Entrevue de Rupert Bottenberg, directeur de la section AXIS au Festival Fantasia 2022

Une entrevue de Rupert Bottenberg, directeur de la Section AXIS, section dédiée au cinéma d’animation, sous toutes ses formes au Festival Fantasia par Marc Lamothe

 –

« Mon objectif, c’est de trouver les meilleurs films animés de partout dans le monde, tout en respectant les mandats du festival, avec la moitié provenant d’Asie, et un parti-pris pour le fantastique, l’imaginaire, le néo-psychédélique, et des œuvres pour un public adulte. »Rupert Bottenberg

 

Vous êtes responsable de la Section AXIS qui se dédie au cinéma international d’animation au festival. Quels sont les premiers dessins animés qui vous ont marqué dans votre enfance ?

Rupert Bottenberg – Mes premiers coups de cœur animés de mon enfance, je dirais les émissions produites par le studio Hanna-Barbera, particulièrement celles dans le genre action/aventure (JOHNNY QUEST ou SPACE GHOST) et particulièrement la série LA BATAILLE DES PLANÈTES (1978 – 1980) … non seulement LA Guerre des étoiles avant la Guerre des étoiles, mais aussi ma découverte de l’univers de l’anime japonais, le début d’un amour qui dure toute une vie.

Vous êtes aussi illustrateur et bédéiste. Vous avez notamment créé les Comix Jams, des événements publics centrés sur la bande dessinée collaborative et improvisée ». Vous avez aussi publié des œuvres solos dont Traumstadtdenken et Fourscore Phantasmagores. Quelle est la différence entre vos œuvres collaboratives et vos œuvres solo ?

Rupert Bottenberg – La distinction est assez simple… les œuvres collaboratives, c’est moins de travail, et ça donne accès à des idées créatives que je n’aurais jamais eues tout seul. Solo, par contre, offre un contrôle maximal. J’ai l’habitude de devenir un peu control-freak dans la création de mes propres projets solo.réunis.

Vous avez participé à la création de En Masse, un collectif qui regroupe plusieurs artistes émergents issus de différents milieux artistiques (graffiti, BD, illustration) pour la création de murales collectives d’envergure en noir et blanc. Qu’est-ce qui vous intéresse tant dans l’art urbain et dans votre approche collaborative du média, qui n’est pas sans rappeler vos Comix Jams ?

Rupert Bottenberg – Le muralisme, l’illustration, la bande dessinée, ce sont toutes des variations d’un même principe de base… le dessin mêlant la fantastique, la pop-culture et la banalité du monde réel. Chaque variation offre des possibilités qu’on ne trouve pas chez les autres. Le muralisme collaboratif, c’est une extension des comix jams, oui, mais c’est aussi la chance de créer des œuvres immenses, visible de loin… renforcement de nos egos surdimensionnés graphiquement !

Vous êtes responsable de la section AXIS. Quels sont vos objectifs en tant que programmateur avec cette section ?

Rupert Bottenberg – Mon objectif, c’est de chercher les meilleurs films animés de partout dans le monde, tout en respectant les mandats du festival, avec la moitié provenant d’Asie, et un penchant pour le fantastique, l’imaginaire, le néo-psychédélique, et des œuvres pour un public adulte.

En tant qu’illustrateur et dessinateur, vous intéressez-vous davantage au dessin et au design quand vous regardez ou évaluez un film d’animation à titre de programmateur ?

Rupert Bottenberg – Bien oui ! Comme dessinateur moi-même (je n’ai pas la patience requise pour l’animation, malheureusement), j’insiste que les dessins animés que je présente sont bien dessinés ! Je n’ai pas grande patience avec les dessins tout croches ou pourris. Un dessin de qualité, ce n’est pas nécessairement une question de précision ou de raffinement.

Vous avez programmé cette année trois programmes de courts métrages dédiés au cinéma coréen d’animation. Que pouvez-vous dire en quoi le cinéma coréen d’animation se distingue des autres pays d’Asie ?

La Corée du Sud est depuis longtemps une usine pour les productions japonaises et américaines. Ce qui explique que ce pays a une infrastructure d’animation très développée. Par contre, ils n’ont pas encore de préconceptions de ce que devrait être un film typiquement coréen. D’après moi, c’est un avantage, ils ont la liberté d’explorer les possibilités du médium.

Pourriez-vous parler de quelques longs-métrages ou événements que vous avez hâte de partager dans le cadre de cette édition ?

J’invite tous à découvrir l’animation coréenne grâce aux programmes de courts-métrages que j’ai réunis avec l’équipe de KIAFA, l’agence des films d’animation indépendants coréens. Autrement, il y a le merveilleux film MY GRANDFATHER’S DEMONS, le premier long métrage d’animation en volume de l’histoire du Portugal, ainsi que ANIME NO BENTO, mon nouveau programme de courts d’animation japonais, et bien sûr CIRCO ANIMATO 2022, un événement incontournable pour les amateurs.

 

 

Partager cet article

Plus d'articles dans Actualités / animation / Cinéma / entrevue / Festival