Remerciements de Guilhem Caillard lors de la remise de la médaille du Grand Duché du Luxembourg au Festival de Cannes

C’est le 20 mai dernier au Pavillon du Luxembourg à Cannes que Son Altesse Royale, le Grand Duc Henri de Luxembourg a remis à Guilhem Caillard, la médaille de Chevallier de l’Ordre de Mérite du Grand Duché de Luxembourg

Voici les remerciements biens sentis de Guilhem Caillard, directeur général du Festival international de films francophones CINEMANIA

Altesse Royale, Grand-Duc Henri de Luxembourg. 

Altesse Royale, Grande-Duchesse Maria Teresa. 

Votre Excellence Xavier Bettel, Premier Ministre. 

Merci pour ces mots, si généreux, que vous venez de m’adresser. Ils me vont droit au cœur et me touchent profondément. 

« Profondément » n’est même pas le bon mot pour exprimer ce que je ressens. Avec beaucoup d’humilité, je mesure à quel point ce que je vis maintenant, aux côtés de mon amie Myriam, est rare et précieux. 

Je suis d’autant plus honoré d’être reçu ici par les plus hautes autorités du Grand-Duché de Luxembourg. 

Et je voudrais d’abord vous dire, Altesse Royale, que j’ai eu le privilège de vous rencontrer, brièvement, à trois reprises dans ma jeune mais déjà un peu installée vie professionnelle. En 2019, au Festival du film francophone d’Angoulême alors que votre pays y recevait un bel hommage, puis une seconde fois en mars dernier lors de l’ouverture du Luxembourg City Film Festival, et finalement aujourd’hui, au Festival de Cannes. Autrement dit, chacune de ces occasions était celle d’un festival célébrant la culture, le cinéma : le symbole me paraît fort et mérite d’être souligné. 

Ce soutien constant à l’industrie cinématographique, au monde du cinéma, j’en fus témoin dès 2013 alors que j’assistais pour la première fois au Marché du film de Cannes. 

Du côté du pavillon québécois, j’ai régulièrement observé de loin une certaine frénésie à l’occasion de la traditionnelle journée luxembourgeoise de Cannes. Le samedi, généralement, comme aujourd’hui, avec tous ces luxembourgeois que je ne connaissais pas encore, et au milieu d’eux, une personne en particulier porteuse de beaucoup, beaucoup d’énergie et, je crois, de passion : le Premier Ministre, Xavier Bettel. C’est avec ce même enthousiasme communicatif, ce sens du partage, cher Xavier, que vous nous avez rendu visite à Montréal, en novembre dernier à CINEMANIA. 

Je veux vous en remercier à nouveau aujourd’hui. 

Je crois qu’en vous rencontrant et en écoutant le très beau discours que vous avez prononcé à l’ouverture de CINEMANIA, resté dans les annales, les spectateurs, les gens de mon équipe, mes amis ont peut-être un peu mieux compris cette espèce d’obsession, d’admiration que j’ai développé envers le Luxembourg depuis quelques années. 

Vous l’avez dit, le cinéma, mes activités de critique de films et de directeur de festival, m’ont amenée à me rendre au Luxembourg une bonne dizaine de fois. 

J’ai desuite été conquis par votre petit pays, décrit par le romancier américain Henry Miller vers la fin des années 50 comme « un endroit beau, où règnent bonne humeur, tolérance, bienveillance. » Ça résume franchement très bien ce que je connais du Luxembourg, en y ajoutant le sens de l’accueil et du partage. 

Et pour moi, votre pays, ce sont aussi les yeux clairs et le regard perçant du grand Guy Daleiden, capable de vous organiser un voyage express à travers le Connemara irlandais pour mieux vous parler du Luxembourg; c’est le sourire imparable de Françoise Lentz, sa patience, sa bonhomie, sa prévenance;

Le Luxembourg ce sont évidemment des producteurs au caractère fort, des personnalités, comme par exemple les frères Thiltges : Jani, au tempérament a priori plus calme, plus modéré que son ainé, Paul, peut-être le plus malicieux des deux, en tout cas farceur et taquin par excellence. Votre pays, c’est aussi la grande sensibilité de Fabrizio Maltese, l’impartialité, l’honnêteté et l’intelligence de Boyd, la gentillesse et la considération de Claude Waringo qui, grâce à son Superjhemp, m’a fait découvrir les incontestables bienfaits de La cancoillotte. 

Je n’ai pas le temps de tous vous nommer, il est certain qu’il y aurait quelque chose à dire à chaque fois sur chacune et chacun d’entre vous, mais il y a aussi quelqu’un en qui je me reconnais un peu, d’abord parce qu’on fait le même métier, mais aussi parce que comme moi il est né en France et qu’il a été accueilli dans un nouveau pays – Alexis Juncosa, directeur de votre festival national, qui m’a montré et me montre encore les ficelles de votre industrie du cinéma avec une passion et une dévotion qui forcent l’admiration. 

Vous êtes aujourd’hui toutes et tous devenus de véritables amis, et ça me rend assez émotif parce que je crois que j’ai retrouvé chez vous beaucoup de ce qui caractérise ma terre d’accueil, le Québec. En fait, à chaque fois que je vais au Luxembourg, j’ai honnêtement l’impression de reconnaître le même esprit, la même générosité qu’à Montréal : c’est pour cela que je m’y sens bien. 

Et puis, nos deux territoires partagent, je crois, une certaine résilience… Un formidable sens de la résilience à l’épreuve du temps, au sens courageux du terme : comme le Luxembourg, le Québec s’est toujours tenu debout et fort pour préserver tout ce qui fait l’essence de son histoire et de son identité. Comme le Luxembourg, le Québec est passionnément attaché à sa langue nationale – le Luxembourgeois chez vous, le Français chez nous. Ce français que nous partageons d’ailleurs, au sein de la Francophonie, cet espace culturel immense réparti à travers tous les continents que j’aurais toujours à cœur de défendre et d’explorer. 

Aujourd’hui, c’est la première fois que je reçois une telle distinction. 

Il y a quelques heures, lors de la première de CONANN, j’étais assis à côté de l’exceptionnelle Déléguée générale du Québec à Bruxelles, Geneviève Brisson. Elle m’a dit à quel point c’est un moment unique : « avec un véritable avant et un après ».  

En me remettant cette distinction aujourd’hui, j’ai l’impression que vous m’encouragez à continuer à faire ce que j’aime le plus : créer des liens entre les gens, faire rayonner le cinéma francophone, le Québec, partout où cela fera du sens. 

Je suis aux manettes de CINEMANIA depuis 2011, et je ne remercierai jamais assez celles et ceux qui m’ont accompagné, guidé, dans cette première belle partie de ma carrière – les membres de mon Conseil d’administration, son président Pierre Roy qui n’est pas ici, mais qui est en représenté par la productrice Denise Robert.

Pour leur écoute, et la main tendue, merci aux équipes de la Sodec, en particulier Louise Lantagne, Élaine Dumont, Anne-Lyse Hacket qui ont toujours été présentes, parfois dans les moments les plus compliqués, on le sait. 

Merci à mon amie Marie-France Godbout, de Téléfilm Canada, à Julie Roy à qui je souhaite de tout cœur la bienvenue à la tête de cette formidable institution qui soutient le cinéma canadien. 

Un immense merci à l’équipe de CINEMANIA avec qui j’ai la chance, tous les jours, de partager des moments formidables, et qui est présente quasiment au complet cette année à Cannes : Audrey Latendresse, Diane Magnoux, Anne de Marchis. Ensemble nous faisons grandir ce bel événement envers lequel nous croyons sincèrement. Vous êtes de véritables complices, et je n’oublie pas Caroline et Mathias qui sont en ce moment au Québec. 

À mon amie d’enfance, Alice, qui est ici présente aujourd’hui, je voudrais lui dire qu’elle fut la première à m’épauler, m’appuyer, et que jamais je n’oublierai ça; à ma sœur, Aurélie, lui dire que je l’aime et suis fier de partager avec elle sa passion pour les arts et la culture; à François, qu’il est le meilleur des soutiens, à toute épreuve, et que jamais je n’aurai assez de mots pour lui exprimer ce que je ressens. 

Je voudrais terminer par souhaiter une très belle et longue vie au cinéma luxembourgeois, au cinéma québécois et surtout, surtout, au cinéma francophone. 

 

Guilhem Caillard, directeur général du Festival international de films francophones CINEMANIA

 

 

 

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