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Entrevue de Jean Pierre Lefebvre, ON N’ENGRAISSE PAS LES COCHONS À L’EAU CLAIRE le 4 août à la Cinémathèque

Publié le 3 août, 2024
Publié le 3 août, 2024

FANTASIA – Dimanche 4 août 13 h à la Cinémathèque québécoise, Jean Pierre Lefebvre, réalisateur de ON N’ENGRAISSE PAS LES COCHONS À L’EAU CLAIRE,  sera présent pour présenter le film et répondre aux questions du public après la projection.

L’occasion était trop belle pour discuter un peu de ce film avec son réalisateur. Film qui se retrouve aujourd’hui confidentiel ou même invisible, d’un réalisateur dont les sorties publiques sont rarissimes.

Une entrevue de Marc Lamothe

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CTVM.info – Parlez-nous un peu de ce film quasiment unique dans votre filmographie, ON N’ENGRAISSE PAS LES COCHONS À L’EAU CLAIRE ?

Jean Pierre Lefebvre — D’emblée, il me paraît  important de préciser que le long métrage ON N’ENGRAISSE PAS LES COCHONS À L’EAU CLAIRE se voulait une fable expérimentale racontée comme un film noir. Très noir. C’était le pilote d’une série de 12 longs métrages de série B à très petit budget que je voulais tourner dans autant de villes différentes du Québec pour tenter de « remplacer » les films B et Z américains ou étrangers des programmes doubles qui étaient alors la norme dans les salles de cinéma; je voulais ainsi contribuer à l’accroissement des images plutôt rares de nous-mêmes. Il faut garder en tête qu’à l’époque les films étaient souvent présentés en programme double, le deuxième film étant généralement un film de genre de série B.

Sorti en salles le 15 novembre 1973, le film a été tourné en 16mm noir et blanc et augmenté en 35mm pour en accentuer le grain et rendre à la sloche toute sa saleté à l’écran.

Parlez-nous un peu de la genèse de ce projet?

On m’avait raconté un fait divers à propos d’un jeune agent de la GRC œuvrant dans le milieu des Cégeps. J’ai rédigé un vague synopsis et me suis mis à la recherche de comédiens et comédiennes. Les personnages ont pris forme à la suite de ces rencontres, durant lesquelles ils me référaient leurs ami.e.s qui me priaient de leur écrire un petit rôle. Ce que j’ai fait, et le tout est devenu une histoire d’amitié.

Au final, le film relate les derniers jours de Bob Tremblay, un agent de la brigade des stupéfiants de la GRC, qui infiltre le Cégep de Hull en se faisant passer pour un étudiant. Il vit chez ses parents et a une petite amie qu’il trompe de temps à autre. Certains cégépiens soupçonnant Bob d’être un agent double, ils kidnappent Hélène, sa fiancée. Il s’en suivra une série de gestes aux conséquences irrémédiables.

 

Quels souvenirs gardez-vous de ce projet et de la réaction du public à l’époque?

Le tournage a nécessité quelques 10 jours de tournage à Hull,  en 16mm noir et blanc qui sera par la suite gonflé en 35mm. C’était mon premier film avec Guy Dufaux à la caméra,  et le premier film syndiqué du Québec. Budget total : 64 000 $.

Gratien Gélinas, alors président de la S.D.I.C.C. (maintenant Téléfilm Canada) a détesté et a demandé qu’il ne soit pas distribué. Mais le film a fait 15 semaines en exclusivité dans une petite salle du Marais à Paris. Ici, zéro patate. Une ou deux semaines et le film a disparu de l’inconscient collectif. Heureusement qu’on peut  compter sur Fantasia pour nous rappeler que la mémoire est non seulement une faculté qui oublie, mais qu’il est facile de rafraîchir la mémoire des gens quand on fait preuve d’audace et de clairvoyance.

 

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[box bg= »# » color= »# » border= »# » radius= »0″] ON N’ENGRAISSE PAS LES COCHONS À L’EAU CLAIRE est présenté au festival FANTASIA, dans la section «Genre du pays», dimanche 4 août 13 h à la Cinémathèque Québécoise en présence de Jean Pierre Lefebvre. Il sera précédé du court-métrage documentaire JEAN PIERRE LEFEBVRE réalisé par Simon Galiero, lui aussi présent à cette projection.[/box]

 

ON N’ENGRAISSE PAS LES COCHONS À L’EAU CLAIRE, de Jean Pierre Lefebvre. Produit par Claude Godbout et Marguerite Duparc.

Avec Denys Arcand, Louise Cuerrier, J. Léo Gagnon, Marthe Nadeau, Jean-René Ouellet et Jean-Pierre Saulnier. 112 minutes.

 

 

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