L’animateur et producteur de l’ONF Robert Verrall s’éteint à 97 ans
L’Office national du film du Canada (ONF) est profondément attristé par la perte de l’animateur, réalisateur et producteur chevronné Robert Verrall, décédé le 17 janvier à Montréal, à l’âge de 97 ans.
Robert Verrall a vu le jour à Toronto le 13 janvier 1928. Il a fait partie de la première génération de pionnières et pionniers du cinéma canadien à l’ONF, où il a travaillé pendant plus de 40 ans, de 1945 à 1987. Jalonnée de récompenses, sa brillante carrière lui a valu un BAFTA, plusieurs prix au Festival de Cannes et au Festival international du film de Venise, et six mises en nomination aux Oscars.
« Robert Verrall a été parmi les bâtisseurs de l’ONF, des gens qui savaient repérer les histoires formidables et les artistes de talent. Doué en animation, il a construit sur les bases mises en place par Norman McLaren pour faire de l’ONF un centre d’excellence de renommée mondiale dans le domaine. Au chapitre des documentaires et des œuvres dramatiques, il a encadré les efforts de l’ONF en vue d’établir des unités de production à l’échelle du pays. Il a été un allié lorsque des précurseures comme Kathleen Shannon ont fondé le Studio D, premier studio de cinéma féministe au monde subventionné par des fonds publics. Robert a véritablement contribué à façonner l’ONF moderne et nous lui vouons une profonde reconnaissance pour l’héritage qu’il nous laisse », a déclaré Suzanne Guèvremont, commissaire du gouvernement à la cinématographie et présidente de l’ONF.
Biographie sélective
Robert Verrall amorce sa carrière à l’ONF en 1945, alors qu’il y obtient un emploi d’été comme étudiant. Il se joindra à l’équipe de l’animation l’année suivante, embauché par le célèbre Norman McLaren.
Robert fait son apprentissage auprès de McLaren et entretient une collaboration étroite avec Colin Low et Wolf Koenig. Ensemble, ils créent Sports et transports, qui remporte le prix du meilleur court métrage d’animation à Cannes et obtient la première mise en nomination d’un film de l’ONF dans la catégorie Animation aux Oscars.
De 1967 à 1972, Robert Verrall se distingue à titre de producteur et de directeur du service de l’animation de l’ONF, dont il affermit la réputation de chef de file mondial grâce à des œuvres qui deviendront des classiques du genre : En marchant (1968), de Ryan Larkin, nommé aux Oscars, Métrofolle (1968), d’Yvon Mallette, Le feu ? Pas pour les hommes ! (1971), de Zlatko Grgić, et le Message de propagande (1974) plein d’humour de Barrie Nelson.
Zoom cosmique (1968), un film dont Robert a lui-même signé la réalisation, nous transporte de ce qui pourrait être le point le plus éloigné de l’univers, pour nous ramener à l’une des plus petites particules de la nature : l’atome d’une cellule humaine. L’œuvre remporte un succès international.
En 1972, Robert Verrall devient directeur de la Production anglaise, un poste qu’il occupe jusqu’en 1976. Dans le cadre de ce mandat, il aura pour responsabilité d’étendre les activités de production de l’ONF à Toronto et à Winnipeg, et de contribuer à la mise sur pied de deux studios situés à Montréal : le Studio D, la légendaire unité de cinéma des femmes à l’ONF, et le Studio B, réservé aux œuvres dramatiques.
En 1977, il est nommé producteur exécutif des projets spéciaux, parmi lesquels figurent la série Canada Vignettes et Edmonton… et comment s’y rendre, le film de Paul Cowan sur les Jeux du Commonwealth mis en nomination aux Oscars.
En septembre 1980, Robert Verrall assure désormais la direction du Studio B. Il y joue un rôle essentiel en accomplissant l’engagement de l’ONF relatif à la coproduction de longs métrages et de dramatiques télévisées avec des titres comme The Wars, Empire Inc. et Bonheur d’occasion.
Robert nous lègue un patrimoine riche de plus de 50 films qu’il a réalisés ou produits avant de quitter l’ONF à l’été 1986 pour prendre sa retraite sur sa ferme, dans les Cantons de l’Est.
Son fils David a suivi ses traces et est devenu à son tour un éminent producteur et producteur exécutif. Entré à l’ONF en 1977, il a dirigé le Studio d’animation anglaise à Montréal.
En 2012, Joanne Robertson a réalisé une entrevue avec Robert Verrall pour l’anthologie en ligne de l’ONF Une histoire du cinéma.