L’ONF au TIFF : Modern Goose et Aphasie en première mondiale

La sélection de l’ONF au TIFF 2023 met à l’honneur de nouvelles voix du cinéma canadien

En première mondiale dans la section Short Cuts : Modern Goose, du réalisateur winnipégois Karsten Wall, et Aphasie, de la cinéaste montréalaise Marielle Dalpé

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Toronto – Office national du film du Canada (ONF)

La sélection de l’Office national du film du Canada au Festival international du film de Toronto (TIFF) 2023, lequel se tiendra du 7 au 17 septembre, se composera d’un récit documentaire et d’une œuvre d’animation portant la signature d’une réalisatrice et d’un réalisateur émergents.

La section Short Cuts du festival présentera en première mondiale deux courts métrages de l’ONF, l’un explorant les mystères du monde naturel, l’autre évoquant la fragilité de la communication humaine.

  • Modern Goose, le magnifique essai cinématographique du réalisateur winnipégois Karsten Wall, intègre le public au quotidien des oies pour mettre en lumière un message profond de continuité et d’enracinement.
  • Premier court métrage d’animation professionnel de la réalisatrice montréalaise Marielle Dalpé, Aphasie est une expérience sensorielle bouleversante qui nous plonge dans l’univers des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et confrontées à la perte du langage.

En première dans la section Short Cuts

Modern Goose (Oie urbaine), de Karsten Wall (22 min)
Production : Alicia Smith ; production exécutive : David Christensen (Studio du Nord-Ouest)

  • Capables de s’orienter en utilisant le champ magnétique terrestre, farouchement fidèles à leur volée et à leur famille, à l’aise sur terre, dans les airs et sur l’eau, les oies naviguent entre leurs instincts lointains et le monde actuel.
  • Alliant beauté, humour et empathie profonde, Modern Goose révèle que les mystères du monde naturel subsistent malgré l’urbanisation incessante. L’idée du film est née de la volonté de repenser la présentation typique des documentaires sur la nature. En tant que monteur travaillant souvent à ce genre de productions, Karsten Wall avait toujours eu le désir de créer un documentaire plus contemplatif et authentique sur la lutte d’un animal sauvage pour sa survie.
  • En inversant la perspective habituelle des films sur la nature pour pointer sa caméra vers une autre forme de conscience, le cinéaste fait émerger une réalité saisissante : l’habituelle étendue asphaltée des stationnements, des restaurants avec service au volant et des autoroutes très fréquentées devient tout à coup extrêmement troublante. Les intruses, ici, ce ne sont pas les oies, mais bien les personnes et les communautés qui les ont réduites à vivre en marge, perturbant ainsi leur mode de vie séculaire.
  • Monteur à Winnipeg, Karsten Wall a commencé à tourner ses propres documentaires sur la nature il y a quelques années seulement. Le premier projet qu’il a réalisé, The Seven Wonders of Manitoba, a remporté un prix Golden Sheaf au Festival du film de Yorkton en 2020. Il a récemment assuré le montage de l’épisode « Kingdom of the Polar Bears » dans le cadre de l’émission The Nature of Things, diffusée sur CBC, et de Great Lakes Untamed, présentée sur TVO.

Aphasie, de Marielle Dalpé (3 min 45 s)
Production : Marc Bertrand ; production exécutive : Christine Noël (Studio d’animation du Programme français)

  • À la fois percutant et troublant, Aphasie est une bouleversante incursion au cœur d’un trouble neurocognitif dévastateur qui, progressivement, réduit à néant la capacité à utiliser et à comprendre les mots, et dont souffrent nombre de personnes atteintes d’Alzheimer.
  • Dans ce premier court métrage d’animation professionnel, Marielle Dalpé ne se contente pas d’évoquer l’univers du dysfonctionnement langagier, elle nous y plonge sans ménagement. On se retrouve à la place de ceux et celles qui, à chaque instant, luttent contre le temps et les limites du cerveau alors que tout leur échappe. Puissant autant que nécessaire, Aphasie nous ramène à l’ambivalente fragilité de l’existence et à l’essence même de notre humanité : notre capacité à communiquer.
  • La version anglaise présentée au TIFF fait appel à la voix de la comédienne chevronnée d’origine torontoise Clare Coulter, qu’on a pu voir récemment dans la série Le village de Three Pines diffusée sur Amazon Prime. La remarquable comédienne québécoise Andrée Lachapelle, décédée le 21 novembre 2019, prête sa voix à la version originale française. La conception sonore du film est assurée par Luigi Allemano, lequel a collaboré au court métrage d’animation de Wendy Tilby et Amanda Forbis Le matelot volant, produit par l’ONF et nommé aux Oscars.
  • Diplômée de l’École de cinéma Mel-Hoppenheim de l’Université Concordia, Marielle Dalpé se consacre à plusieurs formes d’expression allant de l’illustration au film d’animation et de l’installation multimédia à la scénographie théâtrale. Finaliste du concours Cinéaste recherché(e) de l’ONF en 2017, elle a reçu en 2020 une mention spéciale au Concours de pitches des Sommets du cinéma d’animation de la Cinémathèque québécoise.

 

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