ONF – Le documentaire « Le silence » de Renée Blanchar sera à l’affiche à Montréal, à Québec et à Sherbrooke dès le 24 septembre 2021
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Catégorie(s) : Actualités — Cinéma — documentaire — sortie en salle
Le silence… Pourquoi le garder pendant des décennies ?
Le documentaire « Le silence » (Ça Tourne Productions/ONF) de Renée Blanchar sera à l’affiche à Montréal, à Québec et à Sherbrooke dès le 24 septembre 2021
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Après avoir été primé aux Rendez-vous Québec Cinéma, le long métrage documentaire de Renée Blanchar Le silence sera enfin projeté en salle dès le vendredi 24 septembre à Montréal, à la Cinémathèque québécoise, à Québec, au Cinéma Cartier et au Cinéma Le Clap, et à Sherbrooke, à la Maison du cinéma. Le film s’attaque avec sensibilité à un sujet délicat : les scandales d’abus sexuels perpétrés par des prêtres catholiques sur de jeunes garçons au Nouveau-Brunswick. La réalisatrice acadienne chevronnée Renée Blanchar révèle les causes profondes du silence collectif qui a paralysé pendant tant d’années les communautés affectées, proposant un point de vue éclairant sur un drame humain qui se joue pratiquement à l’échelle planétaire, comme en témoigne la profusion de nouvelles à propos de ce mal dévastateur en Acadie, au Québec et ailleurs dans le monde. Coproduit par Ça Tourne Productions et l’ONF, en collaboration avec Radio-Canada, ce documentaire interpelle l’humanité en chacun de nous.
Opposant la parole au silence, Renée Blanchar signe avec Le silence une œuvre bouleversante, personnelle, nécessaire. Résolument ancrée dans son milieu, elle découvre que son premier documentaire, Vocation ménagère (1996), tourné dans des presbytères en Acadie, l’a déjà menée à son insu à côtoyer un prêtre déviant. C’est entourée d’une équipe d’expérience, dont Philippe Lavalette à la direction photo et Sylvain Bellemare à la conception sonore — lauréat d’un Oscar pour Arrival de Denis Villeneuve —, que la cinéaste est allée à la rencontre de victimes de prêtres pédophiles. Des hommes comme Jean-Paul, Victor et Lowell se confient et témoignent de leurs vies brisées. Ils se sont longtemps tus, mais ils peuvent aujourd’hui, grâce à leur décision courageuse de dénoncer les responsables, espérer une sorte de justice et un début de guérison.
À propos du film
Le silence de Renée Blanchar (106 min)
Coproduit par Ça Tourne Productions (Maryse Chapdelaine) et le Studio de la francophonie canadienne de l’ONF à Moncton (Christine Aubé), en collaboration avec Radio-Canada.
Récompenses : prix La Vague Léonard-Forest de la meilleure œuvre acadienne moyen ou long métrage, FICFA 2020 ; Prix du meilleur film franco-canadien, Rendez-vous Québec Cinéma 2021.
Pourquoi taire les choses les plus graves ? Le silence ne contribue-t-il pas à perpétuer la souffrance ? Des années 1950 aux années 1980, des prêtres catholiques ont commis de nombreux abus sexuels sur de jeunes garçons dans plusieurs villages francophones du Nouveau-Brunswick. Mis au grand jour alors que les victimes avaient atteint la cinquantaine et plus, ces scandales ont provoqué effarement et indignation dans les médias et l’opinion publique. Pourquoi les communautés affectées ont-elles si longtemps préféré le secret à la justice et à la vérité ? Profitant de leur influence pour imposer un « silence pieux » à leurs paroissiens, certaines figures d’autorité semblent avoir construit, pour ainsi dire, une véritable structure d’abus qui témoigne tout autant des oppressions propres aux populations acadiennes — que les Québécoises et Québécois sont bien en mesure de comprendre — que du déni systémique de l’Église catholique. Interpellée par la puissance du silence collectif, la cinéaste chevronnée Renée Blanchar cherche à en démêler les causes profondes en allant à la rencontre des survivants. Avec le film Le silence, elle nous amène au plus près de l’humanité de ces hommes brisés, et révèle les conséquences sournoises et multiples du silence, non seulement au sein des communautés touchées, mais dans l’ensemble de la société.
À propos de la cinéaste
La cinéaste acadienne Renée Blanchar étudie le cinéma en France, avant de mener une prestigieuse carrière dans le milieu de la télévision et du cinéma au Nouveau-Brunswick. Son parcours, à bien des égards, s’avère précurseur tant pour la cinématographie acadienne que pour la place des femmes dans l’industrie. En fiction, elle se démarque en étant pendant cinq saisons à la barre de la télésérie Belle-Baie, et elle travaille actuellement à une télésérie sur la vie et l’œuvre de la grande écrivaine Gabrielle Roy. À l’instar de son plus récent film, ses documentaires se distinguent par la force de leurs sujets et leur capacité à révéler l’humanité de leurs protagonistes. Le silence (2020), Raoul Léger, la vérité morcelée (2002) et On a tué l’Enfant-Jésus (2007) remportent chacun le prix La vague du meilleur film acadien au FICFA. Les héritiers du club (2014) et Nos hommes dans l’Ouest (2017) résonnent également dans leur milieu et au-delà. Renée écrit et réalise presque tous ses films depuis sa ville de Caraquet, un lieu de sens pour elle.
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