueux chemin menant au premier long-métrage. Une entrevue de Marc Lamothe.

 

 

LIVING IN OBLIVION

 

CTVM.info — Quel est le film que vous avez vu et qui vous a fait dire :  « C’est ÇA que je veux faire dans la vie » ?

 

Kevin T. LandryIroniquement, c’était un film qui laisse sous-entendre que faire des films, c’est infernal : Living in Oblivion de Tom DiCillo. C’était au cinquième secondaire, j’étais déjà inscrit en sciences pures au CÉGEP mais, pour les étudiants bilingues, c’était possible de prendre une 3e option pour remplacer notre cours d’anglais. J’aimerais d’ailleurs remercier notre prof d’éducation « choix de carrière » qu’on surnommait amicalement « Poil de Poche » pour cette info qui est 100 % responsable de ma carrière en cinéma. Donc, en plus du combiné classique chimie et physique, j’ai pris un cours d’arts plastiques et communications. Le dernier exercice de l’année, c’était faire un court-métrage. Notre prof nous a montré le film de DiCillo pour nous donner une idée de la manière dont fonctionnait un plateau de tournage. Quelques semaines plus tard, je changeais mon inscription de sciences pures à arts visuels, et je n’ai jamais regretté mon choix.

 

À l’ORIGINE D’UN CRI

Quel est votre film québécois favori ?

Kevin T. LandryLa question qui tue… Je ne sais pas si j’ai un film québécois préféré absolu, mais je pourrais « name dropper » en rafale plein de titres qui m’ont vraiment marqué autant comme cinéphile que comme réalisateur. Rechercher Victor Pellerin de Sophie Deraspe, le premier faux-documentaire à m’avoir vraiment fait douter de la véracité de son sujet, Les Ordres de Michel Brault pour sa superbe utilisation des codes du documentaire et pour ma réplique préférée du cinéma québécois (« J’fais du tissage, câlisse. »), À l’Ouest de Plutond’Henry Bernadet et de Myriam Verreault pour son portrait tellement juste et hilarant du quotidien adolescent (et sa scène du Gilles Patate/Patate Gilles), À l’origine d’un cri de Robin Aubert pour sa tendre brutalité qui m’a fait fondre en larmes à la fin de sa projection, Le Vent du Wyoming d’André Forcier pour m’avoir ouvert les portes du cinéma québécois un bon après-midi de tempête à Canal D.

 

Quels réalisateurs (Québécois ou de l’international) vous inspirent ?

Kevin T. LandryJe suis un grand fan d’absurde et de chaos, mais avec le temps, je réalise que l’absurde plus dramatique vient davantage me chercher. Je crois que c’est pour ça qu’un réalisateur comme Yorgos Lanthimos me fait autant tripper. Il y a comme une violence troublante omniprésente dans ses personnages qui parle à mon côté cynique et qui représente tellement bien où on est rendu comme société en 2023. Je crois qu’au Québec, ça serait Stéphane Lafleur qui viendrait le plus me rejoindre (sans la violence des personnages, bien sûr). Le côté décalé et pince-sans-rire de son humour qui fait juste s’améliorer de film en film, et réussir à surpasser Tu Dors Nicole avec Viking, c’était un sacré exploit, et ça a été une énorme source d’inspiration pour moi. Mais dans le fond, je pense que j’aime juste les personnages malheureux… J’ignore si ça dit quelque chose sur ma santé mentale, mais je trouve qu’il y a quelque chose de profondément humain à voir quelqu’un réussir à atteindre les espèces d’objectifs absurdement importants qu’il se donne.

Première vague

 

Vous avez récemment reçu la Prix RÉAL 2022 pour la coréalisation du film PREMIÈRE VAGUE avec Max Dufaud, Rémi Fréchette et Reda Lahmouid. Chacun de vous réalisait un sketch tourné au tout début de la crise sanitaire. Parlez-nous un peu de ce projet, de sa genèse et des leçons tirées d’un tel tournage ?

Kevin T. LandryJe ne dirais pas que ce sont des sketches, il y a vraiment un gros travail qui a été fait en amont pour que, justement, l’œuvre soit plus qu’une anthologie de courts-métrages. On voulait vraiment créer un film choral où les quatre histoires se fondaient parfaitement les unes dans les autres.

C’est Jarrett Mann qui a eu l’idée originale au début du confinement et qui a fait un appel parmi les membres KINO pour faire cette courtepointe cinématographique sur les premiers jours de la pandémie. Le plus gros défi, c’était qu’on n’avait pas le droit de se réunir au début, quand on a commencé l’écriture du projet. On a vite vu les limites des conférences Zoom. Cela dit, c’était vraiment motivant comme projet, d’autant plus qu’on le vivait en temps réel en même temps qu’on écrivait chacun nos histoires. Je vais toujours me rappeler quand la baleine est arrivée dans le fleuve, on s’est tous demandé dans quelle histoire elle fonctionnerait le mieux. D’ailleurs, c’est probablement le point qu’on a le plus entendu après les visionnements du film : tout le monde l’avait oubliée, la maudite baleine! J’espère que, justement, le film va devenir un peu une capsule temporelle de ces premières semaines tellement étranges.

Un jeune Kevin T Landry dirigeant Braqué
crédit: Vero Boncompagni

Vous êtes titulaire d’un baccalauréat en communication (profil cinéma) de l’UQAM, mais vous avez décidé en 2014 de retourner aux études et de vous inscrire au programme Cinéma de l’INIS. Pourquoi était-ce important pour vous de joindre ce programme et quel bilan faites-vous de celui-ci ?

 

Kevin T. LandryHonnêtement, j’avais juste 18 ans quand je suis rentré à l’UQÀM et je venais tout juste de perdre mon père dont je n’avais pas encore fait le deuil. Je ne crois pas que j’avais la maturité émotionnelle ou créative pour m’embarquer dans quelque chose d’aussi gros, donc mis à part certains excellents amis que je me suis fait là-bas et une prof de montage qui a été particulièrement mémorable (R.I.P. Louise Surprenant), l’expérience a été pas mal plus difficile qu’autre chose. En sortant, je n’avais plus du tout le goût de faire des films, pas à cause de l’école bien sûr, mais plus à cause d’où je me trouvais mentalement.

C’est pas mal KINO qui a d’abord rallumé cette flamme-là. De créer sans pression académique et sans la peur de se casser la gueule, ça peut tellement être une école géniale aussi. Ça ne fait pas tout le temps des courts-métrages qui se rendent à Clermont-Ferrand, mais ça laisse pas mal plus la place à l’expérimentation et à prendre confiance en ses moyens. L’INIS, ensuite, a justement aidé à synthétiser tout ça. Je pense que c’est là que j’ai vraiment trouvé ma voix. L’école donne également ce que je considère être les meilleures conditions de création possible en cinéma : tu peux te concentrer à 100 % sur ton film. C’était aussi extrêmement enrichissant de travailler sur des scénarios qui ne sont pas les tiens. Ça m’a donné le goût de la collaboration, moi qui était habitué à écrire seul dans mon coin.

 

Entre 2011 et 2022, vous avez réalisé quelque 18 courts-métrages, dont plusieurs autofinancés. J’aimerais vous proposer 5 titres pour que vous me disiez quel souvenir vous gardez de chaque tournage?

« UNE PENSÉE POUR ROBERT » (2012) 

Kevin T. LandryMon premier défi KINO à vie et l’exemple parfait qu’on ne peut jamais deviner ce qui va marcher ou non en festival. Peu de temps avant, j’avais investi 2 000 $ de ma poche sur un court-métrage qui n’a eu aucune visibilité autre qu’avoir le mérite d’être un des premiers courts à mettre en vedette Simon Lacroix. Une Pensée pour Robert, pour sa part, un film écrit en un après-midi avec les deux acteurs avec qui j’avais été jumelé au hasard (Mara Joly et Rafi Leuwenkroon) et tourné en une demi-journée pour 30 $, a fait à peu près une quarantaine de festivals… Cherche-moi!

« SEUL(S) » (2014)

Kevin T. LandryCe film-là, produit à l’INIS, a été un exercice de collaboration tellement intéressant. C’est parti d’une idée que j’avais développé des années plus tôt avec Martin Fournier (Manoir, Dehors Serge Dehors) ; mais après le pitch, l’INIS a gardé seulement le concept, mais pas l’histoire. Donc dehors le pauvre scénariste Luis Molinié qui avait à créer une histoire à partir d’un carcan super précis. Mais on a été encadrés par une extraordinaire productrice (Johannie Deschambault), un étonnant prof (Pierre Houle) et je suis vraiment fier de ce qui est né de cette aventure-là et de ce qui a suivi entre nous trois (avec la websérie Et puis, Amélie est partie).

« ROBETH » (2016)

Kevin T. LandryLe film maudit. Du tout début de la préproduction à la fin de la postproduction, ce film a vécu bad-luck par-dessus bad-luck, par-dessus bad-luck. C’est incroyable qu’on ait même réussi à le finir (et qu’il ait eu le succès qu’il a eu). Ceci dit, c’est probablement le tournage où j’ai le plus senti que j’étais à ma place en cinéma. Si j’étais capable de survivre à ça et avoir toujours le goût de faire des films, je pense que ça confirmait que j’étais à la bonne place.

Sang Papier

« SANG PAPIER » (2017)

Kevin T. LandryJe pense à la première projection de notre court Sang Papier à Fantasia en 2017. C’était une commande du festival pour rendre hommage à Karmina et à Nicole Robert qui recevait le prix honorifique du festival pour l’ensemble de sa carrière. Du gros fun noir, il n’y a pas d’autre manière de décrire ce film. J’ai dû être convaincu d’embarquer dans ce projet de film hommage à Karmina parce que je passais un moment plutôt dur cet été-là ; mais je suis tellement content d’avoir cédé. De l’écriture avec Christine Doyon au tournage avec la merveilleuse équipe qu’on avait, c’est une des expériences les plus plaisantes que j’aie eue à KINO (mille excuses encore à Marika Lhoumeau pour les verres de contact rouge…). Et de pouvoir en jaser avec Gabriel Pelletier et Yves P. Pelletier après la première projection à Fantasia, c’était juste la cerise sur le sundae. J’ai croisé Yves P. Pelletier au Salon du Livre l’automne dernier et j’ai été surpris qu’il me reconnaisse après toutes ces années.

 

Un jeune Kevin dirigeant Picbois
Crédit Sylvio Arriola

« PICBOIS » (2021)=

Kevin T. LandryMon premier court financé (11 ans après mon premier KINO) et ma première collaboration avec Macha Houssart et Kélyna N. Lauzier, mes productrices de Jour de Merde. Ça a été un sale gros défi logistique. Tourner dans le bois dans la bouette avec de la machinerie lourde avec le spectre de l’hiver qui cognait à notre porte, je ne conseille ça à personne. Une chance qu’on pouvait compter sur une équipe de warriors et une distribution de feu. C’était aussi ma première expérience de tournage en location, loin de Montréal. Même si ça coûte vraiment plus cher, c’est tellement génial pour souder une équipe. La soirée de jeux de table avec Normand D’Amour au bord du feu de foyer, ça va rester longtemps avec moi.

Tournage Jour de merde,
Crédit: Victor Bernard

Est-ce qu’il y a un thème ou certaines thématiques qui traversent votre œuvre ?

Kevin T. LandryOui : la solitude. Le fameux classique « écrivez ce que vous connaissez », c’est peut-être parce que je suis moi-même quelqu’un d’assez solitaire, mais j’y vois quelque chose de super inspirant pour bâtir des personnages. Partir d’un désir volontaire de s’isoler ou bien de subir un rejet quelconque, je trouve qu’il y a une violence psychologique tellement intéressante là-dedans (le confinement en 2020 en a été une assez bonne preuve) qui peut partir dans beaucoup de directions. Beaucoup de mes anciens projets traitent de ça (Robeth, Seul(s), Et Puis, Amélie est Partie, Picboiset maintenant Jour de Merde) et j’ai l’impression que ça va continuer à teinter les prochains.

Tournage, Jour de merde
Crédit: Victor Bernard

Votre premier long semble être un peu la suite logique de l’univers qui vous tentez de créer avec vos courts-métrages ? Parlez-nous de la genèse, de l’écriture et de l’évolution de ce projet sur 8 ans ?

Kevin T. LandryIroniquement, avec Picbois et Première Vague, j’avais pris une tournure pas mal plus dramatique, donc pour moi, renouer avec la comédie (surtout la comédie noire) avec Jour de Merde, ça été un grand plaisir. Ça fait longtemps que je traîne cette histoire-là et elle a été pas mal barouettée à gauche et à droite au cours des années. C’est vraiment quand Lou Scamble est embarquée sur le projet comme conseillère en 2017 (elle joue aussi Hélène dans le film) que le ton est devenu clair dans ma tête. Elle a aussi été le coup de pied dans le cul dont j’avais besoin pour enfin commencer à mettre tout ça sur papier (avec l’aide d’une bourse de la SACD en 2019). Ça reste un peu dans la continuité comique de certains de mes courts (surtout un de mes plus récents, Coche), mais ce qui est venu un peu naturellement et qui m’a surpris, c’est le côté « suspense psychologique » du film. Je trouve que ça fusionne assez bien avec l’humour décalé et l’absurdité de l’histoire. J’ai vraiment hâte de voir comment le public va réagir à ça.

Tournage Jour de Merde
Crédit Victor Bernard

Votre personnage principal est une femme innue qui cherche à s’affirmer entre unancien mari colérique et abusif, un fils à l’âge ingrat et pris au cœur de la querelle d’une famille, disons difonctionnelle. Pourquoi avoir choisi un personnage autochtone pour cette comédie noire ?

Kevin T. LandryC’est né davantage d’un désir de présenter de la diversité à l’écran et d’avoir un personnage ayant vécu un gros déracinement au sens géographique (le déracinement étant un des thèmes principaux du film). Je ne voulais pas trop aborder le sujet de l’identité autochtone, je ne sens pas que c’est tant ma place d’aborder ça. Ceci dit, le choix d’aller chercher une actrice innue n’a pas été fait innocemment. J’ai eu la chance de travailler avec un groupe de jeunes musiciens majoritairement de Pessamit, Sept-Îles et La Romaine sur la série documentaire Le Rythme et je suis tombé en amour avec leur humour un peu noir et parfois tellement tordu. Pour moi, c’était seulement naturel d’aller chercher une actrice innue pour ce rôle, considérant que c’est pas mal le ton qu’on cherchait; Eve Ringuette a confirmé que c’était un très bon choix.

Tournage Jour de Merde
Crédit : Victor Bernard

Le film débute avec une scène hyper réaliste puis enchaîne avec un générique en pixellisation qui n’est pas sans rappeler certains courts de l’ONF des années 60 et 70, dont L’AFFAIRE BRUNSWICK. Parlez-nous un peu de ce choix ?

Kevin T. LandryUn des gros défis à l’écriture du film était de faire comprendre la réalité de Maude, mais sans s’éterniser là-dessus non plus. Le film commence vraiment quand elle fait la rencontre de Gaétan. Je crois d’ailleurs que la première scène du film est celle qui a été le plus souvent réécrite, et ce, jusqu’au montage. L’idée de montrer son quotidien monotone et répétitif pendant le générique d’ouverture vient un peu répondre à ça. L’utilisation de l’animation nous a permis d’aller beaucoup plus loin et de montrer l’espèce de rage que Maude intériorise. Ceci dit, bien que je sois un fan fini de L’Affaire Brunswick,c’est plutôt le générique d’ouverture de Juno de Jason Reitman qui nous a servi d’inspiration principale. Je cherchais à répliquer ce portrait du quotidien, mais en version plus trash. Mais au-delà de tout ça, tout part de la chanson qui accompagne le générique : Cerveau Ramollide Lisa Leblanc. Son premier album a énormément aidé à trouver le ton du film, je ne sais plus combien de fois je l’ai écouté en boucle pendant que j’écrivais le scénario. Depuis le tout début, je savais que le film devait s’ouvrir avec cette chanson et c’est probablement la seule chose qui a survécu à tout le bardassage du développement.

Tournage Jour de Merde
Crédit Éva Maude TC

Dans JOUR DE MERDE, votre mise en scène repose souvent sur de lents travelings qui avancent ou reculent des protagonistes. Pourquoi avoir privilégié cette stratégie ?

 

Kevin T. LandryParce que j’adore l’humour de malaise et je sens que la meilleure façon de les présenter à l’écran, c’est par l’utilisation de plans séquences ininterrompus où soit on est de plus en plus dans la tête de Maude, où soit on la sent de plus en plus isolée et seule. C’est un genre de torture psychologique que de forcer le public à vivre ces moments de profond inconfort en même temps qu’elle, mais c’est le genre de truc qui, personnellement, me fait énormément rire (autant le malaise à l’écran que de voir le public se tortiller dans la salle). J’aimerais d’ailleurs m’excuser à toute mon équipe, parce que ça été un sacré défi pour tout le monde, devant et derrière la caméra.

Jour de Merde, Tournage
Crédit : Éva Maude TC

L’une des grandes forces du film repose sur le jeu des comédiens. Parlez-nous un peu du casting et de votre travail avec ces acteurs en mode huis clos ?

Kevin T. LandryLe processus de casting a été quand même assez facile. Beaucoup d’anciens collaborateurs à nous ont rapidement embarqué à pieds joints dans le projet (Valérie Blais, Isabelle Giroux, Sylvio Arriola, Lou Scamble et Patrick Renaud). On a eu une chance folle avec le personnage de Maude. On s’attendait à ce que ça soit plutôt rigoureux comme processus, nos besoins étant très précis, mais aux Rendez-Vous Québec Cinéma 2020, une amie directrice de casting (allô Geneviève Hébert) nous a présenté Eve Ringuette. Ça été un coup de foudre absolu. Son audition a juste servi à confirmer ce qu’on savait déjà : c’était elle, Maude. Pour Réal Bossé, ça été aussi facile. Mes productrices, qui avaient déjà travaillé avec lui sur le court-métrage Le Déménagement de Gabriel Vilandré, me l’ont chaudement recommandé. Notre première conversation téléphonique (un 24 décembre en matinée, rien de moins) a confirmé qu’il était le bon choix. Puis finalement, à la sortie de son audition, on savait que Louka était notre Rafaël. On a même réécrit le personnage en conséquence (Rafaël ayant été plus jeune dans les anciennes versions du scénario).

Après ça, une fois rendu dans le huis clos, ça été un énorme plaisir de travailler avec tout ce beau monde-là. Pour moi, la direction d’acteur, c’est le moment où j’ai le plus de fun sur un film et j’ai eu BEAUCOUP de fun avec eux à ce niveau. Tous les acteurs ont emmené un peu d’eux-mêmes dans leur personnage et ça paraît énormément à l’écran. Bon, on était peut-être un peu beaucoup tassés dans cette cabane à sucre, mais l’ambiance était toujours plaisante.

Avez-vous déjà un projet de prochain long-métrage ?

 

Kevin T. LandryPour l’instant, je me concentre davantage sur l’adaptation en série télé du roman Mukbangde Fanie Demeule (en co-scénarisation avec cette dernière) avec le soutien de Babel Films (L’Écrivain Public, Je voudrais qu’on m’efface), donc je n’ai pas de projet de long-métrage en développement à court terme. Cela dit, j’ai une idée en tête qui joue à peu près dans les mêmes eaux que Jour de Merde (une mère monoparentale qui en prend beaucoup sur ses épaules et beaucoup d’absurdité). Je la traîne également depuis longtemps, donc à voir ce qui va se passer avec cette histoire.

 

 

Partager cet article

Plus d'articles dans Actualités / Cinéma / culture / entrevue / Festival / Long métrage