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Annecy 2023 célèbre les fiertés et la diversité

La thématique Animation, fiertés et diversité sera à l’honneur à Annecy en 2023, avec quatre programmes de courts métrages proposés aux festivaliers

« Ce thème s’est imposé par son actualité auprès notamment des jeunes cinéastes, qui sont nombreuses et nombreux chaque année à aborder les questions liées au genre et à la diversité », explique Marcel Jean, le délégué artistique du Festival.

Une programmation coordonnée par Benoit Berthe Siward – fondateur de The Animation Showcase et cofondateur de LGBTQ+ in Animation – pour offrir une diversité de regards sur la production récente.

Retrouvez Marcel Jean, délégué artistique du Festival d’Annecy, qui évoque la thématique Animation, fiertés et diversité.

APERÇU DE LA PROGRAMMATION

DE VRAIES HISTOIRES QUEER par Holly Murtha
Qu’est-ce que cela fait d’être queer dans ce monde ? Ce programme présente une série d’histoires vécues par la communauté LGBTQ+. Entre nouvelles perspectives sur l’amour, les relations et le désir, et ode à la famille et à la communauté ; entre voyages à la découverte de soi et existence compliquée, dans le placard, cette sélection nous rappelle la diversité des expériences vécues au sein de la communauté queer et l’importance de sa représentation.
Parmi les films :
All Those Sensations in My Belly de Marko Djeska (Croatie, Portugal)
Récit de soi de Géraldine Charpentier (Belgique)

DÉSIRS CACHÉS par Patricio Plaza
Pendant si longtemps, le désir homosexuel a été vécu dans la culpabilité, en marge de la société, caché ou inexprimé. Les temps ont changé, mais les marques de cette persécution historique sont encore un combat pour de nombreuses identités queer.

Parmi les films :

  • Nous étions une bombe stérile de Dotan Moreno (Israël)
  • Adorable de Cheng-Hsu Chung (Taïwan, Royaume-Uni)
  • Les Liaisons foireuses de Chloé Alliez et Violette Delvoye (Belgique, France)

ON EST BIEN OÙ LE CŒUR NOUS MÈNE par Jakub Spevák
Ce programme est consacré au sentiment d’appartenance – ce qui, pour les personnes homosexuelles, signifie souvent la création d’un lieu sûr, d’un refuge. Les films explorent le besoin de partager, d’être soi-même, d’aimer, de pardonner… En tant que personnes homosexuelles, devons-nous continuer à faire semblant pour nous intégrer ?

Parmi les films :

  • Chado de Dominica Harrison (Royaume-Uni)
  • Purpleboy d’Alexandre Siqueira (Portugal, France, Belgique)
  • Dans la nature de Marcel Barelli (Suisse)

MONSTRUEUSEMENT FIÈR·ES par Jakub Spevák
Les personnes homosexuelles ont souvent été cataloguées comme des bêtes curieuses, des monstres, des mutants, voire des fantômes qui hantent la société. Ce programme reprend ces étiquettes souvent péjoratives et les déconstruit. Les films montrent le « queer » dans toute sa diversité et ouvrent les bras à la bizarrerie et à l’étrangeté.

Parmi les films :

  • Slug Life de Sophie Koko Gate (Royaume-Uni)
  • La Fée des roberts de Léahn Vivier-Chapas (France)
  • Superbia de Luca Tóth (Hongrie, République tchèque, Slovaquie)

 

Le Festival remettra également un Cristal d’honneur au cinéaste britannique Barry J.C. Purves, auteur d’une œuvre majeure en stop motion et pionnier des thèmes homosexuels en animation. Un programme de ses plus célèbres courts métrages sera présenté et l’auteur de Screen Play donnera une Leçon de cinéma. Pour Marcel Jean, Achilles, que Purves a réalisé en 1995, a marqué l’histoire de la représentation de l’homosexualité en animation. « L’audace du réalisateur est remarquable tant sur le plan thématique que sur ceux de l’esthétique et de la mise en scène. Cela sans parler de sa maîtrise technique qui est tout simplement exceptionnelle ! C’est l’une des très grandes figures de l’animation contemporaine que nous honorons cette année. »

Par ailleurs, comme tout au long de l’histoire du Festival, les fiertés et la diversité seront présentes dans les différents volets de sa programmation. Notamment au sein des WIP où sera par exemple présenté le long métrage Eugène, le mystère Falleni, écrit par Joëlle Oosterlinck et réalisé par Anaïs Caura. Le film retrace la vie d’Eugene Falleni, un homme trans accusé du meurtre de son épouse dans l’Australie des années 20.

Ou encore parmi les films en sélection Courts métrages L’officielle, avec Christopher at Sea de Tom CJ Brown, prix Arte France et prix Ciclic des sessions de Pitchs Mifa en 2018.
Le Mifa renouvelle également sa programmation parité – diversité et l’étoffe en écho aux programmes Animation, fiertés et diversité du Festival : le Women In Animation World Summit abordera plus largement les questions d’inclusion et de diversité ; les associations de femmes dans l’animation à travers le monde présenteront des sessions de pitchs de projets et les Conférences Mifa, ainsi qu’une table ronde côté Mifa Campus permettront de poser certaines questions et tenteront d’y apporter des réponses.­

Des œuvres venues du monde entier en pleine lumière

Entre comédies débridées, chroniques familiales douloureuses et récits doux amers, le Festival d’Annecy a toujours accueilli les œuvres abordant les sujets LGBTQIA+. Espace de liberté pour les réalisateurs et réalisatrices du monde entier, de la France à la Russie, de l’Inde à l’Afrique du Sud en passant par le Japon, le Danemark ou l’Égypte, il présente en compétition séries, courts métrages, clips, films de fin d’études ou longs métrages.

Plusieurs d’entre eux ont été récompensés ces dernières années, notamment : Dans les eaux profondes, court métrage de Sarah Van Den Boom (France, Canada), prix Festivals Connexion – Région Rhône-Alpes en partenariat avec Lumières Numériques (2015) ; Moms on Fire, court métrage de Joanna Rytel (Suède), mention du jury (2016) et mention du jury Festivals Connexion – Région Auvergne-Rhône-Alpes/En partenariat avec Lumières Numériques & Pilon Cinéma (2016) ; Le Curry de poisson (Maacher Jhol), court métrage d’Abhishek Verma (Inde), prix de la Ville d’Annecy (2017) ; ou le multiprimé Flee, long métrage de Jonas Poher Rasmussen (Danemark, France, Norvège, Suède), Cristal du long métrage (2021), prix Fondation Gan à la Diffusion (2021) et prix de la meilleure musique originale, avec le soutien de la SACEM, dans la catégorie longs métrages (2021).

C’est donc tout naturellement que le Festival propose cette année une programmation spéciale autour de la thématique Animation, fiertés et diversité.

Rendez-vous du 11 au 17 juin 2023 !
Pensez à vous accréditer 

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« Une vie en couleurs » de Lionel Nishimwe à Vues d’Afrique 2023

« Une vie en couleurs » de Lionel Nishimwe à Vues d’Afrique 2023, lundi le 24 avril à 20h.

Une vie en couleurs est un court métrage réalisé par Lionel Nishimwe, un jeune réalisateur Burundais. Inspiré par l’expérience d’un de ses proches, il nous raconte l’histoire de deux personnage Sarah et Phil qui voient leur vie de couple basculer lorsqu’ils découvrent que Sarah est atteinte d’un cancer. En plein confinement dû à une pandémie, le jeune couple doit faire face à la plus grande peur, mourir et disparaître dans le néant. Ils feront l’expérience de la dépression.

 

 

Avec Laura Sheila Inangoma une actrice burundaise dans le rôle de Sarah et Jean Rige Nkurunziza jeune acteur Burundais dans le rôle de Phil, Lionel Nishimwe nous parle de la dépression à travers ce film d’une voix Africaine. Il s’agit d’un sujet souvent occulté dans plusieurs pays d’Afrique qui voient la dépression comme une faiblesse. La dépression est souvent un sujet tabou pour les victimes qui ne peuvent pas s’exprimer, de peur d’être incompris et ostracisé. Lionel Nishimwe tente de briser ce mur entre les cris silencieux et les oreilles volontairement bouchées concernant la dépression !

Une vie en couleur a récemment concouru aux côtés d’autres pays d’Afrique dans Mashariki African Film Festival où il a remporté le « SIGNIS East Africa Talent award » qui primait le meilleur film court métrage des pays de l’Afrique de l’Est et s’est retrouvé dans la sélection officielle du Luxor African Film Festival . Le film est aussi dans la sélection officielle de la 39e édition du Festival international du cinéma vues d’Afrique qui aura lieu du 21 avril au 30 avril à Montréal.

 

Le film une vie en couleurs sera présenté le lundi 24 avril à 20 h.

Festival Vues d’Afrique  : https://vuesdafrique.org/

Billetterie : https://vuesdafrique.org/a-vos-cartes-prets-partez/

 

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ONF – Staff Pick sur Vimeo | Le court métrage d’animation CACHÉ (HIDE), de Daniel Gray

Le court métrage d’animation de Daniel Gray « CACHÉ », coproduit par La Cellule Productions, CUB Animation et l’ONF, est maintenant proposé en ligne sur Vimeo

Présenté sous la rubrique Staff Picks à compter du 17 avril 2023

Le court métrage d’animation multiprimé CACHÉ (HIDE) de Daniel Gray, coproduit par La Cellule ProductionsCUB Animation et l’Office national du film du Canada, sera présenté sous la rubrique Staff Picks de Vimeo à compter du 17 avril. Les cinéphiles de la planète trouveront le film non seulement sur cette plateforme, mais aussi sur onf.ca,YouTubeFacebook et Vimeo.

Récompensé jusqu’à présent à 14 reprises, CACHÉ a été sélectionné par plus de 60 festivals partout au monde.

Citations

« Depuis que j’ai découvert CACHÉ et toute l’imagination qu’il recèle, j’insiste auprès du cinéaste Daniel Gray pour que son film figure en ligne parmi les Staff Picks de Vimeo. Il a fallu plus d’un an pour y arriver, mais l’équipe de Vimeo chargée de choisir les œuvres aide finalement ce captivant court métrage à faire ses débuts sur la chaîne Vimeo Staff Picks. CACHÉ agence des éléments du film de David Lowery A Ghost Story et du roman illustré Herede Richard McGuire pour créer un récit sur le temps, la famille, les liens que nous tissons, la solitude et la vie. Je ne me lasse pas de voir des gens explorer un espace temporel qui dépasse la durée de la vie humaine. » — Meghan Oretsky, conservatrice principale, Vimeo

« Vimeo a dès le départ fait partie de mon parcours cinématographique, puisqu’il a hébergé t.o.m. et teeth. C’est donc un grand plaisir pour moi de pouvoir présenter CACHÉ à leurs côtés. Comme j’ai l’impression qu’il y a des lustres que CACHÉ a amorcé la tournée des festivals, je suis absolument ravi qu’il soit offert à l’échelle de la planète et que les gens puissent découvrir ce que nous avons fait. » — Daniel Gray, réalisateur

Quelques prix et mentions

  • Prix du jury – meilleur film européen, Festival du film de Cracovie, Pologne (2021)
  • Prix spécial du jury – court métrage, New Chitose Airport International Animation Festival, Hokkaido, Japon (2021)
  • Prix Argent – conception de mouvement, Festival d’animation de Los Angeles, États-Unis (2021)
  • Premier Prix – compétition principale, Piccolo Festival dell’Animazione, Italie (2021)
  • Mention spéciale du jury – Compétition canadienne, Sommets du cinéma d’animation, Montréal, Canada (2020)
  • Mention spéciale – grande compétition Courts métrages, Festival mondial du film d’animation – Animafest Zagreb, Croatie (2021)
  • Mention spéciale – catégorie Courts métrages de la compétition internationale officielle, Festival international du cinéma indépendant de Buenos Aires (BAFICI), Argentine (2021)
  • Favori du public (parmi 10 films étrangers), Festival international du court métrage de São Paulo, Brésil (2021)

Plus de renseignements sur CACHÉ

CACHÉ (HIDE), Daniel Gray (11 min)

Coproduit par La Cellule Productions (France), CUB Animation Studio (Hongrie) et l’Office national du film du Canada

  • Scénarisé et réalisé par le cinéaste primé Daniel Gray (t.o.m., 2006 ; teeth, 2015), originaire du Royaume-Uni et établi en Hongrie, CACHÉ s’accompagne d’une bande sonore minimaliste et d’une conception visuelle associant une simplicité lumineuse et spacieuse à des fragments opaques. Le calme permet d’introduire des moments de stress et de chaos.
  • Deux frères jouent gaiement à cache-cache. L’un compte et l’autre s’empresse de se cacher dans une petite armoire. Les secondes passent… puis les minutes… les années… et les décennies. Un film déchirant et prophétique sur les liens familiaux et la déconnexion, dans un monde devenu incohérent et méconnaissable.

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Entrevue avec Jeanne Carrière, lauréate du grand prix de Cours écrire ton court pour le scénario de BIGFOOT

« Le cinéma, c’est ma vie et ce projet m’a permis de voir au-delà de la tétraplégie. » – Jeanne Carrière, lauréate du grand prix Cours écrire ton court pour son scénario BIGFOOT 

C’était dans le cadre de la 27e édition du festival Regard qui s’est déroulé du 22 au 26 mars. Le programme Cours écrire ton court de la SODEC dévoilait le grand prix de son concours destiné aux scénaristes émergents. C’est le scénario BIGFOOT de Jeanne Carrière qui allait remporter les honneurs. Ce prix prestigieux propulse son scénario directement en production en assurant son financement, ce qui permettra à cette histoire d’être portée à l’écran. On retrouvera les détaits en cliquant ICI  https://ctvm.info/sodec-gagnants-cours-ecrire-ton-court-edition-100-region/ ]

Derrière ce prix se cache un conte de fées à la fois épouvantable et beau. En effet, Jeanne avait fait les manchettes un peu plus tôt dans le mois. Devenue tétraplégique à la suite d’un accident survenu au cœur de l’hiver 2021, elle venait de bénéficier d’une nouvelle pratique chirurgicale de transferts nerveux. Dix personnes s’étaient qualifiées à travers le Canada pour une telle intervention chirurgicale. Elle était la première à témoigner publiquement des résultats de cette opération.

Mais Jeanne aime le cinéma québécois, elle adore le documentaire. Elle a fait ses études en travail social pour finalement avoir un moment d’épiphanie et réaliser que le cinéma était son premier appel. 

Une entrevue de Marc Lamothe 

[À la fin de cette entrevue, on pourra lire un témoignage de Philippe Falardeau]

 

 

 

CTVM.info – Quels  sont les premiers films qui vous ont donné la piqûre du cinéma?

Jeanne Carrière — J’ai plusieurs films phares. C.R.A.Z.Y. (2005) de Jean-Marc Vallée, UN ZOO LA NUIT (1987) de Jean-Claude Lauzon.  LITTLE MISS SUNSHINE (2006) de Jonathan Dayton et Valerie Faris, HAROLD AND MAUDE (1971) de Hal Ashby. J’aime beaucoup le documentaire. Dans mes premiers amours, il y a eu le cinéma direct de Pierre Perrault. POUR LA SUITE DU MONDE reste l’un des plus grands classiques de notre cinéma. Selon les jours, mon favori pourrait être LA BÊTE LUMINEUSE (1982) ou LE RÈGNE DU JOUR (1967). Aujourd’hui, c’est LE RÈGNE DU JOUR.

Travailleuse sociale de formation, vous avez décidé de vous rediriger vers le cinéma. Vous avez ainsi suivi une formation en scénarisation à l’INIS? Qu’est-ce qui a motivé cette décision et parlez-nous un peu de cette expérience? 

Jeanne Carrière – J’ai fait mes études en travail social, mais je n’ai jamais œuvré dans le domaine. Dès le moment où j’ai réalisé que ce qui m’intéressait le plus au cinéma, c’est la scénarisation, je me suis inscrite à un certificat à l’Université de Montréal. Durant mes études, j’ai eu un seul cours de scénarisation donné par Isabelle Raynaud, scénariste, réalisatrice et professeur en cinéma. Je ne pouvais pas accepter d’aller sur le marché du travail avec un seul cours. Je me suis donc inscrite à L’INIS pour me spécialiser en scénarisation. Ça été un merveilleuse expérience pour moi, mais je suis de la cohorte 2020, la première année COVID, donc je n’ai pas pu compléter le parcours scolaire, je n’ai pas eu de stage. 

 

Avant même d’être sélectionnée à l’INIS, vous aviez écrit et réalisé votre premier court-métrage, LAVÉE. Quel souvenir gardez-vous de ce tournage?

Jeanne Carrière – On peut vraiment parler d’un film tourné avec les moyens du bord. J’avais  200 $ tout mouillés en guise de budget. J’avais réussi à emprunter de l’équipement à la télévision communautaire de ma région et j’ai utilisé une jeune actrice du coin, très talentueuse d’ailleurs. C’était ma première réalisation. Je ne savais pas trop comment la machine fonctionne, mais je me suis lancée tête première. On parle ici d’un huis-clos dans une buanderie mettant en vedette une mère monoparentale qui cherche à tromper son isolement en téléphonant à des numéros de téléphone qu’elle voit épingler à un babillard de la buanderie.  

Non seulement le tournage a finalement été une belle expérience, mais le film a été sélectionné aux Rendez-Vous Québec-Cinéma et au marché du film à Cannes.  Malheureusement, COVID oblige, je n’ai jamais pu me rendre à Cannes pour la suite de cette aventure. 

 

Puis, vous avez scénarisé LE FROID, mettant en vedette Louise Portal et réalisé par Natalia Duguay. De quoi traite ce court exactement?

Jeanne Carrière – Le film raconte l’histoire d’une femme qui vient de perdre soudainement son mari durant la nuit, celui-ci étant mort dans son sommeil. Elle ne se sent pas prête à le laisser partir, alors elle ouvre toutes les fenêtres de sa demeure. Nous sommes en plein hiver et le froid s’installe partout dans l’appartement afin de maintenir son mari avec elle, encore un moment. 

 

Quelle a été votre réaction lorsque vous avez vu le film?

Jeanne Carrière – Cela a été une belle collaboration. L’exercice pour moi était d’écrire et celui de Natalia était de réaliser le film dans le cadre de notre formation à l’INIS. Lorsque j’écris, j’ai des scènes en tête, donc l’expérience de voir son scénario sur écran ressemble, pour moi, un peu à un jeu de cherche et trouve. Je me suis laissé surprendre, mais l’expérience m’a fait réaliser que je désirais vraiment réaliser mes scénarios. 

Pourriez-vous nous résumer brièvement l’histoire de BIGFOOT, scénario qui vous a valu le grand prix du concours « Cours écrire ton court » de la SODEC ?

Jeanne Carrière – Le film suit Rémi, un homme dans la cinquantaine qui élève des bisons dans la région des Laurentides.  Un matin, alors qu’il travaille, il croise sur son terrain un petit garçon de 6 ans en pyjama, Hugo, qui dit être à la recherche de son père parmi les bisons. Il déclare avoir de la difficulté à savoir lequel des bisons est son père, car il ne l’a jamais vu se transformer. En effet, quand son père et sa mère se chicanent, la mère enfermait le garçon dans sa chambre pour le protéger. Lui, avec la naïveté d’un enfant, il croit que son père se transforme en bête. Le thème est donc nos bêtes intérieures et les conséquences de la violence conjugale. 

Que souhaitez-vous exprimer avec votre court? 

Jeanne Carrière – Avec ce court, je retrouve ce qui m’attire dans le travail sociale et l’intervention. La violence conjugale est un thème qui me fascine depuis un bon moment. Particulièrement au cinéma, je trouve qu’on ne voit pas suffisamment l’Homme derrière les poings. L’Homme a la capacité de changer les choses et de s’améliorer. C’est un film d’intervention que j’ai écrit s’adressant à l’Homme derrière la violence. 

Je vous ai entendu dire que vous souhaitez que ce film soit lumineux malgré son sujet. Pourriez-vous élaborer sur ce point?

Jeanne Carrière – La lumière est essentielle selon moi. Le film met en valeur la rencontre entre un petit garçon avec son imaginaire et sa naïveté et un homme qui vit avec le poids d’une relation passée. Le personnage de Rémi va mieux se comprendre à la rencontre du garçon et va amorcer une démarche pour laisser aller une fois pour tout cette colère en lui. Rémi reconnaît une violence passée à l’écoute du dialogue d’Hugo. La rencontre avec Hugo est donc un vecteur de changement. 

Vous me dites voir vos scénarios en les écrivant. Imaginez-vous déjà un acteur pour jouer Rémi dans Bigfoot?

Jeanne Carrière – Oui, je vois Émile Proulx-Cloutier avec une petite barbe et un passé fragile. Je vois Rémi avec une certaine douceur, car la violence conjugale ne vient pas juste d’un homme au look rough and tough.

Parlez-nous de la genèse de ce projet ? Depuis combien de temps portez-vous ce scénario en vous ?

Jeanne Carrière – Je porte en fait ce projet depuis l’automne 2021. Je l’ai soumis en décembre 2021 au concours Cours écrire ton court en visant la compétition 2022. Puis, peu de temps après,  j’ai eu cet accident qui m’a rendue tétraplégique. C’est peu de temps après ma sortie du coma, alors que j’étais encore aux soins intensifs critiques, que j’ai appris que j’étais sélectionnée. Je ne pouvais évidemment pas participer, mais la SODEC m’a proposée de resoumettre en 2023 puisque j’étais encore admissible avec la thématique 100% région. Effectivement, je l’ai redéposé et j’ai été réacceptée cette année.  BIGFOOT est dès lors devenu ma carotte au bout du bâton. Ma convalescence, mon opération, mes exercices et mes soins, tout prenait un sens, je voulais ardemment participer au concours avec BIGFOOT. J’ai passé un an et un mois à l’hôpital et BIGFOOT est devenu le plus beau des cadeau que je pouvais recevoir. J’ai donc accepté de participer à nouveau au concours en 2023. Le cinéma, c’est ma vie et ce projet m’a permis de voir au-delà de la tétraplégie. 

Si vous pouviez écrire pour un ou une cinéaste québécois.e., de qui s’agirait-il?

Jeanne Carrière – J’aimerais réaliser mes scénarii, particulièrement BIGFOOT qui s’avère magique pour moi. C’est un peu comme le Super Ball, il y a souvent une équipe Cendrillon qui en a arraché durant la saison et on souhaite les voir gagner. Je me sens un peu comme cette équipe de football. Mais pour répondre à ta question, si je pouvais écrire pour un autre réalisateur, ça serait définitivement Philippe Falardeau. Je suis une grande fan de sa sensibilité. Mon film favori de lui reste Monsieur Lazhar. J’ai une anecdote d’ailleurs au sujet de ce film.

Lorsque j’étais aux soins intensifs critiques, j’étais paralysé dans un lit, ne pouvant bouger que les yeux. On nageait alors en pleine vague du variant Omicron du Coronavirus et donc, personne ne pouvait me rendre visite. Mes parents ou mon chum ne pouvait pas venir me voir. Ma mère m’avait fait envoyer un iPad avec un mot de passe Netflix. Une proposée est venue me le porter à la chambre et elle appuyer sur PLAY! C’était MONSIEUR LAZAR. Bien que j’ai dû déjà voir ce film une quinzaine de fois, ce visionnement à l’hôpital a été mon premier moment de normalité, un moment entre moi et un de mes films préférés. J’ai pu me reconnecter avec ma passion et ma vie, le temps d’un film.

Vous avez accepté de partager votre expérience médicale publiquement. On a pu lire sur vous, dans Le Devoir, et vous avez été le sujet d’un reportage à l’émission DÉCOUVERTES sur les ondes de Radio-Canada. Pourquoi avoir de partager votre histoire médicale ?

Jeanne Carrière – Ce sont mes docteurs, Dominique Tremblay et Élie Boghossian, chirurgiens plasticiens à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, qui me l’ont gentiment demandé. Comment leur dire non après qu’ils aient offert le plus beau des cadeaux à une jeune femme tétraplégique ? Chaque main demandait une intervention de 10 heures. C’est un travail énorme. Je me suis dit qu’un petit battage publicitaire les encouragerait. Je leur devais au moins ça et comme j’ai de la facilité à communiquer, je n’ai pas hésité. J’étais paralysé et maintenant je suis capable d’ouvrir et de fermer mes mains, de pincer et d’agripper. 

Revenons au concours Court écrire ton court. Comment as-tu vécu ce marathon des derniers mois ?

Jeanne Carrière – Je suis une ancienne marathonienne alors ce genre de course me stimule. Je savais que la scénariste passerait au travers du processus, mais j’avais des craintes pour la tétraplégique. J’étais anxieuse d’entrer dans ce processus de trois mois, car j’ai toute ma tête, mais le corps ne suit pas. Je n’ai pas mes fonctions motrices et je me demandais comment j’allais faire en moment de besoin. Ça commence dès l’entrée. Je dois enlever mon manteau. Toutes les choses de bases. Mais écoute, tout s’est bien passé et j’ai trouvé les autres participants au concours tellement sympathiques et avenants. En équipe, j’ai pu continuer mon parcours. C’est certain qu’on frappe quelques murs. On doit refaire des réécritures. Je tape au clavier plus lentement que les autres, car j’utilise mes jointures. Ce concours représente trois longs séjours hors de chez moi. Si une rencontre est à neuf heures, je dois me lever à 6 h, car j’ai besoin de nombreux soins le matin.  La médaille au bout de ce marathon est évidemment la plus belle des récompenses, mais j’aurais été aussi fière de moi si mon scénario n’avait pas gagné de prix.

Chaque scénariste sélectionné a été accompagné par des conseillers à la scénarisation. Parlez-nous un peu de cette expérience ? Avec qui avez-vous travaillé ?

Jeanne Carrière – Oui, chaque scénariste est associé à un mentor. Nous nous réunissons souvent et les autres mentors offrent aussi des commentaires sur les autres scénarios. J’ai eu la chance d’avoir Isabelle Pruneau-Brunet comme mentore. J’ai vraiment beaucoup aimé travailler avec elle. Ça me rappelait un peu la façon de faire à l’INIS avec un mentorat. J’ai adoré les plénières où tous lisaient leur scénario et où tous peuvent émettre des commentaires. Étant elle-même maman, elle a su m’aider avec le personnage d’Hugo. Un des moments clés du film est né de cette démarche. Je ne pourrais plus imaginer le scénario sans cette scène qui a su trouver toute son importance. Aucun spoiler ici!

Vous menez de front un autre projet d’écriture financé par la société d’État ? Parlez-nous un peu de celui-ci ?

Jeanne Carrière – Un peu avant mon accident, j’avais reçu la confirmation d’une bourse en développement de la SODEC pour un court-métrage intitulé DE L’AUTRE CÔTÉ DU BÉTON. Ce film traite de la réinsertion sociale après un long séjour dans un milieu carcéral. Je voulais parler de la prison économique après la prison-prison. Mon personnage principal est éboueur à la ville de Saint-Jérôme. Ça parle aussi des relations qui se développent en milieu carcéral. Comme tu peux voir, c’est encore la travailleuse sociale en moi qui désire tourner. 

J’ai aussi un projet d’écriture qui est né récemment. Un livre pour enfant : MATANTE ROULANTE. Je vise un livre avec illustrations. J’ai trouvé un éditeur et on est en début de processus. 

Où vous projetez-vous dans 10 ans ?

Jeanne Carrière – Aye-aye. Bonne question. Je me vois réalisatrice en fauteuil. Je me souhaite des projets cinémas. Je me vois impliquée dans des causes sociales. Je me vois défoncer des portes avec mon fauteuil roulant.  Après avoir survécu et passé au travers de tout ceci, je souhaite que ma parole puisse en aider d’autres. 

Quel serait un sujet qui vous serait important de tourner dans un prochain film ?

Jeanne Carrière – Si on me donne une carte blanche, je me vois écrire un film drôle et attachant sur la vie de quelqu’un en fauteuil ou de quelqu’un d’handicapé. HAROLD ET MAUDE reste un beau modèle. Je chercherais ce genre de vibe. Je veux trouver l’humour derrière ces aventures humaines et communiquer de l’espoir. 

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Philippe Falardeau au sujet de Jeanne Carrière

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J’étais au milieu de ma routine matinale, en route pour aller chercher mon café, à ressasser dans ma tête mes plus récents blocages créatifs. J’ai ouvert la radio et je suis tombé au milieu d’une entrevue avec un neurochirurgien qui expliquait le succès d’une opération de haute voltige. Puis j’ai entendu cette jeune femme, Jeanne, parler de ce que ça signifiait pour elle recouvrer la motricité dans sa main: elle pourrait continuer d’écrire. Continuer de faire ce qu’elle aime et gagner sa vie comme scénariste. Ses paroles m’ont jeté par terre autant qu’ils m’ont donné un élan. J’ai trouvé sa page Facebook et je lui ai écrit pour lui dire à quel point son histoire me touchait et comment sa force avait sans aucun doute rejailli sur tous ceux et celles qui l’avaient écouté. Deux heures plus tard, elle m’a répondu en me racontant son épisode au soin intensif à regarder MONSIEUR LAZHAR et comment ça l’avait aidé. J’étais très humblement subjugué. Avec son formidable prix à Cours écrire ton court, Jeanne prouve qu’elle a non seulement du courage, mais du talent.

Philippe Falardeau

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PLAYBALL ARCHIVES DONNE UNE NOUVELLE VIE AUX IMAGES

PLAYBALL ARCHIVES DONNE UNE NOUVELLE VIE AUX IMAGES

Un nouveau service de banque d’images pour réutiliser et commercialiser vos plus belles images

« Tous les producteurs que je connais ont des beauty shots inexploités sur des disques durs tablettés » – Martin Cadotte, Président et fondateur de Playball Archives

Ce constat a motivé Martin Cadotte, réalisateur de renom avec plus de 20 ans d’expérience dans le domaine, à créer Playball Archives, un nouveau service de banque d’images permettant aux producteurs de redonner vie et commercialiser leurs plus belles images. « Je crois au potentiel artistique, commercial et écoresponsable de réutilisation des images. Playball Archives veut mettre fin à la beauty shot à usage unique », mentionne Martin Cadotte.

Martin Cadotte  Photo: Patrick Woodbury

Playball Archives permet aux producteurs de réutiliser leurs images afin d’économiser temps et argent tout en réduisant leur empreinte carbone. La plateforme facilite l’accès et permet également de commercialiser des beauty shots en les vendant à d’autres producteurs via la banque d’images offerte exclusivement aux membres Playball Archives.

La banque d’images est accessible 24/7, partout dans le monde, via le Media Asset Management (MAM). « Le MAM de notre partenaire technique SETTE est accrédité Trusted Partner Network, le niveau de sécurité exigé par les studios d’Hollywood », assure Martin Cadotte. De plus, les archivistes audiovisuels de Playball Archives indexent les images pour optimiser et faciliter la recherche par les équipes de création.

« Au lieu d’acheter des plans sur des banques d’images américaines ou européennes, pourquoi ne pas encourager les producteurs d’ici ? » conclut-il.

Jour 27 – Toi et moi malgré tout – Photo: Patrick Woodbury

Pour en savoir plus sur le nouveau service de banque d’images Playball Archives :

https://www.playballarchives.com/

À propos de Playball Archives

Playball Archives est un service de banque d’images numérique écoresponsable, local et innovant permettant à ses membres d’indexer, réutiliser et commercialiser leurs plus belles images offert sous forme d’abonnement. Playball Archives est détenu et exploité à 100% par des Canadiens et fait partie du Répertoire des fournisseurs écoresponsables du Conseil québécois des évènements écoresponsables.

 

 

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UNTERVAL – Avril 2023 – Portrait des productrices : Keren Marciano et Anastasia Lobanova

UNTERVAL – Keren Marciano et Anastasia Lobanova de Options production participent au Rendez-vous d’Affaires et de coproduction France-Canada du 12 au 14 avril 2023

Portrait des productrices et prise de rendez-vous 

Psychotic Prod, jeune société française, créée en 2020, a fusionné avec Options Production, et s’engage dans des fictions et des documentaires avec la volonté de travailler en coproduction à l’international.

Nos projets sont axés sur des sujets sensibles – tels que le handicap et l’invisibilité des femmes – avec la conviction que l’on peut aborder des thématiques sociétales avec une certaine dose d’optimisme.

 

Photo : Keren Marciano

Keren Marciano est réalisatrice et productrice et Anastasia Lobanova, arrivée dans l’équipe cette année, apporte son expertise en distribution sur les marchés internationaux. (Chine, Allemagne, Japon, Autriche, Lettonie, Turquie)

CATALOGUE

Créée par Keren Marciano, Options Production a coproduit LE GRAND ORCHESTRE sur France 3, ICTUS ÉROTIQUE sur France 2, avec Vanessa Guide et Benjamin Lavernhe.

SENTIMENTS DISTINGUES, un court métrage interprété par Blanca Li, a participé à plus d’une trentaine de festivals dont les festivals internationaux de Leeds, Soria,

La Muestra Intergalactica (Mexique) et le 37e festival de Chicago.bIl a été acheté par Canal Plus hello. (My Canal) et a reçu des prix (musique, mise en scène, interprétation, aux festivals de Irvington,Vernon..)

Nous avons également produit le pilote d’une série d’anticipation (8×26′) ULTIMA DATE, soutenue par la BPI FRENCH TECH – actuellement en production.

Un documentaire (52′) PERDUES D’AMOUR Michaël Delmar, pour la Chaine LCN.

Un clip ARRACHÉS AUX ÉTOILES, duo entre la chanteuse Dani et Alex Beaupain.

 

POUR SOLLICITER UN RDV : ISABELLE DUCOURNAU
RESPONSABLE – RENDEZ-VOUS D’AFFAIRES & COPRODUCTION FRANCE – CANADA

 

 

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Unterval23 -Mélanie Bonneau et Antoine Bortolotti de WePlus participent au Rendez-vous d’affaires et de coproduction France-Canada

Mélanie Bonneau et Antoine Bortolotti de WEPLUS seront présents à Montréal du 12 au 14 avril 2023 pour la mission de coproduction pilotée par Unterval

Voici les informations de leur porte-folio qui vous seront utiles pour la prise de rendez-vous

Fondée en 2018 à Tours, la société WePlus produit des films documentaires et de fiction pour le cinéma et la télévision. Elle défend un cinéma aussi exigeant qu’indépendant et cherche à développer ses projets en coproduction internationale.

La société a produit plusieurs courts métrages de fiction pour le cinéma avant de se lancer plus récemment dans la production de longs métrages et de séries.

Convaincus que le cinéma sert à éveiller les consciences et à aiguiser l’esprit critique de ses spectateurs, nous mettons un point d’honneur à aborder des sujets politiquement incorrects voire tabous et à contribuer au débat public en portant la voix d’artistes ayant une vision alternative de la société et de l’histoire.

Proches des écoles de cinéma (Fémis, ENS Louis-Lumière, Kourtrajmé…) nous cherchons à mettre en lumière des jeunes talents et n’hésitons pas à nous engager dans des premiers films.

Ouverts à tous les thèmes et les genres côté fiction, nous nous intéressons principalement aux sujets historico-géopolitiques, artistiques et de société côté documentaire.

 

Mélanie Bonneau
Antoine Bortolotti

Filmographie (sélective) WePlus

QUELQUES GOUTTES SUFFISENT de Corentin CAMPLONG (2016)

Caractéristiques : Court métrage de fiction (10’)
Avec : Said BENCHNAFA, Jared BRADLEY, Baptiste CAMINADE, et Théo JOUANNEAU
Prix : De la ville du Festival Tournez Jeunesse de Monistrol sur Loire 2015
Sélection officielle : 29ème Festival du Court Métrage de Vélizy | Urban Film Festival 2016 | 7ème
Festival l’Ombre d’un Court de Jouy-en-Josas

THE Y PROJECT de Jérémie CIEPIELEWSKI et Antoine BORTOLOTTI (2018)

Caractéristiques : Unitaire documentaire (20’)

HOPE – SAISON 1 de Jérémie CIEPIELEWSKI et Antoine BORTOLOTTI (2019)

Caractéristiques : Série documentaire (3×13’)

ARTHUR de Mélanie BONNEAU (2022)

Caractéristiques : Court métrage de fiction (2’)
Avec : Jonas FLAMMANT-CHARVET
Sélection : International Très Court Film Festival

LES STUDIO : UN CINEMA SINGULIER-PLURIEL de Mélanie BONNEAU et Albin BOURGEOIS (2023)

Caractéristiques : Unitaire documentaire (52’)

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POUR SOLLICITER UN RDV : ISABELLE DUCOURNAU
RESPONSABLE – RENDEZ-VOUS D’AFFAIRES & COPRODUCTION FRANCE – CANADA

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SODEC – Gagnants Cours écrire ton court – Édition 100 % région 2023

La SODEC a dévoilé les lauréates et lauréats du concours Cours écrire ton court – Édition 100% région

C’est dans le cadre du festival REGARD 2023 que la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) a remis cette fin de semaine à Saguenay, les trois prix du concours Cours écrire ton court – Édition 100 % région, qu’elle organise en collaboration avec les Rendez-vous Québec Cinéma, le Festival REGARD et la Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (SARTEC)  

Le grand prix Cours écrire ton court, d’une valeur approximative de 130 000 $, a été décerné à Jeanne Carrière pour son scénario BIGFOOT. Ce grand prix permet un passage accéléré en production et comprend une bourse pour la scénariste gagnante et un soutien en production de la SODEC. Différents services en équipements de tournage et en services de postproduction, juridiques, de diffusion et de consultation sont offerts par les partenaires du concours.  

« Le jury a été particulièrement interpellé par l’écriture cinématographique du scénario et pour l’utilisation originale et mystérieuse de la légende du bigfoot. Le scénario se démarquait aussi par le traitement tout en subtilité de la thématique de la violence conjugale et du trauma, par la qualité des dialogues et par ses personnages hautement attachants », a souligné Johanne Larue, directrice générale du développement et de la production audiovisuelle à la SODEC et présidente du jury final du concours. 

Le prix SARTEC, d’une valeur de 2 000 $, récompensant un scénario francophone qui se démarque par sa qualité, son inventivité et son état d’achèvement, a été remis à Normand Junior Thirnish-Pilot pour Mishta Shipu qui s’est distingué pour l’aspect épique du récit, sa haute charge émotive nuancée par des touches d’humour, le côté à la fois sombre et lumineux du scénario et sa finale magnifique et ouverte.

Le prix Bureau du cinéma de Saguenay, nouveau cette année dans le cadre de l’édition 100 % région, récompense le scénario étant le mieux ancré dans des lieux mettant en valeur la richesse du territoire et mettant de l’avant des personnages marqués par une réalité régionale québécoise distincte. Le prix, d’une valeur de 2 000 $, a aussi été remis à Normand Junior Thirnish-Pilot pour Mishta Shipu en raison de l’incarnation du territoire au cœur même de l’histoire, de sa représentation digne, sublime et ancrée, et de l’utilisation d’une langue qui lui est profondément liée (l’innu-aimun). 

Enfin, tous les finalistes ont reçu un certificat d’une valeur de 350 $ valide à l’achat d’un cours d’introduction ou de perfectionnement offert par L’institut national de l’image et du son (L’inis), le partenaire de formation du concours. 

Un travail d’écriture approfondi avec des scénaristes professionnels

Sept scénaristes étaient en lice pour la finale. Ils ont été sélectionnés parmi les 75 candidatures soumises au concours, provenant de 13 régions administratives du Québec, et ont été accompagnés par des conseillères et des conseillers à la scénarisation professionnels qui les ont guidés vers la rédaction d’une version finale de leur scénario, présentée au jury :  

  • Romy Boutin St-Pierre (Miroir ô miroir), conseillée par Jeanne Leblanc (SARTEC)
  • Nora Burlet (Tant que nous sommes immortelles) conseillée par Duncan McDowall
  • Jeanne Carrière (BIGFOOT), conseillée par Isabelle Pruneau-Brunet (SARTEC) 
  • Simon Chouinard (Pathos), conseillé par Guillaume Lambert (SARTEC)
  • Souley Keïta (À quoi pensais-tu?), conseillé par Sébastien Pilote (SARTEC)
  • Normand Junior Thirnish-Pilot (Mishta Shipu), conseillé par Guillaume Fournier (SARTEC)
  • Yves Whissell (Ça ne dure qu’un temps), conseillé par Eric K. Boulianne (SARTEC)

 

Remerciements

La SODEC remercie chaleureusement la porte-parole du concours, Nellie Carrier, réalisatrice, productrice et lauréate du grand prix Cours écrire ton court de l’édition 2018-2019, le modérateur et animateur du concours, Daniel Racine, journaliste, critique et programmateur, de même que les membres du jury final : Hugo Bossaertdélégué aux relations d’affaires, SODEC; Eli Jean Tahchi, cinéaste et photographe; Zoé Pelchat-Ouellet, réalisatrice et scénariste; Jocelyn Robert, coordonnateur régional, direction de La Fabrique culturelle et des partenariats; Marie-Elaine Riou, coordonnatrice, Bureau du cinéma et tourisme culturel, Promotion Saguenay. 

 

Cours écrire ton court est rendu possible grâce à la collaboration des Rendez-vous Québec Cinéma, du Festival REGARD, de la SARTEC ainsi que de L’inis comme partenaire de formation, avec le soutien de Post-ModerneSLA LocationBande à part audio coop, le cabinet d’avocats Lussier & KhouzamLa Fabrique culturelle de Télé-Québec, et le programme On tourne vert, coordonné par le Bureau du cinéma et de la télévision du Québec (BCTQ). De nouveaux partenaires s’ajoutent pour l’édition 100 % région : le Bureau du cinéma du SaguenayLa bande Sonimage, Paraloeil et Spira. 

 

À propos de la SODEC

La SODEC a pour mandat de promouvoir et de soutenir le développement des entreprises culturelles au Québec et à l’étranger dans les secteurs de l’audiovisuel, du livre, de l’édition, des métiers d’art, du marché de l’art, de la musique et du spectacle. La SODEC a également le mandat de protéger et de mettre en valeur un parc immobilier patrimonial de 32 immeubles, reflet de l’identité québécoise. 

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Entrevue de Marc Lamothe avec le réalisateur Francis Leclerc qui sera présent au Festival Regard 2023

Entrevue du réalisateur Francis Leclerc

C’est vendredi le 24 mars 2023 à compter de 13 h à la Bibliothèque du Cégep de Chicoutimi que le public pourra assister à un entretien entre Francis Leclerc et Manon Dumais dans le cadre du festival Regard

Une occasion unique de revenir sur le récent succès du long métrage LE PLONGEUR mais aussi sur un parcourt inspirant sur plus de 30 ans! Tout public, entrée gratuite.

Une entrevue de Marc Lamothe pour CTVM.info

Quel a été le premier film québécois qui vous as marqué comme cinéphile?

Je dirais probablement ENTRE LA MER ET L’EAU DOUCE (1967) de Michel Brault. D’une part, j’ai vu un Québec que je n’avais jamais vu ainsi montré à l’écran. J’ai été marqué profondément par les personnages principaux. À la même époque, je consommais beaucoup de courts-métrages de l’Office national du film. J’étais fou de la CinéRobothèque de l’ONF à Montréal. Entre 17 et 19 ans, j’adorais  cet endroit car il faut comprendre qu’avant Internet, ce lieu était une des seules portes d’entrée pour accéder à la production de l’ONF.

À vos débuts, vous réalisez quelques vidéoclip, notamment pour Kevin Parent (Tom WELCH, JEUNE VIEUX GARÇON, TU POURRAS DIRE, FRÉQUENTER L’OUBLI, MAUDITE JALOUSIE et le classique SEIGNEUR). Quel souvenir gardez-vous de ces premiers tournages et qu’y avez-vous appris sur votre métier?

Je fais partie de la génération vidéoclip. C’était à la même époque où les André Turpin, Alain Desrochers, Denis Villeneuve, on était tous dans la même boite (SOMA). C’était dans ma jeune vingtaine, j’en ai fait pendant quatre ans. Ça réellement été mon école de cinéma car je n’ai qu’une mineur en cinéma à Laval mais j’ai appris à manipuler les caméras 16 et le 35 mm. Mon apprentissage s’est construit au contact de Steve Asselin et de Sébastien Allard qui étaient directeurs photos. D’ailleurs j’ai retrouvé l’esprit des tournage de vidéoclips en tournant LE PLONGEUR

 

Vos premières réalisations compte un certain nombre de courts, dont BIENTÔT NOVEMBRE (1995) L’ANGLE MORT D’UNE HIRONDELLE (1996) LE VENT DANS LE DOS (1996), TOKYO MAIGO (1997) et TROTTEUR (2011). Parlez-nous un peu de vos expériences avec ce média?

En gros, mes courts-métrages, je réalisais en parallèle de mes contrats de vidéoclip, donc les deux médias pour moi sont interreliés. J’ai dû tourner 40 vidéoclips et j’ai œuvré sur une bonne quarantaine de courts. Je produisais moi-même mes courts, dès que je réussissais à accumuler 500 ou 1000 $, je l’investissait dans un court métrage. Certains de ces courts ont beaucoup voyagé et ça m’a permis de connaître l’industrie et de me servir de tremplin vers le long métrage. À la même époque, je devais regarder au moins 10 longs métrages par semaine. J’ai mangé du cinéma toute ma vie. J’en mange encore beaucoup…

 

Si l’histoire ne devait retenir qu’un seul de tes courts, lequel choisirais-tu?

Définitivement TROTTEUR (2011). Ce film sortait de nulle part, tourné après mes trois premiers longs. J’étais alors dans une période où je tournais beaucoup de télé. Étrangement, c’est ce court qui m’a redonné le goût de tourner à nouveau vers le long métrage. Il m’a redonné le goût de raconter des histoires! Sur le plan technique, je suis très fier et de mes films, c’est sûrement celui qui a le plus voyagé (environ 80 festivals). TROTTEUR est non seulement mon court le plus abouti mais c’est après avoir tourné celui-ci que j’ai entamé la production de LES PIEDS DANS L’AUBE que j’allais tourner quelques années plus tard.

 

 

Vos sujets semblent très différents d’un film à l’autre, du drame historique (UNE JEUNE FILLE À LA FENÊTRE), l’amnésie (MÉMOIRES AFFECTIVES), la comédie nostalgique  (UN ÉTÉ SANS POINT NI COUP SÛR), la docufiction (PIEDS NUS DANS L’AUBE), le conte fantastique (L’ARRACHEUSE DE TEMPS) et l’adaptation d’un roman à succès (LE PLONGEUR). Quel est le fil conducteur dans votre œuvre au cinéma?

Bonne question, je suis heureux que tu l’aies remarqué. À priori, je dirais que je suis tenté de plonger dans des projets différents, des genres différents. J’aime beaucoup les cinéastes qui réalisent des films foncièrement différents les uns des autres. Un de mes favoris en ce sens est Stanley Kubrick. 2001 L’ODYSÉE DE L’ESPACE et ORANGE MÉCANIQUE n’ont pas grand-chose en commun. J’aime beaucoup Jean-Jacques Annaud aussi où L’OURS est difficilement comparable au film AU NOM DE LA ROSE ou  LA GUERRE DU FEU. Coppola, Scorsese, Lumet, ce sont souvent mes références. Je n’ai pas le gout de faire le même film deux fois. Chaque film a son style. 

 

Si je peux me permettre, au-delà la rigueur esthétique qui le caractérise, pour moi un des liens commun chez Kubrick est qu’il filme souvent l’homme face à lui-même, face à l’espace, face à l’histoire, face à l’éternité… 

Intéressant! C’est un peu ce que j’ai réalisé aussi à force de donner des classes de maitre dans les universités. Tous mes personnages de longs métrages sont seuls à l’écran, ils occupent toute la place, ils sont présents dans chaque plan, toujours à l’écran.  MÉMOIRE AFFECTIVE, c’est Roy Dupuis, UN ÉTÉ SANS POINT NI COUP SÛR, c’est Pierre-Luc Funk, L’ARRACHEUSE DE TEMPS, c’est  Jade Charbonneau et de même avec LE PLONGEUR, c’est Henri Richer-Picard. Disons que je ne suis pas très ‘film chorale’, je suis plutôt du genre à choisir un personnage, peu importe l’âge, et m’y intéresser intensément et de le suivre…  J’aime suivre des personnages uniques.

Est-ce que cette adaptation du roman de Stéphane Larue fut complexe à porter à l’écran? Quels étaient les grands défis d’amener cette histoire dans un autre média?

Comme LE PLONGEUR n’est pas ma première adaptation à l’écran, je savais déjà dans quoi je m’embarquais. C’est un gros roman, certes, mais il y a tellement de références, de scènes et de moments clés  que je savais quoi extirper pour en faire un bon film. Puis pour le scène à scène et les dialogues, je suis allé chercher Érik . Il m’a beaucoup aidé à trouver les fils conducteurs de l’histoire. C’est un processus très agréable. J’ai autant de plaisir et de faciliter à travailler avec Érik que j’en ai eu à travailler avec Fred Pellerin.  Sur ce projet, j’ai fait aussi une belle rencontre avec Stéphane Larue, l’auteur du livre qui nous avait donné carte blanche pour l’adaptation. Il nous permettait de scinder des personnages et changer des scènes. Il nous avait dit « prenez le livre pour ce qu’il est mais faites une histoire que vous lisez». On s’est vite mis d’accord sur ce qui ne devait absolument pas changer. Je pense à l’époque du livre, la restauration, le death métal, le gars de 19 ans au Cégep. À partir de là, on pouvait cibler nos priorités, ce qu’on voulait.  Stéphane restait notre premier référant et notre premier lecteur. Faire du cinéma, c’est une affaire de gang, je suis un gars de gang, j’aime m’entourer de gens qui ont l’esprit ouvert. 

 

 

Est-ce que les récents contacts avec le public, les journalistes et la critique vous ont-ils amené à changer le regard que vous portiez sur le film?  

Je me considère comme très chanceux car pas mal tous mes films ont été relativement bien accueillis tant par la critique que le public, mais je ne te le cacherai pas, c’est toujours stressant de laisser aller quelque chose sur lequel tu travailles depuis quatre ans. Je reçois tellement de beaux messages depuis la sortie du PLONGEUR et ceux qui l’aiment, l’aiment vraiment beaucoup! Pour moi, la grande satisfaction avec ce film est que j’ai réussi enfin à parler aux jeunes dans la vingtaine, chose qui ne m’était pas arrivé depuis UN ÉTÉ SANS POINT NI COUP SÛR. C’était important pour moi car mes enfants sont dans cette tranche d’âge et j’ai tourné ce film un peu pour eux, ou en pensant à eux. 

Quels sont les leçons que vous tirez de la production et du tournage de ce film?

Le long métrage est réellement ce que je préfère faire. Se concentrer sur une ouvre de deux heures durant quatre ans, c’est au final plus inspirant et significatif que la télévision ou la publicité.  À la télé, c’est dix mois de ta vie pour un dix heures de contenu. Le degré d’implication est plus fort dans le long métrage. Ceci dit, j’ai eu de très belles expériences télévisées, par exemple avec LES BEAUX MALAISES, on a eu le chemin libre pour développer un langage pour cette série avec lequel on s’est vraiment amusé. J’aime à croire que j’ai réussi à faire de la télévision significative et pas simplement formaté. La grande différence est que je fais de la télé pour les gens mais du cinéma plus pour moi. 

Quels sont les principaux messages que vous souhaitez communiquer au public présent lors de cette discussion animée par Manon Dumais?

Ces rencontres-là, je les aimes beaucoup mais ne les prépare pas. Je reste à l’écoute du public et de l’animatrice. Je pose donc des questions pour comprendre qui est là et j’adapte mes présentations selon les auditoires. À REGARD, je m’attends à un jeune public dans la vingtaine mais aussi des gens de l’industrie qui est seront de tous âges. J’aime beaucoup Manon Dumais et j’ai confiance en elle pour guider la discussion. Il n’y a pas de grand message à passer, mais simplement si je suis en mesure d’encourager et d’inspirer quelques personnes présentes, ça aura été pertinent. 

 

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MANUEL MATHIEU REMPORTE LE PRIX MEILLEUR COURT-MÉTRAGE DE LA 41ÈME ÉDITION DU FIFA

Le film « Pendulum » de Manuel Mathieu remporte le Prix Meilleur court-métrage de la 41ème édition du Festival international des films sur l’art

MOTS DU JURY

« Pour son récit authentique, sa palette de couleurs, sa conception sonore et sa musique, nous décernons le prix à Pendulum. Nous avons particulièrement apprécié son utilisation poétique du silence et la façon dont il embrasse le temps non linéaire. Nous avons été touchés par la tangibilité des éléments naturels et avons eu l’impression d’être entraînés dans le film lui-même. Pendulum est resté dans nos mémoires longtemps après la fin du film. » – Jury du FIFA

Premier court-métrage de l’artiste multidisciplinaire haïtien Manuel Mathieu, Pendulum évoque la recherche d’un équilibre entre le passé et le futur incertain des peuples noirs. Une femme gardienne de savoir transporte sur ses épaules son héritage le plus précieux : la libération de son âme. De cet héritage naît une chorégraphie spirituelle où des hommes apprivoisent leur propre liberté tout en faisant face à la complexité de leur humanité. Tel un exorcisme, ils assimilent leur libération sous une pluie de comètes blanches. Que restera-t-il de leur essence ?

Visitez le site du FIFA pour visionner le film en ligne dès demain, 24 mars, via leur abonnement numérique ici.

BIOGRAPHIE DE MANUEL MATHIEU

Manuel Mathieu (né en 1986) est un artiste multidisciplinaire travaillant en peinture, céramique, film et installation. Son art explore les thèmes de la violence historique, de l’effacement et des approches culturelles de la physicalité, de la nature et de l’héritage spirituel. Les intérêts de Mathieu sont en partie empreints de son éducation en Haïti, tout juste après la chute du régime dictatorial des Duvalier, et de son expérience d’émigration à Montréal à l’âge de 19 ans. Il a obtenu un diplôme de maîtrise en beaux-arts à Goldsmiths, Université de Londres. Le Musée des beaux-arts de Montréal, le Power Plant (Toronto) et la Fondation Longlati (Beijing) lui ont consacré des expositions individuelles. Il ouvrira très prochainement une exposition solo à K11 (Shanghai). Le Museum of Contemporary Art North Miami et le Max Ernst Museum (Brühl) présenteront des expositions de Mathieu en 2024 et 2025. Il a remporté le Prix du meilleur court-métrage au Festival international des films sur l’art 2023.

À PROPOS – LA GALERIE HUGUES CHARBONNEAU

La Galerie Hugues Charbonneau est une galerie d’art contemporain basée au centre-ville de Montréal. Par sa programmation d’expositions, elle célèbre le dynamisme culturel et le potentiel novateur des métropoles contemporaines. Elle accompagne les artistes, commissaires d’exposition et collectionneurs autant par le billet d’expositions en ses murs que par des œuvres d’art public, des foires d’art contemporain ainsi que des collaborations avec les musées et biennales.

Au cours des dix dernières années, les collaboratrices et collaborateurs de la galerie ont entre autres exposé à la Biennale de Venise, à la Biennale Dak’Art, au Whitney Museum, au Palais de Tokyo de Paris, au Power Plant et au Musée des beaux-arts de Montréal.

Elle présente les oeuvres de Manuel Mathieu depuis 2019.

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Entrevues de Marc Lamothe de 3 jeunes réalisatrices qui seront présentes au Festival Regard 2023

Deuxième série d’entrevues avec des réalisatrices en prévision du Festival Regard qui débute au Saguenay ce mercredi 22 mars jusquù’au 26 mars 2023

REGARD est un festival qui fait une belle place à la relève locale, notamment avec des programmes tels que Tourner Tout Prix ou 100 % régions. 

Ces deux programmes regroupent 19 courts réalisés cette année par de jeunes réalisateurs et réalisatrices locaux. Nous ajoutons deux courts qui ont su attirer notre curiosité.

Voici donc deux nouvelles entrevues avec des artistes dont vous entendrez sûrement parler. 

Entrevues de Marc Lamothe pour CTVM.info 

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Milikᵘ tshishutshelimunuau

Isabelle Kanapé

 

CTVM– Qu’est-ce que le format court métrage représente pour vous personnellement?

 Isabelle Kanapé — Pour moi le court métrage est un format accessible. Tous mes films ont été réalisés dans le cadre des escales Wapikoni. Les escales Wapikoni Mobile sont des événements qui se déroulent dans les communautés autochtones et avec un studio mobile qui permet à des participants de réaliser divers courts métrages. Très accessible, cet événement m’a permis de vivre en 2013, ma première expérience de réalisation : Caserne 79.  J’y ai beaucoup appris et l’année suivante, j’ai décidé de faire un film sur une fable que j’avais lu sur Internet. Le court métrage est donc la seule option qui m’est disponible à ce moment dans la réalisation de mes films, car tous mes films sont créés avec Wapikoni Mobile.

Pour plus de détails au sujet de Wapikoni Mobile
https://evenementswapikoni.ca/

À titre de jeune réalisatrice, comment avez-vous financer votre production?

 

Isabelle Kanapé — Je me trouve très privilégié d’avoir eu accès à un mentor avec qui la chimie s’est bien passée pour bien percevoir ma vision dans le tournage du documentaire ainsi qu’à l’équipement de l’escale Wapikoni. La procédure d’une escale est que la Roulote (studio Mobile) équipée d’ordinateurs et d’équipements de prise d’image et son, vient dans la communauté et on a accès à tout cet équipement gratuitement. Aussi, on a accès à 2 cinéastes-mentors, une intervenante sociale et quelqu’un de la communauté à la coordination de l’escale. Le seul investissement que ça demande est sans doute le temps, car il faut pouvoir être disponible pour les tournages et j’ai aussi beaucoup participé au montage (étant donné que mon mentor ne parlait pas l’innu).

Faire un film avec Wapikoni Mobile est très sécurisant. D’abord on a accès à des cinéastes qui ont beaucoup d’expérience et de talents. Mais jamais, ils ne vont nous imposer leur vision. Wapikoni Mobile est aussi un organisme qui met de l’avant la souveraineté narrative. Donc, on va nous proposer des façons d’atteindre un but, mais on n’y sera jamais imposé. Alors comme j’étais dans un environnement très sécurisant, je me suis permis de retenter le coup pour un documentaire. Dans cette escale, il y avait déjà beaucoup de fiction en production, alors pour varier un peu, C’était bienvenue bien d’avoir diverses formes de films.

 

Qu’avez-vous voulu exprimer avec votre court?

 

Isabelle Kanapé — Pour être bien honnête, j’ai fait ce film parce que  je  voulais absolument réaliser un autre film! Je n’avais pas d’histoire pour faire une fiction, une fable ou un conte, alors j’ai proposé à mon ami Paul-André Vollant de faire un documentaire sur sa campagne électorale. Pour faire ce choix, on a fait comme on fait presque toujours, on a pris un café et on s’est promené en voiture dans le village pour voir ce qu’on pourrait montrer. À la fin de presque deux heures de « tournaillage » dans le village, on s’est dit qu’on pourrait faire un film avec tous les sujets dont on avait discuté. Le lendemain, je me suis assuré que mon ami était toujours partant avant que j’aille voir l’équipe de l’escale pour leur parler du projet. Et il a dit oui. Après, s’en est suivi les tournages et les discussions avec mon ami. Étant donné le temps que j’avais pour le projet (4 semaines), il aurait été difficile pour moi d’élaborer un script pour ce qu’il y aurait dans le film. C’est au montage, qu’on a pu voir le message qui prenait forme.

Chacun retient ce qu’il veut d’un film, mais moi je crois que mon film a touché beaucoup les gens par l’accès privilégié dans la communauté, du fait que la langue innue a une grande importance, car tous les discours sont en Innu et que les rites sont encore très respectés.

 

Que veut dire Milikᵘ tshishutshelimunuau ?

 

Isabelle Kanapé — Milikᵘ tshishutshelimunuau veut dire « accordez-moi votre confiance ». Il s’agit en fait du slogan de campagne de mon ami Paul-André. Pour moi, que le titre soit Innu va de soi! Malgré que je sais qu’il est difficile à prononcer pour tout le monde (même pour moi parfois), ça me remplit de fierté de voir un titre en langue Innu. Notre langue est menacée, par le français il y a quelques années, mais beaucoup par l’anglais maintenant. Au début du projet, j’ai même pensé ne pas faire de sous-titre. Lorsque Gabrielle (L’intervenante) m’a demandé pourquoi, j’ai fait : – J’sais pas… avec tout mon respect, j’ai appris ta langue moi.. Pourquoi pas toi?  Mais si le film est sous-titré, vous pouvez remercier le gang de Wapikoni, qui était si emballé, par le film, que j’ai décidé de faire des sous-titres en français pour eux et ainsi qu’il comprennent ce que disent les gens dans le film.

Quel aspect du métier vous fascine le plus à moyen ou à long terme? Ou vous projetez-vous dans 10 ans?

 

Isabelle Kanapé — Pour le moment, je suis encore dans la pataugeuse de Wapikoni Mobile, je ne découvre tranquillement les possibilités qui me sont offertes. Disons que pour le moment c’est vraiment pour le plaisir que je fais des films. Je participe présentement à une escale virtuelle avec Wapikoni Mobile qui a été financé par Netflix où on fait l’exercice de faire un scénario et j’y apprends beaucoup et j’espère que bientôt je pourrais parler du projet sur lequel je suis en train de travailler dans cette escale.   Mais j’espère que dans 10 ans j’aurais toujours autant de plaisir à faire ce que je fais.

Quel pourrait être le sujet de votre prochain film?

 

Isabelle Kanapé — En fait, je suis le type de personne qui voit des films à faire dans presque tous sujets qu’on me raconte.  Mais dans le cadre de l’escale Wapikoni en collaboration avec Netflix, je travaille sur une nouvelle pour laquelle j’aimerais beaucoup réaliser une animation. Mais je n’en suis qu’à l’étape de l’idée et d’évaluer les possibilités de réalisation de ce projet.

J’aimerais aussi faire un documentaire sur la langue innue, son histoire, l’écriture, les gens qui travaillent à la garder vivante, les gens qui l’ont appris sur le tard, les gens qui ne l’ont jamais appris et qui voudraient l’apprendre… J’aimerais montrer comment cette lutte pour la survie de notre langue nécessite les efforts de tout le monde.

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NDDJ NOTRE-DAME DE JAMBON

Grace Singh et Sita Singh

Qu’est-ce que le format court métrage représente pour vous personnellement?

Grace et Sita Singh  — Le format court métrage représente un idéal en terme d’exploration formelle et thématique. Nous souhaitions nous lancer dans un projet cinématographique ensemble, en chevauchant nos débuts de carrière artistique. Le court métrage permet de s’amuser avec une idée ou une histoire. C’est un format avec une contrainte de temps parfaite en début de carrière. Avec beaucoup d’ingénuité, il est possible d’aller en profondeur dans une thématique cinématographique. Si nous nous laissons cette liberté d’explorer, il peut alors y avoir un impact important pour la continuité formelle des œuvres à suivre.

À titre de jeune réalisatrices émergentes, comment avez-vous financé votre production?

Grace et Sita Singh  — C’est une très bonne question et nous aimons beaucoup y répondre! Une de nos forces pour ce projet fût définitivement de faire beaucoup avec peu. Nous avons reçu une première bourse de 1000$ de la Société civile des auteurs multimédia pour la pré-production et production. Ce montant symbolique nous à permis principalement de couvrir les frais de subsistance alimentaires durant les 2 jours de tournages pour l’équipe qui nous aidait. Car nous le savons toutes; une équipe bien nourrie est une équipe heureuse! La bourse nous a également permis d’acheter quelques biens pour la direction artistique ou pour la fabrication de matériel utile lors du tournage. Soyons transparentes sur cette information; personne n’a pu être rémunéré pour la production. Nous avons une éternelle reconnaissance de cette participation volontaire de la part de nos amies et de la famille. Sans quoi le film aurait difficilement vu le jour.

Ensuite, pour la post-production nous avons eût des bourses universitaires de Concordia, d’un total cumulatif de 6000$. Cette somme nous à principalement permis de rémunérer notre monteur. Cette tâche représente une partie cruciale de l’oeuvre et ultimement de la création concrète du court métrage. Le reste du financement nous à permis de faire affaire avec un coloriste et d’offrir une rémunération symbolique pour les compositeurs, mixeurs et bruiteurs. Bref, il s’agit d’un film réalisé avec beaucoup d’implication volontaire, mais cette contrainte financière nous a également permis une grande liberté de création.

Qu’avez-vous voulu exprimer avec votre court?

La genèse du projet est une volonté claire de notre part de vouloir créer une représentation diversifiée de la région québécoise. Cette réalité d’être immigrant.e.s (ou de deuxième génération) à la campagne, c’est la réalité de notre père, c’est la nôtre, mais c’est celle de plein d’autres familles immigrantes qui s’établissent en zones rurales. Plus nous mettons l’emphase sur la diversité des expériences, plus nous offrons la possibilité à cette même diversité de se voir représenté à l’écran. Ceci permet ensuite d’ajuster notre conception collective de l’identité québécoise. Nous côtoyons plusieurs familles, qui comme nous, arrivent d’un autre pays pour s’établir au Québec. En constatant que les biais raciaux influencent beaucoup notre perception de «l’autre», et qu’il construit encore les fibres de notre société, nous voulions apporter un portrait lumineux de cette expérience d’être jeune, racialisé et en région. En créant un film subtil qui présente des personnages de régions «atypiques» dans leurs rapports sociaux. Tout en étant consciente du pouvoir qu’ont les médias sur l’imaginaire collectif, ce film était pour nous un hommage, un acte d’humour et d’humanisation de nos réalités.

Comment avez-vous réalisé ce film en mode bicéphale? Qui a fait quoi exactement sur la production?

Grace et Sita Singh  — Notre collaboration a avant tout commencé par l’idéation du projet. Nous avons collaboré de A à Z dans l’écriture du scénario, des bourses et à la coordination des livrables pour notre distributeur Spira. Nous avons une synergie naturelle et des aptitudes complémentaires. Sita est une artiste multidisciplinaire avec une orientation principale en Design. Grace est également artiste multidisciplinaire, avec un focus en Cinéma. Dès le tout début du projet nous savions où se trouvaient nos forces respectives. Sita apporte une méthodologie de travail, un regard aiguisé sur l’esthétisme et la cohérence des idées générées. Pour ce qui est de Grace, sa contribution était dans sa compréhension des rouages cinématographiques, de ses connaissances techniques avec la caméra et de ses notions formelles sur le cinéma.

Nous voyons la force potentielle qu’il y a dans la collaboration et le communautarisme, en cohésion avec notre perception que le geste de partage d’idées et d’inspirations puissent apporter à une co-création. Somme toute, la clé de notre collaboration artistique relève de notre compréhension de nos forces et faiblesses, de notre symbiose naturelle, peut-être un peu empreinte de magie blanche.

 

Quel aspect du métier vous fascine le plus à moyen ou à long terme? Ou vous projetez-vous dans 10 ans?

Grace et Sita Singh  — Ce qui nous fascine avec ce médium artistique c’est la représentation dans les médias, et l’impact que cela peut avoir dans une société et son futur proche. Le cinéma et les médias populaires peuvent servir à la guérison du sentiment d’appartenance à l’identité collective. Nous espérons faire partie de ces nouvelles voix qui participent à la fabrication de la pluralité des identités québécoises. Nous nous projetons dans 10 ans dans un plein épanouissement de nos carrières artistiques, encore dans un esprit de collaborations et à rire à s’en époumoner (si le monde existe encore d’ici 10 ans) (rires)

Quel pourrait être le sujet de votre prochain film?

Grace et Sita Singh  — Nous travaillons présentement sur deux projets qui focalisent encore une fois sur notre communauté. Nous aimerions faire un documentaire sur notre père immigrant et sculpteur en région. Un film style masala, où se joint réalité et esthétisme bollywoodien. Nous nous intéressons aussi aux sujets du sisterhood et sommes en écriture de recherche sur ce sujet qu’est l’auto-représentation. Tout est encore au stade embryonnaire, mais souhaitons accoucher de ces projets d’ici la fin du monde. (encore rires)

 

 

 

 

Une entrevue de Justine Valtier, directrice générale et artistique de la 27e édition du Festival REGARD 

Entrevue avec Justine Valtier, récemment nommée au poste  de directrice générale et artistique du Festival REGARD qui célèbre sa 27e édition 

Une entrevue de Marc Lamothe pour CTVM.info 

Justine Valtier a récemment été nommée directrice générale et artistique de Caravane Films Productions, qui a pour mission de produire REGARD – Festival international du court métrage au Saguenay, ainsi que ses activités dérivées.

Nous avons voulu nous entretenir avec elle et découvrir son parcours ainsi que ses attentes pour cette 27e édition. 

 

CTVM.info — Parlez-nous un peu de ce qui vous branche personnellement à titre de cinéphile ? 

Justine Valtier — Je suis une personne assez obsessionnelle et curieuse. Obsessionnelle, car dès que je découvre un.e cinéaste que j’aime pour diverses raisons, je regarde l’entièreté de ses œuvres, comme cela est arrivé avec Chantal Akerman, Wong Kar wai, Agnès Varda. Ce qui me fascine également, ce sont les films qui sont capables de te bouleverser au point d’en oublier tes repères. Je me souviens du film de Pier Paolo Pasolini, MAMMA ROMA (1962) qui m’avait bouleversé, et en sortant de la projection, je ne savais plus où j’habitais. Ce qui m’interpelle aussi, ce sont les impressions étranges que dégagent les films, comme L’INCONNU DU LAC (2013), d’Alain Guiraudie ou encore PIQUE-NIQUE À HANGING ROCK (1975) de Peter Weir que j’ai découvert il y a quelques semaines. 

 

Vous souvenez-vous de votre première visite au festival Regard ? 

Justine Valtier — Ma première visite à REGARD, je m’en souviens très bien. J’étais encore étudiante à L’UQAC en 2015. J’étais venu en échange scolaire durant ma première maîtrise en art. J’avais trouvé incroyable d’y trouver un festival d’une si grande envergure avec une programmation d’une telle qualité à Chicoutimi, en région. Je sentais que la ville était en ébullition! 

Parlez-nous un peu de votre parcours ? Vous avez été notamment été consultante en gestion et chargée de projet et directrice générale du centre d’artistes le Lobe à Chicoutimi ? 

Justine Valtier — Je suis au Québec depuis 2016, je suis venu en échange en 2015 pour ma première maîtrise en art. J’ai été en école d’Art en France pendant 5 ans, j’ai toujours eu une sensibilité accrue pour l’art, l’histoire de l’art et l’image. Mon histoire personnelle m’a permis de beaucoup voyager depuis mon enfance et j’avais envie de poursuivre ce goût du voyage au Québec tout en développant mon amour pour l’art. J’ai donc décidé de poursuivre mes études et mon sujet de recherche à l’UQAC avec une deuxième maîtrise en art et en développant ma pratique artistique à travers des résidences de création au Québec et à l’international. Après mes études, j’ai eu l’opportunité de donner des charges de cours pendant 4 ans à l’UQAC, en théories et mouvements des arts, et parallèlement, j’ai été directrice générale du centre d’artistes Le Lobe à Chicoutimi pendant plus de trois ans. Après mon départ du Lobe, j’ai été contactée comme consultante en gestion et chargée de projets pour une boîte de production, Saint-Fortunat Films à Chicoutimi. Et ce parcours se poursuit aujourd’hui avec beaucoup d’enthousiasme, de curiosité en prenant la direction générale et artistique du Festival REGARD. 

Vous remplacez Marie-Élaine Rioux qui a été à la tête de cet événement pendant une décennie. Diriez-vous que vous êtes dans la continuité de l’ancienne équipe ou vous avez profité de ce changement de direction pour apporter quelques changements à la formule ? 

Justine Valtier — Je dirais que, pour cette année, il y a eu l’intention de poursuivre avec l’équipe en ajoutant progressivement ma propre couleur et expérience. Bien entendu, il y aura des changements qui se feront progressivement, après une belle année d’observation. Mon mandat est de poursuivre le travail et l’implication engagés par les directions précédentes, tout en apportant ma vision artistique. Regard fête ses 27 ans cette année. Quelles sont les grandes valeurs qui transcendent ce long parcours ? Oui 27 ans, c’est incroyable ! Je dirais que les grandes valeurs de REGARD c’est l’audace, l’ouverture d’esprit, la passion du cinéma. L’équipe et le C.A. n’ont pas peur de prendre des risques et de croire au potentiel de chaque personne passionnée. Je pense que c’est une des grandes qualités de REGARD, d’utiliser des routes que tout le monde ne prendrait pas forcément et d’être ancré sur son territoire avec sa communauté tout en étant très ouvert sur l’autre. 

Quels sont vos objectifs et vos grands défis en 2023 ? 

Justine Valtier — Le grand défi, autre que de prendre la direction générale et artistique de REGARD, est de poursuivre le beau travail engagé par les directions précédentes avec autant de passion et d’implication. Les grands défis sont d’offrir une programmation de qualité, de faire rayonner le court métrage, et diffuser l’émergence culturelle. REGARD offre une véritable expérience culturelle, nos objectifs sont d’être toujours aussi créatifs, méticuleux dans notre accueil, surprenants ! Pour beaucoup d’organismes culturels, le défi reste actuellement, le poids de l’inflation avec des augmentations majeures à différents niveaux. Il faut donc trouver des alternatives, des solutions durables pour l’organisme. 

Quels sont vos rapports avec votre comité de programmation ? Est-ce que vous vous impliquez dans le choix des sections, des thématiques, des pays invités ou de certains films ? Vous gardez-vous un droit de veto ? 

Justine Valtier — Étant aussi à la direction artistique, je suis effectivement impliqué dans la programmation. C’est donc un travail de collaboration avec ma directrice de la programmation, Mélissa Bouchard, qui s’est organisée ces derniers mois. L’implication se fait à travers des échanges avec l’équipe de la programmation, un comité ayant des points de vue différents, mais complémentaires, ce qui fait aussi la singularité de REGARD. Notre manière de travailler se fait toujours de façon collaborative, à plusieurs égards. 

 

Votre festival a toujours donné la voix à des groupes plus sous-représentés, notamment les films tournés en région, les films queers et les œuvres féministes. Cette année, vous avez programmé un lot de films autochtones, belle initiative pour un festival allochtone. Que pouvez-vous nous dire de la sélection de ces films ? 

Justine Valtier — Nous avons décidé avec la programmation de revoir l’entièreté de notre calendrier afin de faire de la place pour ajouter plus de films. Ainsi, nous n’avons plus de reprise au sein de notre programmation. Nous poursuivons le REGARD en ligne permettant aux personnes de pouvoir avoir accès à tous les films de la programmation. Cette année, c’est donc plus de 180 films durant le Festival, 10 programmes en compétition officielle, 4 programmes à la compétition parallèle: Americana, 100% région, Tourner à tout prix et le nouveau, Short and Queer. Toujours des programmes thématiques, et deux cartes blanches.

Avec ce nouveau calendrier, REGARD souhaite accroître la compétition parallèle en ajoutant un programme de courts métrages autochtones. Actuellement, en développement, le Festival collabore avec Jess Murwin (artiste queer non binaire et programmeuse d’ascendance mixte autochtone Mi’kmaq et colon) en tant que consultante. Le désir de mettre en place ce programme s’organise dès 2023 en invitant Présence autochtone pour une carte blanche, et en créant un espace de travail sécurisant pour un comité collaboratif issu de communautés autochtones et expert.e.s de l’industrie du cinéma. Le but est d’améliorer les relations avec les cinéastes autochtones et créer de nouvelles opportunités dans le secteur des arts et de la culture.

Parlez-nous un peu de votre volet MARCHÉ DU COURT ? 

Justine Valtier — Notre volet Marché du court permet de combler le manque d’opportunités de diffusion pour les cinéastes, leurs œuvres et leur besoin de se professionnaliser. Le Marché du court offre cette année, un espace de formation concernant des questions autour de l’intimité avec la coordination d’intimité offert par INTImedia, mais aussi avec une formation verte. Le Marché permet un échange entre expert.e.s, s’attardant sur des questions sociétales.

Parallèlement, nous souhaitons aussi offrir un espace où l’on parle de création et de cinéma. Cette année, nous avons une conversation avec Francis Leclerc et une classe de maîtres avec Philippe Falardeau et Martin Léon. Nous offrons bien entendu, des moments singuliers aux professionnel.e.s durant le Festival avec des Petits déjeuners, et des activités telles que La P’tit virée du Bureau du cinéma de Saguenay, en partenariat avec l’Association québécoise de la production médiatique (AQPM) et le Bureau du cinéma de Saguenay où nous organisons une activité aux producteur.trice.s, une p’tite virée en autobus de Chicoutimi à Ste-Rose-du-Nord. Une occasion idéale de mieux connaître les atouts de Saguenay en matière d’accueil et de lieux de tournage. Puis nous poursuivons nos fameux maillages de la SODEC, une belle habitude qui perdure! Cette activité en prévision du prochain dépôt au programme d’Aide à la création émergente de la SODEC, sous la thématique du BINGO. 

 

 

Quelles activités ou projections attendez-vous avec le plus d’impatience ? 

Justine Valtier — Je dirais très rapidement la soirée d’ouverture, le mercredi soir pour sa symbolique, mais aussi le volet Marché du court avec les classes de maîtres avec Philippe Falardeau et Martin Léon. J’ai aussi très hâte à la soirée du vendredi à Jonquière avec notre programme: carte blanche à Présence autochtone et 100% régions. Impatiente de découvrir la remise des prix le dimanche, un moment touchant pour les créateurs.trices mais aussi pour l’équipe de REGARD. Cette dernière journée sera ponctuée par une programmation au volet jeunesse riche et singulière avec Les Grandes vues, avec un premier court métrage en formule ciné-concert, trois premières mondiales, suivie d’un Q&A. Puis surtout impatiente et fébrile de rencontrer les partenaires, les futurs partenaires, collaborateurs.trices ainsi que les créateurs.trices et bien évidemment les festivaliers et festivalières.

 

 

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