Exposition « Regards parallèles » de Claude Hazanavicius et Pierre Mignot, présentation
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Catégorie(s) : Actualités — Cinéma — Exposition
Regards Parallèles, une exposition de deux amis qui partagent le fait d’avoir passé leur vie au service de la réalisation de films
Jusqu’au 1er juillet 2019 à la Cinémathèque québécoise
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Texte de présentation de l’exposition
Crédit photo : Bruno Carrière
« Il faudrait faire le grand écart perceptuel et conceptuel pour trouver des liens symbiotiques entre les bronzes de Claude Hazanavicius et les saisies photographiques de Pierre Mignot. Certains acrobates de l’argumentaire historique et esthétique en seraient capables mais là n’est point le but de notre propos. Il s’agit simplement de deux amis qui partagent le fait d’avoir passé leur vie au service de la réalisation de films, l’un au son, l’autre à l’image.
[box bg= »# » color= »# » border= »# » radius= »0″]En 1967, Claude Hazanavicius et Pierre Mignot se rencontrent pour la première fois à l’Office national du film du Canada (ONF). Ils y travaillent respectivement comme preneur de son et assistant-caméra. C’est pour le film JUSQU’AU CŒUR (1969) de Jean-Pierre Lefebvre qu’ils expérimentent leur première collaboration professionnelle. Ils sont réunis pour cette exposition qui mêle les silhouettes hiératiques d’Hazanavicius aux visages célèbres captés sur le vif par le photographe.[/box]
Avant même de devenir un des plus illustres directeurs de la photographie du cinéma québécois des années 1960 aux années 2010, Pierre Mignot avait fait ses preuves, très jeune, comme photographe de plateau. Depuis, il a constamment glané des images des tournages auxquels il a participé, toujours avec ce regard bienveillant qui le caractérise. Chacune des photos que nous découvrons ici témoigne de la relation privilégiée qu’il a entretenue avec ses comédiens et ses metteurs en scène. Il est intéressant de noter qu’il s’est amusé à quelques exercices de gémellité entre des duos d’actrices et de réalisateurs, à travers le temps et l’espace, en jouant sur un même cadrage : par exemple Kim Basinger et Robert Altman versus Charlotte Aubin et Yves Desgagnés. En tout état de fait, il s’agissait de se souvenir, de garder des traces de ces instants aussi intenses que fugaces que sont les tournages de cinéma.
Claude Hazanavicius a œuvré sur les tournages de films québécois dès 1967. Preneur de son, il a laissé sa marque sur des films majeurs. Entre deux tournages, il mit à profit sa connaissance du modèle vivant pour créer des statues métaphoriques, se découvrant une véritable passion pour la sculpture à la cire perdue. Une technique qui lui permet de modeler des figures humaines du bout de ses doigts grâce à la malléabilité de la matière initiale, la cire, avant que la fonte du bronze ne lui procure un résultat solide et immuable. Corps penchés parfois figés dans une action suspendue, révélant aussi des jeux de proportions mimant le proche et le lointain sur un même plan physique, ces sculptures nous démontrent que la sensibilité d’un artiste se confine rarement à une seule pratique.
La plupart des créateurs sont multidisciplinaires ou nous apparaitront tels lorsqu’on les connait plus intimement. L’acte de créer ne se résume pas, ni ne peut se circonscrire qu’à un seul champ de l’expression artistique.
Les deux « gens de cinéma » qui sont réunis ici en témoignent aisément. »