KINO MTL vs KINÖ Québec, un duel mémorable dans le cadre du Festival de cinéma de la ville Québec 2022

KINO MTL vs KINÖ Québec, un duel mémorable dans le cadre du Festival de cinéma de la ville Québec

Le vendredi 9 septembre 2022, l’Impérial de Bell était le témoin d’un duel imposant dans le cadre du FCVQ, le duel Kinö Québec vs Kino Montréal

La soirée était l’occasion non seulement de célébrer d’excellents courts métrages de la vieille Capitale et de la Métropole, mais également d’assister à un défi Kino avec comme thème imposé : Québec – Montréal.  

À 21 h 48, la victoire fut décernée à Québec. Nous avons cru intéressant de tenir une discussion duplex avec Luis Dion-Dussault et Albane Fanny de Kinö Québec et avec Jarrett Mann de Kino Montréal.  Une entrevue de Marc Lamothe 

CTVM — Si vous aviez à comparer votre cellule KINO à un animal, lequel choisiriez-vous et pourquoi?

Albane Fanny — Je dirai un renard. Car il est rusé et nos membres trouvent toujours des solutions ingénieuses pour livrer des films de qualité.

Jarrett Mann — Un oiseau pour sa grande liberté d’aller où il veut quand il veut, comme Kino qui permet aux cinéastes participants d’avoir une énorme liberté dans la création de leurs œuvres. 

Quelles sont à vos yeux les grandes différences entre les cellules Kinö Québec et Kino Montréal?

Albane Fanny — Je pense que chaque cellule est différente grâce à ses membres. Kino Montréal est très sollicité car Montréal est un nid à jeunes (et moins jeunes) cinéastes qui sortent des écoles de cinéma. De ce fait, les activités, Kabaret et autres événements proposés peuvent paraître plus professionnels. À Québec nous sommes moins nombreux, ce qui fait que l’ambiance est peut-être plus familiale. Kinö Québec fait en sorte de rester proche de ses membres et répondre à leurs envies et leurs besoins. Nous avons à cœur de créer ensemble, de s’encourager et se donner des idées lors de nos séances de réseautage.

Jarrett Mann — Je crois que Kino Montréal s’est un peu plus professionnalisé ces dernières années, entre autres grâce à nos extraordinaires partenaires en équipement de tournage (Grandé, Royal Photo, Luna). Mais je pourrais me tromper, Kino Montréal et Kino Québec ont justement besoin de collaborer plus souvent pour mieux se connaître et apprendre de l’autre. 

Depuis sa création en 1999, Kino encadre et soutient la création de courts métrages, de la page à l’écran. Quelles-sont les grandes différences avec Kino aujourd’hui comparativement à la première génération de kinoïtes?

Luis Dion-Dussault — Je n’étais pas du tout dans le milieu en 99’. Par ailleurs, je sais que les premières projections se faisaient dans un cadre “Apportez vos VHS, on va projeter ça dans les bars cool de l’époque”! C’était très underground et les cinéastes n’attendaient après personne pour réaliser leur art!  Aujourd’hui, avec la technologie, tout est tellement plus “facile” et “rapide”. L’équipement HD est beaucoup plus démocratisé qu’il y a 20 ans! Quand on a des questions sur un effet de montage ou des problèmes avec de l’équipement, la réponse est toujours à 1 résultat google près! C’est l’ère de l’instantanéité, ce qui n’existait en 99’.

Parlez-nous un peu de votre cellule, combien de membres comptez-vous et pouvez-vous nommer quelques réalisateurs actifs en ce moment chez vous?

Albane Fanny — Nous comptons une quarantaine de membres. Notre palette de réalisateurs et réalisatrices est très large. Et ces personnes talentueuses nous offrent à chaque projection des films de qualité et originaux. 

Luis Dion-Dussault -– Parmi les réalisateurs actifs, mentionnons Alexandre Young-Vigneault, un réalisateur en animation qui nous présente régulièrement des films poétiques et musicaux. MiK, un réalisateur phare de notre cellule. Artiste multidisciplinaire, il nous offre toujours des films qui regroupent ses talents de poète, musicien, slameur et comédien.  Albane Fanny est une réalisatrice qui nous a rejoint en 2019, ses films sont à l’affiche de nos projections et elle offre avec plaisir ses services de scénaristes aux autres membres de la cellule. Marie-Claude Béchard est notre outsider. Elle vit loin de chez nous mais cela ne l’arrête pas pour nous présenter à coup sûr ses films de genre et de grande qualité.

Jarrett Mann — Nous avons plus de 200 membres en bonne et due forme, mais en réalité notre communauté est bien plus grande. C’est possible de participer à plusieurs de nos activités sans être membre.  Parmi nos nombreux membres actifs, je peux mentionner ceux qui vont tourner un court métrage pour le Festival SPASM au mois d’octobre : Alexis Fortier-Gauthier et Louis-David Jutras. En ce moment, nous avons aussi une délégation au Festival Off-Courts à Trouville en Normandie avec Fred Lavigne, Antoine Rail, Robin Anctil et Oline Bergin. Récemment nous avons aussi complété la 2e édition de notre nouveau programme Kino Mentorat avec les 5 réalisateurs-trices suivants : Geneviève Mallette, Alexandra Nadeau, Jocelyn Martel-Thibault, Sal Eigh et Auguste Portelance-Bédard. 

Dans le cadre de la soirée, Charles Parisé, Coordonnateur de la programmation vous a demandé de soumettre 15 courts-métrages chacun afin de choisir en finale 5 courts pour chaque ville. Il a regroupé ces 10 courts sélectionnés sous cinq thèmes intrigants. Comment avez-vous choisi cette quinzaine de films de votre cellule. La production étant vaste, sur quels critères ont reposés vos choix?

Luis Dion-Dussault -– L’originalité est toujours un critère très important dans le contexte de festival. Ça ne fait pas exception pour cette soirée! On a essayé de choisir plusieurs styles de films: comédie, drame, etc. Un niveau supplémentaire de sélection était présent: les films des différentes cellules devaient se répondre entre eux.  On a donc fait une présélection et on s’est amusé à faire des “paires” en créant des catégories rassembleuses.

Jarrett Mann — Nous on est allé avec des crowd pleasure! On veut le public de notre bord 😉 

Le fait d’avoir trois mouvements à Québec, Kinomada, La Vie est belle et Kinö 01, divise-t-il en quelque part les talents de la ville de Québec? Certains réalisateurs sont-ils membre de deux ou des trois mouvements?

Luis Dion-Dussault -– Je vois le fait d’avoir 3 organismes à Québec comme étant complémentaires! Je connais beaucoup de membres kino qui ont participé à une ancienne édition de Kinomada ou à des projets projetés à La vie est belle. J’ai déjà participé par le passé à Kinomada. Je trouve que c’est très axé sur l’international et les échanges multiculturels! Le défi d’aller produire des courts dans un autre pays est une très belle opportunité pour voyager et faire de belles rencontres! Et les films sont toujours pratiquement toujours d’une qualité impeccable! Chapeau à Yannick!  Pour les films de La vie est belle, c’est un collectif assez déjanté! Il y a souvent des projets très farfelus, frôlant très souvent avec le genre. Et les effets spéciaux sont bluffants à tout coup! Si j’avais le tiers de leur talent, je serais bien content! 🙂

 

Une des problématique de la ville de Québec semble être la rétention des talents en cinéma puisque les études et les emplois sont beaucoup à Montréal. L’arrivée d’un programme d’études cinématographiques à l’université Laval ainsi que l’ouverture d’une nouvelle salle de diffusion risque-t-elle de changer la donne dans les années à venir?

Luis Dion-Dussault -– Je vois d’un très bon œil l’arrivée du BAC à l’université Laval. L’instauration d’un programme d’étude sur 3 ans va vraiment permettre d’implanter un sentiment d’appartenance envers la ville de Québec. Ça ne peut que consolider positivement la communauté cinématographique! Ce sera bénéfique à tous les organismes de cinéma de la ville d’avoir des personnes qui restent “à long terme”. J’espère que ça va augmenter le nombre de projets tournés de manière professionnelle et amateur! Le projet d’Antitube avec le Circuit Gaumont est vraiment encourageant aussi! J’ai compris qu’il y aurait plusieurs films principalement du Québec projetés. On n’a jamais trop de cinéma québécois. J’ai hâte d’aller visiter la salle!

 

Vous quittez après de nombreuses années à la tête de Kino Montréal et votre empreinte restera certainement marquée dans l’histoire de la cellule. Votre nomination comme Directeur du Cinéma Moderne vient d’être annoncée récemment.  Avez-vous un ou des remplaçants en tête? Comment voyez-vous la transition à venir?

Jarrett Mann — Oui, après presque 5 ans à Kino Montréal, c’est un peu difficile de quitter, mais le temps était venu pour moi de passer le flambeau. En ce qui concerne la personne qui me remplacera, c’est entre les mains du conseil d’administration.  La transition devrait se faire en douce. Le mouvement Kino est basé sur l’entraide, alors j’ai confiance que notre communauté va mettre l’épaule à la roue pour que tout se passe bien. 

 

Quel souvenir gardez-vous de vos années à Kino Montréal?

Jarrett Mann — De folles années que je vais chérir toute ma vie. Je pars, mais pas vraiment… Je dis à tous : Kinoïte un jour, kinoïte toujours ! 

 

 

***

Partager cet article

Plus d'articles dans Actualités / Cinéma / entrevue / Festival