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Martin Dubreuil s’entretient avec Marc Lamothe

Publié le 1 août, 2024
Publié le 1 août, 2024

Interprète du personnage André Rochette dans ABABOUINÉ d’André Forcier

Martin Dubreuil s’entretient avec Marc Lamothe

 

CTVM.info — Quel est votre premier souvenir de spectateur au cinéma ?

Martin Dubreuil — Ma première apparition au cinéma a eu lieu avec ma très jeune tante Josée et ses amies. Elles nous avaient emmenés, moi et une petite voisine de mon âge, avec elles pour voir GREASE. C’était à Montréal, dans le quartier Rosemont, en 1978. Je devais avoir 6 ans. Ensuite, avec la bande sonore, le trip a continué. C’est depuis toujours un de mes films fétiches, j’ai dû le voir une centaine de fois.

 

CTVM.info — Un film qui vous a traumatisé pendant votre enfance ?

Martin Dubreuil — Dès la fin de notre 4e année de primaire, j’étais toujours rendu au cinéma avec Éric, mon nouvel ami des 400 coups. On a vu tellement de films de tous les genres et à un si jeune âge ! On était capable d’en prendre, mais HALLOWEEN 2 avait réussi à me faire assez peur pour que je quitte la salle par la sortie de secours en plein milieu ! Une fois dehors, je me souviens avoir été saisi par le soleil éblouissant et je m’étais dépêché de retourner à l’intérieur par l’entrée principale !

 

CTVM.info — Quel a été votre tout premier rôle au cinéma (court ou long) ?

Martin Dubreuil — J’ai fait mes débuts en répondant à des offres d’audition pour des films étudiants dans le journal VOIR au début des années 90. Ma 1re audition s’est transformée en mon 1er rôle et je devenais un membre de jury dans un court-métrage de l’Université de Montréal. Ce n’était pas grand-chose, mais je venais de créer une brèche, de trouver un passage pour arriver à jouer dans des films.

CTVM.info — On vous a connu comme musicien dans le groupe Les Breastfeeders sous le pseudonyme de Johnny Maldoror ? Parlez-nous un peu de ce personnage et en quoi il est différent de votre personnalité ?

Martin Dubreuil — Le nom vient du livre Les Chants de Maldoror, un ouvrage poétique écrit en prose par l’auteur français-uruguayen comte de Lautréamont, Isidore Ducasse de son vrai nom. Maldoror, un personnage inquiétant, nihiliste et maléfique qui renie la morale et Dieu. J’aime beaucoup ce livre et un jour, un de mes chums a eu comme idée comme nom de scène Johnny Maldoror. J’ai tout de suite embarqué. Il ne faut jamais sous-estimer l’effet que produisent des vêtements sur les gens (et sur les acteurs en particulier). Mon habillement, et les bottillons surtout, et le noir autour des yeux… Muni d’une tambourine pour accompagner une bande de chums en jouant du rock’n’roll à tue-tête… Voilà sûrement qui fait une différence avec le gars que je suis au quotidien. Quoiqu’à l’époque de la naissance du groupe et jusqu’à il n’y a pas si longtemps, j’étais complètement dément même en running shoe ! Ha!Ha!Ha !

 

CTVM.info — Êtes-vous davantage acteur ou musicien ?

Martin Dubreuil — Je ne me considère pas vraiment comme un musicien, en fait, mais plutôt comme quelqu’un qui joue de la tambourine dans un band. Acteur, ça je crois que je le suis, oui.

 

CTVM.info — Parlez-nous un peu de votre personnage dans le film ABABOUINÉ ?

Martin Dubreuil — Son nom est André Rochette, il est enseignant et poète. Il tient tête à l’église en faveur d’un Québec laïque. Il travaille sur un manuscrit de mots rares et inventés ayant pour titre « Ababouiné ».

 

CTVM.info — Comment se prépare-t-on pour un tel rôle? Quelle est la première chose que vous faites pour rechercher et aborder un rôle ?

Martin Dubreuil — Je prépare toujours mes rôles en me documentant afin de m’immerger le plus profondément possible dans l’univers du personnage. Je choisis des images inspirantes que je regarde souvent que je laisse ouvertes dans mon téléphone jusqu’à la fin du tournage. ABABOUINÉ se passe dans les années 50, alors je me suis plongé dans le Québec de cette époque. J’ai aussi rédigé, à l’instar de mon personnage, un petit carnet de mots rares dont certains ont été rajoutés à mes répliques. J’aime commencer tôt à mémoriser mes répliques pour qu’elles m’habitent et évoluent longuement. Et pour trouver le juste niveau de langage. Le ‘look’ joue aussi évidemment sur la composition.

 

CTVM.info — Que pouvez-vous nous dire de la direction d’acteur d’un réalisateur comme André Forcier ?

Martin Dubreuil — À sa demande, je me suis rendu chez lui à plusieurs reprises pour passer à travers mes scènes, en discuter et les retravailler. Forcier est de la vieille école, celle où l’on passe du temps ensemble pour créer et se préparer à tourner. Une fois le tournage enclenché, il nous enlignait, évidemment, mais surtout, il veillait à ce qu’on respecte le texte à la lettre et que le rythme lui plaise. À noter qu’il travaille en équipe avec son fils François, qui a aussi collaboré au scénario. Ils faisaient un bon duo; ils se complétaient bien.

 

CTVM.info — Parlez-nous un peu de votre audition pour le rôle ?

Martin Dubreuil — Je n’ai pas eu à auditionner. Après des années à le courtiser, Forcier m’a fait le cadeau de me faire confiance pour interpréter Rochette, ce magnifique personnage qui se trouve …. en quelque sorte un alter ego du cinéaste.

 

CTVM.info — Avec quel réalisateur aimeriez-vous travailler dans un futur parfait ?

Martin Dubreuil — Je referais bien un film avec mon vieux complice Maxime Giroux. On est dû, on se le répète depuis un certain temps.

 

 

 

ABABOUINÉ d’André Forcier en clôture de la 28e édition du Festival FANTASIA et en première mondiale ce dimanche 4 août à 18h30 au Théâtre Hall de Concordia en présence de l’équipe du film, de plusieurs invités et du premier ministre du Québec, monsieur François Legault.

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