« LE SILENCE », de Renée Blanchar, en ouverture du FICFA 2020

Le documentaire « Le silence » (Ça Tourne Productions/ONF) de Renée Blanchar présenté en première mondiale à l’ouverture du FICFA 2020

Le tout nouveau long métrage documentaire de Renée Blanchar, Le silence, ouvrira le Festival international du cinéma francophone en Acadie (FICFA) pour sa première mondiale, qui se tiendra en ligne le jeudi 12 novembre à 20 h.

Coproduit par Ça Tourne Productions et l’ONF, en collaboration avec Radio-Canada, le film est le troisième documentaire de la cinéaste présenté en ouverture du FICFA, après Les héritiers du club (2014) et Nos hommes dans l’Ouest (2017). Avec Le silence, Renée Blanchar s’attaque avec sensibilité à un sujet délicat : les scandales d’abus sexuels perpétrés par des prêtres catholiques sur de jeunes garçons en Acadie. Une question on ne peut plus d’actualité, alors que cette situation s’ajoute à la longue liste d’affaires de pédophilie touchant l’Église catholique ailleurs au Canada, aux États-Unis et dans d’autres pays du monde. Le film sortira en salle au Nouveau-Brunswick plus tard au cours de l’automne. Le FICFA se tiendra du 12 au 20 novembre 2020 dans le Grand Moncton et en ligne. La sélection complète de productions et de coproductions de l’ONF qui y seront présentées sera annoncée ultérieurement.

Opposant la parole au silence, Renée Blanchar signe avec ce nouveau long métrage une œuvre bouleversante, personnelle, nécessaire. Résolument ancrée dans son milieu, elle découvre que son premier documentaire, Vocation ménagère (1996), tourné dans des presbytères en Acadie, l’a déjà menée à son insu au plus près de cet enjeu lourd de conséquences. Avec Le silence, elle va à la rencontre de victimes de prêtres pédophiles, dont les confidences témoignent de vies brisées. Ces hommes se sont longtemps tus, mais ils peuvent aujourd’hui, grâce à leur décision courageuse de dénoncer les responsables, espérer une sorte de justice et un début de guérison.

« Certains films sont comme des évidences alors que d’autres s’imposent d’une manière étrange, comme si un ordre mystérieux nous les révélait. Un ordre qui, a priori, semble nous sortir de notre trajectoire alors qu’en réalité, c’est le contraire. Il en va ainsi du documentaireLe silence, certainement le film le plus exigeant que j’ai fait de ma vie. » − Renée Blanchar, cinéaste

À propos du film

Le silence de Renée Blanchar (1 h 46 min)

Coproduit par Ça Tourne Productions (Maryse Chapdelaine) et le Studio de la francophonie canadienne de l’ONF à Moncton (Christine Aubé), en collaboration avec Radio-Canada

Pourquoi taire les choses les plus graves ? Le silence ne contribue-t-il pas à perpétuer la souffrance ? Des années 1950 aux années 1980, des prêtres catholiques ont commis de nombreux abus sexuels sur de jeunes garçons dans plusieurs villages francophones du Nouveau-Brunswick. Mis au grand jour alors que les victimes avaient atteint la cinquantaine et plus, ces scandales ont provoqué effarement et indignation dans les médias et l’opinion publique. Pourquoi les communautés affectées ont-elles si longtemps préféré le secret à la justice et à la vérité ? Profitant de leur influence pour imposer un « silence pieux » à leurs paroissiens, certaines figures d’autorité semblent avoir construit, pour ainsi dire, une véritable structure d’abus qui témoigne tout autant des oppressions propres aux populations acadiennes que du déni systémique de l’Église catholique. Interpellée par la puissance du silence collectif, la cinéaste chevronnée Renée Blanchar cherche à en démêler les causes profondes en allant à la rencontre des survivants. Avec le film Le silence, elle nous amène au plus près de l’humanité de ces hommes brisés, et révèle les conséquences sournoises et multiples du silence, non seulement au sein des communautés touchées, mais dans l’ensemble de la société acadienne.

À propos de la cinéaste

La cinéaste acadienne Renée Blanchar étudie le cinéma en France, avant de mener une prestigieuse carrière dans le milieu de la télévision et du cinéma au Nouveau-Brunswick. Son parcours, à bien des égards, s’avère précurseur tant pour la cinématographie acadienne que pour la place des femmes dans l’industrie. En fiction, elle se démarque en étant pendant cinq saisons à la barre de la télésérie Belle-Baie. À l’instar de son plus récent film, Le silence, ses documentaires se distinguent par la force de leurs sujets et leur capacité à révéler l’humanité de leurs protagonistes. Raoul Léger, la vérité morcelée (2002) et On a tué l’Enfant-Jésus (2007) remportent chacun le prix La vague du meilleur film acadien au FICFA. Les héritiers du club (2014) et Nos hommes dans l’Ouest (2017) sont tous deux présentés en ouverture du festival, résonnant fort dans leur milieu et au-delà. Renée écrit et réalise presque tous ses films depuis sa ville de Caraquet, un lieu de sens pour elle.

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