ONF – Le TIFF 2017 présente le 50e film d’Alanis Obomsawin
Publié le 10 août, 2017
Publié le 10 août, 2017
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Catégorie(s) : Actualités — Cinéma — court métrage — documentaire — Festival
Le Festival international du film de Toronto présente le 50e film que signe Alanis Obomsawin en 50 ans de carrière à l’ONF
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Le nouveau documentaire d’Alanis Obomsawin, Our People Will Be Healed, et les courts métrages de Dominic Etienne Simard, Torill Kove et Matthew Rankin présentés au TIFF 2017 dans une riche sélection de l’ONF mettant en lumière les cinéastes montréalais
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Le 50e film d’Alanis Obomsawin en 50 ans de carrière, la première mondiale du nouveau court métrage d’animation de Dominic Etienne Simard, de même que les premières nord-américaines du tout dernier ouvrage de Torill Kove et du spectaculaire court métrage de Matthew Rankin sur le visionnaire Nikola Tesla : la sélection de films de l’Office national du film du Canada au Festival international du film de Toronto 2017 en met plein la vue avec des récits puissants et des images éblouissantes de cinéastes montréalais salués.
Our People Will Be Healed d’Alanis Obomsawin dans le programme Masters
Effectuant sa première mondiale dans le programme Masters, Our People Will Be Healed est le plus récent long métrage documentaire de l’éminente cinéaste abénaquise Alanis Obomsawin. Le film entraîne le spectateur au Helen Betty Osborne Ininiw Education Resource Centre, à Norway House, une communauté crie située à 800 kilomètres au nord de Winnipeg. Dans cet établissement d’enseignement préscolaire, primaire et secondaire, le personnel et les programmes pédagogiques visent la réussite scolaire des enfants des Premières Nations ainsi que le renforcement de l’estime de soi et de la fierté. L’école a été nommée en l’honneur d’une jeune femme de Norway House assassinée en 1971 et dont les meurtriers n’ont été traduits en justice que seize ans plus tard. Posant un regard sobre sur les souffrances endurées par la nation crie dans le nord du Manitoba, Alanis Obomsawin offre néanmoins dans son 50e opus une vision d’espoir pour les premiers peuples en montrant comment une meilleure éducation peut sauver des vies et changer l’avenir de la jeunesse autochtone.
Les droits des enfants ont constitué un thème central dans une grande partie de l’impressionnant corpus d’œuvres d’Alanis Obomsawin. Our People Will Be Healed est le plus récent film d’un cycle amorcé avec Le peuple de la rivière Kattawapiskak (2012), récompensé d’un prix Donald-Brittain, et qui s’est poursuivi avec Hi-Ho Mistahey ! (2013), Ruse ou traité ? (2014) et On ne peut pas faire deux fois la même erreur (2016), dans lequel la réalisatrice évoque Jordan River Anderson, un enfant de Norway House atteint d’une maladie rare qui n’a pas eu accès à des soins de santé adéquats au cours de sa trop courte vie et qui est devenu un symbole dans la lutte pour l’obtention de services médicaux et sociaux égaux pour les Premières Nations. Jordan sera le sujet du 51e film — provisoirement intitulé Jordan’s Principle— de la documentariste. Pour Alanis Obomsawin, cette série représente un nouveau départ pour elle et pour les Premières Nations : « Les jeunes nous montrent le chemin. Ils nous inspirent par leur leadership et leur force admirable. Les peuples autochtones se dirigent vers une destination nouvelle, vers une ère nouvelle, et ce sont nos jeunes qui nous y emmènent. C’est ce que j’essaie de montrer dans ces films. »
Des courts métrages de Dominic Etienne Simard, Torill Kove et Matthew Rankin dans le programme Short Cuts
Présenté en première dans le programme Short Cuts, Charles est le deuxième volet fort émouvant d’une trilogie lancée en 2011 par l’animateur Dominic Etienne Simardavec le court métrage de l’ONF Paula, gagnant d’un prix Écrans canadiens. Charles, le personnage du film, sait qu’il est différent des autres enfants. Tous les jours, à l’école, on lui rappelle qu’il n’a pas la même vie que ses compagnons de classe. Tous les jours, à la maison, il constate qu’il ne reçoit pas les mêmes soins que les enfants du voisinage. Pour esquiver les injustices et les railleries, Charles s’invente un refuge paisible peuplé de petites grenouilles bienveillantes. Dominic Etienne Simard est lauréat du concours de la SODEC Cours écrire ton court pour le scénario de Charles, une coproduction Canada/France de DES animations, Les Films de l’Arlequin et l’ONF. Le film est produit par Dominic Etienne Simard (DES animations), Dora Benousilio (Les Films de l’Arlequin) et Julie Roy (ONF).
Threads (Rubans), la plus récente coproduction entre Mikrofilm AS et l’ONF réalisée par l’animatrice d’origine norvégienne Torill Kove, fait sa première nord-américaine dans la section Short Cuts. Ce film explore la beauté et la complexité de l’amour parental, des liens tissés avec le temps, qui nous font grandir et nous façonnent. Il s’agit du quatrième court métrage d’animation coproduit avec l’ONF pour Torill Kove, qui a remporté un Oscar pour Le poète danois (2006), ainsi que deux nominations de l’Académie des arts et des sciences du cinéma pour Ma grand-mère repassait les chemises du roi (1999) et Ma Moulton et moi (2014). Film sans paroles, Threads illustre avec éloquence la notion d’attachement, ces liens dont nous avons besoin, que nous tissons et qui nous affligent parfois, laissant place au sentiment de solitude ou d’abandon. Quel parent ne connaît pas tôt ou tard ce sentiment, que son enfant soit adopté ou biologique ? Faisant appel aux personnages minimalistes et au tracé dépouillé caractéristiques de son style, l’animatrice nous propose ici un récit intime, d’une portée immense. Le film est produit par Lise Fearnley et Tonje Skar Reiersen pour Mikrofilm AS et par Michael Fukushima pour le Studio d’animation anglais de l’ONF.
Le programme Short Cuts accueille également la première nord-américaine de l’éblouissant TESLA : LUMIÈRE MONDIALE, de Matthew Rankin, présenté en première mondiale à la 56e Semaine de la critique du Festival de Cannes et retenu pour participer à la sélection officielle du prestigieux Festival international du film d’animation d’Annecy. Primé dans la section Off-Limits du Festival d’Annecy pour son court métrage Mynarski chute mortelle (2014), Rankin propose avec son nouveau film une fantaisie tragique sur le destin du père du courant électrique alternatif. Inspiré de faits réels, ce court métrage électrisant du cinéaste winnipégois établi à Montréal est une spectaculaire explosion audiovisuelle puisant son énergie autant dans le documentaire animé que dans les références au cinéma d’avant-garde. Julie Roy est la productrice et productrice exécutive de TESLA : LUMIÈRE MONDIALE pour le Studio d’animation français.