Créé par le photographe documentaire et artiste visuel primé Michel Huneault (La longue nuit de Mégantic, Post Tohoku), en collaboration avec Maude Thibodeau, Chantal Dumas et Dpt., le récit documentaire immersif Roxham fera sa première mondiale sous forme d’installation en réalité virtuelle (RV) dans le cadre de l’exposition de 10 œuvres immersives de premier plan Particules d’existence, qui se tiendra au Centre Phi à Montréal du 27 mars au 12 août 2018.
Dès le 24 mars, l’œuvre d’une durée d’une quinzaine de minutes sera également accessible en ligne partout dans le monde en RV et en 360°, en français et en anglais, sur onf.ca/roxham.
[box bg= »# » color= »# » border= »# » radius= »0″]Basé sur 32 histoires vécues et juxtaposant photos et sons captés sur le vif, Roxham montre avec sensibilité le moment charnière que constitue l’interception de demandeurs d’asile au chemin Roxham, au Québec. Ce chemin tranquille est le point d’entrée irrégulière le plus emprunté par les demandeurs d’asile passant des États-Unis au Canada. Il représente un véritable microcosme des crises et des conflits du moment, un mouvement migratoire planétaire qui arrive jusqu’en sol canadien. La technologie permet l’immersion dans cette expérience alliant rigueur documentaire et traitement artistique contemporain, à la frontière de l’intime et du collectif. Produit à l’ONF par Hugues Sweeney, Roxham est une expérience humaine pour comprendre cette quête confuse d’un lieu sûr. Le quotidien Le Devoir publiera un dossier sur les demandeurs d’asile le samedi 24 mars, le jour même de la mise en ligne en RV et en 360°.[/box]
À propos de l’œuvre
Entre février et août 2017, Michel Huneault a passé 16 jours sur le chemin Roxham et a capté plus de 180 tentatives de passage d’individus provenant d’une vingtaine de pays : Érythrée, Soudan, Syrie, Pakistan, Colombie, Turquie, Yémen, Guatemala, Haïti, Salvador, Tchad, Philippines, Nigéria, Burundi, entre autres.
Roxham nous place au cœur de l’interception de ces individus par des agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
Son
Michel Huneault a photographié ces personnes et enregistré séparément les sons, en témoin privilégié de ce moment charnière. Tout y est, brut et sur le vif : on y entend la porte du taxi à la frontière de l’État de New York, les pas dans la neige, le craquement des branches, les voix des demandeurs d’asile comme des agents de la GRC, leurs échanges, les langues, les hésitations, les changements de ton, la lecture des droits, la confusion.
Approche visuelle
Sur les photos, les demandeurs d’asile se découpent en silhouettes composites. Plusieurs formes de tissus se superposent à leur image pour préserver leur anonymat, des matières textiles que Michel Huneault a photographiées en 2015, pendant la crise migratoire en Europe : photos de couvertures prises en Hongrie, de vêtements propres offerts aux migrants en Autriche ou encore détails de tentes plantées pour eux en Allemagne. Ces tissus rappellent que les deux phénomènes participent à la même grande histoire. Roxham devient vite un lieu symbolique, car il incarne les tensions entre la responsabilité internationale d’accueillir et le devoir de protéger un territoire national.
Récit immersif
Le récit immersif est divisé en sept chapitres qui décortiquent les moments précédant et suivant le passage vers le Canada et qui forment la trame narrative : Vous ne pouvez pas traverser ici ; Parlez-vous français ? ; Aidez-nous, SVP ; Stop ! Vous êtes au Canada ; Confusion ; Ça va aller ; et Où allons-nous ici ?. La narration est prise en charge par Michel Huneault lui-même, et l’interactivité permet des transitions entre les différents moments du récit. La technologie assure la fluidité des enchaînements et la simplicité de la navigation, laissant toute la place à ce qui se passe à la frontière.
[box bg= »# » color= »# » border= »# » radius= »0″]Roxham est une création de Michel Huneault, avec Maude Thibodeau et Chantal Dumas, produite par l’ONF, en collaboration avec Le Devoir, Phi et Dpt.[/box]
À propos du chemin Roxham
Début 2017, les arrivées de demandeurs d’asile grimpent en flèche à Roxham, stimulées par les politiques de l’administration Trump. Ce chemin entre les États-Unis et le Canada, situé à Saint-Bernard-de-Lacolle, au Québec, devient le point d’entrée irrégulière le plus emprunté au pays : un record de près de 20 000 personnes y sont interceptées en 2017.
Roxham au Centre Phi en installation photographique et en RV
Inspirées de la navigation spatiale, des changements climatiques et des exodes de masse et signées par des artistes majeurs comme Laurie Anderson, Chris Milk et Felix & Paul Studios, les 10 expériences immersives de l’exposition Particules d’existence, dont fait partie Roxham, seront présentées au Centre Phi du 27 mars au 12 août 2018. Une installation photographique sera offerte en marge de l’exposition, constituée de 16 photos tirées de la série Roxham de Michel Huneault et accompagnée de casques d’écoute présentant une courte boucle sonore. Elle sera accessible gratuitement à l’Espace Plateau du Centre Phi et permettra une mise en contexte avant l’expérience complète en RV à l’étage.
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À propos de Michel Huneault
Établi à Montréal, Michel Huneault est un photographe documentaire et artiste visuel qui s’intéresse au développement, aux traumatismes, à la migration ainsi qu’à d’autres réalités géographiques complexes. En plus de l’image fixe, il recourt dans son travail à des éléments immersifs, avec un parti pris humaniste et intimiste. Avant de se consacrer entièrement à la photographie à partir de 2008, il a travaillé plus d’une dizaine d’années en développement international, une carrière qui l’a mené dans une vingtaine de pays. Il détient une maîtrise (M.A.) en études latino-américaines de l’Université de Californie à Berkeley, où il fut un « Rotary Peace Fellow » se penchant sur le rôle de la mémoire collective à la suite d’un traumatisme de grande ampleur. D’abord à Berkeley puis à New York, il a été élève et assistant du photographe Gilles Peress de l’agence Magnum. Son travail de longue haleine sur la tragédie de Lac-Mégantic a remporté en 2015 le prix Dorothea Lange-Paul Taylor, puis est paru l’année suivante sous le titre La longue nuit de Mégantic chez l’éditeur néerlandais Schilt. En 2016, le R. James Travers Foreign Corresponding Fellowship lui a permis d’approfondir ses recherches sur les enjeux migratoires. La même année, le projet Post Tohoku, sur l’après-tsunami au Japon, a été en nomination pour le prix Pictet 7 et a été récompensé d’un prix Antoine-Desilets. Son travail a notamment été présenté au Japon, aux États-Unis, au Canada et en Suisse.
Pour obtenir plus de détails sur l’œuvre et l’équipe de création : espacemedia.onf.ca/epk/roxham
Pour faire l’expérience en ligne, en RV et en 360°, dès le 24 mars : onf.ca/roxham
L’ONF en bref
Au carrefour mondial des contenus numériques, l’Office national du film du Canada (ONF) crée des animations et des documentaires interactifs d’avant-garde, du contenu pour appareils mobiles ainsi que des installations et des expériences participatives. Les productions interactives et plateformes numériques de l’ONF ont remporté 100 récompenses, dont 17 prix Webby. Pour accéder au contenu primé de l’ONF, allez à ONF.ca ou téléchargez ses applications pour appareils mobiles.