DÉCLARATION DU COMMISSAIRE DE L’ONF À LA SUITE DU DÉCÈS DE M. ROCK DEMERS
Le 18 août 2021 – Montréal – Office national du film du Canada (ONF)
C’est avec une grande tristesse, mêlée d’un profond respect, que nous avons appris le départ de M. Rock Demers, l’homme qui a inspiré et fait rêver des milliers de jeunes et de moins jeunes, au Canada comme partout dans le monde.
Reconnu comme l’un des plus grands producteurs canadiens, Rock Demers a aussi été un mentor pour toute une génération d’artistes, d’artisans et artisanes, de cinéastes et de producteurs et productrices, forgeant des carrières qui rayonnent encore aujourd’hui. Pionnier dans l’art de raconter des histoires qui mettent en avant une jeunesse débrouillarde et inventive, Rock Demers a fait une place de choix aux enfants dans notre industrie cinématographique, que ce soit au sein du Festival international du film de Montréal ou par l’entremise de sa prolifique maison de production.
M. Demers a siégé au conseil d’administration de l’ONF pendant trois ans, y insufflant une énergie et une vision à la mesure de son expérience et de son dévouement.
Nous nous souviendrons de lui comme d’un grand producteur, passionné, déterminé, actif et débordant d’imagination.
Son œuvre perdure, sa mémoire demeure.
Au nom de tout l’ONF, j’adresse mes plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Claude Joli-Coeur
Commissaire du gouvernement à la cinématographie et président de l’ONF
Le prix Prism, qui récompense le talent exceptionnel dans la production canadienne de vidéoclips, a annoncé le 26 juillet 2020 les œuvres lauréates du Grand Prix et du Prix du public de son édition 2021.
« Thirteen » de Haviah Mighty remporte le Grand Prix du prix Prism 2021
« Pay it Forward » d’Aquakultre gagne le Prix du public auprès des fans
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Un jury composé de plus de 130 professionnel.le.s des industries de la musique et des arts médiatiques a sélectionné « Thirteen » de Haviah Mighty, réalisé par Theo Kapodistrias, comme gagnant du Grand Prix, qui est accompagné d’une bourse de 20 000 $. Le Prix du public, décidé par les fans, a été remporté par les réalisateurs Evan Elliot et Lance Sampson pour le vidéoclip « Pay it Forward » d’Aquakultre.
Le prix Prism 2021 a souligné l’excellence visuelle des 10 meilleurs vidéoclips canadiens de l’année lors d’une présentation virtuelle mettant en valeur les œuvres en nomination. Le spectacle était présenté par le rappeur canadien Cadence Weapon et scénarisé par la journaliste musicale Sajae Elder.
En plus du Grand Prix et du Prix du public, la présentation virtuelle du prix Prism 2021 a été l’occasion d’honorer les lauréat.e.s de plusieurs prix spéciaux, des artistes au talent immense qui laissent leur marque dans l’industrie canadienne et internationale de la musique.
● Le groupe d’art punk et collectif multimédia Crack Cloud s’est vu remettre le prix Hi-Fidelity, créé pour souligner l’apport d’artistes exécutant.e.s qui utilisent le vidéoclip de manière innovante.
● Le réalisateur et photographe Gennelle Cruz a reçu le prix Lipsett, qui récompense une approche singulière de l’art du vidéoclip.
●Le directeur de la photographie Jordan Oram a obtenu le Prix de la contribution exceptionnelle (présenté par Slaight Music), qui souligne un apport exceptionnel à l’art du vidéoclip sur la scène internationale.
● La théoricienne, écrivaine et artiste de renom Leanne Betasamosake Simpson, membre de la communauté Michi Saagiig Nishnaabeg, a reçu le prix Willie Dunn (soutenu par Téléfilm Canada), remis à un.e pionnier.ière canadien.ne qui a fait preuve d’excellence artistique au sein des communautés de la musique, du vidéoclip et/ou du cinéma. En tant que lauréate du prix, Leanne a reçu un cachet de 2 500 $ et a été invitée à choisir un.e artiste canadien.ne émergent.e qui serait honoré.e lors de la présentation virtuelle du prix Prism et qui se verrait remettre une bourse de 2 500 $. Elle a choisi la musicienne inuk Beatrice Deer.
Louis Calabro, vice-président, programmation et remises de prix à l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision et fondateur du prix Prism. « Les vidéoclips ont toujours eu le pouvoir d’élargir l’expérience du public au-delà de la chanson. Avec “Thirteen”, Haviah et Theo vont encore plus loin en créant un récit aussi fort qu’essentiel. C’est une œuvre que nous ajoutons avec fierté à la liste des éminentes vidéos gagnantes du Grand Prix du prix Prism », a-t-il déclaré.
Chaque année, le jury du prix Prism visionne plus de 300 vidéoclips canadiens admissibles et vote pour déterminer la liste des 20 meilleurs vidéoclips de l’année et la liste des 10 finalistes. Après un second vote du jury à partir de la liste des 10 finalistes, l’œuvre lauréate du Grand Prix est sélectionnée et l’équipe gagnante reçoit une bourse de 20 000 $ ; les neuf autres équipes créatives finalistes se voient remettre un prix de 1 000 $ offert par Slaight Music, grand partenaire. Les 20 vidéoclips finalistes du prix Prism 2021 sont admissibles au Prix du public.
Tou.te.s les lauréat.e.s des prix remis dans le cadre du prix Prism (Grand Prix, Prix du public et tous les prix spéciaux) reçoivent une bourse de 2 500 $ en location d’équipement offerte par William F. White International Inc., partenaire de soutien.
À PROPOS DU PRIX PRISM
Le prix Prism est un prix national décidé par un jury qui récompense le talent exceptionnel dans la production canadienne de vidéoclips et qui remet la bourse en argent la plus importante au monde pour les vidéoclips. Fondée en 2012, cette récompense annuelle rassemble un jury de plus de 130 professionnel.le.s canadien.ne.s des industries de la musique et du cinéma pour couronner le meilleur vidéoclip de l’année. Le prix Prism est une division de l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision, un organisme qui, tout comme le prix Prism, a pour but de promouvoir et de soutenir les projets créatifs canadiens, tout en inspirant la prochaine génération de talents et en contribuant à son développement.
Les lauréat.e.s précédent.e.s du Grand Prix sont : Peter Huang, pour Far Away de Jessie Reyez (2020), Kevan Funk, pour Lowde Belle Game (2019), Fantavious Fritz, pour Work de Charlotte Day Wilson (2018), Martin C. Pariseau, pour Lite Spots de Kaytranada (2017), Philip Sportel, pour Avalanche de Kalle Mattson (2016), Chad VanGaalen, pour Beat The Drum Slowly de Timber Timbre (2015), Emily Kai Bock, pour Afterlife d’Arcade Fire (2014) et Noah Pink, pour Brian Wilson is A.L.i.V.E de Rich Aucoin (2013).
Le prix Prism remercie son grand partenaire, Slaight Music, ses partenaires principaux, Téléfilm Canada et FACTOR, ainsi que son partenaire de soutien, William F. White International Inc.
Pour plus d’informations, merci de consulter PrismPrize.com.
Le Festival International du Film sur l’Art (Le FIFA) annonce l’ouverture de sa période de soumissions en vue de sa 40e édition qui se tiendra en salle et en ligne, du 15 au 27 mars 2022.
Les activités et rencontres pour les professionnel·le·s se tiendront majoritairement du 16 au 20 mars, l’an prochain.
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Cet appel à soumissions s’adresse aux réalisateur·rices, producteur·ices, distributeur·ices, qui ont terminé ou termineront prochainement un film sur l’art, une fiction sur l’art, un film biographique, un documentaire, une captation, une vidéo d’art ou de l’art médiatique. Ces derniers pourront ainsi présenter leur(s) œuvre(s) en première à Montréal. Le formulaire de soumission doit être complété à cet effet avant le 30 octobre 2021.
CONDITIONS D’ADMISSIBILITÉ
La programmation du FIFA se concentre sur le film sur l’art. Le Festival présente des documentaires, des films sur l’art, des fictions sur l’art, des films biographiques, des vidéos d’art, des vidéoclips, des captations et englobe tous les arts, de toutes les époques et de tous les styles.
Le FIFA accepte ainsi les soumissions des types d’œuvres suivants : courts-métrages (moins de 30 min.), moyens-métrages (31-59 min.) et longs-métrages (60 min. et plus).
Les informations relatives aux conditions d’admissibilité et de soumission des œuvres, de même que les renseignements portant sur frais d’inscription et règlements sont disponibles en ligne via ce lien.
Un rabais «lève-tôt» est offert pour toute soumission de film avant le 31 août 2021.
Le Festival International du Film sur l’Art (Le FIFA), fondé par René Rozon, se consacre à la promotion et au rayonnement international du film sur l’art et des arts médiatiques. Depuis près de quatre décennies, il propose un événement annuel au mois de mars, qui permet de découvrir les derniers documentaires sur l’art. Avec une programmation et différentes activités tout au long de l’année à travers un vaste réseau de diffusion culturelle et scolaire, Le FIFA s’engage à accroître la connaissance et l’appréciation de l’art auprès du public, à promouvoir le travail des artistes œuvrant dans les domaines du cinéma, de la vidéo et des arts visuels, ainsi qu’à encourager la production et la diffusion de films sur l’art. Sa 40e édition se déroulera du 15 au 27 mars 2022.
Il est également à souligner que Le FIFA a récemment lancé ARTS.FILM, un nouveau centre d’art virtuel qui rend des films sur l’art accessibles partout au Canada, en tout temps et toute l’année.
TÉLÉFILM CANADA FAIT LE POINT SUR LES FILMS EN DIFFÉRENTES LANGUES
Communication de Christa Dickenson, Directrice générale et Cheffe de la direction, Téléfilm Canada
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J’aimerais prendre le temps de revenir sur de récentes discussions qui ont eu lieu au sujet des films en différentes langues. Je sais qu’il s’agit d’un sujet important, et Téléfilm et moi vous avons entendu.
Pour que notre industrie soit plus équitable, il faut que les talents de notre pays puissent créer leurs œuvres dans leur propre langue en mettant de l’avant leur propre voix. Il ne fait aucun doute que le financement de films en différentes langues est un aspect essentiel de l’objectif que s’est donné Téléfilm de rendre notre industrie plus inclusive. En tant que Partenaire de choix, Téléfilm continue à moderniser ses programmes et ses processus pour ainsi devenir une institution plus inclusive pour tous. Établir un cadre pour soutenir des films en différentes langues est une priorité.
Si nous avons fait énormément de progrès au cours de la dernière année pour créer un environnement inclusif et représentatif de tous les Canadiens, nous sommes conscients qu’un changement à long terme n’arrivera jamais assez rapidement. Il reste encore beaucoup de travail à faire.
Langue et identité sont indissociables. À Téléfilm, nous nous sommes engagés à travailler activement pour soutenir les cinéastes de notre pays en leur donnant les moyens de raconter leurs histoires avec authenticité. Nous croyons qu’un cadre approprié doit être mis en place pour financer des films dans différentes langues en respectant la voix choisie par le cinéaste et en reflétant la richesse de la société canadienne.
Nous croyons que pour apporter un changement à long terme et durable, il est nécessaire d’établir un cadre et de mettre en place un processus de consultation.
Actuellement, les principes directeurs de notre Programme de production soutiennent des projets qui sont principalement en anglais, en français et en langues autochtones. Je sais que des incohérences quant au soutien de projets en différentes langues ont, à juste titre, suscité de la confusion et de la frustration, et nous travaillons à régler cette situation.
La prochaine réunion de notre Groupe de travail sur la diversité et l’inclusion doit avoir lieu le 8 juin, et un point à l’ordre du jour porte sur la création d’un sous-comité sur les projets en différentes langues. Une fois créé, ce sous-comité collaborera avec des chefs de file de notre communauté cinématographique représentant une diversité de voix et de points de vue, qui pourront nous éclairer sur la question. Si ces conversations sont essentielles, ce processus nécessite aussi des interactions avec différents paliers de gouvernement.
Nous nous engageons à ce qu’un cadre pour les films en différentes langues soit mis en place pour l’automne 2021, afin que des projets dans toutes les langues puissent faire une demande au Programme de production.
Ce travail est mené par l’équipe du Portefeuille culturel qui sera secondée par la nouvelle personne qui occupera la vice-présidence, Équité, diversité et inclusion lorsqu’elle sera en poste.
Tandis que nous continuons à façonner ensemble l’industrie de demain, je suis impatiente d’entendre votre point de vue sur le sujet. Merci de votre dévouement indéfectible.
Christa Dickenson
Directrice générale et Cheffe de la direction
Téléfilm Canada
Le FASS célèbre en vrai son 30e anniversaire du 29 juillet au 8 août 2021
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Le Festival des Arts de Saint-Sauveur propose pour son 30e anniversaire un programme adaptable qui peut être modifié selon les mesures sanitaires qui seront en vigueur cet été. Il consiste en trois grands piliers distincts qui mettent la danse à l’honneur en présentant des spectacles vivants soit :
Face à FASS; une série de spectacles sous le chapiteau, en format intime
FASS virtuel; une programmation numérique avec la réalisation de films de danse originaux.
Les Sentiers de la danse; la tenue de spectacles et activités extérieures gratuits dispersés dans les parcs et le village de Saint-Sauveur.
Le Festival tient fortement à retourner aux arts vivants et c’est pourquoi nous planifions la diffusion de spectacles devant un public restreint afin d’effectuer un retour en salle sécuritaire avec le Face à FASS. Afin de faire revivre l’expérience du Festival une version intime de notre chapiteau a été créée pour accueillir de grands artistes pour célébrer notre 30e anniversaire. Le nombre de spectateurs acceptés sous le chapiteau sera établi en fonction des règles en vigueur et c’est la qualité des spectacles présentés qui sera à l’honneur puisque c’est ainsi que le FASS a forgé sa réputation et a fait sa marque.
Une série de 9 spectacles intimes et épurés seront présentés dans ce chapiteau complètement réaménagé et mettra en vedette des artistes québécois et canadiens de diverses cultures et divers styles. Ce seront plusieurs artistes qui font partie de nos 30 ans d’histoire et qui y ont participés dans le passé. Les artistes présentés seront dévoilés lors du lancement le 15 juin.
À la suite du virage numérique que le FASS a mis sur pied en 2020 et qui a été un succès tant critique que public, le contenu du FASS Virtuel sera présent dans des projets innovants. Tandemconsiste à la réalisation de 4 films de danse sous le concept cette fois-ci de la combinaison d’un danseur et un artiste issu de disciplines artistiques variées telles: la poésie, les arts visuels, le gospel et l’opéra. Le fruit de leur collaboration sera filmé dans 4 théâtres des Laurentides et diffusé sur les réseaux sociaux et le site web du FASS.
Développé sous la tutelle du Festival des Arts de Saint-Sauveur, FASS Forward est un nouvel événement numérique qui veut promouvoir les courts métrages de danse de cinéastes du monde entier et démontrer comment la caméra peut être utilisée de manière créative pour mettre la danse en valeur. FASS Forward invite tous les créateurs et créatrices qui emploient l’art numérique pour faire briller la danse à soumettre leurs œuvres. Tous les styles de danse sont acceptés. Les projections publiques seront gratuites, en direct comme en webdiffusion sur le site festivaldesarts.ca et ses réseaux sociaux associés.
Cette année le FASS permettra de développer une série de spectacles et d’animation nommée Les sentiers de la danse. Cette série vise à offrir aux citoyens la possibilité d’assister à plusieurs courtes performances de danse dans le parc J-H Molson et le parc Georges-Filion dans divers lieux dispersés au travers les parcs et les sentiers forestiers. Une compétition de danse urbaine sous forme de »Dance battle » viendra compléter l’offre des sentiers et se déroulera au Skate Park de Saint-Sauveur. Par la tenue de ces bulles de danse, le FASS veut rendre les arts accessibles et ce peu importe les contraintes que la pandémie nous impose.
À propos du FASS :
Fondé en 1992 sous l’appellation de Festival des Arts Hiawatha le Festival fut renommé le Festival des Arts de Saint-Sauveur en 1997. Le Festival des Arts de Saint-Sauveur est un organisme sans but lucratif voué à la découverte et au rayonnement des meilleurs chorégraphes, danseurs et musiciens. Par sa programmation éclectique et originale, le Festival cherche à appuyer et inspirer les artistes d’ici et du monde entier pour partager leur travail et leur passion dans un cadre intime favorisant une véritable rencontre avec le public.
L’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ) vous invite à visionner les capsules vidéos du lancement du rapport de recherche : « Le métier de documentariste : une pratique de création menacée?
Analyse des conditions de pratique de la profession de documentariste au Québec. » qui a eu lieu le 8 décembre dernier sur la plateforme ZOOM.
Introduction (3:52 min) — Introduction de l’étude avec Bruno Boulianne, Cinéaste documentariste, membre du Conseil d’administration et du Comité documentaire de l’ARRQ.
Présentation du partenariat (3:56 min) — Présentation du contexte et du partenariat avec Lyne Kurtzman, Agente de développement au Service aux collectivités de l’UQAM.
Méthodologie (7:13 min) — Présentation de la méthodologie avec Nathalie Trépanier, Cinéaste documentariste, membre du Comité documentaire de l’ARRQ, M.S.c. relations industrielles de l’Université de Montréal, cochercheure.
Déroulement des entretiens (3:50 min) — Présentation de la dimension humaine des entretiens avec Fanie Pelletier, Documentariste, étudiante à la maîtrise en communication à l’UQAM, cochercheure.
Résultats et recommandations (25:14 min) —Présentation des points saillants et des recommandations avec Diane Poitras, Cinéaste, professeure en pratiques documentaires à l’École des médias de l’UQAM, chercheure principale.
Partenaires (13:00 min) — Allocutions de : l’ARRQ avec Mylène Cyr, Directrice générale; l’Observatoire du documentaire avec Amélie Lambert-Bouchard, Directrice générale; DOC Québec avec Sylvie de Bellefeuille, Présidente du CE.
Portrait des conditions de pratique de la profession de documentariste au Québec en 2015 — Volet quantitatif // Vous trouverez ici la vidéo du lancement de ce rapport qui a eu lieu le 20 avril 2017 à l’ARRQ.
[box bg= »# » color= »# » border= »# » radius= »0″]Afin de prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter la propagation du COVID-19, veuillez noter que l’équipe de l’ARRQ est en télétravail. Il serait apprécié de privilégier les appels et les courriels afin de communiquer avec nous puisque nos bureaux sont fermés pour une durée indéterminée. Merci de votre compréhension.[/box]
Après avoir œuvré pendant 25 ans à la barre de Culture pour tous, Louise Sicuro, présidente-directrice générale, en cèdera les rênes le 1er octobre prochain, au lendemain des 25es Journées de la culture
À la demande du conseil d’administration, elle y poursuivra toutefois son engagement à titre de conseillère stratégique
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«Je suis fière d’avoir contribué à faire progresser la cause de la démocratisation de la culture, et d’avoir pris une part active au développement du domaine de la médiation culturelle. S’il est temps pour moi de passer le flambeau, je suis émue et impressionnée par la multiplication des actions soutenues par des centaines d’organismes artistiques et culturels. Je ressens aussi une authentique admiration pour la nouvelle lignée d’artistes, d’artisans et de travailleurs qui ont à cœur l’éducation à la culture et imaginent de nouvelles façons d’interagir avec leurs concitoyennes et concitoyens.»
Convaincue des effets bénéfiques de la médiation culturelle dans tous les milieux de vie, Louise Sicuro a créé les Journées de la culture et travaillé avec son équipe à mettre en œuvre des programmes et activités comme le réseau d’écoles culturelles Hémisphères, le programme de mentorat culturel Passeurs de rêves et La culture en entreprise.
Culture pour tous a aussi mis en place le Lab culturel, incubateur de projets numériques innovants, et déploie actuellement un vaste projet de mutualisation de services numériques en culture.
En tant que fille d’immigrants, Louise Sicuro est particulièrement touchée par la question du pluralisme et du vivre-ensemble. Pour elle, les arts et la culture constituent un langage universel permettant à tous et chacun de se retrouver et de se comprendre. C’est donc avec enthousiasme qu’elle a accepté que Culture pour tous devienne, en 2011, gestionnaire du prix Charles-Biddle.
Figure connue et reconnue, elle a fait partie en 2016 du comité consultatif pour la refonte de la nouvelle politique culturelle du Québec. Elle a été nommée membre de l’Ordre du Canada en 2011 et a reçu en 2019 l’Ordre national du Québec.
C’est un organisme en santé que Louise Sicuro laisse derrière elle. Aussi expérimentée que passionnée, l’équipe en place saura contribuer à l’avenir prometteur de Culture pour tous, sous la nouvelle direction et avec l’appui de ses nombreux partenaires publics ou privés et le soutien de la population.
«Louise a non seulement contribué de façon significative à la démocratisation des arts et de la culture au Québec, mais elle a su rallier à cette cause des centaines d’organismes culturels et des acteurs de tous les milieux de la société. Au fil des 25 dernières années, elle a mis tout son cœur, son énergie, son intelligence et sa passion à déployer une vaste gamme d’initiatives destinées à sensibiliser la population du Québec aux arts et à la culture. Elle a fait de Culture pour tous un pilier à cet égard.» – Éric Gosselin, président du conseil d’administration et Associé chez McCarthy Tétrault
Un comité de nomination a été mis sur pied par le conseil d’administration pour mener à bien le processus de recrutement de la personne qui succédera à Louise Sicuro.
L’art, plus que jamais : notre plan stratégique 2021-2026
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Les conversations et échanges que nous avons eus avec nombre d’entre vous ont nourri notre plan stratégique 2021-2026, L’art, plus que jamais. Et nous sommes heureux de partager aujourd’hui avec vous ce plan.
Conçu pendant la pandémie, ce plan est un appel collectif à rebâtir, ensemble, un secteur plus fort, plus durable, plus résilient et plus équitable. Ses orientations misent sur la force d’innovation, l’impact social et le leadership des artistes, des travailleuses et travailleurs culturels, des groupes et des organismes artistiques.
Trois grandes orientations balisent L’art, plus que jamais :
investir dans la reconstruction et l’innovation;
accroître les bénéfices des arts pour la société; et
encourager et accentuer la collaboration et les partenariats.
L’objectif pour les cinq prochaines années : l’émergence d’un secteur solidement soutenu, reconnu, résilient, accessible, équitable et inclusif.
Plus que jamais, nous avons besoin des arts. Au cours des cinq prochaines années, le Conseil continuera d’enraciner ses activités dans la conviction que les arts ont le pouvoir de nous toucher toutes et tous, et de nous transformer.
Comité EI – Nouveaux programmes équité et inclusion du FMC
MERCREDI 21 AVRIL 2021 DE 12:00 EDT À 13:00 EDT
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Afin de conscientiser et soutenir les studios dans l’adoption de meilleures pratiques en matière d’équité et d’inclusion, le comité Équité & Inclusion (EI) de Xn Québec vous propose une nouvelle série d’événements.
Apportez votre lunch ! C’est sous la forme de Dîner-causerie, organisé sur une base régulière que nous vous invitons tous à venir échanger ensemble.
Pour ce 1er événement, nous invitons Diego Briceño, responsable des programmes d’équité et d’inclusion, à venir partager les nouvelles initiatives du Fonds des médias du Canada pour inciter à plus d’inclusion des communautés sous-représentées dans la production de contenus.
Ce Dîner-causerie sera animé par Mahalia Verna, présidente du Comité Équité et Inclusion de Xn Québec
Cet événement est GRATUIT et OUVERT À TOUS. Vous devez simplement vous enregistrer ici : https://bit.ly/ComiteEI1
Vous recevrez, dans les 24h00 avant l’événement, le lien de connexion.
Pour toutes questions, contactez-nous sur : communications@xnquebec.co
DÉCOUVREZ MAHALIA & DIEGO
Mahalia Verna est une stratège de croissance et d’impact et une productrice polyvalente avec plus de 20 ans d’expérience. Plus récemment, elle a rejoint e.d.Films, un studio d’animation et de technologie basé à Montréal. En tant que directrice principale des opérations et de la stratégie, elle joue un rôle clé dans l’élaboration des objectifs d’affaires de l’entreprise, en élargissant son empreinte dans les industries créatives et en préservant ses valeurs fondamentales. En tant que productrice senior, elle contribue à plusieurs projets qui sont actuellement sur la grille de production du studio.
Dévouée à l’équité, l’inclusion et l’appartenance, ainsi qu’au soutien à la relève, Mahalia contribue à ces causes par ses nombreux engagements : mentor pour Les femmes dans les communications et la technologie Women in Communications & Technology; membre du conseil d’administration du Fonds canadien de l’écran indépendant (FCEI) pour les créateurs afro-descendants et racisés; et présidente du conseil d’administration de Kids Code Jeunesse (KCJ). Plus récemment, elle s’est jointe au conseil d’administration de la Fondation Les 7 doigts de la main et a été nommée présidente du Comité Équité et Inclusion de Xn Québec.
Diego Briceño est un producteur de médias et consultant en diversité, équité et inclusion. D’origine colombo-Canadienne, Diego a plus de 20 ans d’expérience dans les industries du cinéma, de la télévision et des médias numériques au Canada, en Amérique latine et en Europe. Par l’intermédiaire de sa maison de production Cuiba Media, il se spécialise dans la coproduction de projets transmédia sur l’art, l’environnement et les dynamiques de pouvoir pour le marché international. Il est cofondateur de MAKILA, une plateforme d’incubation médiatique à but non lucratif, et co-créateur du Cuban Hat Project, un concours de pitching présenté sur de nombreux marchés de médias à travers le monde.
Il siège au conseil d’administration de la Fondation Alter-ciné, qui apporte du financement aux réalisateurs·trices de documentaires des pays du Sud, et, est actuellement le responsable de programmes d’équité et d’inclusion au Fonds des médias du Canada
Le tournoi des clips 2021 : une première excitante dans le cadre de la 39e édition des RVCQ !
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Les Rendez-vous Québec Cinéma sont fiers d’annoncer le lancement du TOURNOI DES CLIPS ! Cette compétition virtuelle proposera un panorama des meilleurs vidéoclips québécois de l’année à travers 16 choix coups de cœur qui s’affronteront en duel jusqu’au couronnement ultime.
Cette nouveauté se déroulera entièrement sur la page Facebook de Québec Cinéma du 17 avril au 6 mai, où le public sera invité à voter.
« Québec Cinéma a à cœur le rayonnement des artistes de la relève québécoise, et plusieurs d’entre eux débutent leur carrière avec la réalisation de vidéoclips. Avec cette initiative qu’est le Tournoi des clips, menée par la responsable du Lab Québec Cinéma et programmatrice aux Rendez-vous cette année, Ariane Roy-Poirier, nous sommes heureux d’offrir une visibilité, aussi méritée que ludique, à ces créateurs et créatrices de talent ! » affirme Ségolène Roederer, directrice générale de Québec Cinéma.
LE FONCTIONNEMENT DU TOURNOI
16 vidéoclips parmi les meilleures œuvres musicales de l’année ont été sélectionnés pour faire partie de la compétition officielle. Chaque jour, deux combats opposant deux vidéoclips seront publiés sur la page de l’événement Facebook du Tournoi.Le public sera appelé à voter pour son vidéoclip préféré directement sur la publication en réagissant (avec les mentions j’aime) et en commentant, et le vidéoclip récoltant le plus grand nombre de réactions passera au prochain tour.
Le public devra se prononcer une dernière fois pour élire le gagnant du PRIX DU PUBLIC pendant la grande finale, le jeudi 6 mai 2021. Cette finale aura lieu lors d’un 5 à 7 festif tout en musique, diffusé en direct sur la page Facebook de Québec Cinéma.
L’animation de cet événement sera assurée par Nabi-Alexandre Chartier et des prestations musicales sont prévues en compagnie de la compositrice interprète Ariane Roy et du groupe de musique Aramis ! Le PRIX DU JURY, récompensant la meilleure réalisation parmi les vidéoclips en compétition, sera remis lors de cette soirée par un jury indépendant composé de Nabi-Alexandre Chartier, Viviane Audet et Rafaël Ouellet.
LES VIDÉOCLIPS EN COMPÉTITION
Aramis – Yeux clairs, réalisé par Jeremy Hughes
Calamine – Mona Lise, réalisé par Audrey Nantel-Gagnon
Klô Pelgag – Mélamine, réalisé par Soleil Denault et produit par L’Éloi
KNLO – Plafond, réalisé par Le Ged
Marco Volcy, Imposs, Shreez, Tizzo, Sarahmée, Rosalvo , Meryem Saci – Tout recommencer, réalisé par Carlos Guerra et Will Prosper
Matt Holubowski – Two Paper Moons, réalisé par Caraz
vice E roi – Elie, réalisé par Jérémie Brochu-Dufour et Camille Michaud
Original Gros Bonnet – Léo Major, réalisé par Vickie Grondin
Ariane Roy – Ta main, réalisé par Adrian Villagomez
Dominique Fils-Aimé – Love Take Over, réalisé par Marcella Grimaux
Evelyne Brochu – Difficile, réalisé par Patricia Lanoie et Jeanne Joly
Igoeast – Love Machine, réalisé par Matthieu-Olivier de Bessonet
Laurence-Anne – Indigo, réalisé par Matthew Rankin
Maky Lavender – Bloom, réalisé par Alexandre Pelletier
Marie-Pierre Arthur – Tiens-moi mon cœur, réalisé par Cynthia Mateu et Olivier Picard
Random Recipe (Feat. Sunny Moonshine) – HEY BOY réalisé par MissMe
CALENDRIER DU TOURNOI
1er tour : 17, 18, 19 et 20 avril
2e tour : 24 et 25 avril
Demi-finale : 28 avril
Finale : 6 mai
Inscrivez-vous à l’événement Facebook dès maintenant pour participer au tournoi !
LES RENDEZ-VOUS QUÉBEC CINÉMA
Les Rendez-vous Québec Cinéma, seul festival entièrement dédié́ au cinéma québécois, proposent depuis 39 ans le plus vaste éventail de genres et d’approches cinématographiques, rassemblant autant les œuvres de la relève que de nos cinéastes établis. Avec sa sélection de près de 300 films, dont plusieurs premières et des évènements gratuits, le festival devient, pendant 11 jours, une véritable célébration du cinéma québécois, valorisant les rencontres entre le public et les artistes à l’origine de nos films.
Pour tout savoir sur la 39e édition des Rendez-vous Québec Cinéma : #RVQC
Tout sur l’un des derniers vidéoclips de Lyne Charlebois, IN BLÜ, HERE COMES THE RAIN AGAIN d’Anik Jean
……On le pensait définitivement perdu, nous l’avons retrouvé
Une entrevue exclusive de Marc Lamothe pour CTVM.info
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En exclusivité, la Quotidienne de CTVM.info a offert ce matin à ses lecteurs et lectrices un vidéoclip de la réalisatrice Lyne Charlebois. Cette vidéo met en vedette la chanteuse Anik Jean, qui faisait alors partie du groupe In BLÜ, qui reprend la chanson des Eurythmics, HERE COMES THE RAIN AGAIN. Le vidéoclip était considéré comme perdu depuis sa création en 1999. Collaborateur de CTVM.info, Marc Lamothe raconte l’histoire de ce vidéoclip qu’il a redécouvert, et qu’il nous offre ainsi en primeur
On vous présente donc l’un des derniers clips de Lyne Charlebois, tourné en 1999. Il s’agit d’une reprise de la chanson des Eurythmics HERE COMES THE RAIN AGAIN qui est ici interprétée par Anik Jean et son groupe de l’époque, In BLÜ. Le vidéoclip était considéré comme perdu depuis sa création.
Retrouvé seulement récemment, le vidéoclip a pu enfin être numérisé. Et c’est avec plaisir qu’on peut enfin partager.
Pour la petite histoire, en 1999, Anik Jean est alors une ambitieuse jeune chanteuse montréalaise follement admirative du travail de la vidéaste Lyne Charlebois. Alors membre du groupe alternatif IN BLÜ, elle souhaite contacter celle-ci et la supplier de réaliser un clip pour son groupe, et ce, malgré un manque criant de budget. Elle imagina donc un stratagème pour attirer l’attention et la confiance de la réalisatrice.
« À ce moment de ma carrière, nous expliquera Lyne Charlebois, je voulais vraiment me détacher du vidéoclip. Je me consacrais surtout à la production publicitaire et je développais un projet de série télévisée. Un jour, sur un plateau de tournage, alors que je terminais une prise, je vois une jeune femme timide du coin de l’œil. Elle semblait chercher à rester dans l’ombre, ou du moins à se faire voir le moins possible. Un objet dans ses mains envoyait cependant des éclats lumineux quand le soleil du midi le frappait directement. C’était un CD. »
Anik Jean explique à Lyne Charlebois qu’elle n’a confiance qu’en elle pour réaliser le tout premier clip de son groupe IN BLÜ. Touchée par la demande de l’artiste et l’énergie contagieuse de la chanteuse, elle décida de les aider, et ce, malgré le fait qu’elle s’était promis de ne plus faire de clip.
Lyne Charlebois explique qu’elle était alors blasée des clips traditionnels avec leur centaine de coupes à la minute. Inspirée par le clip ONE, du populaire groupe U2 montrant notamment un buffle galoper au ralenti, elle propose à la formation un vidéoclip composé d’une série de plans-séquences. Le groupe accepte l’idée. Lyne Charlebois écoute les paroles et est réellement touchée par les paroles suivantes :
I want to walk in the open wind
I want to talk like lovers do
I want dive into your ocean
Is it raining with you
Elle propose donc au groupe un clip aux accents aquatiques, aux couleurs soulignant l’œuvre du Douanier Rousseau et de Salvador Dali, tentant ainsi d’exploiter la poésie du monde marin, d’explorer la sensualité de l’eau et de susciter l’intérêt du public aux problèmes reliés à l’eau et à l’environnement.
« Le mercredi 1er avril 1998, notre mix final sur cassette Beta SP est reçu par le comité de programmation de MusiquePlus. Ce sont eux qui décident quels clips sont acceptés et lesquels sont rejetés. Lesquels iront en fortes rotations et surtout lequel deviendra le très convoité BUZZCLIP. Notre succession poétique de plans-séquences avait été reçue avec une certaine réticence par les programmateurs qui ont proposé d’apporter quelques changements au clip», se rappelle la réalisatrice.
Plutôt que de pervertir son concept en y insérant des plans, Lyne Charlebois préféra abandonner le vidéoclip. « Il faut vraiment aimer une œuvre pour vouloir ainsi la détruire plutôt que de la livrer incomplète ou altérée », souligne-t-elle.
Mais voilà, après de longues recherches, nous avons finalement retrouvé un transfert VHS du clip dans un centre d’entreposage en libre-service en Saskatchewan. Un membre de la famille d’Anik avait conservé cette cassette durant toutes ces années. Celle-ci a pu être numérisée et peut enfin être partagée en ligne. Un grand merci à Éric Lavoie pour sa précieuse aide dans ce projet. Merci à Lyne Charlebois et à Anick Jean de nous avoir permis de vous raconter cette histoire qui a le mérite de bien se terminer.
CES RÉALISATEURS QUI ONT FAIT DES VIDÉOCLIPS (5), le réalisateur François Bégin échange avec Marc Lamothe dans le cadre d’une 5e entrevue sur le thème du vidéoclip
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En 1993, François Bégin débute ses études à l’Université du Québec à Montréal, un baccalauréat en communication avec une spécialisation en cinéma. Dès la fin de ses études en 1995, il cofonde SPYKEFILM et y réalise une centaine de vidéoclips pour des groupes et des artistes emblématiques de cette période, dont notamment : Anonymus, B.A.R.F., Banlieue Rouge, Brasse Camarade, Nancy Dumais, les Frères à Ch’val, Groovy Aardvark, Infini-T, Kermess, Laymen Twaist, Philippe Leduc, Gaston Mandeville, Muzion, Noir Silence, Okoumé et Yannick Rieu.
Délaissant le clip pour tenter sa chance du côté de la publicité et des productions télévisuelles, il réalise entre 1998 et 2004 de nombreuses publicités et autres productions corporatives. Attiré aussi par le documentaire, il réalise plusieurs séries dont La guerre des sexes qui sera en nomination au Gala des Gémeaux de 2002 dans trois catégories, dont «Meilleure série documentaire ».
Depuis, François Bégin se spécialise en fiction humoristique et dramatique à la télévision. Sa toute première série télévisée, Tranches de vie, s’est échelonnée sur cinq saisons. Il collabore à de nombreuses séries, dont Neuroblaste (2011), Corps et Monde (2013), Le Contrat (2013), Lol :-)(2013-2015), Souper de filles (2014), Med (2014-2016, Lien Fatal, (2015), L’Échappée (2016-2018), Les Mutants (2019) et Les Newbies (2019-2020).
Photo récente de François Bégin
Une série d’entrevues réalisée par Marc Lamothe
Quels souvenirs gardez-vous de la scène musicale montréalaise et québécoise des années 90?
François Bégin — Ce que je retiens d’abord, c’est l’énergie qui se dégageait de tous ces groupes musicaux. Plusieurs de ces groupes étaient amis dans la vie, partageaient la scène et faisaient la fête tous ensemble. Il y avait un réel sentiment de collectivité et de fraternité. J’aimais l’idée de cette génération avec du poil, des dents, de la garnotte dans la voix, des tatous partout, des sonorités souvent agressives et une attitude rock and roll. La scène montréalaise était réellement hallucinante à ce moment et j’étais dans l’œil du cyclone. Avec mes amis, nous courions littéralement d’une salle de spectacle à l’autre pour voir ces groupes en spectacle. En se rapprochant d’eux, on réalisait aussi à quel point ces musiciens étaient sympathiques et unis.
On voulait démocratiser le clip et servir ces bands. On avait l’impression que les vidéoclips étaient réservés aux étiquettes majeures et aux artistes établis. Nous voulions changer la donne et avions vu dans ce média une chance de se construire un métier. Notre politique était que tout groupe ou artiste musical devait pouvoir se payer un clip. On pouvait donc produire des clips entre 5 000 et 10 000 $. On a même accommodé certains clients avec des clips à 2 000$. Nous avions développé des techniques de tournage et géré des horaires nous permettant de tourner deux ou trois clips avec les mêmes équipements, pour couper les coûts par clip.
Durant vos études à l’Université du Québec à Montréal, vous réalisez deux courts métrages, TV DINNER et K-33 (1993). Tout de suite après, vous vous lancez dans le vidéoclip et cofondez SPYKEFILM avec des amis. Parlez-moi de ce saut dans le vide…
François Bégin — Dans mes années universitaires, avec mon meilleur ami Jean-Pierre Gauthier, on a fait les 1001 coups ensemble. Lui, voulait être directeur photo, et moi, réalisateur. On se rendait bien compte que l’industrie du clip semblait être une chasse gardée. On a donc vite réalisé que nous devions bâtir nous-mêmes nos chances de percer dans l’industrie. Avec Isabelle Dupuy, qui contrairement à nous n’avait pas étudié en cinéma, mais en animation culturelle, je crois, qui nous semblait motivée par la vente et la gestion et nous avons ainsi tous les trois démarré SPYKEFILM.
Magazine entreprendre
Notre premier bureau était situé sur la rue Napoléon à Montréal, dans la résidence de Jean-Pierre et Isabelle qui étaient conjoints à l’époque. Les choses ont tellement démarré vite que je n’ai pas pu finir tous mes cours universitaires pour compléter mon baccalauréat. Les groupes se sont mis à signer avec nous et on s’est mis à tourner, tourner et tourner… Martyne Prévost des Disques MPV a été une de nos premières clientes. On s’est mis à engager des artisans, former des équipes et recourir à d’autres réalisateurs. Nous montions nos clips de nuit à l’UQAM, dans les locaux de montage de l’université, jusqu’au jour où je me suis fait prendre. On a déménagé sur la rue St-Denis à l’angle de la rue Rachel. Nos bureaux étaient au 2e étage et nous habitions les trois ensemble au 3e étage. Puis nous avons emménagé nos bureaux sur la rue St-Urbain, dans le Mile-End.
Nous avons été rapidement victimes de notre propre succès. On voulait tout mettre à l’écran et trop souvent, on ne générait pas assez de profits. On a voulu court-circuiter le système en offrant des clips à bas prix. On est quelque part restés pris avec l’image de la boîte de clips à 10 000$. On n’a jamais réussi à aller chercher de très gros budgets ou à passer à l’étape suivante, malgré de nombreuses récompenses et des mentions « buzz clip » que SPYKEFILM a su accumuler. Je suis parti après sept ans, car je voulais faire de la pub, du cinéma, de la télé et un peu d’argent. La compagnie a continué ses opérations quelque temps après mon départ.
MusiquePlus et son émission FAX57 avaient d’ailleurs produit une capsule reportage sur la production de notre 100e clips chez SPYKEFILM. C’était le clip LA LUNE PLEURE pour le groupe Okoumé. Voici un lien vers cette capsule que nous venons de mettre récemment en ligne. FAX57 – 100e clip de SPYKEFILM sur Vimeo
J’ai choisi quelques vidéoclips parmi votre filmographie, et j’aimerais qu’on en discute. Tout d’abord, ON JASE DE TOI (1995) pour le groupe
Noir Silence.
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François Bégin — Martyne Prévost nous envoie une maquette de ce qui allait devenir le premier album de Noir Silence, car elle veut notre suggestion pour le premier clip à tourner. Jean-Pierre Gauthier et moi écoutons l’album à quelques reprises. On réalise qu’on se met rapidement à chanter à l’unisson « On jase de toi ». Nous aimons sincèrement la chanson et nous y croyons. Elle nous semble accrocheuse et sans prétention. Nous téléphonons donc à Martyne pour lui faire part de notre proposition. Au départ, elle s’avère réellement surprise, car elle avait non seulement une autre chanson en tête, mais ON JASE DE TOI est une chanson atypique comparativement aux autres chansons du groupe. Il y avait même une certaine valse-hésitation à garder la pièce sur l’album. À force d’insister, le label et le groupe nous ont suivis dans la production de ce clip.
Quelques semaines plus tard, il fallait transporter et héberger une équipe de 20 personnes à Saint-Georges en Beauce. Toute l’équipe a dormi à la ferme des parents de Jean-François Dubé, le chanteur du groupe. Certains dormaient dans le sous-sol, d’autres dans la grange et même certains dans le poulailler, si je ne m’abuse. Ce genre de proximité, ça a créé un réel sentiment de gang et de communauté au sein de l’équipe et c’est un peu pour ça que le clip fonctionne et que j’en garde le meilleur des souvenirs. Sur place, il fallait aussi recruter une foule de 400 figurants pour le tournage d’une scène du clip dans ce qui, je crois, était le tout premier ciné-parc au Québec. Il n’y avait pas de réseaux sociaux à l’époque. Alors, un membre du groupe appelait un ami qui lui en appelait deux et ainsi de suite pour recruter le plus de figurants et bénévoles possible. Le concept du vidéo en gros est que Samuel Busque, guitariste du groupe, a l’inspiration de donner un spectacle le soir même devant l’écran du ciné-parc de la place. Il part à motocyclette pour regrouper les autres musiciens et préparer l’événement. Durant ce temps, la rumeur court dans la ville qu’un spectacle s’organise et les jeunes se préparent. Tous se retrouvent, le soir venu, pour le spectacle où le groupe interprète
« ON JASE DE TOI ». L’équipe de techniciens et la majorité de la foule présente n’avaient jamais entendu la chanson avant le tournage. Dès le moment où on a fait jouer les premières notes de la chanson «full blast» pour les fins du tournage extérieur, on a tout de suite senti un large élan d’enthousiasme pour la chanson.
Noir Silence, photos du clip ON JASE DE TOI (1995)
Le reste appartient à l’histoire. MusiquePlus et la radio ont littéralement propulsé le groupe à des années-lumière d’où ils étaient avant. L’album atteindra les 150 000 exemplaires et gagnera un Félix, celui du meilleur disque rock. Une histoire d’amour est née entre les disques MPV, SPYKEFILM et le groupe Noir Silence avec lequel, j’ai réalisé quatre autres clips et SPYKEFILM plusieurs autres encore.
Discutons de la vidéo tournée pour la chanson LIFE (1995) du groupe B.A.R.F.
François Bégin — Un autre clip à tout petit budget et armé d’un concept technique. Comme la pièce durait moins que deux minutes, 1 min 49 pour être précis, nous n’avions pas obtenu le plein montant d’une subvention de base, sous le prétexte que notre clip était moins long que la moyenne des clips du moment. On a donc tourné ce clip la même journée qu’un autre tournage chez SPYKEFILM afin d’amoindrir la structure et les coûts et pouvoir livrer le clip pour 2 000 ou 3 000 $. J’ai oublié quel autre clip nous avions tourné ce même week-end.
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Comme la pièce s’appelait LIFE, je voyais les membres du groupe suspendus par les pieds, pris dans des cocons au moment de l’éclosion. On voit volontairement les rails, car tout est circulaire, le Dolly tourne autour du band. Je voulais capturer le côté LIVE du groupe et je voyais dans la mise en scène un hommage au cercle de la vie. Je voulais du mouvement et accentuer la performance de Marc Vaillancourt, le chanteur du groupe étant une réelle bête de scène. Les gars ne pouvaient évidemment pas rester longtemps pendus par les pieds.
On avait organisé un système de poulie attaché par le haut, dont la corde traversait le hangar et était reliée à ma voiture, une Caprice Classic 1990, avec des pneus d’été en hiver. La corde passait sous une porte du garage laissé entrouverte, le groupe et l’équipe étaient frigorifiés. Il faisait frette comme chez le diable ce jour-là. Les gars du groupe étaient à l’envers, à moitié nus, enduits de gélatine Jello et recouverts de coton à fromage.
Parlons un peu du clip Y’A TU KELKUN? (1996) réalisé pour Groovy Aardvark
François Bégin — Groovy Aardvark. J’ai réalisé trois clips pour eux et Vincent Peake, le chanteur, porte le même maudit chandail de laine un peu « décâlissé » dans les trois clips. Il le portait en spectacle, il le portait tout le temps. Au 3e clip, je lui ai dit, t’as encore mis ton chandail de laine et lui de répondre « Ben oui, c’est mon trade-mark ». Y’A TU KELKUN? est le premier de trois clips que j’ai tournés avec eux. Ça se voulait assez conceptuel. J’aime les concepts en vidéo, souvent inspiré de gimmicks techniques. Ce n’est pas du cinéma, mais bel et bien un vidéoclip exploitant une idée technique dans un univers fermé de 3 ou 4 minutes.
J’avais demandé à Vincent d’apprendre les paroles de la chanson à l’envers. En fait il devait mémoriser l’inversion phonétique du texte à rebours. Un peu comme le nain de la série TWIN PEAKS avec son phrasé inversé. Il avait trois semaines pour apprendre des mots genre « Émerdixatd unklek ut-a-ya. Étoc ertuald unklek ut-a-ya » au lieu de « Y a-tu kelkun d’taxidermé. Y a-tu kelkun d’l’autre côté ». Je voulais tourner le clip en un plan-séquence en jouant la chanson à l’envers, en filmant Vincent lipsynchant sur les paroles à l’envers.
Ainsi, en jouant le clip à l’envers, tout le monde bougerait aussi à l’envers à l’écran alors que Vincent chanterait à l’endroit dans un mélange de partys de loft, de cirque et de bandes bigarrées de musiciens ainsi que des amis du groupe. On y voit notamment Julie Slater danser avec ses longs cheveux, on voit des cracheurs de feu, du body surfin’ et un méchant party!
Malheureusement, Vincent n’a jamais réussi à apprendre les paroles par cœur à l’envers alors on a changé l’idée du plan-séquence en une série de vignettes tournées lors de cette soirée. J’avais assez de pellicule pour faire trois prises du clip. Je me rappelle qu’on avait monté le vidéoclip de nuit à l’UQAM, Jean-Pierre Gauthier et moi.
On était heureux et fiers d’aider une formation qui commençait à se faire un nom. Groovy Aardvark était à nos yeux les porte-étendards d’une nouvelle génération d’artistes québécois qui, avec d’autres groupes de la même période, dont Grim Skunk, allaient définir une partie de la scène locale du moment.
J’aimerais qu’on aborde maintenant SOUS UN CIEL ÉCARLATE (1996), réalisé pour le groupe Banlieue Rouge.
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François Bégin — Un clip que j’aime beaucoup. Un autre tournage grégaire reposant sur les amis du groupe pour rassembler plusieurs figurants. Safwan, le chanteur du groupe est aussi un artiste-tatoueur et j’ai eu le goût de tourner avec un clip avec un look un peu tribal, avec du feu et des tatoueurs. Safwan a recruté plusieurs de ses clients, de ses collègues et des clients de ses collègues pour avoir une foule habillée un peu comme des Vikings et axée vers un look clanique que je recherchais. On est dans le piercing, le tatouage et le marquage de la peau. On avait tourné le clip dans l’ancienne poudrière de l’île Sainte-Hélène qu’on voit près du pont Jacques-Cartier.
Le clip reposait sur un trip de montage, de lumière, de flammes et une série de jeux de mots avec le mot feu. Comme mettre le feu aux poudres ou comme le feu est dans la poudrière. J’ai travaillé très fort avec Safwan pour monter le clip avec une très grande précision. Tout le monde a été extrêmement généreux. Je dois avouer que c’est un de clips qui me désole de ne pas avoir de belle copie à partager.
Vous avez réalisé trois vidéoclips pour le groupe Okoumé, dont
À L’ENFANT QUE J’AURAI (1997) qui s’est avéré être votre premier buzz clip à MusiquePlus.
François Bégin — Un beau trip, en effet. Écoute, au début, j’écoutais la chanson en boucle et aucune idée ne s’imposait. Habituellement, j’écoute quelques fois de suite une pièce et une idée se faufile. Mais dans ce cas-ci, rien : pas d’images et aucune idée. Je lisais les paroles et j’ai soudainement pensé au clip de Lionel Ritchie, DANCING ON THE CEILING (1986) avec la pièce qui tourne sur elle-même et les gens qui dansent sur les murs et le plafond. Le concept était cette pièce rotative et une multiplication d’époques évoquées selon les plans, passant des années 20, 30 et 40 et ainsi de suite pour souligner l’universalité du thème de la paternité. On voulait insister sur l’humanité de la relation père-fils à l’écran avec, par exemple, le père et le fils qui se disputent de chaque côté de la pièce où le fils qui rentre d’une brosse pour se coucher au plafond.
Le défi était de construire cette pièce où les gens pouvaient marcher sur les murs et le plafond. La pièce tenait sur une structure avec des rigs en métal. Des fois, la caméra était à l’endroit; des fois, à l’envers, selon les perspectives désirées. Nous n’avions pas les moyens de la faire tourner sur elle-même à l’écran, mais nous pouvions l’inverser ou jouer avec les perspectives entre les plans. On avait aussi à l’époque tourné un making of du clip où l’on voit bien comment la pièce était construite et articulée. Nous n’avions jamais partagé cette vidéo avant la réalisation de cette entrevue.
Quels souvenirs gardez-vous du tournage du clip TON VISAGE (1998) réalisé pour Nancy Dumais ?
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François Bégin — SPYKEFILM avait déjà travaillé avec Nancy. Miryam Bouchard avait déjà réalisé ses deux premiers clips, des projets plus atmosphériques, SOUDÉS À JAMAIS et PARLER AUX ANGES. Des clips où on montrait une Nancy plus sage, plus près d’une auteure-compositrice. Avec le 3e clip, Nancy et son agence visaient un changement d’image, plus sexy et plus enjouée. La chanson se prêtait bien à ce genre d’exercice avec son côté funky et ses paroles nostalgiques qui nous renvoient à son adolescence. J’ai donc joué sur la nostalgie et j’ai regroupé des objets qui évoquaient les années 70, comme un jeu Lite-Brite, un Slinky, des décorations à gogo et des figurines LEGO. La maison que l’on voit au début du clip dans le long mouvement de Dolly est celle de mes parents où j’ai grandi à Laval, car je cherchais une architecture des années 70.
Le stop motion était réalisé avec une Bolex qu’on avait payée 400$ en argent comptant. Dans un clip que j’avais tourné juste un peu avant, pour le groupe Oblik. J’avais besoin de filmer en time lapse un repas dans une assiette en train de pourrir en accéléré et le chanteur du groupe, Charles-Robert Henley, « Bob le tech », nous avait proposé de bizouner un intervallomètre, c’est-à-dire une tige de métal qui sort à intervalle régulier pour activer le mécanisme de photographie.
On a utilisé ce mécanisme maison durant des années, dont notamment sur les stop-motions du clip TON VISAGE et pour filmer New York en time lapse pour le clip WHAT IS THE COLOR OF LOVE de l’artiste jazz Yannick Rieu.
Parlons-en donc du clip STAY AWAY (1998) réalisé pour le groupe anglo-montréalais Oblik
François Bégin — Oblik faisait partie de la scène locale depuis un bon moment déjà. Quand le premier album est enfin sorti, j’étais vraiment heureux de pouvoir travailler avec le groupe. J’étais alors un peu blasé des clips de rock avec montage rapide et saccadé. Oblik est arrivé à la croisée des chemins. Je voulais sortir de la performance d’un groupe à l’écran et me consacrer à des clips plus cinématographiques. Je prenais une bière avec Podz et lui disais que j’étais un peu à court d’idées pour ce projet-ci. On est partis dans une volonté de déconstruction avec des scènes lentes. Podz a vite soumis l’idée d’un couple dans une chambre d’hôtel. Celui-ci vient de faire l’amour, mais on comprend que la relation s’est effritée. La relation est en train de pourrir à l’image de la nourriture en putréfaction sur la table à café. La télévision est allumée et l’homme regarde un vidéoclip. Le faux clip, jouant dans la télé, est un peu une satire du genre de clip que je ne voulais plus réaliser. Le groupe s’était beaucoup impliqué dans la conception du clip, du brainstorming au montage final. J’aimais bien ça quand les groupes s’impliquaient, car après tout, c’était eux qui vivraient avec le produit final.
Le clip avait été tourné sur deux semaines. Le premier jour de tournage, nous avions vidé notre salle de montage chez SPYKEFILM, repeint tous les murs en blanc et tournée avec les membres du groupe entassé dans un coin. Le batteur du groupe, Stéphane Gaudreau insistait pour avoir sa batterie transparente dans le clip. Nous avons ainsi tourné plusieurs prises d’Oblik en train d’interpréter la pièce musicale. Ça s’était pour le clip dans le clip. Le second samedi, nous avons tourné dans un motel dans l’Est de Montréal. Je cherchais un motel kitsch avec un bain en forme de cœur. Dans la chanson, il y a une courte pause. Nous avions décidé d’allonger cette pause, de passer d’une photographie en noir et blanc à une photographie riche en couleur avec comme seul bruit de fond le robinet du bain. Quelque part, ça se voulait antinomique. Je voulais littéralement priver le spectateur de couleur, mais pour un court instant, je lui ai offert des couleurs et des sons pour sublimer ce moment de réalité et ensuite revenir en contexte noir et blanc. C’était l’idée de la cassure dans le clip, comme l’instant de cassure pour le couple.
Le vidéoclip officiel :
Le clip dans le clip :
Avec le clip JE VIS AVEC réalisé pour Gaston Mandeville vous avez reçu une nomination au Gala de l’ADISQ 1998 comme Meilleur réalisateur de l’année. Quels souvenirs gardez-vous de cette expérience humaine et artistique?
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François Bégin — Le clip le plus émouvant que j’ai eu à réaliser. Quand j’ai rencontré Gaston, il était déjà malade et très faible, mais il voulait s’impliquer dans la création de ce vidéoclip. Le titre JE VIS AVEC renvoyait à son cancer des os. On a déposé ensemble une demande de subvention, mais malheureusement, lorsque nous avons reçu une réponse positive pour réaliser le clip, Gaston nous avait déjà quittés. Avec sa veuve, Linda, nous avons fouillé dans les souvenirs de Gaston afin de rendre un dernier hommage à sa vie. Nous sommes allés dans son sous-sol et avons ouvert des dizaines de boîtes, car Mandeville gardait littéralement tout.
Tout ce qu’on voit dans le clip, c’est la vie de Gaston en quelque trois minutes. J’avais aussi fait scanner des lettres qu’il avait écrites pour pouvoir utiliser sa calligraphie en bas d’écran durant le clip. On y voit toute sorte de choses, des objets personnels, des dessins qu’il avait faits, des extraits de vidéoclips précédents qu’il avait tournés, dont L’HOMME DE LA MAISON. Le concept du clip était qu’une caméra entre dans le grenier de Gaston comme si elle entrait dans sa mémoire. Nous découvrons l’homme et l’artiste à travers ses souvenirs. Nous avons tourné en 35 mm avec une immense caméra qui enregistre et répète les mêmes mouvements préprogrammés. On a fait deux prises consécutives, mais en enlevant ou ajoutant des objets dans le parcours de la caméra. Ainsi au montage, on pouvait faire apparaître et disparaître des objets à volonté.
Quels souvenirs gardez-vous de vos années SPYKEFILM?
François Bégin — On était habité par un sentiment de communauté. On était comme une gang de guerriers décidée à tourner malgré le frette, l’humidité, des heures éprouvantes et des conditions parfois précaires. Les équipes étaient réellement dévouées. Ç’a été une très grande aventure. J’y ai réalisé 101 vidéoclips et j’en ai monté plus de 50 autres. Parmi les réalisateurs qui ont passé par SPYKEFILM, mentionnons notamment Robin Aubert, Jean-François Asselin, Miryam Bouchard, Alexis Durand-Brault, Patrick Gazé, Rafaël Ouellet, Podz, Jean-François Proteau et Nadia Simaani. Encore aujourd’hui, je vois plein d’artisans qui s’illustrent dans l’industrie et suis fier quand je réalise qu’ils ont fait leurs premières armes avec nous.