L’Observatoire de la culture et des communications a publié ce matin le plus récent Profil de l’industrie audiovisuelle au Québec qui regroupe des données allant jusqu’au 31 mars 2024.
Le portrait de la production télévisuelle et cinématographique québécoise dévoilé est pour le moins inquiétant, voire alarmant. En effet, la valeur de la production télévisuelle indépendante québécoise accuse un recul de 12 % par rapport à celle de l’année précédente et une baisse du nombre de productions de 17 %. La valeur des émissions de fiction, de variétés et de magazine en français a, à elle seule, chuté de 20 %, passant de 673 millions en 2022-2023 à 538 millions $ en 2023-2024.
La production cinématographique a, quant à elle, connu une baisse exceptionnelle de 43 % de sa valeur par rapport à 2022-2023. Le nombre de films recensés est passé de 94 à 60 en 2023-2024. Bien que 2022-2023 avait enregistré un nombre de longs métrages record, une baisse si importante demeure préoccupante. L’inflation et les taux d’intérêt élevés continuent d’ailleurs toujours à plomber les budgets de production.
L’AQPM interpelle le CRTC afin de mettre rapidement en place un cadre réglementaire imposant aux plateformes de diffusion continue en ligne étrangères de contribuer au financement de la production de contenus nationaux. Elle demande aussi au gouvernement fédéral de pérenniser la hausse du budget de Téléfilm Canada et d’octroyer une aide supplémentaire permanente au Fonds des médias de Canada (FMC), une source essentielle pour le financement de la production télévisuelle. En grande partie, alimenté par les entreprises de câblodistribution, le FMC a vu leurs contributions fondre de 90 millions $ dans les dernières années à cause des désabonnements au câble.
« Les entreprises de production indépendante et tous les employés, les créateurs et les professionnels de l’industrie audiovisuelle subissent les contrecoups de ce déclin. La situation est inquiétante et exige une réponse rapide des gouvernements et du CRTC. Près de 14 % des travailleurs ont perdu leur emploi dans notre secteur l’an dernier et aucune embellie ne pointe à l’horizon. Un effort collectif s’impose pour rétablir la situation. À cet égard, l’AQPM attend aussi avec impatience le dépôt du rapport du Groupe de travail sur l’avenir de l’audiovisuel au Québec mis sur pied par le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe », a souligné, Hélène Messier, présidente-directrice générale de l’AQPM.
À propos de l’AQPM
L’Association québécoise de la production médiatique (AQPM) conseille, représente et accompagne les entreprises de production indépendante en cinéma, en télévision et en web. Elle compte parmi ses membres plus de 150 entreprises québécoises dont les productions sont reconnues au Québec et à l’étranger.
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