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Entrevue de Marc Lamothe avec Marie-Elaine Riou, Directrice générale associée et programmatrice du FCVQ 2024

Publié le 12 septembre, 2024
Publié le 12 septembre, 2024

«Notre programmation, tant courts que longs métrages, reflète notre volonté qu’on a de devenir l’événement de cinéma le plus citoyen au pays avec une programmation artistique conçue autour des grands enjeux de notre temps», – Marie-Elaine Riou, Directrice générale associée et programmatrice du FCVQ

Une entrevue de Marc Lamothe

Marie-Elaine Riou obtient son diplôme au baccalauréat à l’Université du Québec à Montréal en stratégies de production culturelle et médiatique. Elle déménage ensuite au Saguenay pour rejoindre l’équipe du Festival REGARD. D’abord adjointe à la programmation et au Marché du court pendant 3 ans, elle assume ensuite la direction générale de l’organisme jusqu’en 2022. Après avoir occupée un poste de coordonnatrice du Bureau du cinéma de Saguenay, elle se joint finalement au festival de Cinéma de Ville de Québec (FCVQ), à titre de Directrice générale associée et programmatrice. Nous avons voulu discuter avec elle de la prochaine édition du festival qui en est à sa 13e édition et de l’orientation plus sociale que propose la nouvelle organisation. 

 

 

CTVM.info — Parlez-nous un peu de ce qui vous branche personnellement à titre de cinéphile? Quel genre de films préférez-vous généralement?

Marie-Elaine Riou — J’aime des films qui me déstabilisent, me surprennent, et me font réagir à haute voix! Personnellement, je suis plutôt du type fiction, où les émotions sont bien présentes, et avec des personnages intenses. Le jeu d’acteurs est très important pour moi. Cette année dans le processus de sélection, j’ai dû voir plusieurs documentaires, et j’avoue que je me suis laissé surprendre par plusieurs! Pareil pour les petits bijoux d’animation qu’on va présenter dont Adam change lentement de Joël Vaudreuil.

CTVM.info — Parlez-nous un peu du virage social que le festival souhaite depuis un an donner au FCVQ?

On veut faire du sens, et prendre le cinéma comme point de départ pour discuter d’enjeux de notre temps. De questions qui nous préoccupent en société et dont il est important de discuter et réfléchir en collectivité. Ensemble! Parce que le cinéma, selon nous, c’est pour tout le monde. C’est avec cette idée qu’on a visionné et sélectionné les films qui se sont proposés à nous cette année. Et évidemment les thèmes de l’identité, de l’immigration, de l’égalité entre les femmes et les hommes, de l’environnement et des narrations autochtones, sont présents dans plusieurs productions cinématographiques aujourd’hui, et particulièrement aussi, dans les courts métrages. Ainsi, notre programmation, tant courts que longs métrages, reflète cette volonté qu’on a de devenir l’événement de cinéma le plus citoyen au pays avec une programmation artistique conçue autour de ces grands enjeux de notre temps.

CTVM.info — Votre nouvelle équipe est majoritairement formée de femmes. Est-ce un choix délibéré ou plutôt un heureux hasard?

C’est en fait une sorte de hasard et de casting je dirais! Autour de nous gravitent quand même plusieurs autres personnes, de tout genre, dans l’équipe, et près de 200 bénévoles! Donc oui, un noyau majoritairement féminin, solide et bienveillant, mais une équipe beaucoup plus vaste! Et c’est ce qui fait que nous arriverons avec une 13e édition, BÉTON!

CTVM.info— On vous connais pour votre longue implication avec le festival Regard sur le court au Saguenay. Vous avez collaboré à la sélection des courts métrages du festival cet année, Parlez-nous un peu de votre section et de vos coups de cœur?

En fait, pour ce qui est de la sélection des courts, elle s’est fait en collaboraiton avec Sian Mac Goris, qui travaille également depuis quelques années à REGARD, et qui est au FCVQ pour l’accueil des invité-es et la programmation des courts. En gros, nous avons reçu plus de 500 films, québécois et internationaux. Nous en avons aussi visionné sur des plateformes et commandés à partir de sélection dans d’autres festivals. D’ailleurs REGARD s’avère un partenaire clé, pour la programmation puisqu’étant en mars, il nous fait découvrir une sélection abondante en plein processus de notre programmation de notre côté. 

Pour monter nos programmes, nous tenions surtout à servir le public de cinéphiles de la ville de Québec qui apprécient le format court, puisqu’il n’y pas d’autres occasions aussi rassembleuses pour en voir autant dans l’année. C’est pour ça que chacune de nos sélections en compétition pour le prix du public, est présentée à deux reprises, au Cinéma Beaumont. Nous avons aussi créé un programme misant sur la comédie sur la Place d’Youville pour donner envie au public de passage au centre-ville le goût de nous connaître d’avantage et s’intéresser au format. Pour les autres programmes, et surtout en ce qui concerne les programmes hors-compétition, nous avons flirté avec des thématiques sociales importante dans les nouvelles orientations de notre programmation : environnement (carte blanche FFPE et Tous en selle), la question identitaire (carte blanche pays basque), 20e anniversaire du Wapikoni ainsi que le patrimoine avec le 100e de Frédéric Back. Enfin, avec une majorité de courts québécois, dont une soirée Québec-Qc, de courts métrages produits dans la Ville de Québec, présentés à deux reprises dans des contextes et plages horaires avantageuses. Parmi ceux-ci, au moins la moitié sont des premières mondiales, puisque l’objectif du festival st de notre soirée est faire découvrir aussi de nouveaux talents et donner des occasions de rayonnement aux œuvres d’ici. Parmi les courts qui m’ont vraiment branché cette année, évidemment Extras, Les fleurs sauvages, Chat Mort et À toi les oreilles, présentés sur Place D’Youville, mais aussi ClémenceCura Sana, ApnéesSalut Bébé, La petite ancêtre, Daniel le tisserand et Fuck-a fan, pour ne nommer que ceux-là!

CTVM.info — Votre festival chevauche le TIFF. Aviez-vous envisagé  de déplacer le FCVQ à une autre fenêtre dans l’année? 

Oui mais non 😉 Le FCVQ est attendu par les cinéphiles de la Ville de Québec à cette date-ci, avec la possibilité encore de profiter du beau temps pour les projections extérieures offertes gratuitement. Cela nous permet également d’accueillir nos invités dans la Ville, avec son charme d’été, et conserver cet aspect touristique. Pour ce qui est du TIFF, en précisant d’avantage la direction de la programmation qu’on veut prendre, on ne vise pas nécessairement tous les mêmes films. 

CTVM.info — L’aspect événementiel a toujours fait partie de la DNA de votre festival. Toi qui était à Regard sur le court, que peux-tu nous dire de l’importance de l’événementiel et des maillages et du réseautage derrière un important festival? 

C’est certain que le réseautage et l’ambiance conviviale, propice aux rencontres, c’est ce qui fait qu’on a envie de revenir plus d’une fois au Festival. Et c’est ce dont nous avons envie; bâtir une communauté autour de notre événement. Pour créer un rassemblement annuel, qui fait vibrer et réfléchir à la fois. Donc, autant du point de vue du grand public, pour qui nous préparons des soirées cinéma festives comme la Nuit Trogi du vendredi 13 septembre sur Place D’Youville, qu’au niveau des professionnels que nous invitons à des dîners de réseautage informels, des cocktails avant et après les projections, des Q&A et des classes de maître. Bref, l’humain est au coeur de nos décisions pour faire vivre une expérience à notre communauté, qui restera gravée dans leur mémoire chaque année.

CTVM.info — Visez-vous surtout le public de Québec avec le festival ou vous avez des ambitions internationales à moyen terme? Le cas échéant, quels seront les éléments d’une formule gagnante selon vous?

Pour l’instant le public de Québec est notre priorité, incluant bien sûr toutes les institutions scolaires que l’on veut impliquer d’avantage pour rajeunir notre public. On veut former le public de demain dès maintenant pour justement pouvoir ensuite s’attaquer à développer d’avantage à l’international. Comme la Ville de Québec  a un fort potentiel touristique, on vise également le public québécois hors-capitale, qui le temps d’un week-end, veulent joindre l’agréable, à l’agréable, en venant au festival et en profitant des attraits de la Ville de Québec en même temps. Avec des partenaires comme Le Diamant, c’est aussi une des occasions pour le public de découvrir cette magnifique salle, tout comme de profiter de Place D’Youville transformée en cinéma en plein air géant avec plus de 400 places!

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