Neuf documentaires de l’ONF à l’affiche du Hot Docs 2016

L’excellence du cinéma des femmes à l’ONF est mise en lumière avec les premières des long métrages de Zaynê Akyol, Alethea Arnaquq-Baril, Tiffany Hsiung et Anjali Nayar, ainsi que des rétrospectives des œuvres d’Alanis Obomsawin et de Rosie Dransfeld

Dans la foulée de l’engagement historique de l’Office national du film du Canada (ONF) à l’égard de la parité hommes-femmes en production cinématographique, les films puissants et diversifiés réalisés à l’ONF par des femmes de grand talent occupent le devant de la scène au Festival canadien du documentaire international Hot Docs qui aura lieu à Toronto du 28 avril au 8 mai 2016. Outre quatre longs métrages documentaires présentés en première et quatre classiques du documentaire, la sélection de l’ONF cette année propose également une œuvre indépendante nouvellement acquise, pour un total de neuf films.

Présenté en première mondiale au programme Big Ideas du Festival, The Apology, premier long métrage documentaire de la réalisatrice de Toronto Tiffany Hsiung, suit la trajectoire personnelle de trois survivantes du système d’esclavage sexuel mis en place dans les territoires d’Asie occupés par les Japonais pendant la Deuxième Guerre mondiale. La survivante et militante Won-ok Gil ainsi que Mee-hyang Yoon, membre du Conseil coréen pour les femmes enrôlées de force comme esclaves sexuelles par le Japon, prendront part à un panel après la présentation du film.

Canadian Spectrum, la compétition officielle réservée aux productions canadiennes, accueillera les premières de trois longs métrages documentaires de l’ONF, dont les premières mondiales d’Angry Inuk (ONF/Unikkaat Studios/EyeSteelFilm), de la cinéaste établie à Iqaluit Alethea Arnaquq-Baril, un film visant à changer les perceptions bien ancrées qui ont alimenté l’opposition à la chasse au phoque, et Arile et Matanda (Gun Runners), de la cinéaste et journaliste montréalaise établie à Nairobi, Anjali Nayar, l’histoire de deux bandits du nord du Kényan qui ont troqué leurs fusils pour devenir des marathoniens professionnels. En première canadienne, Gulîstan, Terre de roses (Gulîstan, Land of Roses) (Périphéria/Mîtosfilm/ONF), de la Montréalaise Zaynê Akyol, propose un gros plan sur le combat de femmes kurdes contre le groupe État islamique.

Le programme Redux de Hot Docs, qui fait redécouvrir des films applaudis au cours des années précédentes, propose Les événements de Restigouche (Incident at Restigouche) un film d’Alanis Obomsawin sorti en 1984 dans lequel la brillante documentariste fouille l’histoire à l’origine de deux raids menés par la police provinciale du Québec dans la réserve de Restigouche en juin 1981. Dans ce documentaire mémorable, Alanis Obomsawin, qui entame la 50e année de son impressionnante carrière à l’ONF, fait le procès de la justice et des relations qu’entretient gouvernement et Premières Nations.

Le programme Focus rendra hommage à productrice et réalisatrice primée Rosie Dransfeld, en lui consacrant une rétrospective comprenant trois films de l’ONF : Beaverman (2002), The Dogwalker (2007) et Le monde s’en fout (Who Cares)(2012), regard puissant en cinéma vérité sur des femmes prises dans le cercle de la dépendance, de la violence et de la prostitution dans l’univers des travailleuses du sexe à Edmonton. L’ONF coproduit le prochain documentaire de Rosie Dransfeld, Memento Mori.

La sélection de l’ONF au Hot Docs se termine avec Zimbelism, un documentaire coproduit par Studio Shoot/Bunbury Films sur l’œuvre du photographe humaniste George S. Zimbel, distribué par l’ONF. Réalisé par Jean-François Gratton et le fils de George, Matt Zimbel, ce film de 90 minutes est présenté pour la première fois à Toronto à Artscapes, une vitrine vouée à la célébration des arts, de la créativité, de la musique et de la culture pop.

 

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