L’ONF félicite la cinéaste d’animation Michèle Cournoyer

L’ONF félicite la cinéaste d’animation Michèle Cournoyer, lauréate du prix Albert-Tessier 2017

L’Office national du film du Canada (ONF) souligne l’attribution du prix Albert-Tessier 2017 à Michèle Cournoyer, première femme cinéaste d’animation à obtenir cet honneur. La lauréate recevra son prix aujourd’hui à l’occasion d’une cérémonie protocolaire à l’hôtel du Parlement à Québec. Cette récompense, la plus haute distinction cinématographique québécoise, couronne l’ensemble de sa carrière et atteste la richesse de son apport artistique au cinéma d’ici. Le prix Albert-Tessier est l’un des 14 Prix du Québec remis chaque année.

« L’ONF se réjouit que ce prix prestigieux soit remis pour la première fois à une femme cinéaste d’animation. Cette récompense souligne à la fois l’importance de l’animation pour le cinéma québécois et celle de Michèle Cournoyer comme artiste, devenue un modèle pour de jeunes réalisatrices par sa façon d’exprimer avec force et finesse un point de vue féminin sur des sujets intimes. Le concours Cinéaste recherché(e), par lequel elle a amorcé sa carrière en animation à l’ONF, est d’ailleurs réservé cette année aux femmes afin d’accroître leur présence dans ce genre cinématographique. » — Claude Joli-Coeur, commissaire du gouvernement à la cinématographie et président de l’ONF

Une des figures marquantes du cinéma d’animation au Québec et au Canada, Michèle Cournoyer signe une œuvre puissante, majoritairement en noir et blanc, qui aborde des thèmes difficiles avec finesse et sous le signe de la métamorphose, avec un sens de l’humour et du tragique singulier. Née à Saint-Joseph-de-Sorel, au Québec, en 1943, elle étudie le piano, les arts graphiques, la photographie et le cinéma d’animation. Dans les années 1970, elle réalise plusieurs courts métrages indépendants, dont des films-collages expérimentaux. Elle collabore aussi en tant que décoratrice, directrice artistique, costumière et scénariste à plusieurs films québécois, comme La mort d’un bûcheron (1973) de Gilles Carle et L’arrache-cœur (1979) de Mireille Dansereau.

Elle est lauréate, en 1989, du 9e concours Cinéaste recherché(e) du Studio d’animation du Programme français de l’ONF. Les cinq films qu’elle y réalise cumulent une trentaine de prix internationaux. Le premier, La basse cour (1992), est un jeu cruel où la séduction amoureuse se révèle une basse-cour. Adepte de la technique de la rotoscopie, la cinéaste réalise ensuite Une artiste (1994), le portrait d’une fillette habitée par la musique. À partir du Chapeau (1999, projeté à la Semaine de la critique de Cannes), qui aborde crûment le thème de l’inceste, elle délaisse la rotoscopie et l’image composite au profit d’un dessin gestuel exécuté à l’encre sur papier. Présenté en compétition au Festival de Cannes, Accordéon (2004) aborde les relations amoureuses à l’ère de la médiation technologique. Avec Robe de guerre (2008), la cinéaste pose de nouveau un regard spécifiquement féminin sur un thème lié à l’actualité, celui des femmes kamikazes. En 2009, Michèle Cournoyer quitte l’ONF. Son film suivant, Soif (2014), produit par Unité centrale en coproduction avec l’ONF, traite de l’alcoolisme. Ses six films produits ou coproduits à l’ONF peuvent être visionnés gratuitement sur ONF.ca.

Les films de Michèle Cournoyer ont été primés dans les plus grands festivals : Annecy, Banff, Chicago, Dresden, Hiroshima, Montréal, Ottawa, Toronto, Vienne et Zagreb. Le chapeau et Robe de guerre ont tous deux remporté le Jutra du meilleur court métrage d’animation. Elle a reçu en 2017 un prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques.

 

Voir son entrevue réalisée par Denys Desjardins dans Une histoire du cinéma – 61 portraits vivants.

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